Le maire soigne les associations
Gilbert Meyer consacre son Mot de la Semaine n° 447 à l'engagement associatif et bénévole. Il commence par un mensonge, mais nous en avons l'habitude : « Colmar figure dans le classement des villes où il fait bon vivre. » C'était vrai il y a trente ans. Aujourd'hui, Colmar ne figure même plus dans le palmarès des 50 villes les plus attractives de France (L'Express). Passons.
« La 3ème fête du bénévolat organisée par la Ville de Colmar le 18 mai prochain, permettra de porter un coup de projecteur sur ces serviteurs, porteurs de cette valeur essentielle que constitue le don de soi. » écrit-il. « Serviteurs ? » cette appellation, ainsi que l'amalgame entre bénévoles et personnes embauchées et payées, ont eu le don de faire bondir une internaute : « Quelques petites rectifications : qui qualifiez vous de "serviteurs" ? Les bénévoles et les associations ? Ces derniers ne sont les serviteurs de personne mais des personnes ou des entités ayant pour but la rencontre, l'échange, le partage de passion.
Votre adjoint nous parlait de sa "rencontre avec la population" et vous nous parlez de "serviteurs" ? Des lapsus ?
Ensuite, il serait bon de donner un autre nom à la "fête du bénévolat". Vous invitez toutes les associations de Colmar, dont la MJC, l'ALEP et le CERAC où aucun animateur n'est bénévole mais rémunéré. Quel lien avec le bénévolat ?
En plus d'être bon avec les nombres, il serait judicieux de l'être aussi avec les mots.
Vous remerciez les instances municipales du sport et de la culture, autrement dit des personnes que vous avez embauchées et qui sont payées. Mais vous oubliez les bénévoles qui permettent EUX de faire vivre les associations grâce à leur travail, leur implication.
Je trouve qu'il y a un manque d'élégance certain vis-à vis-de vos "serviteurs" comme vous aimez à les nommer. Encore une fois, on félicite la bureaucratie et non pas ceux qui œuvrent. »
D'autre part, Bernard Rodenstein [fondateur de l'association Espoir] conteste l'affirmation du maire selon laquelle il n'y aurait eu à Colmar aucun « rabotage » de subvention par la Ville : « Soit Espoir n’est pas une association, soit elle n’est pas colmarienne, soit le Maire de COLMAR raconte des sornettes. Sa dotation annuelle en 2018 pour les services au titre de l’accueil et de l’hébergement d’urgence, a bel et bien été rabotée. Et sévèrement ! Amputée de 25 %. D’un trait de plume. Il a entre-temps rajouté un chouïa. Et promis d’en rajouter encore un deuxième. Mais il en manquera encore. Les Colmariens ne sont pas à un mensonge près ! »
Lettre du maire :
Colmar figure dans le classement des villes où il fait bon vivre. Cette qualité de vie repose en partie sur l’engagement associatif et bénévole, particulièrement au sein des milieux sportif et culturel.
La 3ème fête du bénévolat organisée par la Ville de Colmar le 18 mai prochain, permettra de porter un coup de projecteur sur ces serviteurs, porteurs de cette valeur essentielle que constitue le don de soi.
Animé par un engagement fondé sur l’altruisme et la gratuité, le bénévole est soumis à des contraintes de toutes sortes. Celles-ci sont d’autant plus fortes que l’efficacité de son engagement se mesure aussi à l’aune des résultats obtenus.
L’engagement pluriel de l’Office Municipal des Sports et de l’Office Municipal de la Culture est à cet égard exemplaire. A l’instar de l’économie sociale et solidaire, ces deux structures, partenaires de la Ville de Colmar, placent l’humain au cœur de leurs actions. Elles permettent de promouvoir le sport et la culture auprès du plus grand nombre de Colmariens.
Le mot « office » leur convient d’ailleurs parfaitement. On pourrait même parler de « bons offices » car leur but est d’aider, de coordonner et de rapprocher les différentes composantes de leur périmètre d’action respectif. En moins d’une semaine d’intervalle, l’OMS et l’OMC viennent de tenir leur Assemblée Générale.
L’OMC, présidé par M. Michel GLENAT, a été créé en 1975 (à l’époque : l’Office municipal des loisirs et d’animation culturelle). Il fédère plus d’une centaine d’associations culturelles. Celles-ci sont réparties en 12 familles : accueil, animations de quartier, arts et traditions, chant choral et expression vocale, diffusion, expression corporelle, loisirs formation, musique instrumentale, patrimoine, photo/ciné/son, plein-air/nature et théâtre.
L’OMC apporte des conseils et des services aux associations. Il facilite le dialogue avec les institutions culturelles et renforce l’amitié entre toutes les associations qu’il représente.
Il perçoit de la Ville de Colmar une subvention de fonctionnement de 22 900 € l’an et bénéficie de la mise à disposition de deux bureaux et d’une salle de réunion (que L’OMC met à son tour gracieusement à la disposition des associations membres) à la Maison des Associations.
Ces dernières années, l’OMC a recentré ses missions au service des associations : plusieurs sessions d’informations, conférences et formations ont permis d’aborder de nombreux sujets comme la sécurité des manifestations, la responsabilité des organisateurs, la levée de fonds, le mécénat, etc.
A l’instar de l’OMC, l’OMS est une association transversale de concertation dans le domaine du sport à l’échelle de la ville. Sa vocation est, aux côtés de la Municipalité, et avec les clubs qu’il fédère, de conduire une réflexion susceptible d’aboutir à des propositions propres au développement de la pratique des activités physiques et sportives, et du sport pour tous.
Présidé par M. Jean-Claude GEILLER, il rassemble, en concertation et en coordination avec les élus municipaux, tous les acteurs du sport qui souhaitent apporter leur contribution à la vie sportive colmarienne.
Il a plus particulièrement pour missions :
- de recenser les besoins et évaluer les moyens à mettre en œuvre pour une meilleure pratique sportive locale,
- de proposer à la municipalité des critères de répartition des subventions, étant toutefois rappelé que la décision d’attribution revient toujours à la Ville,
- d’œuvrer à la promotion des activités physiques et sportives, et du sport sous toutes ses formes,
- de participer à la réflexion sur les espaces et les équipements sportifs,
- de favoriser la prise en compte du sport dans les projets d’aménagement du territoire,
- d’organiser les visites médicales du centre médico-sportif, installé dans le complexe sportif de la Montagne Verte.
Il contribue aussi à la promotion des manifestations sportives et organise des conférences/débats sur tous les sujets relatifs à la pratique sportive et à la vie associative.
L’OMS qui a fêté ses 50 ans en 2016 perçoit une subvention de la Ville de 50 000 € l’an et occupe, à titre gratuit, un local mis à disposition par la Ville, rue des Tisserands.
De manière générale, la Ville de Colmar n’a jamais mégoté dans l’attribution de son aide à la vie associative. Ainsi dans le cadre des 60 engagements pris devant les Colmariens en 2014, l’un visait une majoration de 25 % des aides accordées (en plus des 50 % déjà accordés en 2008 dans le cadre de la 1ère série des engagements) pour les jeunes licenciés sportifs et l’encadrement, l’autre, une aide à la vie associative culturelle de 50 € par jeune membre actif (6 à 16 ans). Par ailleurs, il n’y aura eu à Colmar aucun « rabotage » de subvention par la Ville, malgré les transferts de charges imposés par l’Etat et la diminution des dotations. Ce constat n’est pas valable partout, au contraire. De nombreuses autres collectivités ont dû revoir à la baisse leur politique de subvention au profit des associations. Ce n’est donc pas le cas à Colmar.
Par ailleurs, la Ville n’a jamais cessé depuis 1995 de muscler ses équipements dans les domaines du sport et de la culture, et de booster ses potentialités pour être à la hauteur des attentes de tous. Des chantiers actuels en témoignent : le gymnase du Grillenbreit et la salle couverte d’athlétisme pour le sport, la bibliothèque des Dominicains pour la culture.
Que Michel GLENAT et Jean-Claude GEILLER, respectivement présidents de l’OMC et de l’OMS soient remerciés avec toute leur équipe, pour leur grande implication. Le partenariat fort et constant construit avec ces deux offices est une condition nécessaire pour la réussite de nos ambitions culturelles et sportives communes.