Julie VaraderoAnti pass Colmar - Discours du 2 juillet 2022
Qui a-t-il dans la société qui vous répugne autant ?
« Tout le monde considérait Steve Jobs comme un grand homme, alors qu’on savait qu’il se faisait des
milliards de dollars sur le dos des enfants. Ou peut-être bien que ça vient du fait que tous nos héros semblent être des imposteurs. Et le monde lui-même un énorme canular. On se spamme les uns les autres avec un tas d’opinions minables qui voudraient se faire passer pour de vraies idées, avec des réseaux sociaux qui simulent l’intimité. (...) On préfère vivre sous sédatif. Parce que ça fait mal d’affronter le monde tel qu’il est. Parce qu’au fond on est tous des lâches. »
C’est tout de même incroyable. Lorsque nous sommes sortis manifester pour dire que nous n’arrivions
plus à vivre de notre travail, le roi nous a traité de fainéants et nous a conseillé de traverser la rue pour
trouver du travail. Aujourd’hui on nous interdit de travailler. Notre travail, on nous l’a volé. Pire, on nous a juste suspendu. C’est-à-dire que nous ne sommes ni licenciés, ni ayant droit au chômage ou à
une formation. La seule solution c’est de céder au chantage de l’injection ou de poser sa démission en
croisant les doigts pour trouver un autre travail ailleurs. Suspendus, au bord d’une falaise, suspendus, à un ballon qui prend toujours plus d’altitude. La plupart sont toujours en lévitation, d’autres ont coupé la corde et se sont écrasés au sol. Nos collègues nous ont laissé tomber, pire, certains nous ont lynchés.
Nos patrons se sont contentés de suivre des ordres. Et le gouvernement nous tient pour seul responsable. Le même qui a été capable de nous faire travailler testés positifs, sans masque, sans blouse, sans gants. Le même qui, aujourd’hui, envoi les FDO chercher des médecins dans leur cabinet pour les forcer à prendre des tours de garde dans des hôpitaux désertés par le personnel. Le même qui continue à fermer des lits et des services et à tout privatiser. Monsieur le Président, ce pays n’est pas à vendre. Ce n’est pas une entreprise et nous ne sommes pas vos salariés. Nous sommes des citoyens, des humains, des femmes et des hommes, libres de droits. Vous exigez de nous que nous soyons des travailleurs, que nous cotisions, que nous votions, que nous respections la loi. Mais vous, avez-vous une seule fois respecté votre devoir de président ? Œuvré pour le peuple, l’avoir écouté et pris les bonnes décisions ? Pas une seule fois vous n’avez fait preuve de respect envers ceux qui font tourner votre pays. Vous pourrez tout vendre si ça vous chante, vous avez déjà vendu votre âme au diable, vous, petit pion d’un jeu qui vous dépasse. Mais vous ne pourrez jamais nous enlever l’amour et l’espoir. Vous pourrez nous terroriser, nous enfermer, nous blesser, nous faire peur, vous ne pourrez jamais éteindre la résistance qui brûle en nous. Vous pourrez utiliser tous les moyens, quoi qu’il en coûte, nous continuerons de peupler les rues de France. NOTRE pays. Et nous dirons aux gens de refuser d’obéir. Refuser de trimer à en mourir pour la gloire de l’empire. Barricadez-vous bien dans votre château, entourez-vous des meilleurs chiens de garde, car nous arrivons. Nous sommes tout près. Et ce jour arrivera, où vous, et chaque personne ayant travaillé pour ce plan diabolique, devra assumer en public ses paroles et ses actes, et surtout, devra le payer.
Car la justice c’est nous. Nous sommes prêts, et vous ? « Sonneurs d’alerte, et fiers de l’être. C’est le système qu’il faut changer, c’est lui qui nous met en danger. »
Nous sommes à deux semaines d’une grande date... Le 17 juillet prochain marquera le premier anniversaire du mouvement anti pass à Colmar. Nous vous donnons rendez-vous samedi
16 juillet, même heure, même endroit. Nous comptons sur votre présence et celle de tous ceux qui étaient là au tout début. Ainsi que sur la participation des autres villes, des associations, des collectifs qui veulent nous rejoindre. Nous pouvons être fiers d’avoir embarqué cette ville dans des manifestations tous les samedis pendant un an. Nous pouvons être fiers de ce qui a été créé à Colmar depuis un an. Oui nous sommes toujours là. Et nous continuerons de dénoncer les mesures liberticides et de maintenir l’espoir.
Nous souhaitions voir les choses en grand pour cette journée de commémoration, mais cela engendrerait une logistique importante, du matériel, des moyens financiers et humains considérables... Si vous avez des idées, des propositions ou que vous souhaitiez faire quelque chose de spécial, n’hésitez pas à nous en faire part. Lorsque nous reviendrons place Rapp, ce samedi 16 juillet, nous proposerons un micro libre, nous aimerions que chacun d’entre vous puisse exprimer son ressenti, ce que ce mouvement lui a apporté et comment il a été vécu.
Cette manifestation du 16 juillet ne sera absolument pas un point final. Nous maintiendrons les terrasses du vendredi tout l’été, et nous proposerons des opérations pancartes ou autre en attendant la grande reprise en août ou en septembre. Bien entendu, si le gouvernement nous sort une nouvelle grosse bêtise entre-temps, nous utiliserons le code ALERTE GÉNÉRALE, qui voudra dire rdv place Rapp.
Il est important pour nous de garder le contact, pour le moral et le soutien mais aussi que vous soyez informés rapidement. Rien n'empêche de nous réunir le samedi après midi en groupe de travail ou autre. Ne soyez surtout pas triste. Ce n’est ni une pause, ni la fin. Nous continuerons d’œuvrer et de résister de façon différente. Pour les personnes les plus fragiles n’hésitez surtout pas à nous contacter si vous avez besoin d’aide ou tout simplement de discuter. Nous resterons attentifs et nous serons prêts à bondir si besoin. Nous comptons sur vous pour faire du 16 juillet une manifestation mémorable.