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11 janvier 2022

Les profs en ont marre

Pierre Duriot

Trois protocoles par semaine, des enfants qui doivent être testés trois fois en cinq jours, des files d’attente devant les pharmacies, dans le froid. Les parents s’agacent, les enfants s’impatientent. Les petits en ont marre qu’on leur enfonce des trucs dans le nez, ils crient, se débattent, hurlent. Les parents n’arrivent pas à les calmer, les pharmaciens non plus. Les parents passent leurs nerfs sur les enfants, sur les pharmaciens, sur les enseignants. Les enseignants pestent, ne savent plus à quel saint se vouer, ne savent plus quel règlement s’applique, passent leur temps au téléphone, à gérer un truc qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes, que personne ne comprend, en fait. Les enseignants aussi sont malades, mais pas toujours, des fois ils sont consignés, juste parce qu’ils sont cas contact. Résultats, la pénurie de professeurs est là et les remplaçants n’y suffisent plus. Des maîtres spécialisés font du remplacement, des conseillers pédagogiques aussi, mais tout ça n’est pas très administrativement réglementaire et se fait par téléphone. Un genre de démerde qui se passe bien, tant que tout se passe bien, mais qu’arrivera t-il en cas de pépin professionnel, avec un enseignant qui n’est pas là où il devrait être et qui fonctionne sans ordre écrit ? Ce n’est plus de la gestion, c’est de l’improvisation, tout le monde le reconnaît et se tourne vers le ministère, qui change une fois de plus le protocole, mais sans trop le changer, histoire de calmer les colères, qui ne se calment pas. Tout le monde en a marre, très marre et les enseignants font grève, jeudi 13 janvier. Tout ceci alors que l’immense majorité d’entre eux est vaccinée et que les élèves ne risquent que des formes bénignes. A quoi tout cela rime-t-il, sinon, comme le dit le président dans une phrase qui devrait rester tristement célèbre : à emmerder.



L'agression vendredi dernier d'un salarié du centre de vaccination de Munster par trois individus a donné lieu à de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux (ici, le Facebook d'Eric Straumann).
Kelly Scott répond aux auteurs de propos outranciers.

– A-t-on jamais vu un "vacciné" tabasser un antivax ?
B.F.

– On lit des choses abominables de la part des vaccinés aussi, et vous le savez ! Certains voudraient chercher les non-vacc et les emprisonner (cf plus haut) ou faire des milices, j’ai lu ça. Cette agression est terrible et inexcusable mais le climat est délétère des deux côtés.
Un pays fracturé et divisé comme je ne l’avais jamais vu auparavant... Personne ne peut le nier.
Accuser les non-vacc ou les anti-pass de tous les maux de la terre et de l’hôpital n’est pas la solution.
Il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne, les soignants en parlent et se plaignent chaque jour qui passe.
Stigmatiser une partie de la population ne fait qu’aggraver les tensions.
Cette crise sanitaire aura permis de voir à quel point l’homme se déshumanise, on agresse un coordinateur qui se dévoue, d’autres veulent former des milices pour traquer le non-vacc. Mais on va où dans ce pays ???
Très triste époque et très inquiétant.
K.S.

– Lamentable et inadmissible. Et si on refusait de soigner ceux qui sont malades de la Covid pour avoir refusé de se faire vacciner ? Ou si on les faisait payer les soins en réanimation ? Ou si on les mettait en examen pour mise en danger de la vie d'autrui parce qu'en refusant les vaccins, ils empêchent de vrais malades d'avoir accès à des soins qui sont repoussés, ce qui peut avoir des conséquences très graves.
J.M.S.

– Vous rajoutez de la haine à la haine, pourquoi ?
Et vos propos sont inadmissibles.
Et je condamne fermement cette agression qui est intolérable et j’espère que les auteurs seront retrouvés et punis mais surenchérir comme vous le faites est grave. Vos propos sont tout aussi criminels et ne contribuent qu’à la division et la stigmatisation. Vous appelez à une mise au ban de la société d’une partie de la population, c’est anticonstitutionnel.
Et anti européen (Allez voir la Motion votée sur le sujet) il faut maintenant arrêter d’attiser la haine et rester solidaires dans ce pays. Vous préférez le bain de sang ?
Mais où va-t-on ? Et savez-vous que dans les non-vaccinés il y a aussi des pauvres, des immigrés, des retraités qui vivent dans des déserts médicaux, des sdf, des sans-abri, tout un tas de personnes qui n’ont pas forcément accès à la vaccination ?
Je n’invente rien, c’est la stricte vérité vous pouvez allez voir les chiffres.
Bonne journée.
Et je suis vaccinée ! Je le précise.
K.S.

10 janvier 2022

Elie Sasson

Refuser la 3ème dose

(si vous n’êtes pas à risque) est aussi un acte politique ; de première importance.
Bien sûr, il s’agit d’un acte militant pour la liberté.
Mais il ne s’agit pas que de cela. c’est aussi un acte politique plus concret. En effet, la pandémie va s’éteindre et Manu le sait. Si cela se produit après que nous ayons majoritairement cédé à son injonction, il s’attribuera le mérite de la parfaite traversée de la pandémie. Il se vantera de nous avoir protégés en nous imposant de nous faire vacciner.
À l’inverse, si nous résistons, il devra assumer le fait que sa politique sanitaire coercitive n’aura été pour rien dans la fin de la pandémie et dans le faible niveau relatif des décès qui sera constaté d’ici à quelques semaines.
Comprenez-vous pourquoi Manu et ses sbires sont à ce point vent debout pour rendre la vaccination obligatoire ?
Si une majorité de Français va docilement se faire injecter sa troisième dose, il ne sera plus possible intellectuellement d’affirmer que le vaccin n’est pour rien dans l’extinction de la pandémie.
Mais imaginons la tête de Manu si les Français (ceux n’appartenant pas à un groupe à risque !) se montrent plus malins que lui, qu’ils refusent leur troisième dose et que la pandémie s’éteint dans deux mois comme cela semble se profiler.
Aucune chance qu’il puisse être réélu dans de telles conditions.
Mieux que votre bulletin dans l’urne dans quelques mois, il y a, si votre état de santé et votre âge vous le permettent, votre refus à recevoir la troisième dose.
9/1/2022

https://www.lepoint.fr/sondages-oui-non/le-gouvernement-doit-il-suspendre-la-mise-en-place-du-pass-vaccinal-09-01-2022-2459714_1923.php?fbclid=IwAR13JsUjr-jbxGwT2-Lw9DUgum0kuyrKC0tsUYW11GNiTNvdOaVjxKdHtU4



[Covid-19] Le passe vaccinal détruit l’avenir des adolescents

Celia Izoard (Reporterre)




Notre manque de réaction face à la manière dont le gouvernement impose le vaccin anti covid aux adolescents est, selon notre chroniqueuse, le signe d’une inquiétante sidération. Face à « la destruction de l’avenir d’une génération », elle appelle à construire des alternatives sensées et concrètes.

Celia Izoard, journaliste, est coauteure de La Liberté dans le coma : Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer (Groupe Marcuse, La Lenteur, réed. 2019) et a traduit et préfacé 1984, de George Orwell (Agone, 2021). Elle est aussi chroniqueuse pour Reporterre.

« Tu veux retourner au ciné ? Aller en soirée ? Pense à te faire vacciner. » Le bout de papier date de cet été, mais il est déjà un peu jauni. Je l’ai accroché sur le mur de la cuisine, pour mémoire. C’est un flyer pour les adolescents qui fait la promotion d’un vaccinodrome ouvert dans la salle polyvalente du coin, avec les logos de la préfecture, de l’Agence régionale de santé et de l’hôpital. Dans une petite bulle, au-dessus d’un dessin représentant une infirmière et un enfant avec une seringue sur le bras, il est même écrit : « 1 entrée offerte à la base de loisirs pour toute personne vaccinée lors de cette opération. »

Au moment où ce flyer a atterri dans ma cuisine, on savait depuis longtemps que les adolescents en bonne santé ne couraient qu’un très faible risque d’être atteints d’une forme grave de Sars-Cov-2, comme l’a constaté la Haute autorité de santé. En juin 2021, le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) rendait son avis au ministère de la Santé sur l’extension de la vaccination aux 12-18 ans. Il rappelait que « les formes graves de l’infection par la Covid-19 sont très rares chez les moins de 18 ans » et que « le recul existant ne permet pas d’assurer la pleine sécurité de ces nouveaux vaccins chez l’adolescent ». Selon le CCNE, les adolescents n’auraient donc aucun bénéfice médical à être vaccinés et ne le feraient que pour contribuer à un bénéfice collectif, celui de renforcer l’immunité au sein de la population. Aussi, « il semble souhaitable […] d’accepter de vacciner contre la Covid-19 les adolescents qui le demandent, mais après avoir reçu une information claire et adaptée à cette tranche d’âge sur les incertitudes liées à la maladie, au vaccin lui-même et à son efficacité à moyen et long terme. Avec cette mise en garde : « Si la vaccination leur était présentée comme leur seule chance de retour à une vie normale, cette pression effective poserait la question de la validité de leur consentement. »

Consentement extorqué

Un mois après l’avis du CCNE, le gouvernement a annoncé l’entrée en vigueur du passe sanitaire : les adolescents non vaccinés sont interdits de sport, de bibliothèque, de piscine, de cinéma, de musée, de train, de concerts, de café et de restaurant. Sur la base des informations fournies par les entreprises pharmaceutiques, on a martelé que les vaccins sont sans risques. Le gouvernement a méprisé les recommandations éthiques les plus élémentaires et bafoué le consentement des adolescents.

Six mois plus tard, en pleine vague Omicron, on constate que les vaccins disponibles n’offrent pas une immunité durable et n’ont qu’une efficacité modérée sur la contagion. Pour les jeunes sans comorbidité, la balance bénéfice-risque est devenue très discutable. Il n’y a pas de retour à la vie normale. Et il semblerait qu’en plus d’avoir extorqué leur consentement par la culpabilisation et le chantage au passe sanitaire, on ait exposé la santé de près de 3,8 millions d’adolescents (76,6 % des 12-17 ans sont vaccinés [1]). Impossible de savoir quelles répercussions ces deux doses pourraient avoir sur leur santé. Peut-être aucune, espérons-le. Sinon, il y a de fortes chances pour que personne n’en endosse jamais la responsabilité.

« On assiste à la destruction de l’avenir d’une génération, et des suivantes, et on le sait »

À ce stade, le gouvernement devrait présenter des excuses publiques. Il devrait lever immédiatement l’obligation du passe sanitaire qui, en plus de constituer une aberration juridique et une bombe à fragmentation sociale, n’offre aucune garantie contre la contagion. Mais loin de se rétracter, l’exécutif ouvre la vaccination aux 5-11 ans et transforme le passe sanitaire en passe vaccinal. Si la loi est votée telle quelle, les adolescents non-vaccinés ne pourront plus entrer dans un café, un restaurant, un cinéma, ni voyager en bus, en train ou en avion.

Comment pouvons-nous supporter une telle incohérence ? Comment une telle chape de lassitude et de résignation a-t-elle pu s’abattre si vite, qu’elle nous rende incapables de nous défendre, nous-mêmes ou nos enfants, contre l’arbitraire, fût-il paré d’une aura scientifique ? Notre situation m’évoque cette formule du philosophe italien Ignazio Silone : nous sommes « comme une personne qui a reçu un formidable coup de massue sur la tête et qui continue à se tenir debout, à marcher, à parler et à gesticuler sans se rendre pleinement compte de ce qui lui arrive [2]. »

Le problème est peut-être que cette sidération qui nous rend incapables de revenir sur les événements des six derniers mois et sur ce qu’on a fait subir aux enfants de ce pays, cette même sidération est à l’œuvre à un niveau plus profond. Les enfants sont dans une situation incroyable. Ils l’étaient déjà avant la pandémie. Plus exactement, ils sont dans une situation impensable, qui exige, qui exigeait déjà le refoulement. On assiste à la destruction de l’avenir d’une génération, et des suivantes, et on le sait.

« Nous ne pouvons assumer la responsabilité du présent que si nous nous ressaisisons de notre responsabilité vis-à-vis de l’avenir »

Le capitalisme industriel les condamne à des chaleurs insupportables, à des pénuries d’eau et à des milieux toxiques. La plus grande partie de ces phénomènes sont irréversibles. Une politique de croissance techno-industrielle déguisée sous le nom de « transition écologique » ne pourra pas l’enrayer. On le sait, mais on ne peut pas le regarder en face tant qu’on ne s’attaque pas aux puissances qui entretiennent cette inertie. De cette toile de fond tragique, de cette immense zone de refoulement dans laquelle les enfants ne sont déjà plus protégés, il découle qu’on peut leur faire subir à peu près n’importe quoi. Ne doivent-ils pas se préparer à d’autres urgences, bien plus graves ? Une campagne de vaccination coercitive n’offrant aucune sorte de garantie, cela fait-il une si grande différence au milieu d’un tel tableau ?

Peut-être avons-nous tellement refoulé notre impuissance et notre culpabilité face à ce futur impensable que nous n’arrivons plus à défendre quoi que ce soit au présent. Mais nous ne pouvons assumer la responsabilité du présent que si nous réussissons à nous ressaisir de notre responsabilité vis-à-vis de l’avenir. Si nous voulons trouver la force de lutter contre ce que le quotidien offre de décisions ineptes et injustes, nous sommes obligés d’affronter les perspectives les plus sombres et de construire, face à elles, de vraies alternatives politiques, sensées et concrètes.

9 janvier 2022

Halte à la discrimination des non-vaccinés et des « divergents »

Eric Vial

Le philosophe et anthropologue René Girard a théorisé dans ses œuvres le concept du bouc émissaire. Il explique que dans des périodes de grandes crises sociales, économiques, ou lors des épidémies naît « un inconscient persécuteur » qui cherche un coupable.
C’est ce que l’on voit depuis plusieurs mois dans notre pays. Excitée par une soi-disant élite au plus haut niveau de l’État, la population Française a trouvé son bouc émissaire : les non-vaccinés. La période épidémique que nous vivons réveille ainsi des pulsions assez malsaines dans la population et des discours de haine inadmissibles.
Même si j’ai fait le choix de me vacciner et de suivre les consignes sanitaires, je me refuse à participer au lynchage social qui s’opère actuellement ; je me refuse à discriminer et diaboliser des concitoyens qui font d’autres choix que les miens.
Car malgré ce que dit l’actuel Président de la République, un citoyen a des Droits, « il n’a pas des Devoirs ». Le citoyen dans Notre République est un Homme libre. Son seul Devoir est de respecter la Loi. C’est cela la citoyenneté. Point. Force est de constater que les non-vaccinés n’enfreignent pas la loi.
Les élections présidentielles arrivent. Les masses populaires doivent prendre conscience qu’elles seront au cœur de tentatives de manipulations intellectuelles pour en faire l’objet des politiques.
Ne vous laissez pas conduire comme une chèvre. Le sujet de ces élections c’est : le bilan de ces 5 dernières années et les perspectives pour la France ; non pas les « non-vaccinés » ou la mise en place du « pass vaccinal ».


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