Jean-Pierre LuminetAlternons hauteurs célestes et bassesses terrestres.
En première partie adapté d’un billet d’un de mes contacts, qui depuis ces dernières années analyse avec une féroce lucidité la situation sociale, politique et économique du pays. Je reprends ensuite la main. Les quelques cerveaux mentalement conditionnés qui sévissent encore sur mon mur, dont le seul mantra de type pavlovien est le mot « complotiste », vont pouvoir s’en donner à cœur joie.
Beaucoup de gens s’imaginent à tort que, parce qu’il avance tout et son contraire, le gouvernement est incompétent, et de ce fait le dédouanent de toutes les énormités qu’il produit à cadence accélérée, comme dans un vent de panique. Et de prendre pour preuve la vieille citation de Michel Rocard « Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot ». Il y a, certes, une sacrée dose de connerie dans l’équipe gouvernementale. Par charité je ne citerai pas de noms, vous ferez votre choix personnel en puisant dans un large panier.
Mais les personnes qui dirigent vraiment ne sont pas connes. Tout a sciemment été fait pour brouiller les cartes et la compréhension des populations (y compris à l’échelle mondiale), qui ont été soumises à de nombreuses injonctions paradoxales, ces doubles contraintes incompatibles théorisées dans les années 1950 au sein de l’école de Palo Alto par l’anthropologue Gregory Bateson, à l’origine de troubles mentaux comme la schizophrénie. Je rappelle qu’il s’agit d’une situation dans laquelle une personne est soumise à deux contraintes ou pressions contradictoires. C’est également une technique de manipulation mentale instinctivement utilisée par les pervers narcissiques. Pour la personne qui y est soumise ou se sent prisonnière de la situation, étant de plus dans l’incapacité de communiquer à son sujet, le problème est insoluble et peut engendrer, si elle est peu sûre d’elle-même, à la fois troubles et souffrances mentales.
Les exemples sont innombrables dans la gestion de la pandémie et de ses prétendues vagues successives. En France cela a commencé en mars 2020 par :
• confinez-vous, mais allez travailler
• ne vous rencontrez pas, mais soyez solidaires
• restez chez vous, mais faites du sport
• le masque est inutile, mais il est pourtant obligatoire
• pour protéger nos enfants, acceptons de les maltraiter
• pour sauver nos seniors, laissons-les mourir de solitude dans les EHPAD
• pour éviter les attroupements, fermons les petits magasins
• pour préserver notre santé, fermons les salles de sport
• pour sauver nos hôpitaux, détruisons notre économie
Etc.
Cela a largement empiré mi-2021, avec les contradictions, mensonges et contre-mensonges permanents concernant le pass sanitaire annoncé comme limité dans le temps, l’efficacité des vaccins que toutes les données scientifiques honnêtes voient baisser chaque semaine, la jadis déclarée impensable obligation vaccinale pour les enfants désormais à l’ordre du jour et perfidement préparée dans les médias (l’immonde Castex allant jusqu’à accuser sa fille de 11 ans de lui avoir transmis le virus), et cent autres infamies.
En réalité il s’agit d’une technique de manipulation parfaitement maîtrisée et d’un des grands ressorts insidieux du totalitarisme, qui fait disjoncter la masse des cerveaux lassés par tant de paradoxes, afin de mieux les soumettre et les dominer.
Force est de constater que cette stratégie est redoutablement efficace, puisque la plupart des gens perdent tout esprit critique et sont comme hébétés, incapables de la moindre réaction. C’est une insidieuse guerre psychologique qui nous est livrée, un jeu parfaitement pervers.
L’acceptation généralisée aux règles les plus absurdes ne peut fonctionner que grâce au conformisme et à l’instinct grégaire de la plupart des individus, y compris ceux en principe plus éduqués que la moyenne. Un facteur très puissant, qui chez la plupart entrave toute forme de discernement et de jugement personnel, et qui peut expliquer beaucoup de choses concernant l’ahurissante passivité de la présente situation, et ce dans toutes les couches intellectuelles de la société. Le monde universitaire et de la recherche – le mien –, dont on aurait pu attendre une once supplémentaire de réflexion, est particulièrement touché par cet endormissement.
Ce que nous traversons collectivement depuis bientôt deux ans, et qui ne pourra s’arrêter qu’à l’issue d’une insurrection ne passant pas par des urnes truquées d’avance, ressemble à une gigantesque entreprise de contrôle social et de soumission de la population, à l’instar de la fameuse “Expérience de Milgram”. On doit obéir aveuglément aux décisions les plus aberrantes, au nom du respect de l’autorité supérieure, car c’est elle qui serait détentrice de l’expertise scientifique, des compétences et du savoir, malgré des conflits d’intérêts patents qui sautent aux yeux. Or cette Haute Autorité de Santé, nommée arbitrairement par le gouvernement qui l’a en outre dispensée de tout contrôle extérieur et « travaille » donc dans la plus stricte opacité, fonctionne ni plus ni moins comme une junte militaire.
On doit cette politique au cabinet-conseil McKinsey & Company, surnommé « La Firme ». Spécialisé dans le “Nudging”, à savoir les techniques de marketing incitatif, basées sur l’ingénierie sociale et l’économie comportementale, de façon à induire certaines actions dans la population en la manipulant de manière infra-consciente, le cabinet américain qui conseille en stratégie les patrons du Cac 40, les chefs d’État et les ministres, a rédigé le programme présidentiel de 2017 et élaboré la stratégie vaccinale. Y travaille notamment, en tant que rien de moins que directeur associé, Victor Fabius, le fils de Laurent, lequel préside le Conseil Constitutionnel dont beaucoup de naïfs ont récemment été surpris de voir que ce dernier entérinait totalement les décisions dictatoriales votées par l’Assemblée, c’est-à-dire par 5% des représentants du peuple, puisque telle est aujourd’hui la démocratie française.
J’ajoute pour la (très) petite histoire qu’en l’an 2000, Laurent Fabius, qui présidait alors l’Assemblée nationale, m’avait invité à dîner au Palais Bourbon en compagnie d’une demi-douzaine d’autres invités du monde artistico-intellectuel (je me souviens par exemple de l’excellent réalisateur de cinéma Robert Guédiguian). Cela donnait bonne conscience aux politiciens de l’époque de faire semblant de s’intéresser à ce qu’ils pensaient être l’élite intellectuelle du pays – aujourd’hui ils invitent plutôt les rappeurs, les transgenres et autres chanteurs de variétés étrangers. Eh bien je puis vous assurer – mais sera-ce une surprise ? – que le niveau de conversation de Monsieur Fabius était d’une affligeante banalité (et le repas vraiment pas terrible).