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22 novembre 2021
Mattea Battaglia – Le Monde 22/11/2021
Les démissions d’enseignants augmentent et l’éducation nationale n’arrive pas à répondre à ce malaise
Les démissions d’enseignants augmentent et l’éducation nationale n’arrive pas à répondre à ce malaise
Dans une salle de classe de Bischwiller (Bas-Rhin), en novembre 2020. PATRICK HERTZOG / AFP
Il aurait dû faire sa première rentrée des classes en tant que titulaire il y a un an. Mais Baptiste (il souhaite rester anonyme, comme les autres personnes citées par leurs prénoms), 25 ans, a choisi de « s’échapper » avant. Quatre mois à enseigner la musique comme professeur stagiaire dans un collège de Douai (Nord) lui ont suffi à prendre sa décision : en janvier 2020, il a posté sa lettre de démission.
« Il n’y a pas eu d’événement déclencheur, rapporte-t-il, ça se passait bien avec mes élèves, et même très bien lors des inspections, mais je ne me sentais pas à l’aise… Le fonctionnement, la vie de l’établissement : tout cela me semblait très éloigné de ma passion pour la musique. » Le jeune homme a « tenu l’année ». « Tu es fou : pourquoi faire ça après cinq ans d’études, un concours en poche [le Capes], et la sécurité de l’emploi ? », lui ont dit ses proches. Mais son choix était arrêté : en septembre, il n’a pas repris le chemin du collège, « sans temps perdu et sans regrets ». Il met désormais « toute son énergie » dans l’entreprise agricole familiale pour, espère-t-il, la « faire évoluer ».
Combien sont-ils ceux qui, comme Baptiste, claquent la porte de leur classe avant même d’y avoir pris leurs marques ? « De plus en plus nombreux », concède-t-on rue de Grenelle, sans livrer le détail de ces démissions précoces (de stagiaires), pour l’année écoulée. Elles représentaient, déjà, la moitié du total il y a trois ans. Celles émanant de professeurs titulaires sont, en revanche, bien documentées : le ministère de l’éducation en a comptabilisé 1 554 en 2019-2020 et même 1 648 en 2020-2021, selon des chiffres communiqués par Jean-Michel Blanquer lors d’une audition au Sénat le 3 novembre. (...)
20 novembre 2021
« Les sondages, c’est comme la minijupe, ça fait rêver mais ça cache l’essentiel ! »
Michel Naudo
(Sondage IFOP de novembre 2021 sur l’Avenir de l’Alsace)
En 2019, les Alsaciens étaient 68% à vouloir sortir du Grand Est, aujourd’hui ils sont encore 64% soit 4 points de moins ou si vous préférez, presque 6% d’entre eux ont changé d’avis. 9% des sondés ne se prononcent pas, ils étaient seulement 1% en 2019…
Que s’est-il passé depuis 2019 ? De quoi cette chute est-elle le signal ?
La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a vu le jour le 1er janvier 2021 et des élections régionales et départementales ont eu lieu en juin dernier.
Les Alsaciens ont-ils, depuis, constaté un changement quelconque dans leur vie de tous les jours ?
Le fait qu’ils se trouvent depuis 2015, intégrés dans le Grand Est, a-t-il eu un impact sur eux ?
La fusion des deux Départements alsaciens en une seule collectivité a-t-elle amélioré quelque chose dans la vie quotidienne des Alsaciens ?
Je fais le pari que si ces trois questions étaient posées aux Alsaciens, les trois réponses seraient « non ».
De mon point de vue, l’explication de cette chute de 4 points et des 8% en plus qui ne se prononcent pas est là.
Il est inutile de sonder les Alsaciens avec des questions aussi générales sur un sujet institutionnel qu’ils ne maîtrisent pas.
Pour la plupart des gens, l’organisation administrative de la France et de l’Alsace en particulier, c’est de l’hébreu. Le Grand Est et la CEA leur passent par-dessus la tête. Si de plus, ces changements institutionnels intervenus en 2015 et 2021 n’ont pas été perçus dans leur quotidien, les Alsaciens ne sont-ils pas en droit de commencer à se demander « mais pourquoi diable veulent-ils changer quelque chose ? ».
Nous n’avons pas encore tiré les enseignements de l’échec cuisant et du gâchis infligés aux Alsaciens par les hommes politiques lors du référendum d’avril 2013 !
Encore une fois, faute de leur expliquer correctement quelle sera la plus-value pour eux d’une sortie du Grand Est, nous irons de désillusions en déceptions et les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Ce n’est pas un tour d’Alsace en 80 jours qui va changer quoi que ce soit aux connaissances des Alsaciens sur un sujet aussi complexe…
Tout ce qui n’a pas été fait lors de la campagne de 2013 sur le Conseil d’Alsace reste à faire : implication sur le terrain des élus locaux tels que les maires et les Conseillers d’Alsace. Organisation de tables rondes, d’ateliers thématiques et de groupes de travail avec les citoyens. Maitrise et organisation des réunions avec des animateurs formés disposant de fiches thématiques explicatives. C’est un sacré travail ! C’est long, mais c’est le prix à payer pour faire fonctionner correctement la démocratie participative.
Il s’agit avant tout de convaincre les Alsaciens avec une démarche pédagogique qui est aux antipodes d’une campagne électorale classique faite de réunions publiques, d’affiches, tracts et autres slogans. Distribuer et faire remplir des questionnaires à la population est tout aussi inefficace…
Un autre point dans ce sondage ne laisse pas d’interroger : comment se fait-il qu’aujourd’hui 79% des électeurs RN alsaciens, se prononceraient plutôt pour un candidat à l’élection présidentielle qui se déclarerait favorable au retour à une Région Alsace à part entière alors que nous avons tous en mémoire que le Front National avait fait une campagne vent debout contre le Conseil d’Alsace en 2013 ?
Méfions-nous des sondages qui ne posent pas les bonnes questions et rappelons-nous également qu’à la veille du référendum de 2013, 75% des Alsaciens interrogés, déclaraient vouloir voter « oui » (sondage CSA du 25 février au 1er mars 2013).
On peut aussi constater un certain décalage entre les résultats des sondages et ceux des urnes puisqu’un seul régionaliste siège parmi les 80 Conseillers d’Alsace de la CEA et que Jean Rottner est arrivé en tête aux deux tours de scrutin en Alsace lors des élections régionales de juin dernier…
Pour finir un point de détail mais qui a pu entraîner une certaine confusion chez les Alsaciens sondés : la principale question posée est "Pensez-vous que la nouvelle collectivité européenne d’Alsace (CeA), née le 1er janvier 2020 de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, doit sortir de la Région Grand Est pour redevenir une région Alsace à part entière ?"
On peut souligner ici le professionnalisme des sondeurs qui ignorent jusqu’à la date de création de la CEA et la légèreté des commanditaires qui visiblement n’ont pas vérifié le texte avant de donner leur feu vert…
https://alsace-malgre-elle.fr/mefions-nous-des-sondages/
(Sondage IFOP de novembre 2021 sur l’Avenir de l’Alsace)
En 2019, les Alsaciens étaient 68% à vouloir sortir du Grand Est, aujourd’hui ils sont encore 64% soit 4 points de moins ou si vous préférez, presque 6% d’entre eux ont changé d’avis. 9% des sondés ne se prononcent pas, ils étaient seulement 1% en 2019…
Que s’est-il passé depuis 2019 ? De quoi cette chute est-elle le signal ?
La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a vu le jour le 1er janvier 2021 et des élections régionales et départementales ont eu lieu en juin dernier.
Les Alsaciens ont-ils, depuis, constaté un changement quelconque dans leur vie de tous les jours ?
Le fait qu’ils se trouvent depuis 2015, intégrés dans le Grand Est, a-t-il eu un impact sur eux ?
La fusion des deux Départements alsaciens en une seule collectivité a-t-elle amélioré quelque chose dans la vie quotidienne des Alsaciens ?
Je fais le pari que si ces trois questions étaient posées aux Alsaciens, les trois réponses seraient « non ».
De mon point de vue, l’explication de cette chute de 4 points et des 8% en plus qui ne se prononcent pas est là.
Il est inutile de sonder les Alsaciens avec des questions aussi générales sur un sujet institutionnel qu’ils ne maîtrisent pas.
Pour la plupart des gens, l’organisation administrative de la France et de l’Alsace en particulier, c’est de l’hébreu. Le Grand Est et la CEA leur passent par-dessus la tête. Si de plus, ces changements institutionnels intervenus en 2015 et 2021 n’ont pas été perçus dans leur quotidien, les Alsaciens ne sont-ils pas en droit de commencer à se demander « mais pourquoi diable veulent-ils changer quelque chose ? ».
Nous n’avons pas encore tiré les enseignements de l’échec cuisant et du gâchis infligés aux Alsaciens par les hommes politiques lors du référendum d’avril 2013 !
Encore une fois, faute de leur expliquer correctement quelle sera la plus-value pour eux d’une sortie du Grand Est, nous irons de désillusions en déceptions et les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Ce n’est pas un tour d’Alsace en 80 jours qui va changer quoi que ce soit aux connaissances des Alsaciens sur un sujet aussi complexe…
Tout ce qui n’a pas été fait lors de la campagne de 2013 sur le Conseil d’Alsace reste à faire : implication sur le terrain des élus locaux tels que les maires et les Conseillers d’Alsace. Organisation de tables rondes, d’ateliers thématiques et de groupes de travail avec les citoyens. Maitrise et organisation des réunions avec des animateurs formés disposant de fiches thématiques explicatives. C’est un sacré travail ! C’est long, mais c’est le prix à payer pour faire fonctionner correctement la démocratie participative.
Il s’agit avant tout de convaincre les Alsaciens avec une démarche pédagogique qui est aux antipodes d’une campagne électorale classique faite de réunions publiques, d’affiches, tracts et autres slogans. Distribuer et faire remplir des questionnaires à la population est tout aussi inefficace…
Un autre point dans ce sondage ne laisse pas d’interroger : comment se fait-il qu’aujourd’hui 79% des électeurs RN alsaciens, se prononceraient plutôt pour un candidat à l’élection présidentielle qui se déclarerait favorable au retour à une Région Alsace à part entière alors que nous avons tous en mémoire que le Front National avait fait une campagne vent debout contre le Conseil d’Alsace en 2013 ?
Méfions-nous des sondages qui ne posent pas les bonnes questions et rappelons-nous également qu’à la veille du référendum de 2013, 75% des Alsaciens interrogés, déclaraient vouloir voter « oui » (sondage CSA du 25 février au 1er mars 2013).
On peut aussi constater un certain décalage entre les résultats des sondages et ceux des urnes puisqu’un seul régionaliste siège parmi les 80 Conseillers d’Alsace de la CEA et que Jean Rottner est arrivé en tête aux deux tours de scrutin en Alsace lors des élections régionales de juin dernier…
Pour finir un point de détail mais qui a pu entraîner une certaine confusion chez les Alsaciens sondés : la principale question posée est "Pensez-vous que la nouvelle collectivité européenne d’Alsace (CeA), née le 1er janvier 2020 de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, doit sortir de la Région Grand Est pour redevenir une région Alsace à part entière ?"
On peut souligner ici le professionnalisme des sondeurs qui ignorent jusqu’à la date de création de la CEA et la légèreté des commanditaires qui visiblement n’ont pas vérifié le texte avant de donner leur feu vert…
https://alsace-malgre-elle.fr/mefions-nous-des-sondages/
19 novembre 2021
Événement LÉZARD
MARDI 30 NOVEMBRE 2021 À 20:00
Ciné-débat : Paris Stalingrad
MARDI 30 NOVEMBRE 2021 À 20:00
Ciné-débat : Paris Stalingrad
CGR Colmar
Documentaire de Hind Meddeb et Thim Naccache - France - 2021 - 1h28
Soirée-débat organisée dans le cadre du festival Migrant'scène, en partenariat avec La Cimade, qui lutte pour la défense de la dignité et des droits des personnes réfugiées et migrantes.
Eté 2016, Paris, des personnes réfugiées campent quartier Stalingrad dans l’attente de régulariser leur situation. Hind Meddeb et Thim Naccache sont là, comme de nombreuses personnes, en soutiens, en voisins, et dessinent le quotidien et la géographie de Stalingrad, espace - frontière au cœur de Paris. Un labyrinthe physique se mêle au labyrinthe administratif déjà en place, la ville refoule. Contrôles, nasses, évacuations, grillages. Comment faire lieu, faire collectif, comment habiter un espace qui empêche d’exister ?
Le film cartographie le calvaire : points d’eau, coins d’ombres, parcs isolés, tables de pingpong pour cuisiner. Aux abords des terrains de tennis, les réfugiés se reposent tout près des joueurs qui continuent de s’exercer et se réveillent avec les joggeurs qui s’étirent. Les corps s’intègrent difficilement mais un collectif naît et une coexistence s’installe. Du groupe, s’élève la voix de Souleymane, jeune exilé du Darfour dont les poèmes viennent cohabiter avec la voix off de la cinéaste. Souleymane circule, erre, se perd, resurgit et raconte.
Retrouvez plus d'informations sur le festival Migrant'scène sur le site de La Cimade : https://www.lacimade.org/
Documentaire de Hind Meddeb et Thim Naccache - France - 2021 - 1h28
Soirée-débat organisée dans le cadre du festival Migrant'scène, en partenariat avec La Cimade, qui lutte pour la défense de la dignité et des droits des personnes réfugiées et migrantes.
Eté 2016, Paris, des personnes réfugiées campent quartier Stalingrad dans l’attente de régulariser leur situation. Hind Meddeb et Thim Naccache sont là, comme de nombreuses personnes, en soutiens, en voisins, et dessinent le quotidien et la géographie de Stalingrad, espace - frontière au cœur de Paris. Un labyrinthe physique se mêle au labyrinthe administratif déjà en place, la ville refoule. Contrôles, nasses, évacuations, grillages. Comment faire lieu, faire collectif, comment habiter un espace qui empêche d’exister ?
Le film cartographie le calvaire : points d’eau, coins d’ombres, parcs isolés, tables de pingpong pour cuisiner. Aux abords des terrains de tennis, les réfugiés se reposent tout près des joueurs qui continuent de s’exercer et se réveillent avec les joggeurs qui s’étirent. Les corps s’intègrent difficilement mais un collectif naît et une coexistence s’installe. Du groupe, s’élève la voix de Souleymane, jeune exilé du Darfour dont les poèmes viennent cohabiter avec la voix off de la cinéaste. Souleymane circule, erre, se perd, resurgit et raconte.
Retrouvez plus d'informations sur le festival Migrant'scène sur le site de La Cimade : https://www.lacimade.org/
Michel Naudo
J-8
Parc des expositions de Colmar
Samedi 27 novembre 9h-19h
Environ 70 000 ouvrages exposés.
* 200 stands
* 80 maisons d’édition
* 7 librairies
* 8 bouquinistes
* 29 associations
* 400 artistes-auteurs
J’y serai non stop pour échanger et dédicacer mon livre « L’Alsace malgré elle ».
https://alsace-malgre-elle.fr/
J-8
Parc des expositions de Colmar
Samedi 27 novembre 9h-19h
Dimanche 28 novembre 9h-18h
Entrée gratuite.
Environ 70 000 ouvrages exposés.
* 200 stands
* 80 maisons d’édition
* 7 librairies
* 8 bouquinistes
* 29 associations
* 400 artistes-auteurs
J’y serai non stop pour échanger et dédicacer mon livre « L’Alsace malgré elle ».
https://alsace-malgre-elle.fr/
Fabien Nierengarten
Voici enfin mon billet d'humeur de ce mois. Je crois que j'y fais définitivement mon coming out de boomer. Il s'intitule "Lettre à Titine".
Certains l’appellent de façon un peu condescendante, "ma caisse", "ma tire", "ma bagnole" ou encore "ma guimbarde". Pour ma part, qu’importe sa marque ou sa couleur, ma voiture, je l’ai toujours surnommée très affectueusement "Titine". Vous aussi, sans doute. Au moins une fois. Allez, avouez-le. Sans savoir peut-être qu’elle devait ce petit nom à son ancêtre, la fameuse Ford T, appelée "Tin Lizzie" par son concepteur, Henry Ford.
Aujourd’hui, hélas, les temps sont durs pour Titine, devenue la paria des bobos parigots accros au vélo-métro-boulot-dodo. Jadis, idole adulée, la voilà reléguée au rang d’icône déchue, et peut-être bientôt, à celui d’épave d’un paradis à jamais perdu. D’où ce courrier d’amour et d’amitié que j’ai choisi d’écrire pour elle et de partager avec vous.
Ma chère Titine,
Tu te souviens probablement de ce temps béni dont il reste quelques photos jaunies, où tu transportais de plaisir, les bourgeois endimanchés en quête d’émotions fortes. Certes, à 30 km/h, pied au plancher, il n’y avait pas de quoi user les chapeaux de roues, ni de soulever ceux des passantes émerveillées. Mais à ta façon, tu as su rendre ces années… folles. Et elles te le rendaient bien.
Après avoir fait rêver nos grands-parents, tu as séduit sans peine leurs enfants. En te parant peu à peu de nombreux atours, sans jamais oublier d’affoler les compte-tours, tu as réussi à faire rimer "conduire" avec "sourire", et "partir" avec "découvrir". Curieux objet du désir pour toute une génération, tu as aussi été pour elle, un exceptionnel outil de liberté et d’émancipation. Sans connaître ton égale pour déchaîner les plus intenses passions, parfois par un simple appui sur ton champignon.
Mais nous voilà au 3ème millénaire, celui de tous les dangers pour notre chic planète. Pas de quoi danser dessus, ni de faire hennir les chevaux du plaisir. Fini d’oser, Joséphine. Et fini de rigoler, Titine. Ton destin est scellé. En vert et contre tout. Oubliées, toutes tes années de service. Mais gravées dans la mémoire collective, ces quelques années de sévices, ceux que la vilaine voiture aurait infligé à la gentille dame nature.
Toi, autrefois, provocatrice de tant de fantasmes et créatrice de tant d’enthousiasme, te voilà transformée d’un coup de baguette tragique, en un vulgaire moyen de transport jugé coûteux, nuisible et narcissique. Tu étais si chère à nos cœurs, mais bientôt trop chère pour nos comptes bancaires. La faute, non pas à des moteurs trop gourmands, mais à des impôts trop imposants. Pendant que des millions d’avions zèbrent impunément l’horizon, et des croisières s’amusent au large, sans la moindre contrition.
Et s’il n’y avait que ça. Car, en plus, il semble qu’entre les mains de quelques misérables Hamilton de fins de soirées, et de quelques pitoyables Verstappen de fiestas trop arrosées, tu sois devenue un engin de frayeur et de douleur pour de trop nombreuses familles éplorées. Et te voilà donc en train de comparaître sur le banc des accusés de crimes contre l’humanité, alors que tu n’es finalement, qu’une victime supplémentaire de nos pires actes de stupidité.
Sous ce prétexte, on te bride, on te limite, on te contrôle. Puis même, on te bannit, on t’interdit, on te camisole. De force, évidemment, pour que ce soit encore plus drôle. Tu n’es définitivement plus la bienvenue dans nos villes où, sans peur de tomber dans le ridicule, on ne cesse d’élever contre toi, une profusion de bosses et de monticules. Pendant que dans certaines zones prétendument piétonnes, quelques bicyclettes, trottinettes et autres objets roulants non identifiés, s’en donnent à cœur joie et malmènent les règles primaires de sécurité.
Mais qu’on se rassure, ton avenir s’annonce radieux, il paraît que c’est sûr. Ainsi, pour un usage plus éthique, tu seras électrique. Pour réduire notre facture énergétique, tu seras automatique. Pour garantir une conduite plus civique, tu seras électronique. Et pour quand même éviter que tu ne prolifères de trop, tu seras résolument…inesthétique. Car franchement, qui peut encore avoir des yeux de chimère, pour une bagnole aussi standardisée et austère ?
Ma chère Titine, le jour n’est plus si éloigné où tu ne seras plus qu’un transport en commun parmi d’autres. Ou au mieux, un taxi perso, piloté par une intelligence artificielle, avec lequel on se déplacera d’un lieu à un autre, sans se préoccuper de rien, si ce n’est du bien-être des gamins et du chien. Avec ce slogan résonnant en bruit de fond : "Rouler comme sur un rail, il n’y a plus que ça qui nous aille !"
Sans risque de tête à queue ou de queue de poisson, la route deviendra un havre de paix où la vie sera belle. Pour le conducteur, plus aucune raison de péter une durite ou de couler une bielle. A bord, tout sera luxe, calme et volupté. Mais alors, qu’est-ce qu’on se fera chier ! De quoi conclure ma lettre à Titine comme une vieille lettre à France, et de chanter avec elle : "Il était une fois, toi et moi. N’oublie jamais ça, toi et moi".
Voici enfin mon billet d'humeur de ce mois. Je crois que j'y fais définitivement mon coming out de boomer. Il s'intitule "Lettre à Titine".
Certains l’appellent de façon un peu condescendante, "ma caisse", "ma tire", "ma bagnole" ou encore "ma guimbarde". Pour ma part, qu’importe sa marque ou sa couleur, ma voiture, je l’ai toujours surnommée très affectueusement "Titine". Vous aussi, sans doute. Au moins une fois. Allez, avouez-le. Sans savoir peut-être qu’elle devait ce petit nom à son ancêtre, la fameuse Ford T, appelée "Tin Lizzie" par son concepteur, Henry Ford.
Aujourd’hui, hélas, les temps sont durs pour Titine, devenue la paria des bobos parigots accros au vélo-métro-boulot-dodo. Jadis, idole adulée, la voilà reléguée au rang d’icône déchue, et peut-être bientôt, à celui d’épave d’un paradis à jamais perdu. D’où ce courrier d’amour et d’amitié que j’ai choisi d’écrire pour elle et de partager avec vous.
Ma chère Titine,
Tu te souviens probablement de ce temps béni dont il reste quelques photos jaunies, où tu transportais de plaisir, les bourgeois endimanchés en quête d’émotions fortes. Certes, à 30 km/h, pied au plancher, il n’y avait pas de quoi user les chapeaux de roues, ni de soulever ceux des passantes émerveillées. Mais à ta façon, tu as su rendre ces années… folles. Et elles te le rendaient bien.
Après avoir fait rêver nos grands-parents, tu as séduit sans peine leurs enfants. En te parant peu à peu de nombreux atours, sans jamais oublier d’affoler les compte-tours, tu as réussi à faire rimer "conduire" avec "sourire", et "partir" avec "découvrir". Curieux objet du désir pour toute une génération, tu as aussi été pour elle, un exceptionnel outil de liberté et d’émancipation. Sans connaître ton égale pour déchaîner les plus intenses passions, parfois par un simple appui sur ton champignon.
Mais nous voilà au 3ème millénaire, celui de tous les dangers pour notre chic planète. Pas de quoi danser dessus, ni de faire hennir les chevaux du plaisir. Fini d’oser, Joséphine. Et fini de rigoler, Titine. Ton destin est scellé. En vert et contre tout. Oubliées, toutes tes années de service. Mais gravées dans la mémoire collective, ces quelques années de sévices, ceux que la vilaine voiture aurait infligé à la gentille dame nature.
Toi, autrefois, provocatrice de tant de fantasmes et créatrice de tant d’enthousiasme, te voilà transformée d’un coup de baguette tragique, en un vulgaire moyen de transport jugé coûteux, nuisible et narcissique. Tu étais si chère à nos cœurs, mais bientôt trop chère pour nos comptes bancaires. La faute, non pas à des moteurs trop gourmands, mais à des impôts trop imposants. Pendant que des millions d’avions zèbrent impunément l’horizon, et des croisières s’amusent au large, sans la moindre contrition.
Et s’il n’y avait que ça. Car, en plus, il semble qu’entre les mains de quelques misérables Hamilton de fins de soirées, et de quelques pitoyables Verstappen de fiestas trop arrosées, tu sois devenue un engin de frayeur et de douleur pour de trop nombreuses familles éplorées. Et te voilà donc en train de comparaître sur le banc des accusés de crimes contre l’humanité, alors que tu n’es finalement, qu’une victime supplémentaire de nos pires actes de stupidité.
Sous ce prétexte, on te bride, on te limite, on te contrôle. Puis même, on te bannit, on t’interdit, on te camisole. De force, évidemment, pour que ce soit encore plus drôle. Tu n’es définitivement plus la bienvenue dans nos villes où, sans peur de tomber dans le ridicule, on ne cesse d’élever contre toi, une profusion de bosses et de monticules. Pendant que dans certaines zones prétendument piétonnes, quelques bicyclettes, trottinettes et autres objets roulants non identifiés, s’en donnent à cœur joie et malmènent les règles primaires de sécurité.
Mais qu’on se rassure, ton avenir s’annonce radieux, il paraît que c’est sûr. Ainsi, pour un usage plus éthique, tu seras électrique. Pour réduire notre facture énergétique, tu seras automatique. Pour garantir une conduite plus civique, tu seras électronique. Et pour quand même éviter que tu ne prolifères de trop, tu seras résolument…inesthétique. Car franchement, qui peut encore avoir des yeux de chimère, pour une bagnole aussi standardisée et austère ?
Ma chère Titine, le jour n’est plus si éloigné où tu ne seras plus qu’un transport en commun parmi d’autres. Ou au mieux, un taxi perso, piloté par une intelligence artificielle, avec lequel on se déplacera d’un lieu à un autre, sans se préoccuper de rien, si ce n’est du bien-être des gamins et du chien. Avec ce slogan résonnant en bruit de fond : "Rouler comme sur un rail, il n’y a plus que ça qui nous aille !"
Sans risque de tête à queue ou de queue de poisson, la route deviendra un havre de paix où la vie sera belle. Pour le conducteur, plus aucune raison de péter une durite ou de couler une bielle. A bord, tout sera luxe, calme et volupté. Mais alors, qu’est-ce qu’on se fera chier ! De quoi conclure ma lettre à Titine comme une vieille lettre à France, et de chanter avec elle : "Il était une fois, toi et moi. N’oublie jamais ça, toi et moi".
18 novembre 2021
Participation de la galerie Murmure à St'Art 2021
Galerie Murmure
Chers amis, clients et amateurs d'art,
En novembre 2018, un projet, un rêve, se concrétisait avec l'ouverture de la galerie Murmure à Colmar, pour une exposition dédiée à Antoni Tàpies.
Pour son troisième anniversaire la galerie Murmure a le bonheur de participer à son premier salon: St'Art 2021 !
Nous aurons le plaisir de pouvoir vous accueillir sur le stand 1C19 et vous présenter des œuvres de David Daoud, Rose-Marie Crespin, Rainer Gross, Yolaine Wuest, Antoni Tàpies, Sophie Patry, Frédéric Klein et Louis Stettner.
Vernissage : Jeudi 25 Novembre 2021 de 15h à 22h
Vendredi, samedi et dimanche de 11h à 20h
Vous pourrez rencontrer Yolaine Wuest et Frédéric Klein lors du vernissage jeudi 26 novembre.
Et voici le plan d'accès pour faciliter votre éventuelle visite :
Chers amis, clients et amateurs d'art,
En novembre 2018, un projet, un rêve, se concrétisait avec l'ouverture de la galerie Murmure à Colmar, pour une exposition dédiée à Antoni Tàpies.
Pour son troisième anniversaire la galerie Murmure a le bonheur de participer à son premier salon: St'Art 2021 !
Nous aurons le plaisir de pouvoir vous accueillir sur le stand 1C19 et vous présenter des œuvres de David Daoud, Rose-Marie Crespin, Rainer Gross, Yolaine Wuest, Antoni Tàpies, Sophie Patry, Frédéric Klein et Louis Stettner.
Vernissage : Jeudi 25 Novembre 2021 de 15h à 22h
Vendredi, samedi et dimanche de 11h à 20h
Vous pourrez rencontrer Yolaine Wuest et Frédéric Klein lors du vernissage jeudi 26 novembre.
Et voici le plan d'accès pour faciliter votre éventuelle visite :
⇒ https://www.st-art.com/visiteurs/infos-pratiques/
Au plaisir de vous accueillir et de poursuivre avec vous cette belle aventure artistique et humaine !
Amicalement,
Audrey
Au plaisir de vous accueillir et de poursuivre avec vous cette belle aventure artistique et humaine !
Amicalement,
Audrey
Fabien Nierengarten
Scoop de ce matin : on apprend qu'il est désormais possible de désigner par "iel", la personne qui ne se sent ni "il", ni "elle". En clair, la langue française est sur le point d'accepter l'usage d'un pronom personnel neutre, comme c'est d'ailleurs déjà le cas en anglais ("it") ou en allemand ("das").
Au-delà de la question du bien-fondé de cette innovation linguistique (qui risque juste de compliquer encore davantage la compréhension de ce que certain(e)s veulent dire), il est marrant de constater que Petit Robert a pris de l'avance sur LaRousse. Faut-il en déduire que les hommes sont plus ouverts que les femmes sur la question du 3ème sexe ? Le débat est ouvert...
Scoop de ce matin : on apprend qu'il est désormais possible de désigner par "iel", la personne qui ne se sent ni "il", ni "elle". En clair, la langue française est sur le point d'accepter l'usage d'un pronom personnel neutre, comme c'est d'ailleurs déjà le cas en anglais ("it") ou en allemand ("das").
Au-delà de la question du bien-fondé de cette innovation linguistique (qui risque juste de compliquer encore davantage la compréhension de ce que certain(e)s veulent dire), il est marrant de constater que Petit Robert a pris de l'avance sur LaRousse. Faut-il en déduire que les hommes sont plus ouverts que les femmes sur la question du 3ème sexe ? Le débat est ouvert...
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