Loïc JaegertJe connais Yves Hemedinger depuis plus de 25 ans. En 1998, il était benjamin du Conseil Municipal de Colmar, j’étais alors Maire junior de cette même ville. Bien sûr, à cet âge-là, on ne comprend pas tout, mais on sent les choses, différemment. Et au fil du temps, les intuitions se confirment. Depuis plusieurs jours, je suis outré par quelques-unes de ses publications, voulant se faire passer pour ce qu'il n'est pas. À commencer par quelqu'un qui serait droit dans ses bottes, constant et cohérent, notamment sur l’Alsace.
Doit-on rappeler ses multiples retournements de veste, et ce dès le référendum alsacien de 2013, où sentant le vent tourner, il a tourné lui aussi ? Or, si le Conseil d'Alsace avait mieux été défendu à l’époque, nous n’en serions pas à la méga-Région d'aujourd'hui, et nous n’aurions pas perdu 10 ans.
Lors du débat France 3, M. Hemedinger s’est également permis, assez maladroitement, de critiquer le fait que Mme Klinkert ait réussi à transférer des patients Covid chez nos voisins allemands, suisses ou luxembourgeois. Ceci a pourtant permis de sauver des vies. Bien sûr, cette attaque à demi-mots permettait au candidat LR de critiquer la gestion hospitalière de notre pays. Il a juste oublié de rappeler que ce sont plus de 46000 lits qui ont été supprimés sous Nicolas Sarkozy, contre moins de 4000 les trois années avant Covid, avec des moyens sans précédent réinjectés depuis dans notre système de santé (Yves Hemedinger a voté CONTRE !).
M. Hemedinger attaque enfin sur l’après-Fessenheim et s’érige comme le Monsieur Hydrogène du coin, oubliant qu’il s’interrogeait lui aussi sur la fermeture de la centrale, post Fukushima, et que la 1ère à avoir réuni de nombreux acteurs de la filière hydrogène autour de l’écosystème industriel du secteur, n’est autre que… Brigitte Klinkert… début 2018.
Des retournements de veste au gré du vent ou autres manipulations de la réalité, je peux bien sûr en citer quelques autres : sur les rythmes scolaires, sur le mariage pour tous, sur le train Colmar-Freiburg, sur le nucléaire, sur le climat, sur l’agriculture, sur Gilbert Meyer, sur le service militaire, sur la crise sanitaire, … et j’en passe. Il suffit de regarder ses votes, absences de vote ou absences tout court à l’Assemblée, c’est sidérant.
Bref, j’appelle cela une girouette et me permets ici de dénoncer le cynisme, la mauvaise foi et finalement la démagogie d’un élu, qui a fait de l’opportunisme politique un credo. Sans agressivité, mais en toute transparence pour nos concitoyens et parce que j’en ai franchement marre de lire des mensonges ces derniers jours. Comme qui disait : « il ne suffit pas d’avoir de l’appétit, il faut aussi avoir de l’estomac. »