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11 mars 2022

Une Europe « inclusive et ferme ta gueule »

H16

Et subitement, la situation devient pénible, notamment pour certains progressistes enragés, qui doivent vivre avec leurs contradictions de plus en plus évidentes entre ce qu’ils prônent (surtout pour les autres) et ce qu’ils pratiquent (éventuellement avec l’usage de la force). La coterie de nos dirigeants européens actuels illustre fort bien cette tendance.

Ainsi, de clips en campagnes de marketing aux couleurs acidulées, de points presse en communiqués policés, tout ce que compte l’Europe d’importants personnages nous a assuré de l’inclusivité, de l’ouverture d’esprit et de la grandeur d’âme de la construction européenne et de ses institutions. On nous a seriné que « l’Europe, c’est la paix » et, dans le même souffle, qu’elle entendait porter haut ses valeurs de démocratie, de liberté et d’égalité des citoyens.

Avec l’arrivée du dernier petit virus à la mode il y a deux ans, on a cependant pu remarquer quelques lézardes dans la belle assurance de l’Europe et dans le concert des États membres qui l’animent. Bousculade lors de l’achat de certains approvisionnements médicaux, certains n’hésitant pas à aller sur les tarmacs, au pied des avions des autres, pour négocier le rachat à prix d’or de masques, telle ou telle indispensable fourniture, démonstration que la puissance politique agit avec fermeté et détermination.

Les commandes de milliards de doses de petites injections miracles ne furent pas non plus spécialement représentatives d’un processus aussi démocratique que transparent. On attend encore des éclaircissements sur les échanges de SMS entre la présidente de la Commission et le PDG de Pfizer, par exemple.

De la même façon, l’introduction d’un passeport vaccinal dans différents pays d’Europe aurait dû déclencher au moins un scandale au Parlement, devant l’abandon des principes d’égalité des citoyens et de proportionnalité dans les démarches politiques entreprises, tout comme les confinements ou les couvre-feux. Il n’en fut rien, montrant à tous que les institutions européennes étaient autant de vent inutile que les institutions nationales, reléguées à un pure rôle subalterne et piteux de Chambres d’enregistrement.

Début janvier, ces valeurs européennes avaient déjà pris leur comptant de gifles et de crocs en jambe. Avec la crise ukrainienne, l’agression des principes de base de tout ce qui fait la civilisation européenne se fait maintenant à l’arme blanche aiguisée à coup de tweets : en l’espace de quelques jours, le citoyen européen lucide assiste, médusé, à l’abandon des principes fondateurs et de l’idéologie européenne.

Voilà qu’Ursula Von Der Leyen, après avoir fait VRP pour labos pharmaceutiques, se retrouve dans le trafic d’armes : dans ce qui est présenté comme historique (‘consternant’ aurait été mieux choisi), la présidente de la Commission et le chef de la diplomatie, Josep Borrell, ont lancé pour 450 millions d’euros d’achat d’armes à destination de l’Ukraine, en utilisant avec un cynisme froid la ligne budgétaire « Facilité européenne pour la paix ».




Si vis pacem para bellum, je présume et ça tombe bien, la guerre est déjà là : on gagne un temps fou !

On peine à voir quel mandat confère ainsi à Borrell et Von Der Leyen le droit de se lancer dans une telle manœuvre et dans quelle mesure tout ceci ne va pas aggraver le conflit.

La stupidité de ce genre d’annonces, qui bafoue à peu près tout ce qu’il convenait jadis d’appeler les principes fondateurs de l’Union européenne, rivalise en fait avec l’incroyable Niagara d’imbécilités qui se sont accumulées ces derniers jours pour bien faire comprendre à tous et à chacun que la guerre devait être totale contre la Russie, son peuple et chacun de ses habitants.

Ceci n’est pas une exagération : outre les déclarations parfaitement consternantes d’un Bruno Le Maire, ministre indigne d’une économie française en complète déroute, dans lesquelles il parle justement de « guerre totale » (l’inculture du bonhomme permettra d’imaginer qu’il n’a pas la référence à Goebbels), on découvre la multiplication, en France comme ailleurs, de tout ce qui ressemble vaguement à du russe : sportifs et artistes sont bannis plus vite qu’on ne peut prononcer leur nom, des commerçants (d’origine ukrainienne !) de spécialités russes se retrouvent menacés par voie épistolaire, on tente d’éliminer Dostoïevski d’une université italienne, on envisage de ne pas retourner les pièces de la collection Morozov, on confisque les avoirs de Russes qui ne vivent plus en Russie, sans procès – ce qui donne une excellente idée de ce qui se passera pour les dissidents français, dans quelques mois ou quelques années, et pire que tout, on bannit les chats russes de compétitions de chats !




Le pompon a été atteint alors que ceux qui se gargarisent de « liberté d’expression » se sont empressés de demander l’interdiction de Russia Today et de Spoutnik, deux chaînes de télévision russes opérant sur le territoire européen : le Conseil de l’Union est parvenu à les faire interdire en leur imposant l’abandon de tout contrat avec la Russie (dont proviennent une grande partie de leurs financements).

Beaucoup trop se sont réjouis de ce qui n’est qu’une nouvelle démonstration de l’effondrement complet de toutes les valeurs qui fondèrent l’Union. Ceux-là sont les mêmes qui souhaiteraient faire taire les impétrants pas de la même opinion qu’eux, qui osent distribuer d’autres vérités ou d’autres points de vue...

La tendance lourde, évidente, funeste qui se dessine en Europe est réellement impossible à ignorer : à mesure que ses institutions s’affaiblissent parce que ses valeurs morales se dissolvent dans la pensée unique et la censure, cette faiblesse se traduit en violence de plus en plus forte envers ceux qu’elles peuvent abuser. Et alors que ces abus se multiplient sous les applaudissements des crétins qui ne voient pas les chaînes qu’on leur passe au cou, se mettent en place tous les ingrédients d’une sorte de « supra-nationalisme » européen sur fond de censure médiatique, de restrictions économiques carabinées, de chasse aux sorcières frétillantes d’imbécilité...

Certains, les mêmes qui étaient (soi-disant) pro-science et tremblaient de peur derrière leurs trois doses et leur double masque FFP2, sont maintenant les premiers à inciter les autres à partir défourailler en Ukraine, ou souhaitent très officiellement que les Allemands rebâtissent une armée solide, qu’ils traversent la Pologne tout ça pour aller, au besoin, combattre les Russes. Hardis crétins.

La raison semble avoir, une fois de plus, abandonné les foules. Une fois encore, ceux qui tentent de réfléchir et de ne pas trop faire dans l’inclusif à la mode européenne se retrouvent rapidement ostracisés et conspués comme, il y a quelques mois, ceux qui tentaient de pointer du doigt les dérives graves qu’entraînaient confinements, obligations et autres vexations mises en place pour faire plaisir à ces foules volontairement apeurées.

Tout ceci est la démonstration effrayante que les politiciens ne gouvernent plus la réalité, mais des narratifs. Ce ne sont plus des dirigeants mais de simples communicants qui n’ont d’ailleurs pas besoin de convaincre une majorité et peuvent se contenter d’hypnotiser une minorité active, niaisement votante, de décourager et ostraciser un nombre important d’électeurs, de présenter un « Plan Com' » les valorisant comme seuls remèdes à ces crises qu’ils créent de toute pièce.

Heureusement que nous sommes encore en démocratie, hein !

Phil

Le N°185 de la revue Espoir, consacré au droit d'asile, vient de sortir...
Pour s'abonner, c'est ici :
⇒ https://www.association-espoir.org/revue-espoir/



La facture des écoles

Pierre Duriot

J’étais au micro de RCF-58, pour ma rubrique hebdomadaire sur l’actualité de l’école : La facture des écoles…
Pour les municipalités, la facture du Covid liée aux écoles va être salée. Gel hydro-alcoolique, tests, aménagements divers, pour séparer les élèves, les kilomètres d’essuie-tout, ont ouvert le bal. Ont suivi, les obligations d’aérer toutes les heures, avec, tout l’hiver, les chauffages qui ont tourné à fond tout le temps, pour compenser les fenêtres ouvertes. Il y eut aussi, les détecteurs de gaz carbonique dans les classes et les purificateurs d’air, pas partout. Hélas, les enfants séparés dans les cours de récréation, étaient mélangés à la cantine, mélangés en garderie, mélangés à la sortie de l’école. Pour l’aération, les purificateurs d’air et les détecteurs, des études sérieuses, commandées par des parents d’élèves, ont montré que l’air le plus vicié se situait dans les masques même des enfants, ce qui signifie que garder les fenêtres ouvertes n’a pas servi à grand-chose. À un stade où l’énergie atteint des tarifs prohibitifs, cette mesure va coûter un bras aux maires de France et donc, aux contribuables. On ne cesse de se gratter la tête sur le bien-fondé des mesures prises dans une forme d’hystérie généralisée, mais lors du bilan, les maires et leurs administrés vont ouvrir des yeux ronds et espérer que des épisodes de ce genre ne soient pas traités de cette manière aussi coûteuse, chaque année. Sans compter les frais de personnel pour pourvoir au nettoyage et aux désinfections permanentes qui ont nécessité embauches et heures supplémentaires. Les enfants sont malades parce qu’ils sont des enfants et ils deviennent des adultes résistants, s’ils ont été malades quand ils étaient petits. Il en va du Covid comme des autres maladies et de nombreux intervenants commencent à expliquer que ce Covid va devenir, comme la grippe, une maladie saisonnière, pour laquelle, on espère, les communes ne seront plus obligées de faire avec des consignes relevant de l’irrationalité.



Flavien Ancely Frey

[IMPORTANT]
Bonjour,
Pour des raisons organisationnelles et de sécurité, l’action climat de demain à été reportée à 14h00 et se fera au format de RASSEMBLEMENT.
Le lieu reste inchangé, place Rapp, devant la statue.
Venez nombreuses et nombreux pour faire entendre votre voix et dénoncer l’inaction climatique de nos gouvernants, dans une ambiance conviviale et transpartisane !

ANTI PASS COLMAR 68

Julie Varadero

Discours du samedi 5 mars 2022 (extraits)

Même si le pass vaccinal est supprimé ou suspendu, le combat n'est pas terminé. Il faut comprendre la différence entre suspension et abrogation.
Suspendre le pass vaccinal, ça veut dire l'interrompre pour quelque temps.
Abroger le pass vaccinal, ça veut dire l'annuler.
Il faut exiger l'abrogation du pass vaccinal et pas seulement sa suspension.

Les soignants sont toujours dans la même situation.
C'est une honte !
Nous n'allons pas les lâcher.
Que veut dire la suspension du contrat de travail d'un salarié ? Plus aucune rémunération depuis le 15 septembre 2021 (pour le personnel soignant).
Aucun congé payé ne pourra être généré durant la période de suspension. C'est-à-dire que toute la période de suspension ne comptera pas non plus pour la retraite ?
Les conséquences sont les mêmes pour un salarié en CDD ou CDI, un intérim ou un apprenti.
Arrêt maladie : les agents de l'assurance maladie ont été missionnés pour convoquer les personnes suspendues et en arrêt de travail. Certaines personnes, malgré une dépression avérée, se sont vues suspendre leur arrêt maladie du jour au lendemain.

Revendications : RIC  https://www.colmarinfo.com/2022/03/le-ric-referendum-dinitiative-citoyenne.html

Banderole

Depuis le 17 juillet 2021, il y a eu des hauts et des bas. Bienvenue dans le haut. Cela n'est jamais arrivé à Colmar dans toutes les formes de luttes confondues. Aujourd'hui nous avons le plaisir de vous annoncer que dès samedi prochain, nous aurons une nouvelle banderole. Une banderole commune à tous, une banderole symbole de l'unité et d'un combat commun. Une banderole qui signifie un nouveau départ et un pas en avant. Car il n'y a qu'en travaillant main dans la main, que nous réussirons, pour ce combat comme pour les combats futurs. Car nous n'en avons pas fini avec ce gouvernement. Le prochain sera peut être pire, qui sait ? Nous finirons peut-être l'année avec du pain dur et de l'eau, mais nous la finirons ENSEMBLE.

Le Covid a disparu

Parfois il faut souffler sur la poussière pour trouver la vérité en dessous. Depuis des années maintenant, les médias français appartiennent à des milliardaires. C'est à dire que les médias français n'ont plus aucun intérêt à diffuser la vérité mais plutôt à diffuser ce qui arrangent leurs patrons. Et le pire média, ce sont bien ces chaînes d'informations qui diffusent 24h sur 24h, exactement la même chose, c'est-à-dire ce qu'on leur impose. À aucun moment, elles ne diffusent un contenu joyeux, qui pourrait redonner le moral aux téléspectateurs. Car oui, il y a des choses formidables qui se passent tous les jours, mais cela on n'en parle pas. Il ne s'agit que de contenus anxiogènes. Même si vous allumez la télé, juste pour avoir un fond sonore, votre cerveau enregistre les informations sans que vous vous en rendiez compte. Cela contribue au stress, à l'angoisse, à l'anxiété. Les Français sont les champions des antidépresseurs. Et si on veut aller plus loin dans la réflexion, le stress engendre des souffrances physiques et psychologiques, qui engendrent elles-mêmes selon la personne de la colère et de la tristesse. Colère que la personne portera et lâchera sur un inconnu pour X raison. La moindre situation conflictuelle peut prendre une ampleur phénoménale. On parle d'une montée de la violence en France. Tout ce stress et cette anxiété véhiculés par le gouvernement et les médias, la vie quotidienne, familiale et professionnelle, tout est devenu sujet au stress. Je me souviens quand j'étais enfant, on se souriait dans la rue, on se disait "bonjour". Aujourd'hui les visages tristes et fermés remplacent les sourires, et les regards méprisants remplacent les bonjours.

Trouvez et gardez la paix et le calme dans vos cœurs

Restez totalement neutres et pacifiques. Maîtrisez vos pensées pour ne rien alimenter par la peur. La peur est l'inverse de l'amour. Oui, il se passe des choses, tel un grand pavé jeté dans la mare, pavé qui effraye les oligarques. Pavé qui va faire resurgir des mensonges et tromperies, certains parlent juste pour parler sans même savoir de quoi ils parlent véritablement. La seule chose qui les intéresse est leur pouvoir et leur argent. Notre président a affirmé que notre liberté est en péril, alors que lui-même nous prive de liberté depuis deux ans. Ignorez ses propos, cherchez la vérité au plus profond de vous et restons unis dans la paix, l'amour, la lumière et la joie. Merci à chacun de vous, pour votre courage, pour votre exemple et votre détermination.

Autres idées / suggestions :

Les gens qui en ont marre des manifestations : « T'avais qu'à te faire vacciner. »
J'entends certaines personnes dire qu'elles en ont marre des manifestations. Mais nous aussi, nous en avons marre. Nous aussi, nous aimerions être avec nos proches, profiter du beau temps, rire et nous amuser. Mais nous ne pouvons pas. Car nous sommes suspendus depuis le 15 septembre 2021. Nos collègues nous ont lâchés, notre famille est divisée. Tout cela parce qu'on refuse de se faire vacciner de force. Nous n'avons plus aucun revenu. Alors dites-moi, vous qui en avez marre des manifestations, qu'est-ce qui vous pose réellement problème ? Le bruit ? Cela ne vous dérange pas durant la foire aux vins. Le blocage de la circulation ? Certains axes sont bouchés aux heures de pointe. Nos revendications ? Notre seule revendication c'est de retourner TRAVAILLER !

Poème de Kery James (extrait), janvier 2022

Moi, je veux pouvoir regarder l'injuste dans les yeux et lui dire "injuste tu as été".
Car passer sous silence une injustice que l'on peut dénoncer, c'est être un diable muet.
Alors comprenez que je ne puisse mettre sur le même pied d'égalité,
Et traiter avec la même dureté ou bonté,
L'oppresseur et l'opprimé,
Le gouvernant et le gouverné,
Le gilet jaune et le banquier.
(...)

Il faut être "pour" quelque chose et cesser d'être "contre"

Je ne suis pas contre le vaccin, je suis pour la liberté de choisir.
Je ne suis pas contre les forces de l'ordre, je suis pour les gardiens de la paix.
Je ne suis pas contre Macron, je suis pour la démocratie.
Je ne suis pas contre la guerre, je suis pour la paix.

Le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne)

Julie Varadero

Il y a quelques semaines nous avions évoqué le RIC, le Référendum d'Initiative Citoyenne, organisé à l’initiative d’une partie des citoyens. Il est parfois appelé Référendum d’Initiative Populaire (RIP).

Ces référendums peuvent être de plusieurs types :
- Législatif : adoption d’un texte (loi, décret, règlement...)
- Abrogatif : annulation d’un texte de loi
- Constituant : modification de la Constitution
- Révocatoire : destitution d’un membre d’une institution
ou encore :
Ratificatoire : ratification ou dénonciation d’un traité, pacte, accord international
Suspensif (ou veto) : annulation d’une loi avant son entrée en vigueur
Convocatoire : convocation d’une assemblée tirée au sort, d’un collège d’experts...
etc.

Lorsqu’il est dit "en toutes matières", le RIC peut porter sur toutes les thématiques et son champ d’application est illimité.
De nombreux pays ont déjà mis en place l’initiative citoyenne : Suisse, États-Unis, Allemagne, Croatie, Italie, Liechtenstein, Lettonie, Slovénie, Venezuela... mais aucun d’entre eux n’a le RIC "en toutes matières".

Pourquoi le RIC ?

Le RIC est le seul outil capable de garantir que les promesses des candidats élus seront tenues ou soumises à référendum par des citoyens.
Le RIC est également une arme de dissuasion massive. Les citoyens ne seraient pas obligés de faire appel au RIC en permanence, puisque sa simple existence dissuaderait les élus de voter des lois allant contre l’intérêt général. Le RIC c'est donner aux citoyens la maitrise de leur destin, faire des réformes pour le bien commun, favoriser l'égalité des choses et favoriser la stabilité juridique. Il n'y aura plus conflit d'intérêt car il garantit le respect des promesses des élus, il évite la corruption et le gaspillage de l'argent publique et favorise l'écoute et la concertation.

10 mars 2022

LOUIS-VALENTIN LOPEZ / FRANCE MUSIQUE

Ivan Velikanov, suspendu pour avoir joué l'Hymne à la Joie : « J’ai agi pour la paix »




« Quelqu'un du gouvernement a décidé de m'empêcher de diriger », indique Ivan Velikanov - Facebook d'Ivan Velikanov

Le chef russe s'exprime pour la première fois dans un média français. Interdit de diriger les Noces de Figaro par les autorités, il faut « stopper la peur », confie-t-il à France Musique.

24 février. Début de l’invasion en Ukraine. Au même moment, Ivan Velikanov, chef d’orchestre russe, s’apprête à diriger Les Noces de Figaro à Nijni-Novgorod, à 400 kilomètres au nord-est de Moscou. Dans la salle du théâtre règne un silence inhabituel. Pas celui qui permet la qualité d’écoute mais un silence « très triste, pesant ». « J’ai senti que le public, les musiciens, les chanteurs, tout le monde était sous le choc », raconte Ivan Velikanov, joint par France Musique. « Si personne ne dit clairement "la guerre commence", tout le monde comprend que c’est le cas ». Entre deux actes de l’opéra de Mozart, le jeune chef décide alors de s’installer deux minutes derrière le clavecin, et de jouer l’Hymne à la Joie de Beethoven. Selon lui « la meilleure musique pour transmettre la notion de paix. Nous sommes musiciens, nous devons dire les choses avec la musique. »

Mais peu de spectateurs le remarquent. « C’était un geste trop petit, on doit être beaucoup plus direct. » Le lendemain soir, le 25, Ivan Velikanov voit donc plus grand. Il prend la parole au micro, avant les Noces, pour dire que « nous, les artistes, sommes contre la guerre. C’est inhabituel pour un chef d’orchestre de prendre la parole avant un concert, mais j’ai pensé que c’était nécessaire. » Il dirige alors l’Hymne à la Joie, cette-fois reprise par tous les musiciens. « Sur le moment, j’oublie absolument qu’il s’agit aussi de l’hymne de l’Union Européenne. Mais je pense que même si je m’en étais rappelé, je l’aurais quand même fait jouer. »

« Il y a eu beaucoup de questions, notamment quelles étaient les raisons qui avaient poussé le théâtre à faire ce choix. Mais non, c’était mon initiative. C’était ma seule responsabilité. »

Quelqu'un du gouvernement a décidé de m'empêcher de diriger

Surprise pour l’orchestre, prévenu au dernier moment. « Des musiciens m’ont dit que c’était très bien et d’autres m’ont ensuite demandé pourquoi j’avais décidé cela, alors qu’ils n’étaient peut-être pas d’accord. Dans le public, des vivats, des « bravo », mais pas que. Un spectateur m’a dit par la suite que deux vieilles dames, assises devant lui, se sont indignées. » Et courroux, évidemment, au plus haut niveau de l’État russe. « Pour les gens du gouvernement, et de Nijni-Novgorod, j’avais joué l’hymne de l’Union européenne. Ils ont seulement vu cet aspect-là. »

Quelques jours après, le 1er mars, Ivan Velikanov apprend la désagréable nouvelle : il ne dirigera plus la production des Noces de Figaro jusqu’à nouvel ordre, suspendu et remplacé par un autre chef d’orchestre. « Il y a eu des débats en haut lieu pour décider si je pouvais diriger ou non. La direction du théâtre n’était pas contre, elle voulait que je dirige. C’est quelqu’un du gouvernement qui a décidé de m’empêcher de diriger », nous indique le chef. Et ce malgré des plaidoyers en sa faveur. « Je sais que des gens très importants ont téléphoné à des gens encore plus importants dans le gouvernement, pour demander à ce que je puisse diriger. Pour éteindre la polémique autour de moi, ils ont juré que je ne continuerai pas, et que je ne prendrai plus la parole avant les concerts. » Rien n’y fit.

« Ce fut très important pour moi que beaucoup de chefs d’orchestre refusent de me remplacer, par solidarité. Mais toujours, quelqu’un finit par accepter. J’ai compris, d’autant plus que la production était prête, cela a permis de sauver le spectacle. »

Quand des choses absurdes se passent, nous devons stopper la peur

Dix jours après sa suspension, Ivan Velikanov donne des nouvelles rassurantes. Il n’a reçu aucune menace, et mis à part sa suspension des Noces de Figaro, n’a écopé d’aucune sanction. Il doit d’ailleurs diriger la première de Falstaff ce jeudi soir, au théâtre Bolchoï. Et ne regrette pas le moins du monde d’avoir osé s’exprimer, par les mots et par la musique : « Quand des choses absurdes se passent, nous devons stopper la peur. Soit on quitte le pays, soit on continue à vivre normalement, ce qui inclut le fait de s’exprimer normalement. Je ne dis pas que tout le monde doit montrer sa position, je ne suis d’ailleurs pas le plus actif. Mais j’ai agi pour la paix. »

Ivan Velikanov réagit aussi à la mise au ban de certains de ses compatriotes russes d’événements et de scènes internationales. S’il comprend que certains proches de Poutine soient exclus, il juge ces décisions globalement « très mauvaises », d’autant dit-il que « les responsables russes n’en ont rien à faire que tel ou tel artiste soit banni, chante ou ne chante pas à la Scala [...]. Tous les gens connaissant la culture russe savent que ce n’est pas une culture de la guerre, que c’est une culture de la paix. Il suffit de lire Tolstoï ou Dostoïevski. La guerre a une fin, très souvent, et la culture doit aider à la surmonter. Je pense que la culture aide à la paix. »

https://www.radiofrance.fr/francemusique/ivan-velikanov-suspendu-pour-avoir-joue-l-hymne-a-la-joie-j-ai-agi-pour-la-paix-5633621?fbclid=IwAR2tsyAEi3QTPQqW8GER_B-4oI0flB4C11hvLSWFN0rmRfBO_rzeZI73ByQ

ANTI PASS COLMAR 68




9 mars 2022

Michel Rosenzweig

L'Empire du Bien contrattaque

Après deux années d'intoxication par la propagande anticovid nous voilà à présent sommés d'adhérer à la propagande binaire antiPoutine pro-Ukraine. Tout le monde s'y est mis du jour au lendemain, individus, associations, institutions, organismes, services publics, partis politiques, médias, même l'opérateur des télécoms belges Proximus s'est récemment fendu d'un nouveau logo défilant "Stop invasion", comprenez que la guerre c'est mal et que la paix c'est bien, l'Empire du Bien cher à Philippe Muray n'a jamais aussi bien porté son nom. Hier c'était au nom de la santé, aujourd'hui c'est au nom d'une morale convenue à deux balles.
Or, il n'aura échappé à aucun esprit avisé que rien n'est binaire et simple dans cette affaire russo-ukrainienne exactement comme rien ne le fut jamais non plus dans cette autre affaire plus politique que sanitaire qui nous a pourri la vie pendant deux années de contraintes existentielles les unes plus ineptes et plus délétères que les autres.
Exit la psychose collective pandémique, bonjour l'hystérie collective suivante, j'ai nommé la russophobie à laquelle nous sommes tous conviés d'adhérer sous peine du même rejet et des mêmes condamnations sociales : bannissement des auteurs et personnalités russes et appel à l'assassinat décomplexé de Poutine.
Rien de tel que la désignation d'un ennemi commun pour ressouder les peuples avachis.
De même qu'il était interdit de penser autrement le Covid, il est à présent interdit de penser autrement cette guerre qui ressemble beaucoup à l'autre drôle de guerre par bien des aspects.
Quant au Président Zelenski, déjà promu au rang de héros planétaire par les médias de masse, le voilà qui trépigne d'impatience en râlant comme un enfant qui n'aurait pas reçu ses jouets promis par le père Noël, ses avions de combat ne sont pas encore arrivés, fustigeant l'OTAN qui rechigne, à juste titre, à établir une no flight zone.
Mais qu'importe le flacon pourvu que Zelensky ait l'ivresse d'étendre ce conflit en grande guerre mondiale dans le monde, après moi les mouches, l'Ukraine vaut bien une apocalypse nucléaire, quelle autre cause serait-elle plus importante que la sienne, on se le demande puisqu'une majorité de nos semblables ont déjà emboîté le pas de la solidarité en bêlant exactement de la même manière qu'ils l'ont fait avec le régime sanitaire, accordant un statut spécial à ces réfugiés qui méritent plus d'attention et de considération que tous les autres (indigents indigènes compris).
La guerre contemporaine est à géométrie politique et idéologique variable, celle du Kosovo était parfaitement illégale, mais légitime pour les puissances atlantistes, celle de l'affreux Poutine représente le mal absolu autour duquel il est urgent de se réunir et tous les éléments historiques avérés qui pourraient éclairer la généalogie de ce conflit sont systématiquement frappés par la censure du camp du Bien, à l'instar des éléments éclairant sur la nature de la pandémie : coup d'état de 2014 et participation officielle des groupes néonazis, corruption systémique du pouvoir, implication de la CIA et de l'UE, menace d'adhésion à l'OTAN, milliers de morts à l'Est, interdiction de la langue russe, acharnement et discrimination des minorités russophones.
Côté média, les médecins de plateaux de la scène du Covid ont été remplacés par une kyrielle de généraux à la retraite et en charentaises, ainsi que par des journalistes reporters de guerre, des géopolitologues, des défilés de femmes ukrainiennes puissantes et conformes à leur réputation, et même des psychiatres de salon se risquant à de douteux psycho diagnostic à distance (c'est l'air du temps, le zeitgeist) sur la structure de personnalité de Vladimir Poutine. https://www.lejdd.fr/.../tribune-le-psychiatre-daniel....
Notre époque est résolument celle du degré zéro de la pensée, un degré intellectuel qui ne tolère aucune contradiction, aucune remise en question et promouvant une doxa binaire et unique structurée entre un Bien et un Mal décrétés universels et indiscutables.
Vous avez cru que la pandémie était terminée et que la paix universelle allait enfin régner ? Et que cette fin de l'histoire tant attendue était enfin advenue ?
Erreur, le tragique repointe son nez et même les compteurs épidémiologiques recommencent à s'affoler en France comme en Belgique, remplaçant déjà la une des infos sur certains médias (RTBF).
Bientôt la prochaine vague rejoindra celle de cette guerre dont l'extension économique produira encore plus de misère sociale et émotionnelle.
La jonction entre les deux axes du Great Reset (épidémie et guerre) se prépare à l'ombre de la propagande de masse et de la fabrique de l'opinion et du consentement.
L'ère des sacrifices ne fait que commencer.
La boîte de Pandore est ouverte, nous sommes tous des Iphigénie.
©Michel Rosenzweig

Illustration : Jean-Bernard Restout, Le sacrifice d'Iphigénie
1760, Huile sur toile, 92,5 x 118 cm,
Musée départemental Georges de la Tour, Vic-sur-Seille



Jean-Pierre Luminet

J’ai préféré ne pas m’exprimer sur le sujet de la guerre en Ukraine, tant tout ce que je lis et entends en Occident sur la question, que ce soit chez les politiques, dans les médias adoubés, les milieux dits culturels et les réseaux sociaux, me donne l’impression de vivre dans un gigantesque asile d’aliénés. Or, comme le disait un professeur marseillais tombé quelque peu aux oubliettes, « je ne parle pas avec les fous ».
Je me contenterai de remarquer que, pire encore que lors de l’hystérie covidiste, la panique est sciemment entretenue pour nous faire croire à une troisième guerre mondiale, nouvelle occasion rêvée d’accélérer le projet pervers du Grand Reset, à savoir le contrôle absolu de nos vies publiques et privées.
Ceci dit :
1) Malgré son absence de scrupules, de respect pour les droits de l'Homme et son mépris du droit international (mais il est loin d’être seul dans ce cas), Vladimir Poutine n'est pas en train de massacrer aveuglément la population ukrainienne. Il ne tapisse pas les villes de bombes comme il le pourrait et comme les Américains l'ont fait des dizaines de fois depuis la seconde guerre mondiale, continuant d’ailleurs de le faire aujourd’hui en Somalie, en toute impunité et sans que personne ne réagisse vu qu’il n’y a pas d’intérêts économiques derrière.
Il y a certes des victimes civiles, ce qui est déplorable, mais bien moins que ce que le régime ukrainien a perpétré dans le Donbass depuis 2014. Cela n’excuse évidemment rien, mais relativise l’indignation à sens unique. La propagande, plus que jamais active en temps de conflit, se trouve des deux côtés, aucune n’est plus crédible que l’autre
2) Les pays de l'OTAN ne veulent pas d’une guerre – qu’ils seraient d’ailleurs et heureusement bien incapables de mener, malgré les déclarations grand-guignolesques de leurs dirigeants à la botte des intérêts américains. Ils ont donc baissé d'un ton. L'Allemagne insiste pour continuer à recevoir le gaz et le pétrole russes. Si elle a fait mine de livrer des armes aux Ukrainiens, en fouillant un peu on trouve qu’il s'agit de vieux stocks de munitions moisies datant de la RDA, obsolètes depuis 35 ans.
3) Tous les médias, tous les politiques, nombre d’artistes et de sportifs, même des sites censés être d’information scientifique, font des déclarations fracassantes et/ou débilement alarmistes (que donnerait la plus puissante bombe thermonucléaire sur Paris, comment faire tomber dessus la Station spatiale internationale, comment la guerre en Ukraine va rebooster la pandémie Covid, etc.). Au-delà de vouloir faire preuve de bonne conscience, c’est manifestement pour ces derniers l’occasion d’attirer l’attention, de faire du « buzz », alors que le Covid ne faisait plus recette. Tout est donc déformé et exagéré, dans l’ignorance de qui se passe réellement sur le terrain. Exemple entre cent, la pseudo-attaque contre une centrale nucléaire concernait en réalité un bâtiment annexe vide, servant pour la formation continue. Le reste à l’avenant.
4) Il reste heureusement quelques exceptions. Je tire notamment mon chapeau à l’excellent chef d’orchestre russe Tugan Sokhiev. Sommé de choisir entre son poste à l’Orchestre du Capitole de Toulouse et celui qu’il occupe au Bolchoï de Moscou, il a préféré démissionner de ses deux mandats, jugeant insultant le fait qu’on puisse douter de son désir de paix.
Le « spectre » d’une troisième guerre mondiale est aussi fantomatique que ce qu’indique l’expression. Néanmoins on peut voir cette affaire comme un rappel que la paix n'est jamais définitivement acquise. C’est évidemment l’inassouvissable orgueil et la soif de pouvoir de la nature humaine qui sont en cause. Qui vis pacem, para bellum.