La Ruse constante de l’Histoire
Les événements que nous vivons actuellement font perdre la tête et il est difficile de garder un cap, de savoir avec clarté où se trouve le bon sens, la raison. Un peu comme de multiples Fabrice à Waterloo, nous voyons passer l’Histoire sans nécessairement la reconnaître.
J’ai moi-même dès le départ fustigé l’attitude insupportablement arrogante et manipulatrice de l’OTAN et de son valet européen dans l’affaire ukrainienne (comme dans d’autres), convaincue à juste titre que Poutine, quelles que soient ses éventuelles caractéristiques psychologiques du moment, n’avait plus d’autre choix que de montrer les muscles et de faire le coup de force afin de contraindre des négociations dont il retirerait quelques bénéfices et où la Russie retrouverait toute la place et la fierté qui devraient naturellement lui revenir, dans le cadre d’une alliance future plus large avec la Chine qui, pour le moment, attend son heure bien tranquillement. De ce point de vue d’ailleurs, la jonction réussie ce jour des troupes russes et des forces séparatistes pro-russes de Donetsk sur la côte de la mer d’Azov offre, me semble-t-il une base géostratégique de négociation intéressante.
Nous sommes pourtant actuellement parvenus à un point invraisemblable. Tout d’abord, la manière dont Poutine a procédé n’est pas admissible, et, au-delà de l’invasion proprement dite (en dehors des zones séparatistes pro-russes), je reviens une nouvelle fois sur les cohortes de Tchétchènes de Kadyrov lancées vers l’Europe : pour moi, ce n’est pas admissible et cela relève, pour le coup, d’un conflit de civilisation que j’assume. Je ne veux pas de soldats Tchétchènes lancés dans un pays européen, point barre. Non négociable.
Ensuite, il y a l’attitude délirante de l’Occident qui, LE PREMIER, a invoqué la menace nucléaire (bonjour Le Drian), repris ensuite de manière tout aussi irresponsable et effrayante par Poutine. Ça va les garçons, vous vous amusez bien avec vos gros engins entrefrottés ? Brandir la menace nucléaire n’est intelligent de la part de personne.
Ensuite, je constate que ni vu ni connu et sans que cela ne dérange personne, l’Allemagne qui de manière répétée a mis le monde entier à feu et à sang et contre laquelle le Russie a payé le prix de millions de morts, en profite pour se réarmer. Personne ne semble réagir, et surtout pas le poulpe européen, alors que c’est absolument impensable et scandaleux.
L’Occident a toute sa part dans l’escalade hystérique en cours. Les propos irresponsables et délirants de Bruno Le Maire déclarant « une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe » donnent par exemple simplement envie de vomir mais laissent également bien entrevoir quelle était la véritable visée radicale et hostile de toute cette opération côté européiste.
Je rappelle une nouvelle fois que :
- On n’a entendu personne s’insurger contre les multiples invasions, déstabilisations, agressions et mensonges menés par les USA et l’OTAN depuis des décennies.
- On n’entend toujours pas les belles âmes s’indigner du sort de Julian Assange torturé physiquement et psychologiquement dans les geôles anglo-saxonnes sur ordre des USA pour avoir révélé les mensonges de guerres américaines et atlantistes. Il faudra le marteler systématiquement à tous ceux qui, aujourd’hui, dans le monde médiatique, se félicitent que l’on censure certains de leurs confrères sans bouger une oreille.
Certaines des mesures de rétorsion maccarthystes, car il s’agit bien d’un nouveau maccarthysme, prises contre la Russie d’une part et contre les Russes d’autre part sont quant à elles absolument scandaleuses. Qu’il y ait des pressions économiques : c’est le jeu. Que l’on sanctionne des musiciens, des chefs d’orchestre, des artistes etc. relève de cette même abjecte logique de cancel culture qui caractérise notre Occident à la fois dégoulinant et virulent dans tous les autres domaines. Je vois déjà Soros se pourlécher les babines. À quand des autodafés de Dostoïevski, de Tolstoï ? À quand l’interdiction même de parler russe ? À quand la censure de Prokofiev, de Rachmaninov, de Tchaïkovski ? Tout ceci est indigne et démontre bien que, dans ces mesures, c’est la bêtise et l’arrogance des États-Unis et d’une Europe soumise qui s’expriment.
L’interdiction de certains médias, je pense notamment à RT qui faisait un très bon travail journalistique, décidée par la Commission européenne élue par personne et sans passer par la case judiciaire, sans apporter la moindre preuve d’une prétendue désinformation, me semble quant à elle inadmissible et je rappelle que cela fait longtemps qu’elle est dans le viseur de la Macronie, bien avant l’affaire ukrainienne : il s’agit donc bien d’une haine anti-russe dont ladite affaire n’est que le prétexte servi sur un plateau par Poutine.
Pour le moment, la Ruse de l’Histoire est que l’action de Poutine, par sa forme délirante, renforce une Union européenne moribonde et un OTAN contesté, plus arrogants que jamais, et l’on va voir pérorer les philosophes militaires de canapé tout fiers de leur confortable besogne.
Tout ceci est navrant, indigne, me dégoûte en tous points et de tous côtés. Aussi vais-je m’occuper de vivre plutôt que de me laisser ainsi, comme nous tous, brutaliser par cette exécrable folie collective en espérant avec un optimisme très modéré que la Raison revienne, sans trop y croire. Je vois venir le moment où Soros aura triomphé grâce à un Poutine dégoupillé : quelle alléchante perspective…
Je soutiens le peuple ukrainien qui résiste avec beaucoup de dignité et je redis tout mon amour et mon soutien aussi au peuple russe que l’Occident, dans son insondable bêtise, a décidé une nouvelle fois d’humilier.
Je vous souhaite une bonne semaine. Je vais faire d’autres choses que de me laisser estourbir par cette nouvelle convulsion de la pulsion de mort décidément en vogue et je vous conseille de faire tout pareil.
Je vais par exemple écouter avec délice le concerto pour violon de Tchaïkovski (quelle splendeur !) dirigé par Valery Gergiev qui vient d’être chassé comme un malpropre par d’indignes censeurs dont la Philharmonie de Paris.
(PS : mes publis sont toujours reléguées je ne sais où pendant 3 semaines mais cela n’a aucune importance puisque grâce à vous, elles circulent ;-))
Certaines des mesures de rétorsion maccarthystes, car il s’agit bien d’un nouveau maccarthysme, prises contre la Russie d’une part et contre les Russes d’autre part sont quant à elles absolument scandaleuses. Qu’il y ait des pressions économiques : c’est le jeu. Que l’on sanctionne des musiciens, des chefs d’orchestre, des artistes etc. relève de cette même abjecte logique de cancel culture qui caractérise notre Occident à la fois dégoulinant et virulent dans tous les autres domaines. Je vois déjà Soros se pourlécher les babines. À quand des autodafés de Dostoïevski, de Tolstoï ? À quand l’interdiction même de parler russe ? À quand la censure de Prokofiev, de Rachmaninov, de Tchaïkovski ? Tout ceci est indigne et démontre bien que, dans ces mesures, c’est la bêtise et l’arrogance des États-Unis et d’une Europe soumise qui s’expriment.
L’interdiction de certains médias, je pense notamment à RT qui faisait un très bon travail journalistique, décidée par la Commission européenne élue par personne et sans passer par la case judiciaire, sans apporter la moindre preuve d’une prétendue désinformation, me semble quant à elle inadmissible et je rappelle que cela fait longtemps qu’elle est dans le viseur de la Macronie, bien avant l’affaire ukrainienne : il s’agit donc bien d’une haine anti-russe dont ladite affaire n’est que le prétexte servi sur un plateau par Poutine.
Pour le moment, la Ruse de l’Histoire est que l’action de Poutine, par sa forme délirante, renforce une Union européenne moribonde et un OTAN contesté, plus arrogants que jamais, et l’on va voir pérorer les philosophes militaires de canapé tout fiers de leur confortable besogne.
Tout ceci est navrant, indigne, me dégoûte en tous points et de tous côtés. Aussi vais-je m’occuper de vivre plutôt que de me laisser ainsi, comme nous tous, brutaliser par cette exécrable folie collective en espérant avec un optimisme très modéré que la Raison revienne, sans trop y croire. Je vois venir le moment où Soros aura triomphé grâce à un Poutine dégoupillé : quelle alléchante perspective…
Je soutiens le peuple ukrainien qui résiste avec beaucoup de dignité et je redis tout mon amour et mon soutien aussi au peuple russe que l’Occident, dans son insondable bêtise, a décidé une nouvelle fois d’humilier.
Je vous souhaite une bonne semaine. Je vais faire d’autres choses que de me laisser estourbir par cette nouvelle convulsion de la pulsion de mort décidément en vogue et je vous conseille de faire tout pareil.
Je vais par exemple écouter avec délice le concerto pour violon de Tchaïkovski (quelle splendeur !) dirigé par Valery Gergiev qui vient d’être chassé comme un malpropre par d’indignes censeurs dont la Philharmonie de Paris.
(PS : mes publis sont toujours reléguées je ne sais où pendant 3 semaines mais cela n’a aucune importance puisque grâce à vous, elles circulent ;-))