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11 février 2022

Phil

DNA éco-consommation : Réparer plutôt que jeter...



Phil

DNA : Colmarisé, colorisé et publié ! le dessin retoqué de mardi dernier... (il est question de locations Airbnb)



Michel Spitz

Une immense tristesse en apprenant la disparition d’André Wilms. Né à Strasbourg en 1947, André Wilms est décédé mercredi à l’âge de 74 ans. Il débute comme cintrier au théâtre Sorano, qui accueille alors le Grenier de Toulouse, fondé par Maurice Sarrazin. Il est rapidement engagé comme figurant. Il enchaîne des dizaines de pièces avant de signer ses propres mises en scène au théâtre et à l’opéra. On lui doit notamment Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók, La Noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht ou encore La Vie de bohème d’après Henry Murger et Aki Kaurismäki. Il rencontre également André Engel, qui l’invite sur plusieurs de ses mises en scène, comme En attendant Godot de Samuel Beckett, ou Hôtel moderne d’après Franz Kafka. Là, il apprend l'exigence du métier avant de se tourner par la suite vers le 7e Art.

Il connait un premier triomphe au cinéma en interprétant le rôle de Jean Le Quesnoy, père bourgeois ultra-catholique, dans "La vie est un long fleuve tranquille" d'Etienne Chatiliez. Il a mené de front une carrière professionnelle sur les planches de théâtre et sur grand écran. Il était l’un des acteurs fétiches du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki qui a réalisé Le Havre ou encore L’autre côté de l’espoir. Dans « Le Havre », André Wilms était ainsi un cireur de chaussures, qui tendait la main à un jeune Africain sans-papiers. « L'Autre Côté de l'espoir » orchestrait la rencontre entre un migrant syrien échoué contre son gré dans la grisaille finlandaise et un restaurateur séparé de sa femme alcoolique…
Nous l’avons vu à la Filature de Mulhouse dans le cadre du festival Musica dans Eraritjaritjaka, « musée des phrases », spectacle musical d’après des textes d’Elias Canetti conception, mise en scène et musique Heiner Goebbels. En 2018, invité par Les Musicales de Colmar, il est le récitant dans le Carnaval des animaux.



10 février 2022

Kelly Scott

Coup de g... du jour
 
J’entends parler dans les médias du « convoi de la honte » expression sortie de la bouche méprisante de ministres, alors que le convoi démarre et n’est même pas encore arrivé à Paris.
Que de malhonnêteté intellectuelle.
Oui, il y a des chauffeurs routiers (sur le modèle du convoi canadien) mais pas que, il y a aussi des familles avec leurs enfants, des retraités, des soignants licenciés sans salaires, des soignants vaccinés mais solidaires, des personnes vaccinées ou pas, des anti pass, des anti vaxcovid, des petits chefs d’entreprise, des indépendants, des artisans, les GJ des ronds-points, des gens qui se sentent exclus ou dépossédés, les laissés-pour-compte qui manifestent (un droit garanti par la Constitution).
Évidemment que les revendications sont multiples, le déclic étant le pass vaccinal qui n’a plus aucune raison d’être (ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les médecins et les scientifiques intègres).
Ce convoi réunit les Français qui en ont marre ! Marre qu’on leur confisque la parole et leurs libertés.
Car plus ça va et plus la France ressemble à une technocrature orwellienne.
Les policiers scannent des QR code et verbalisent à tout va, pendant que les violences et les atteintes à la personne explosent.
Autre chose mais qui est révoltant et inacceptable en France en 2022, j’écoutais hier le témoignage d’un boulanger de Nice à qui une pauvre retraitée a demandé (très très gênée) « s’il pouvait lui faire crédit de quelques jours pour sa baguette quotidienne, sa petite retraite n’arrivant que début du mois suivant ».
Elle n’osait pas en parler à ses enfants elle a honte...
Et le brave artisan boulanger de confirmer à l’antenne qu’ils sont de plus en plus nombreux, les retraités qui n’arrivent plus à se nourrir ou à boucler leurs fins du mois, comme beaucoup d’étudiants, de mères de famille, de travailleurs pauvres ou de jeunes issus de milieux défavorisés.
Alors quand j’entends dans les médias parler de convoi de la honte, de complotistes, d’extrémistes et de gens « illuminés ou allumés » oui ça me met en colère.
Soutien à cette France !
Cette France des jambon-beurre et des oubliés de la mondialisation et merde aux bobos et bien-pensants déconnectés des grandes villes (comme Raphaël Enthoven  et tant d’autres) qui font les soldes le samedi avant d’aller manger leur salade au quinoa en exhibant fièrement leur QR code.
Ils ne veulent surtout pas être dérangés par ces citoyens de seconde zone qu’ils méprisent mais sans qui...
Ils ne seraient RIEN.
Bonne journée
H16

Devant son bilan catastrophique, Darmanin perd son sang-froid
9 février 2022

Décidément, comme je l’évoquais il y a quelques jours, ce qui se passe actuellement au Canada mérite mieux que les petits entrefilets de plus en plus nerveux d’une presse française toujours à son meilleur niveau en terme de propagande : non seulement le mouvement ne faiblit pas outre-Atlantique, mais on voit même frémir quelque chose du côté européen.

Comme le relate assez discrètement Libération, des mouvements s’organiseraient donc au moins en France, en Belgique et dans d’autres pays européens pour tenter de reproduire ce qui se produit actuellement au Canada.

Sans grande surprise, le quotidien insiste bien vite sur la différence de situation française par rapport à la canadienne : il ne faudrait pas qu’on puisse imaginer une seule seconde le moindre soutien ou la plus petite sympathie du journal des apparatchiks pour quelque chose qui ressemble à un mouvement du peuple, cette engeance un peu sale (qui « pue des pieds » comme le dirait certain chroniqueur). Malgré tout, l’observation des plumitifs de l’épave sur-subventionnée n’en reste pas moins assez exacte : il y a bien une différence assez forte entre les camionneurs français et leurs homologues canadiens ; ces derniers sont très souvent propriétaires de leurs véhicules et indépendants, là où les Français sont souvent salariés et simples conducteurs de camions, ce qui veut dire que pas ou peu de camions prendront part aux manifestations.

Mais en tout cas rassurez-vous : il y a bien peu de chance (de risque ?) que ce qui s’est passé au Canada se reproduise en France.

Pas seulement parce que les propriétaires de véhicules ne sont pas les mêmes et pas seulement parce que l’esprit français qu’on a pu évaluer lors du mouvement des Gilets jaunes n’est pas tout à fait de même nature que l’esprit canadien qui motive actuellement ce qu’on observe à Ottawa – pour le dire sobrement – mais aussi et surtout parce qu’en France, les manifestations populaires ne sont pas du tout encadrées de la même façon selon qu’elles peuvent ou non servir l’agenda du pouvoir.

Autant au Canada, les forces de l’ordre doivent composer avec le droit constitutionnel à exprimer un désaccord, surtout si cette expression se fait sans violence et sans destruction, autant il n’en va pas de même en France : alors que les mouvements de camionneurs ont toujours été synonymes de blocages tendus et de soupe à la grimace pour les gouvernements qui y furent confrontés, le ministre de l’Intérieur, un certain Gérald Dardmalin Darmanin, a clairement et immédiatement appelé à la plus grande fermeté. Pour lui, c’est très clair :

« Nous mettons les moyens de renseignement et d’action si jamais des gens voulaient bloquer la liberté des uns et des autres, surtout un accès à la capitale. (…) Les gendarmes sont très mobilisés, nous prendrons nos responsabilités pour ne jamais laisser entraver la liberté de circulation »

Eh oui : s’il n’était clairement « encadré » comme il se doit, ce genre de mouvement pourrait devenir subitement visible pour une bonne partie des Français, au contraire des manifestations du samedi, facilement occultables dans des médias serviles qui n’ont pas eu trop d’efforts à faire pour ne pas en parler. Et donner de la publicité, même involontairement, à un mouvement de protestation, ce serait risquer de montrer qu’il n’y a plus du tout d’assentiment majoritaire des Français à l’ensemble des interdictions, vexations et autres avanies que le gouvernement leur fait inutilement subir.




C’est donc sans surprise que le miniministre entend écraser toute mobilisation dans l’œuf : subitement, la liberté de circulation devient importante pour lui qui se montrera « extrêmement ferme » face aux possibles manifestations… Liberté de circulation qu’il a pourtant largement contribué à saboter et à réduire à sa plus simple expression à chaque fois que ce fut possible ces dernières années, depuis les confinements à base de cerfas auto-vexatoires jusqu’aux restrictions de déplacements plus ou moins débiles empilées aux frontières en fonction du vent politique du moment.

De façon intéressante, la fébrilité du ministre de l’Intérieur est d’autant plus palpable qu’à mesure que se rapproche l’élection présidentielle, le bilan de sa politique se fait plus pressant : en réalité, les petits marquis du pouvoir actuel ont une trouille bleue d’une redite des Gilets jaunes à quelques semaines du premier tour.

Non seulement, tout dérapage ou toute gêne serait immédiatement la démonstration de l’impotence réelle du ministre de l’Intérieur et des clowns à seringue qui sévissent au pouvoir actuellement, mais en plus, au-delà de ce fichu bilan sécuritaire évident que ces mouvements vont rappeler – bilan dont tout le monde sait qu’il est très mauvais, pour le dire aimablement – cela pourrait servir de plateforme à tous les autres mécontentements…

Et ils sont nombreux : finances du pays dans un trou abyssal, services publics en berne, pouvoir d’achat détruit, déclassements divers du pays avec des rangs mondiaux de la France en matière de santé ou d’éducation si mauvais qu’ils vont inévitablement peser dans la campagne d’un putatif candidat Macron, bref, il devient absolument indispensable de tout faire pour camoufler tout ce qui peut l’être et de construire une dynamique, n’importe laquelle vaguement positive, pour redorer le blason du patron.

Manque de bol, les efforts à consentir sont si importants que même les journalistes de cour ont du mal et la moindre question un peu piquante dérape vite. Confronté à son bilan, Darmanin a d’ailleurs complètement perdu son sang-froid :




Zut, malgré d’abondantes et gourmandes turlutes de Gérald à destination du Chef de l’État, il semble bien que personne n’y croit : les chiffres officiels sont si mauvais que les ministres, Darmanin comme les autres, perdent rapidement leurs moyens.

Et ce n’est pas une exagération puisqu’en l’espace de quelques jours, ce sont des pans entiers de la Macronie qui montrent l’étendue de leur coûteuse vacuité : Jean-Michel Touvabien Blanquer, ministre de l’Éducation, n’arrive plus à se dépêtrer d’un niveau en mathématiques en chute libre, d’ailleurs brillamment illustré par certaines titrailles journalistiques tout à fait raccord… Bruno Le Maire, minustre à ce qui reste d’Économies, fait le fanfaron avec des chiffres de croissance grotesquement sortis de leur contexte qui, une fois pris en compte, les rendent absolument tout sauf glorieux… On n’évoquera pas Véran, son cas étant au-delà du réel. Quant à Darmanin, sa tentative s’est vue de faire oublier ses chiffres calamiteux, à savoir les exactions aux personnes (i.e. les faits les plus graves), en se focalisant sur les faits qu’il est le plus facile de camoufler dans les stats (les cambriolages et les vols) ; et dans cette situation, balancer du « c’est populiste » ne fonctionne plus : trop de Français ont subi des sentiments de coups et blessures un peu trop appuyés…

Eh oui : de gesticulations en communication mensongère, de pipeaux en contradictions outrées, la parole publique du gouvernement est maintenant si galvaudée, si corrompue qu’elle n’est plus relayée que par une frange étroite de journalistes qui ne le font que pour le chèque de fin de mois. On en arrive doucement au point où l’on fait plus confiance aux publicités douteuses de sites interlopes qui prétendent dénicher trois filles chaudes dans les 10 km autour de chez soi qu’aux chiffres du gouvernement, devenus grotesques.

On peut raisonnablement douter que ces bobards suffiront à garder tout le monde sagement chez soi pour les prochaines semaines : à persister ainsi, Darmanin risque d’obtenir l’effet inverse de celui qu’il souhaite et se retrouver avec beaucoup plus de monde que prévu sur les routes…

Colmar : Marche aux flambeaux pour la Liberté



Maxime Tandonnet

L’histoire tragique des doubles mandats présidentiels

En matière électorale, nul n’est madame Soleil et tout peut évidemment arriver. Il n’empêche: le matraquage sondagier quotidien semble ouvrir la voie à la réélection du président Macron. Non qu’il soit populaire: une petite minorité des Français souhaite sa réélection. Mais la baisse du niveau scolaire qui affaiblit l’esprit critique, l’émiettement des forces politiques, la médiocrité de la classe politique, l’indifférence et la résignation générales, l’illusion de l’autorité, la perte des repères d’une société traumatisée par la crise sanitaire, l’obséquiosité médiatique, la montée de l’opinion aux extrêmes, tous ces facteurs jouent en faveur d’un statu quo et d’une réélection. Encore faut-il savoir à quoi s’attendre. Dans l’histoire, sous l’effet de l’usure du pouvoir, tous les seconds mandats furent des désastres. Celui de Jules Grévy s’est terminé par le scandale des trafics de décoration aboutissant à sa démission (1889). Celui d’Albert Lebrun, à la suite de la débâcle militaire en 1940 déboucha sur l’abolition de la République et l’instauration du régime collaborationniste de Vichy. Le second mandat du Général de Gaulle s’achève par Mai 68, le référendum raté et la démission en avril 1969. N’ayons pas la mémoire courte. La fin de l’ère Mitterrand fut dramatique: de Grossouvre, Cresson, Bérégovoy, la cohabitation avec Balladur, les révélations sur son passé… Et celle de Chirac pas mieux: les raffarinades, le référendum raté, la révolte des banlieues, la guerre Sarkozy-Villepin… M. Macron, s’il est réélu, le sera par défaut. Il ne pourra jouer sur l’effet de stupéfaction comme en 2017 mais c’est un personnage profondément usé et radicalement impopulaire qui commencera son second mandat et devra tenir cinq années. Sa réélection plongera sans doute le pays dans l’une des plus graves crises politiques et sociales qu’il n’ait jamais connues depuis la fin de la DGM.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2022/02/04/lhistoire-tragique-des-doubles-mandats-presidentiels/

Paul Klee / HEB'DI

Le Grand Est, un modèle d’hypocrisie politique

À question simple, «l’Alsace doit-elle sortir du Grand Est pour redevenir une région à part entière ? », réponse claire : oui ou non. Dans une démocratie respectueuse des citoyens nous verrions deux équipes face à face, l’une faisant campagne pour le oui et l’autre expliquant les raisons de voter non. Or, dans la consultation populaire organisée par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), on n’entend que des partisans du oui énumérer l’interminable liste de défauts de l’institution régionale.

On s’attendait donc à une contre-offensive des partisans du maintien du Grand Est (GE) venant vanter les bénéfices qu’apporte la suppression de la région Alsace et sa dilution dans une maxi-région. Or, aucun défenseur ne s’est manifesté, même parmi les nouveaux convertis, élus en 2021, qui avaient longtemps milité pour qu’on nous rende l’Alsace et qui ont découvert, sur le tard, les vertus du GE. Les citoyens seraient pourtant heureux de comprendre leurs raisons et pourraient même se laisser séduire par certaines.

L’observateur se perd en conjectures. Il entend certes la rumeur populaire qui marmonne sur un ton désabusé que ces « retournements de veste » seraient dus au seul attrait du mandat. Rechignant à suivre cette opinion un peu courte, quoique très répandue, il a interrogé quelques sociologues et politistes qui ont avancé deux hypothèses.

La plus réaliste est que les pro-GE n’ont tout simplement aucun argument audible pour défendre la réforme Hollande-Valls de 2015 car, à compétences et ressources inchangées, l’extension de la dimension géographique d’une région n’apporte aucune valeur ajoutée tout en créant d’évidents handicaps. Même les cabinets de communicants, dont la région fait grand usage, n’ont pas su trouver d’argumentaire. La consultation populaire apporte ainsi, en bonus, une démonstration absolue et éclatante: ils n’ont aucune justification à produire devant le peuple !

La seconde explication est que les dirigeants du GE n’ont surtout pas envie que leurs soutiens soient comptés car ils savent que, statistiquement, le oui sera majoritaire, probablement au niveau des deux tiers affichés par tous les sondages depuis six ans. Ils peuvent même craindre un chiffre supérieur puisque les partisans d’une Région Alsace sont probablement davantage motivés à voter que les adversaires de la sortie du GE, dont le nombre est tombé de 33% à 27% (sondage IFOP de novembre 2021).

Ceci fait exploser la propagande selon laquelle le succès de la majorité aux élections régionales de 2021 mettrait un terme au débat sur le devenir institutionnel de l’Alsace. Leur victoire n’ayant été acquise qu’avec moins de 14% du corps électoral, cela aurait mérité un peu plus de modestie, d’autant que durant la campagne électorale ces candidats n’avaient parlé que de l’Alsace, sans piper mot sur le Grand Est bien conscients de son image de repoussoir. Au demeurant, selon la loi, les conseillers régionaux ont pour fonction de s’occuper des lycées, des TER, de l’aide aux entreprises, etc., et non d’être les thuriféraires d’une réforme législative dont ils ne sont pas les auteurs.

L’observateur a ici un autre sujet d’étonnement. Comment se fait-il que les chantres les plus enthousiastes du Grand Est et ceux qui ont les propos les plus querelleurs vis-à-vis de la CEA et d’une région Alsace sont des élus alsaciens qui, de surcroît, avaient d’abord rejeté la réforme régionale ? Et comment expliquer que tant d’autres élus leur fassent moult courbettes (avec le formulaire de demande de subventions à la main cela vaut pardon) ? Peut-être est-ce cela aussi l’âme alsacienne, dont il faudrait relire la célèbre psychanalyse faite par Frédéric Hoffet.

Car les pro-Grand Est ont fini par monter une stratégie en choisissant une manœuvre de contournement visant à délégitimer la consultation populaire en tant que telle et à décrédibiliser ses résultats en distillant des arguments spécieux et emberlificotés. Il n’y aurait pas de garanties suffisantes puisqu’on ne contrôle pas l’identité des votants alors qu’un huissier, et lui seul, procédera à des vérifications. Ce ne serait pas le bon moment, alors que sont en vue des élections nationales où ce sujet va se jouer, puisqu’il faudra une loi pour changer le statut de la CEA. Et en même temps, celui du Grand Est ; le site informatique pourrait être piraté, … comme tout autre aujourd’hui ; les dépenses de la CEA seraient « dingues », alors qu’elles restent dans le budget habituel du service communication et que le Grand Est est mal venu sur ce terrain, lui qui dépense des sommes folles pour essayer de fabriquer de factices identité et culture grand-estiennes. Plus sot encore, que ce serait un « affront » pour les départements voisins alors que les Lorrains et Champenois ne se retrouvent pas non plus dans ce méga machin du Grand Est, de sorte, que dans la réalité profonde des populations concernées, les Alsaciens travaillent aussi pour ces voisins.

Ces dirigeants politiques sont-ils conscients d’exprimer ainsi du dédain pour les femmes et hommes qui font le geste citoyen de voter ? Du mépris pour la démocratie participative, dont l’élu municipal de Mulhouse se présente en pionnier depuis de nombreuses années mais que le président de la région refuse de pratiquer lorsqu’une autre collectivité invente un modèle original ?

Appeler au refus de voter est, sous toutes les latitudes, le stratagème de ceux qui, d’avance, se savent battus et qui se réfugieront ensuite dans des commentaires fielleux sur les résultats.

Ne nous réjouissons cependant pas trop des faiblesses du Grand Est. La perte de crédibilité que subissent ses dirigeants, au vu de la déontologie politique très fluctuante dont beaucoup font preuve, n’est bénéfique ni pour la bonne marche de nos institutions, ni pour la vie démocratique. Une structure absurde avec une gouvernance démonétisée n’est pas notre avenir. Il faut donc les changer. Au plus vite !

Participez à la grande consultation citoyenne !
Il est nécessaire de voter pour donner sa voix à la région Alsace, et de la partager massivement autour de vous.
Cliquez sur l’image du lien pour voter.

9 février 2022

La fin du pass vaccinal (partout, mais pas ici)

Rodolphe Bacquet

Dimanche, Israël a mis fin à l’utilisation de son pass vaccinal
Restaurants, cinémas, hôtels seront de nouveau accessibles aux personnes non vaccinées ou n’étant pas à jour de leur dernière dose de rappel.
Israël avait été le premier pays à vacciner massivement sa population, à mettre rapidement en place des doses de rappel et surtout à conditionner la vie sociale de ses citoyens à leur statut vaccinal.
Dimanche, cela sera terminé.
Dimanche, le premier pays au monde à avoir mis en place cet outil bafouant les libertés publiques, va mettre fin à un an de restrictions n’ayant pas fait la preuve de leur efficacité sanitaire.
Cela peut paraître étonnant… Si l’on regarde ce qui se passe en France.

La France, prisonnière de sa politique jusqu’au-boutiste

Non content d’avoir obtenu la mise en place du pass vaccinal au mépris de la loi, de la constitution et des valeurs de dignité humaine, le gouvernement français poursuit, lui, son obstinée politique de pression vaccinale.
Discrètement, il réduit le délai de validité dudit pass à 4 mois après la dernière injection, contre 7 auparavant.
Plus grave encore, il fait subit le même rabotage au certificat de rétablissement, alors qu’il est désormais acquis dans le milieu scientifique que l’immunité naturelle (après une infection Covid) est plus longue et plus robuste que l’immunité artificielle (après une vaccination anti-Covid).
L’exécutif français ferme de plus en plus ses écoutilles, imperméable non seulement à ce que lui exprime la population, mais également à ce qui se passe autour de lui.

« Pendant ce temps-là, à… »

L’un des grands maîtres de la bande dessinée classique américaine, Milton Caniff, que l’on surnommait « le Rembrandt du Comic Strip », disait que le mot le plus important de son art était « Meanwhile ».
Ce que l’on traduit généralement en français par « Pendant ce temps-là », ou « Au même instant » ou encore « Cependant ».
Ce seul mot magique, au coin d’une case, permet de transporter immédiatement le lecteur dans un autre lieu, parmi d’autres personnages, pour suivre une action parallèle qui enrichit ou éclaire différemment la principale.
Eh bien, c’est ce procédé auquel je vous propose de recourir aujourd’hui, pour comprendre ce qui est en train de se passer d’un point de vue politique sanitaire bien au-delà de la France… et pourquoi notre pays commence à sérieusement nager contre le courant.
Car Israël n’est pas un cas isolé.
C’est simplement le cas le plus spectaculaire, le plus symbolique, le plus visible.
Car « pendant ce temps-là », il est en train de se passer des choses tout aussi capitales ailleurs.

Pendant ce temps-là, à Londres…

Depuis la semaine dernière, en Angleterre, le passeport vaccinal (dont la présentation était uniquement nécessaire pour des événements accueillant un public nombreux) est abrogé.
Nos voisins anglais ne sont plus tenus ni de télétravailler, ni de porter un masque.
Cette semaine, c’est le ministre de la santé britannique, Sajid Javid, qui a annoncé laisser tomber l’obligation vaccinale des soignants prévue en avril, arguant que cette « mesure n’est plus proportionnée ».
80.000 soignants allaient être suspendus à cause de cette mesure !
Ces levées successives s’expliquent très simplement.
« Alors que le Covid devient endémique, nous devons remplacer les obligations légales par des conseils et recommandations » a martelé Boris Johnson au Parlement de Londres, lors de l’annonce de la levée de ces mesures.

Pendant ce temps-là, à Barcelone…

C’est la même logique, appuyée par le constat que le pass sanitaire avait échoué à juguler l’épidémie, qui a conduit la Catalogne à ne plus le rendre obligatoire dans les bars, restaurants, salles de sport, etc.
« Une partie importante de la population est à nouveau susceptible d’être infectée par le virus », à cause d’Omicron, « indépendamment de son statut vaccinal ou du fait d’avoir déjà contracté la maladie », a justifié, dans un communiqué, le gouvernement régional catalan, suivant l’avis de son comité d’experts.
Vous avez dit « inefficace » ?

Pendant ce temps-là, en Scandinavie…

Ce qui se passe dans les pays scandinaves devrait également nous servir de leçon.
La Norvège lève elle aussi ses restrictions sanitaires, prenant acte que la circulation massive d’Omicron n’a guère d’impact sur l’occupation des hôpitaux.
La Suède, elle, qui a toujours eu une politique plus souple que la plupart des pays d’Europe (rappelez-vous, c’est l’un des seuls pays à n’avoir pas confiné – sans surmortalité, au contraire) a également annoncé pour la semaine prochaine la fin de ses restrictions.
Mais, surtout, le gouvernement suédois a de nouveau fait la preuve de son bon sens en se prononçant contre la vaccination des 5-11 ans, jugeant les risques plus élevés que les bénéfices.
Au Danemark, la levée des restrictions a déjà eu lieu, ce qui en fait officiellement le premier pays de l’UE à « tenter le retour à la vie d’avant ».
Mais, ce qui m’a surtout intéressé chez nos amis danois tout récemment, ce sont les excuses présentées publiquement par l’un des plus grands journaux pour, durant les deux ans qu’ont duré la crise, « ne pas avoir remis en question les données ni le récit du gouvernement concernant le Covid-19 ».
« Pendant PRESQUE deux ans, nous – la presse et la population – avons été presque hypnotiquement préoccupés par le récit Covid quotidien des autorités », écrit le journaliste de Bladet Brian Weichardt.
Imaginez-vous, en France, Libération, Le Figaro ou Le Monde faire leur mea culpa pour avoir à la fois entretenu la psychose de la population au sujet du Covid, mais également pour ne pas avoir su dénoncer les contre-vérités du gouvernement ?

Pendant ce temps-là, au Canada…

Mais il y a un traitement encore plus scandaleux de la part des grands médias français, et qui démontre – si quelqu’un en doutait encore – qu’ils ne font plus leur travail de journaliste.
C’est le traitement médiatique français de l’incroyable mobilisation actuelle de la population canadienne contre les restrictions de liberté et la vaccination obligatoire.
Ce traitement n’étonnera aucun de mes lecteurs ayant signé la pétition contre le Pass vaccinal ; laquelle, malgré un million de signatures en dix jours, n’a fait dans la presse subventionnée, à de rares exceptions près, l’objet d’aucun article ou reportage s’interrogeant sérieusement sur la signification de cette mobilisation citoyenne record.
Si un million trois cent mille signataires ne sont pas capables d’émouvoir les journalistes français aux ordres dans leur propre pays, comment espérer que ces mêmes journalistes traitent objectivement la mobilisation de dizaines de milliers de camionneurs dans un lointain pays glacé ?
Rapide résumé des épisodes précédents : le Canada applique, depuis des mois, des restrictions sanitaires parmi les plus dures de la planète, ayant notamment mis en place des amendes de 1500 à 6000 dollars (!) en cas d’infractions à ces règles.
Le gouvernement de Justin Trudeau a une politique vaccinale agressive, prévoyant notamment de priver d’allocation chômage les non-vaccinés.
Des obligations vaccinales secteur par secteur ont été décrétées, et c’est celle s’appliquant aux camionneurs qui a mis le feu aux poudres.
Des dizaines de milliers de camionneurs ont décidé de converger vers la capitale, Ottawa, afin de se faire entendre. À mesure que ce « convoi de la liberté » grandissait, d’autres secteurs (comme l’agriculture) et de simples citoyens ont rejoint et accompagné le mouvement, et ce à des températures allant jusqu’à -30°C, ce qui montre bien leur motivation.
Hélas ! Les médias français se complaisent à parler de « mouvement antivax », et même d’intox.
Pourtant, les réseaux sociaux regorgent ces jours-ci de photos du Canada, où l’on lit nettement sur les pancartes que la protestation ne porte pas sur le vaccin… mais sur la vaccination obligatoire.
La convergence des camions vers Ottawa a d’abord eu comme conséquence de voir Justin Trudeau, le premier ministre canadien, imiter le Ceaușescu des dernières heures, fuyant en catastrophe sa capitale devant l’afflux de manifestants.
Ce soulèvement populaire met surtout du plomb dans l’aile à cette politique vaccinale agressive que les Canadiens avaient jusqu’ici bravement supportée, tout comme ils supportent bravement les hivers rigoureux dans leur pays.
C’est ainsi que, mardi, le gouvernement québécois a annoncé qu’il renonçait à imposer aux non-vaccinés une taxe pour… non-vaccination.

Pendant ce temps-là, à Washington…

Le gouvernement de Joe Biden, aussi vaccinaliste que son homologue canadien, a quant à lui retiré son projet d’obligation vaccinale des salariés des grandes entreprises.
Oh, il ne l’a certes pas fait de gaieté de cœur : c’est la Cour Suprême des États-Unis, saisie par des acteurs du monde politique et économique, qui a statué sur l’anti-constitutionnalité de cette mesure.
C’est ce qui aurait dû se passer chez nous également si notre pays disposait encore d’institutions indépendantes.

La France déconnectée, isolée et décrédibilisée

Quand on voit ces levées de restrictions un peu partout dans le monde, ces prises de conscience convergentes de l’échec du pass vaccinal, on se demande ce qui permet à Emmanuel Macron, Jean Castex et Olivier Véran de s’acharner dans cette voie sans issue.
L’application du pass vaccinal au moment où l’Angleterre renonçait au sien, la restriction de ses conditions de validité au moment où Israël met un terme aux siennes, l’obstination à le dépeindre comme une arme efficace contre le Covid au moment où la plupart de nos voisins admettent qu’il n’est d’aucune utilité…
… isolent peu à peu notre pays sur la scène européenne et mondiale.
Notre pays passe déjà, aux yeux de ses voisins, pour une dictature sanitaire.
C’est le renversement de point de vue du « Pendant ce temps-là ».
Il suffit, pour s’en rendre compte, de lire un récit qui aurait pu s’intituler « pendant ce temps-là, en France », écrit par un journaliste britannique double-vacciné et publié dans Courrier International : « Le 24 janvier est entré en vigueur le pass vaccinal, et je n’ai plus le droit d’entrer dans un bar ni un restaurant. Je ne peux pas aller dans un musée, ni au cinéma. Je n’ai pas le droit d’assister à une manifestation sportive ni à un concert. Je ne peux pas prendre un train régional ni entrer dans un centre commercial. Et je ne suis plus autorisé à aller faire des longueurs à la piscine publique, ni à courir sur la piste du stade municipal. »
« Évidemment, je pourrais redevenir un membre à part entière de la société française en quelques secondes : il me suffirait de me rendre au centre de vaccination le plus proche, de retrousser une de mes manches et de me faire injecter la troisième dose, celle que les Français disent de “rappel”. Mais j’ai pesé le pour et le contre, lu divers articles de presse dont celui signé du docteur Steve James dans ces pages, et j’en ai conclu que j’avais bien assez de deux injections. Comme l’écrit le médecin, “dès qu’il y a coercition ou remise en cause du droit de disposer de son corps, c’est notre société de libertés qui se trouve en échec”. » (…) 3/2/2022

8 février 2022