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7 février 2022

L'édito de Laurent Bodin / L'Alsace

''Moderne ou réac ? Quel président de la République les Français ont-ils élu en 2017 ? Après avoir incarné le renouveau, Emmanuel Macron semble à tel point à court d’idées que, sur certains sujets, le chef de l’État recycle les vieilles ficelles. C’est flagrant s’agissant d’information et de liberté de la presse. Devant quelques journalistes, le président a ainsi évoqué, la semaine dernière, la création d’une instance de régulation tierce qui, selon lui, devrait trancher entre la bonne et la mauvaise information. Brillante idée que de vouloir ressusciter l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) élargie aux médias privés afin de promouvoir le discours officiel !
Que le chef de l’État s’inquiète de la propagation des fausses nouvelles pouvant porter atteinte à la démocratie est légitime. Qu’il envisage d’instaurer un contrôle de la presse à l’instar de ce qui existe en Turquie ou en Russie a de quoi inquiéter. Emmanuel Macron peut s’agacer que la parole spontanée des gilets jaunes porte autant que celle des sociologues et autres spécialistes. Il fait aussi le même raccourci que nombre de Français qui confondent les choix éditoriaux – consistant à traiter un sujet selon un angle précis en présentant tous les points de vue – et l’exercice éditorial, lequel est une analyse personnelle qui relève du journalisme d’opinion.
Emmanuel Macron rêve d’un contrôle des médias qui existe à travers l’institution judiciaire. Diffamation, accusations mensongères… À la différence des réseaux sociaux, tout ce qui est publié par la presse peut être contesté devant la justice. C’est heureux, pour les citoyens comme pour les journalistes. À condition, bien sûr, que la justice ne tente pas de faire pression sur les médias. C’est à cela que ressemble la perquisition tentée hier chez Mediapart dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « violation de la vie privée » d’Alexandre Benalla. Est-ce l’ancien conseiller du président Macron ou l’Élysée qui s’inquiète de développements à venir ? Ce dossier-là ne relève d’ailleurs plus de la vie privée. Il s’agit d’une affaire d’État.

H16

La mise en place de « dictatures démocratiques »

La semaine dernière, le monde découvrait un peu étonné que les Canadiens, loin d’être un peuple de mammifères mous et polis, comportait quelques individus qui, tout en restant fort polis, ne voulaient pas se laisser faire : alors que la vaccination devenait obligatoire pour passer la frontière américano-canadienne, les routiers ont décidé de protester contre cette obligation en allant paralyser Ottawa, la capitale du pays.

Les premiers heures de stupeur passées, les médias grand public ont fini par relayer un peu la nouvelle tout en n’omettant pas d’abord de minimiser l’ampleur du phénomène : insistant sur le fait que ce mouvement ne représentait qu’une faible tranche d’une population de toute façon un peu marginale tant l’ensemble des mesures covidosanitaires semblent acceptées par tous avec gourmandise, les journalistes de terrain n’ont pas hésité à essayer de dépeindre les individus concernés comme les inévitables suprémacistes blancs néo-nazis mangeurs d’enfants communistes. Malheureusement, le discours bien rôdé de ces grands médias a mal survécu de la collision avec les images, très nombreuses, en provenance des réseaux sociaux, qui montraient des familles, des échanges cordiaux, des petits groupes joviaux de Canadiens s’entraidant et s’échangeant des embrassades ou de la nourriture dans une ambiance bon enfant.

Dans ces mêmes chaînes d’informations, signalons aussi l’interprétation particulièrement hardie de certains journalistes qui ont vu derrière ce rassemblement spontané de camions et de tracteurs la marque certaine d’un complot ourdi par les Russes, jamais en retard d’un coup fourré pour enquiquiner l’Occident alors même que – tout le monde le sait, c’est évident, voyons, ne discutez pas – Poutine va envahir l’Ukraine. Ce Vlad, quel méchant !




La consternation – logique – qui a accompagné cette interprétation farfelue ne s’est guère calmée lorsque Justin Trudeau, l’actuel Premier ministre canadien, en a remis une couche. On se souvient qu’il avait discrètement pris la fuite déclaré un petit Covid commode pour se mettre en quarantaine loin de l’agitation camionneuse et il n’était pas réapparu devant la presse du pays avant plusieurs jours qui lui ont manifestement été nécessaires pour pondre un discours dont la substance n’a pas réellement apaisé les tensions.

Plutôt qu’ouvrir un utile débat sur la fin des obligations et des restrictions mises en place pour lutter contre une pandémie dont tout indique qu’elle touche maintenant à sa fin, le Premier ministre a choisi la voie douteuse d’un bon jet d’huile sur le feu en caractérisant les camionneurs comme autant de mâles blancs suprémacistes, racistes, sexistes et transphobes et ce alors que leurs demandes, clairement exprimées et résumables en « fin de l’obligation vaccinale, fin des restrictions sanitaires », ne laissent planer aucune ambiguïté. Sans grande surprise, Trudeau s’est donc copieusement ridiculisé avec ce discours, et ce d’autant plus qu’il apparaît maintenant qu’une majorité de Canadiens (54%) partagent les mêmes points de vue que les camionneurs. La « petite minorité » dépeinte par le clown progressiste actuellement à la tête de l’État canadien est en fait une majorité de plus en plus solide et qui supportera de moins en moins de se faire ainsi insulter.




Et alors que d’autres villes canadiennes commencent à observer les mêmes phénomènes routiers (Québec, Toronto), que la province d’Alberta envisage de faire sauter toutes les restrictions sanitaires (pass compris), la presse et certaines officines gouvernementales continuent de présenter avec application les mouvements engendrés comme autant de petits prurits d’irréductibles minoritaires, auxquels il serait maintenant envisagé de répondre… avec l’armée.

En réalité, si la question a bien été évoquée par des forces de police complètement débordées et très peu suivies par la population, l’intervention de l’armée pour faire dégager les rues d’Ottawa (et des autres cités canadiennes à présent) ne semble pour le moment pas sur la table. On peut s’en réjouir tant une telle intervention serait lourde de sens, mais justement, le fait même que ce soit évoqué en dit assez long sur la propension de nos beaux démocrates, Trudeau en tête, à accepter les protestations (pourtant pacifiques) de la population.

Encore une fois, la démocratie et l’expression populaire sont parfaitement acceptables tant qu’elles suivent l’agenda des gouvernants : on sera même parfaitement prêt à accepter quelques « débordements » (lire : émeutes, homicides et incendies criminels) tant que les revendications des émeutiers correspondent à la mise en place d’une politique souhaitée par le gouvernement. On se souviendra à bon escient de ce qui s’est passé aux États-Unis en 2020 où les médias ont fait assaut d’inventivité pour transformer des pillages en manifestations légitimes et « globalement pacifiques ».




Ici, la situation est diamétralement à l’opposé : les rassemblements de camionneurs (et de fermiers à présent) sont calmes, déterminés mais clairement non violents et la presse se bouscule pourtant pour tenter d’y trouver des groupuscules fascistes et des exactions abominables qui justifieront l’emploi des méthodes de répression les plus fermes – l’armée étant évoquée très vite, rappelant en cela les méthodes habituelles des pires régimes totalitaires du globe.

On pourrait croire à une légère exagération, mais la façon dont les manifestations néerlandaises furent réprimées, à balles réelles en novembre dernier, donne une indication parfaitement claire de la réalité de terrain : si vous manifestez avec des revendications défavorablement sanctionnées par le pouvoir en place et les médias qu’il subventionne, tous les coups seront permis et l’écrasement des protestations éventuellement jusqu’à façon Tiananmen ne fera pas rougir les grands défenseurs de la démocratie et des droits humains fondamentaux.

Du reste, la mue progressive des forces de police, auparavant destinées à protéger le citoyen des racailles, en une force d’occupation intérieure, mue visible dans l’attirail et les outils habituels, dans ses couleurs (on est rapidement passé du bleu au noir par exemple), ne doit rien au hasard : politiquement, le peuple est devenue un paramètre encombrant des politiques publiques actuelles et sa répression un outil clairement utilisé pour faire passer des réformes et des contraintes de plus en plus impopulaires.

Il apparaît clair que la démocratie dont se gargarisent politiciens et médias n’existe plus depuis un moment et à mesure que les manifestations se font plus nombreuses, que les mouvements populaires gagnent du terrain, on sent poindre l’envie de répression de plus en plus ferme.

Jusqu’à quel point ?





Darmanin : le choix du mensonge

Pierre Duriot

Darmanin, avec cette assertion, donne le ton de la future campagne. Il ne peut ignorer que ce qu’il dit est faux et qu’en plus, la réalité est l’exact contraire de ce qu’il raconte. Macron est à 24 % dans les sondages de ses amis, c’est le chiffre plancher, il doit avoir un genre de contrat avec les sondeurs. Aux dernières départementales/régionales, les listes LREM ont fait 8 % de 40 % de votants. Donc à l’évidence, Macron est plutôt là où le situent des sondages plus fiables, en provenance de l’étranger : 10/12 %. Darmanin le sait et joue la méthode Coué, avec l’aide éternelle de la presse. Non seulement Coué, mais aussi, celle du déni, qui consiste à répéter une contre-vérité en boucle, pour tenter qu’elle s’impose comme une vérité. On passe de l’analyse à la propagande, du bilan au conte pour enfant, de la réalité au fantasme. Darmanin ne choisit pas de quitter la navire en perdition, il préfère continuer à ramer sous l’eau. Le pire est qu’avec le matraquage de la presse subventionnée, la tromperie aggravée et généralisée peut faire recette, tant les Français apparaissent souvent comme anesthésiés et peu conscients de l’ampleur des maux de tous ordres infligés à une nation qui jouera en avril, bien plus qu’une élection, mais sa survie pure et simple. En 1969, Le Général De-Gaulle avait pris acte du Non à son référendum, par 52,41 %. Mais on n’est plus au temps, ni des hommes d’honneur, ni du service de la France. La mission de liquidation et la guerre ouverte contre le peuple, justifient que l’on se maintienne coûte que coûte, même au prix du mensonge éhonté.

De la falsification des informations

Kelly Scott

À propos du "Convoi pour la liberté" au Canada

Si seulement Le Parisien pouvait de temps en temps dire la vérité, c’est très inquiétant cette désinformation permanente… Et ce terrible manque d’objectivité et de factuel.
Avez vous des journalistes sur place pour vous relayer les infos ?
Je ne comprends plus cette obstination et obsession à faire dans la falsification des informations. Ne vous étonnez plus de la défiance grandissante et inéluctable envers les médias qui ne sont plus malheureusement (pour la plupart) que des organes de propagande du pouvoir.
Quelle chute pour un pays qui pouvait, à une époque, se targuer d’avoir une liberté de la presse et d’opinion comme nulle part ailleurs…
Que s’est-il passé ?
Votre dépendance aux grands groupes du CAC 40 et les subventions mirobolantes de l’État ne devraient pas vous empêcher d’être en permanence à la recherche de la vérité.

Manifestation anti pass à Colmar

Edouard Dabrowski

Réponse envoyée à une amie qui me demande des nouvelles de la manif à Colmar (vu que la presse n'en parle quasiment pas) :

« À Colmar, il y aura toujours des personnes hostiles aux manifestations – quelle qu'en soit la cause d'ailleurs – mais elles restent très minoritaires, essentiellement des commerçants qui craignent pour leur sacro-saint tiroir-caisse. Mais un nombre croissant d'entre eux commence à se rendre compte que le pass impacte leur chiffre d'affaire. Et ceux qui ont joué au collabo avec un zèle excessif, redoutent désormais un retour de bâton.
Au bout de la trentième semaine (déjà !), la détermination des organisateurs de la manif anti pass colmarienne est toujours intacte, ils sont même plus motivés que jamais, des jeunes venus d'horizons divers, épris de justice sociale, de liberté et de fraternité. Ils ont réussi à créer des liens d'amitié entre certains manifestants réguliers qui, en plus de partager des revendications communes, se retrouvent le vendredi au kiosque de la place Rapp pour des soirées festives.
Pas de récupération politique dans les cortèges (pour l'instant).
Un seul élu participe régulièrement aux défilés, ceint de son écharpe tricolore, il s'agit du maire de Munster, fidèle à ses convictions malgré les quolibets de certains de ses collègues. »



6 février 2022

Laurence Muller-Bronn
Sénatrice du Bas-Rhin

Actualité Covid-19 : réunions et auditions sur l’état des lieux de la crise sanitaire

Depuis deux mois, je poursuis le travail d’information sur le Covid et la crise sanitaire avec des universitaires, chercheurs, scientifiques et juristes. Ces réunions pluridisciplinaires abordent l’ensemble des questions de santé publique actuelles et leur gestion publique et politique.

Je les remercie chaleureusement pour les précieux éclairages qu'ils nous apportent dans cette période de confusion et d'approximations !

Le mardi 1er février 2022 – Les soins précoces et l'organisation du traitement de la COVID par les médecins de terrain avec deux médecins :

Eric Menat
Médecin généraliste, auteur, créateur de l'AIMSIB (Association Internationale pour une médecine Scientifique, Indépendante et Bienveillante)
 
Louis Fouché
Anesthésiste réanimateur, fondateur de ReinfoCovid

Le mardi 25 janvier 2022 – L’état du droit et les conséquences juridiques des lois d’urgence sanitaire et de la loi du 24/01/2022 relative au Passe vaccinal :

Maître Diane Protat,
Avocate au Barreau de Paris

Marie Caroline Arreto
Maître de conférences
Institut Catholique de Paris Université Panthéon Sorbonne (Paris I).

Le mardi 18 janvier 2022 – La question des statistiques de l'épidémie et de l'analyse épidémiologique avec deux spécialistes du sujet :

Laurent Toubiana
Epidémiologiste et chercheur à l'INSERM. Fondateur et directeur de Institut de recherche pour la valorisation des données de santé (IRSAN)

Pierre Chaillot
Statisticien, auteur de "Décoder l’éco", sur la situation des non-vaccinés à l'hôpital

Le 14 décembre 2021 – Première réunion au Sénat
Questions / réponses sur les aspects historiques, économiques, scientifiques et politiques avec :

Madame Isabelle Hirtzlin
Maître de conférences à Université Paris Sorbonne (Sciences économiques et de la Santé , Organisation des systèmes de santé, financement et tarification des soins)

Monsieur Vincent Pavan
Mathématicien, maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille et président de RéInfo Liberté

Monsieur Benoît Fleury
Professeur de droit public à l'Université de Poitiers

Monsieur Daniel Krob
Professeur de l'Ecole Polytechnique en informatique et Président du Centre d’Excellence sur l’Architecture, le Management et l’Economie des Systèmes (CESAMES)

Monsieur Dan Museran
Maître de conférence en histoire médiévale et travaille au département Histoire de l'Université de Rouen

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Le 11 janvier (jour de l’examen du Passe vaccinal au Sénat ), la réunion a été consacrée aux effets secondaires, avec :

Frédéric Beltra
Président de l'association Verity France, association qui regroupe des personnes ayant subi des effets indésirables significatifs suite aux injections. Son fils Maxime Beltra est décédé en juillet 2021, quelques heures après avoir reçu sa première dose du vaccin Pfizer

Carole Cassagne
Maître de conférences à l'IHU Méditerranée infections et docteur en pharmacie sur les effets des vaccins















5 février 2022

Trentième manifestation anti pass du 5 février 2022 à Colmar (photos)



















Jean Rottner vide l’Alsace au profit des autres régions : une réelle raison de participer à la consultation de la CEA!


Le magazine de la région Grand-Est sorti opportunément en pleine grande consultation citoyenne semble être encore une offensive contre la CeA. Le président de la région voulant rendre son mille-feuille indispensable s’arroge tous les droits et tous les sujets. Le contribuable y pourvoira.


Jean Rottner nous la fait fin stratège, et il n’est pas manchot en ce domaine. Nous avons tout de même un praticien hospitalier devenu grâce à son bon sens et contre toute attente responsable du pôle de médecine d’urgence du Centre Hospitalier de Mulhouse. Puis par l’opération du Saint-Esprit et de la démission de Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse, avant de trouver bien mieux : la présidence du Grand-Est après encore une démission. Celle de Philippe Richert. Le cul bordé de nouilles ? Non, nous avons affaire à un opportuniste où l’improvisation n’existe pas. Les bons sentiments non plus.

Déclaré politiquement mort en Alsace après son engagement in extremis pour le Grand Est, il fut sauvé par la pandémie du coronavirus. La compétition médiatique qu’il mena à l’encontre de (l’ex et très mauvais) directeur de l’ARS, Christophe Lannelongue fut une victoire facile. Il se fit remarquer à l’Élysée et se voyait déjà ministre. Son entrisme compulsif déplut à Macron qui choisit alors Brigitte Klinkert, Rottner s’en rappellera, Valérie Pécresse aussi.

L’échiquier du Grand Est

Pour sa survie politique, il a délibérément sacrifié l’Alsace pour le Grand Est. Voyant son électorat alsacien fondre au soleil, il s’est entiché des Nancéiens et des Messins qui le lui rendent bien. Sous son œil impassible, le grand hold-up des administrations alsaciennes continue au profit de ses nouveaux amis lorrains. La riche Alsace se vide au profit des autres régions.

L’Alsace ne dépend plus d’elle-même, mais de responsables de tout le Grand-Est faisant barrage à toutes les revendications. C’est le deal, ces élus ont trop à perdre en cas de sortie de l’Alsace.
Tel un joueur d’échecs, il a sa reine et complice en charge de contrer les Alsaciens rebelles et défendre sa cause à Paris : Valérie Debord, vice-présidente du conseil régional du Grand Est. Jean Rottner, comme tout bon roi, a ses tours : Bernard Fischer, maire d’Obernai, grand défendeur de l’Alsace devant ses sujets, mais ayant rejoint les anti-Alsace au conseil régional. La seconde tour est le maire de Reims et vice-président du conseil régional du Grand Est : Arnaud Robinet. L’homme de « La culture pour tous et sur tout le territoire », choucroute au champagne ?
Nous avons bien sûr le fou du roi, complètement déjanté. Ayant une perception des choses étonnante et n’ayant pas peur de jouer au sniper : le maire d’Illkirch et conseiller régional, Thibaud Philipps.

Et un cavalier ! Laurent Furst, maire de Molsheim aussi ex-grand défenseur de l’Alsace, ayant retourné sa veste par vengeance. N’étant pas sur la liste des sénatoriales montée par André Reichardt l’an dernier, il a rejoint la liste Rottner. Le voilà en charge de contrer les LR pro-Alsace et de placer les élus dociles à la future députation.
Puis nous avons les pions : Irène Weiss, conseillère régionale qui inaugure et participe à tout ce que les autres ne veulent pas faire. Idem pour Nadège Hornbeck de Sélestat. Le maire d’Erstein, Michel Andreu Sanchez ayant déjà fort à faire dans sa ville. Nous finissons par le pion sacrifié, le maire de Saverne, Stéphane Leyenberger, envoyé le premier au casse-pipe. Sa déclaration contre la grande consultation déclencha un tollé. Tollé qui fut pris en compte par les stratèges LR. Être un cobaye n’est pas de tout repos, après on panse ses plaies et on a besoin d’une câlinothérapie.
Ce sera fait d’une façon minimaliste. Le magazine du Grand-Est mentionnera en tout premier le territoire de Saverne. Le jeu en valait la chandelle ?

 

 

L’emploi, l’emploi et l’emploi, le nouveau leitmotiv du magazine « Grand-Est »

Le mille-feuille est en marche, le stratège Jean Rottner va essayer de valoriser « sa région » au détriment des véritables acteurs pour le plein-emploi. C’est lui le patron.
Puis marcher sur les plates-bandes de la ministre déléguée à l’Insertion auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et conseillère régionale du Grand Est, Brigitte Klinkert, c’est d’une pierre deux coups.

Qui est le patron ?

Le magazine le dit de go : la « Région a réuni autour de la table les acteurs locaux : organismes de formation, représentants d’entreprises, Pôle emploi, Cap Emploi, Mission Locale, Conseil Départemental, chambres consulaires… De ce travail est né le Plan de Compétences pour l’Industrie. »
Voulant nuire aux partisans d’une Alsace retrouvée, le président Jean Rottner veut montrer qu’il ne laisse pas tomber l’économie, car c’est cette dernière qui fait la force de la région. Donc le mille-feuille doit y contribuer. Ce magazine est un lexique d’articles forcément optimistes, l’ambiance actuelle de la baisse du chômage doit y aider. Même si c’est sous l’ère du président Macron. Rien n’est parfait. Adepte des empilements des structures, Jean Rottner est tout fier de nous montrer sur une carte du Grand Est les nouvelles Maisons de la Région avec un titre prometteur :
« Contactez les Maisons de la Région pour trouver le métier qui vous convient ! »

Chiche ?

Le département et le Pôle Emploi peuvent se torcher. Bien sûr la propagande nous montrant les élus régionaux indispensables est là :
« Les élus régionaux qui sillonnent les territoires et rencontrent des responsables d’entreprises dressent trop souvent le même constat : il existe un fossé entre des demandeurs d’emploi, d’un côté, et de l’autre, des entreprises qui ne trouvent pas la main-d’œuvre qu’elles recherchent. La Région est bien décidée à le combler. D’autant que les formations existent et qu’il s’agit, le plus souvent, d’emplois de proximité ! »
Dans les dents, le Pôle Emploi ! Rottner veut devenir ministre du travail ? Avec lui tout semble si facile : « La région agit donc sur tous les fronts : en aidant les personnes à se déplacer pour pouvoir accéder à un centre de formation, en favorisant l’insertion dans les entreprises des jeunes comme des demandeurs d’emploi de longue durée, en ciblant parfaitement les besoins en compétences afin de coller au plus près aux attentes des entreprises… Bref, en soutenant et en faisant le plus possible de sur-mesure, la Région Grand Est permet de mettre en avant les meilleures solutions. »

Restons optimistes, d’après le magazine : « pour un diplômé, nous avons dix offres d’emploi ! » Nous pouvons lire des exemples concrets de réussite avec le visage épanoui des winners. Il y a aussi des articles encadrés nous expliquant le Grand Est investit 7.500 euros par étudiant en formation sanitaire et sociale. Vu la pyramide des âges, ce secteur devra recruter 330.000 personnes. La vieillesse c’est l’avenir !

Et le Pays rhénan ?

Cette spécificité alsacienne et lorraine semble oubliée, l’axe du Grand Est est bien parti sans jeu de mots à l’ouest. Pourtant les employeurs frontaliers déplorent le manque de maîtrise de l’allemand des demandeurs d’emploi français sans compter qu’il semble bien plus difficile de décrocher un emploi en Suisse ou en Allemagne. Pourquoi ne pas intervenir dans les écoles, les centres de formation d’une façon plus concrète ? Dialoguer plus fortement avec les agences de l’emploi frontalières ? Est-ce devenu tabou depuis que tout a basculé à l’ouest ? Traverser le Rhin est devenu has been ?

Les effets d’annonces avant des élections c’est bien, mais il faudrait agir d’une façon pérenne avec tous les acteurs, les départements et Pôle Emploi. Non comme des subordonnés, mais des alliés.

 

Participez à la grande consultation citoyenne !

Il est nécessaire de voter pour donner sa voix à la région Alsace, et de la partager massivement autour de vous.
Cliquez sur l’image du lien pour voter.

Maxime Gruber / HEB'DI

https://www.hebdi.com/2022/02/04/jean-rottner-ou-lart-de-frapper-sous-la-ceinture/

4 février 2022

Anti pass sanitaire Centre Alsace



La consultation des Alsaciens

Michel Naudo

Le président Bierry a lancé une consultation auprès des Alsaciens le 22 décembre dernier pour savoir s’ils étaient favorables à une sortie du Grand Est. Celle-ci prendra fin le 15 février prochain. La question posée est : l’Alsace doit-elle sortir du Grand Est pour redevenir une Région à part entière ? OUI – NON.
La participation est attendue à hauteur de 100 à 150.000 votes, ce qui pourrait représenter plus de 10 % des électeurs inscrits en Alsace. Ceci est à mettre en parallèle, bien que ce ne soit pas du tout comparable, avec les 20 % de participation lors du référendum de 2013 sur le Conseil d’Alsace…
On entend certains nous dire que cette consultation n’a aucune valeur légale, n’aura pas de suite et n’engagera personne. Je rappelle que la Collectivité européenne d’Alsace n’a aucune base légale pour organiser un référendum. Il fallait donc trouver un autre moyen pour consulter les Alsaciens. Celui-ci me semble judicieux même s’il a ses défauts. Je rappelle également que le référendum d’avril 2013 n’était pas un référendum décisionnel, c’est au législateur et à lui seul de changer la loi.
Dire que cette consultation n’aura pas de suite, c’est beaucoup s’avancer car nul ne le sait. Les récentes révélations du Canard sur le comportement de Jean Rottner et l’agacement de l’Elysée peuvent elles aussi, avoir des conséquences. L’important ici, sera la participation et bien entendu un OUI massif à l’arrivée.
Si tel est le cas, nos élus alsaciens ne pourront qu’en tenir compte car il s’agira du vœu des Alsaciens, du moins celui de ceux qui s’expriment. Une voix non exprimée est un silence que personne ne peut interpréter à sa manière. Cela peut être de l’indifférence voire même un consentement (qui ne dit mot consent…). Les élus d’Alsace auront dès lors le devoir de porter la parole de leurs électeurs devant les candidats à l’élection présidentielle en leur demandant si oui ou non ils comptent prendre en compte cette volonté des Alsaciens de sortir du Grand Est. C’est la moindre des choses…
Ayons cependant conscience que le sujet est complexe. En effet que signifie le Grand Est sans l’Alsace ? Quel sera l’impact sur les autres Régions et Départements ? Comment corriger le tir de cette réforme scélérate qui a permis la création de ces grandes Régions ? Peut-on encore s’orienter vers une décentralisation asymétrique en France avec la création d’une Collectivité à statut particulier (l’Alsace ne pouvant plus être une Région) que serait l’Alsace si elle sortait du Grand Est ?
Tout ceci est un vaste débat au niveau national. Un débat vital pour le pays et son avenir car l’organisation territoriale sera de plus en plus prépondérante dans la pertinence et la réactivité des politiques publiques à l’échelon local.
Les Alsaciens peuvent en être les initiateurs et rattraper ainsi le rendez-vous manqué de 2013.
Il vous reste encore quelques jours pour faire entendre votre voix lors de cette consultation et voter OUI !