Jean Rottner vide l’Alsace au profit des autres régions : une réelle raison de participer à la consultation de la CEA!
Le magazine de la région Grand-Est sorti opportunément en pleine grande consultation citoyenne semble être encore une offensive contre la CeA. Le président de la région voulant rendre son mille-feuille indispensable s’arroge tous les droits et tous les sujets. Le contribuable y pourvoira.
Jean Rottner nous la fait fin stratège, et il n’est pas manchot en ce domaine. Nous avons tout de même un praticien hospitalier devenu grâce à son bon sens et contre toute attente responsable du pôle de médecine d’urgence du Centre Hospitalier de Mulhouse. Puis par l’opération du Saint-Esprit et de la démission de Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse, avant de trouver bien mieux : la présidence du Grand-Est après encore une démission. Celle de Philippe Richert. Le cul bordé de nouilles ? Non, nous avons affaire à un opportuniste où l’improvisation n’existe pas. Les bons sentiments non plus.
Déclaré politiquement mort en Alsace après son engagement in extremis pour le Grand Est, il fut sauvé par la pandémie du coronavirus. La compétition médiatique qu’il mena à l’encontre de (l’ex et très mauvais) directeur de l’ARS, Christophe Lannelongue fut une victoire facile. Il se fit remarquer à l’Élysée et se voyait déjà ministre. Son entrisme compulsif déplut à Macron qui choisit alors Brigitte Klinkert, Rottner s’en rappellera, Valérie Pécresse aussi.
L’échiquier du Grand Est
Pour sa survie politique, il a délibérément sacrifié l’Alsace pour le Grand Est. Voyant son électorat alsacien fondre au soleil, il s’est entiché des Nancéiens et des Messins qui le lui rendent bien. Sous son œil impassible, le grand hold-up des administrations alsaciennes continue au profit de ses nouveaux amis lorrains. La riche Alsace se vide au profit des autres régions.
L’Alsace ne dépend plus d’elle-même, mais de responsables de tout le Grand-Est faisant barrage à toutes les revendications. C’est le deal, ces élus ont trop à perdre en cas de sortie de l’Alsace.
Tel un joueur d’échecs, il a sa reine et complice en charge de contrer les Alsaciens rebelles et défendre sa cause à Paris : Valérie Debord, vice-présidente du conseil régional du Grand Est. Jean Rottner, comme tout bon roi, a ses tours : Bernard Fischer, maire d’Obernai, grand défendeur de l’Alsace devant ses sujets, mais ayant rejoint les anti-Alsace au conseil régional. La seconde tour est le maire de Reims et vice-président du conseil régional du Grand Est : Arnaud Robinet. L’homme de « La culture pour tous et sur tout le territoire », choucroute au champagne ?
Nous avons bien sûr le fou du roi, complètement déjanté. Ayant une perception des choses étonnante et n’ayant pas peur de jouer au sniper : le maire d’Illkirch et conseiller régional, Thibaud Philipps.
Et un cavalier ! Laurent Furst, maire de Molsheim aussi ex-grand défenseur de l’Alsace, ayant retourné sa veste par vengeance. N’étant pas sur la liste des sénatoriales montée par André Reichardt l’an dernier, il a rejoint la liste Rottner. Le voilà en charge de contrer les LR pro-Alsace et de placer les élus dociles à la future députation.
Puis nous avons les pions : Irène Weiss, conseillère régionale qui inaugure et participe à tout ce que les autres ne veulent pas faire. Idem pour Nadège Hornbeck de Sélestat. Le maire d’Erstein, Michel Andreu Sanchez ayant déjà fort à faire dans sa ville. Nous finissons par le pion sacrifié, le maire de Saverne, Stéphane Leyenberger, envoyé le premier au casse-pipe. Sa déclaration contre la grande consultation déclencha un tollé. Tollé qui fut pris en compte par les stratèges LR. Être un cobaye n’est pas de tout repos, après on panse ses plaies et on a besoin d’une câlinothérapie.
Ce sera fait d’une façon minimaliste. Le magazine du Grand-Est mentionnera en tout premier le territoire de Saverne. Le jeu en valait la chandelle ?
L’emploi, l’emploi et l’emploi, le nouveau leitmotiv du magazine « Grand-Est »
Le mille-feuille est en marche, le stratège Jean Rottner va essayer de valoriser « sa région » au détriment des véritables acteurs pour le plein-emploi. C’est lui le patron.
Puis marcher sur les plates-bandes de la ministre déléguée à l’Insertion auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et conseillère régionale du Grand Est, Brigitte Klinkert, c’est d’une pierre deux coups.
Qui est le patron ?
Le magazine le dit de go : la « Région a réuni autour de la table les acteurs locaux : organismes de formation, représentants d’entreprises, Pôle emploi, Cap Emploi, Mission Locale, Conseil Départemental, chambres consulaires… De ce travail est né le Plan de Compétences pour l’Industrie. »
Voulant nuire aux partisans d’une Alsace retrouvée, le président Jean Rottner veut montrer qu’il ne laisse pas tomber l’économie, car c’est cette dernière qui fait la force de la région. Donc le mille-feuille doit y contribuer. Ce magazine est un lexique d’articles forcément optimistes, l’ambiance actuelle de la baisse du chômage doit y aider. Même si c’est sous l’ère du président Macron. Rien n’est parfait. Adepte des empilements des structures, Jean Rottner est tout fier de nous montrer sur une carte du Grand Est les nouvelles Maisons de la Région avec un titre prometteur :
« Contactez les Maisons de la Région pour trouver le métier qui vous convient ! »
Chiche ?
Le département et le Pôle Emploi peuvent se torcher. Bien sûr la propagande nous montrant les élus régionaux indispensables est là :
« Les élus régionaux qui sillonnent les territoires et rencontrent des responsables d’entreprises dressent trop souvent le même constat : il existe un fossé entre des demandeurs d’emploi, d’un côté, et de l’autre, des entreprises qui ne trouvent pas la main-d’œuvre qu’elles recherchent. La Région est bien décidée à le combler. D’autant que les formations existent et qu’il s’agit, le plus souvent, d’emplois de proximité ! »
Dans les dents, le Pôle Emploi ! Rottner veut devenir ministre du travail ? Avec lui tout semble si facile : « La région agit donc sur tous les fronts : en aidant les personnes à se déplacer pour pouvoir accéder à un centre de formation, en favorisant l’insertion dans les entreprises des jeunes comme des demandeurs d’emploi de longue durée, en ciblant parfaitement les besoins en compétences afin de coller au plus près aux attentes des entreprises… Bref, en soutenant et en faisant le plus possible de sur-mesure, la Région Grand Est permet de mettre en avant les meilleures solutions. »
Restons optimistes, d’après le magazine : « pour un diplômé, nous avons dix offres d’emploi ! » Nous pouvons lire des exemples concrets de réussite avec le visage épanoui des winners. Il y a aussi des articles encadrés nous expliquant le Grand Est investit 7.500 euros par étudiant en formation sanitaire et sociale. Vu la pyramide des âges, ce secteur devra recruter 330.000 personnes. La vieillesse c’est l’avenir !
Et le Pays rhénan ?
Cette spécificité alsacienne et lorraine semble oubliée, l’axe du Grand Est est bien parti sans jeu de mots à l’ouest. Pourtant les employeurs frontaliers déplorent le manque de maîtrise de l’allemand des demandeurs d’emploi français sans compter qu’il semble bien plus difficile de décrocher un emploi en Suisse ou en Allemagne. Pourquoi ne pas intervenir dans les écoles, les centres de formation d’une façon plus concrète ? Dialoguer plus fortement avec les agences de l’emploi frontalières ? Est-ce devenu tabou depuis que tout a basculé à l’ouest ? Traverser le Rhin est devenu has been ?
Les effets d’annonces avant des élections c’est bien, mais il faudrait agir d’une façon pérenne avec tous les acteurs, les départements et Pôle Emploi. Non comme des subordonnés, mais des alliés.
Participez à la grande consultation citoyenne !
Il est nécessaire de voter pour donner sa voix à la région Alsace, et de la partager massivement autour de vous.Cliquez sur l’image du lien pour voter.
Maxime Gruber / HEB'DI
⇒ https://www.hebdi.com/2022/02/04/jean-rottner-ou-lart-de-frapper-sous-la-ceinture/