Rendez-nous l’Alsace
Madame, monsieur, chers compatriotes,
À l’heure où plus de 70 % des Alsaciens souhaitent la sortie de l’Alsace du Grand Est, les candidats LR-UDI-DV derrière Jean Rottner font la sourde oreille. Ils poussent le mépris jusqu’à ignorer les appels à la raison de personnalités publiques et économiques de premier plan qui les invitent à revoir la nature de leur engagement politique.
Le Premier ministre Jean Castex lui-même critiquant ouvertement le redécoupage territorial dessiné par François Hollande. « Ces immenses régions qui ne répondent à aucune légitimité historique… ni aux besoins croissants de nos concitoyens pour une action publique de proximité ».
Jean-Pierre Masseret, ancien président socialiste de la région Lorraine, pourtant militant de la première heure pour la grande région, n’hésite plus à revenir sur ses convictions pour plaider en faveur de la dissolution du Grand Est. « Pour qu’une région fonctionne, il faut de la lucidité, de l’efficacité, de la proximité et de la confiance ».
Dans son ouvrage, qui fait référence dans les cercles économiques, Jean-Philippe Atzenhoffer, docteur en sciences économiques, dénonce l’incohérence de la fusion des régions en présentant le Grand Est comme « aberration économique ».
Petit rappel historique. Lorsque François Hollande décide en 2014 de fusionner les régions sans les concerter préalablement, il soulève les protestations des élus alsaciens qui hurlent au déni démocratique. Hormis les membres ou sympathisants du PS, aucune voix ne manque dans le concert de protestations qui remonte vers l’Élysée. Les protestations sont d’autant plus fortes que le projet de loi du gouvernement viole allégrement un traité international, la Charte européenne de l’autonomie locale ratifiée en 2007 par la France. Celle-ci implique l’obligation de consulter les habitants sur les nouveaux périmètres régionaux par référendum ou a minima les élus des collectivités concernées.
À l’Assemblée nationale et au Sénat, les parlementaires de la majorité alsacienne se relaient à la tribune pour dénoncer une fusion incohérente et non désirée qui s’apparente à un mariage forcé. Et pour compléter l’injure faite à l’Alsace, région à forte identité culturelle et particulièrement attachée à ses valeurs, elle subit un traitement inégalitaire dans la Loi. Pourquoi la Bretagne et la Corse sont-elles épargnées dans la réforme et gardent-elles leur périmètre historique ?
Aujourd’hui, par un époustouflant retournement idéologique, les candidats de la liste Rottner se font les chantres d’une loi qu’ils ont combattue avec véhémence. Ce qui était inacceptable hier devient subitement louable, voire désiré.
L’incompréhension se conjugue avec un sentiment de trahison. Comment cette classe politique peut-elle à ce point pratiquer le double langage ? Ses contradictions heurtent la loyauté envers ses électeurs et jettent le doute sur sa crédibilité. Il y a en effet matière à s’inquiéter.
Au moment où les échos de Rendez-nous l’Alsace, qu’elle chantait à tue-tête résonne encore à nos oreilles, elle se drape en donneuse de leçon pour forcer la main des électeurs en sa faveur. Le recours au chantage devient son arme maîtresse. Elle agite l’épouvantail du Rassemblement national pour assurer que la seule voie possible est la sienne. C’est moi ou le chaos ! La grande idée de cette liste de notables, candidats souvent cumulards, c’est de tenter le coup de force mainte fois répété de renouer avec les stratégies de bas étage. Pour occuper des fonctions et toucher de confortables indemnités au sein de la région Grand Est, elle n’hésitera pas à invoquer un Front républicain au détriment des aspirations majoritaires des Alsaciens.
Faudra-t-il une fois de plus se laisser rouler dans la farine des manœuvres grossières et des lâches compromissions ?
L’Alsace mérite mieux qu’un destin tronqué, privée de sa souveraineté acquise au prix d’une histoire tourmentée. Ses contours ont été forgés par la volonté de ses habitants et une classe politique courageuse et fidèle à sa région.
Il ne fait aucun doute que l’élection du futur Conseil régional représente un enjeu majeur pour l’Alsace. Allons-nous abandonner notre avenir entre les mains de ceux qui tentent de noyer définitivement notre région historique dans l’institution sans âme du Grand Est ?
Ne nous laissons pas abuser ! Rendez-nous l’Alsace n’est pas un slogan derrière lequel se cache la forfaiture de certains candidats. Plus que jamais, il doit révéler l’engagement honnête et sincère pour un retour de l’Alsace dans son périmètre historique.
L’heure est trop grave pour se laisser berner par des promesses simplistes et racoleuses. Jamais notre responsabilité n’a été aussi grande pour sauver l’Alsace d’un naufrage institutionnel.
Prenons fermement notre destin en main ! Mobilisons-nous !
Diffusez tous azimuts votre désir d’Alsace !
Affichez votre choix avec détermination. Militer pour la sortie de l’Alsace du Grand Est avec le seul mot d’ordre qui vaille : Rendez-nous l’Alsace.