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21 avril 2021

Une ville appartient à ses habitants

Bernard Rodenstein
Confession de foi politique

Une ville appartient à ses habitants. C’est l’espace commun de l’exercice de leur liberté, de leur fraternité et de leur responsabilité.
Que des commerçants, soucieux de leur tiroir-caisse, cherchent à exploiter cette richesse partagée, est entendable. Ils sont mus par le gain et par l’appât du gain.
Que des élus se prêtent à donner leur caution à ce but mercantile, au détriment des intérêts de la population dans son ensemble, est coupable.
La ville doit, envers et contre tout, demeurer le lieu de la convivialité pour le plus grand nombre.
La brader aux intérêts sans lendemain de gens qui ne font qu’y passer, est signe de mépris envers ceux qui la bâtissent et qui l’habitent.
Honte à eux.
Nous réinvestissons nos espaces avec bonheur et fierté. C’est notre lieu de vie par excellence.
Nos hôtes y seront toujours les bienvenus.
Si tant est qu’ils nous reconnaissent comme étant leurs hôtes.


Des rues vides
Chronique épidermique

Une de mes hantises, avant la crise sanitaire, était de devoir me rendre au centre-ville, pour y faire des achats. Pendant quelques années, il me fallait surtout éviter les périodes de fêtes au cours desquelles les afflux de touristes rendaient les rues impraticables. Un véritable cauchemar. Entre un citoyen pressé de s’acquitter de ses obligations et occupations quotidiennes et un touriste qui dispose de tout son temps et qui adore flâner, se creuse inévitablement un fossé d’incompréhension.
Puis est venu le temps, ô combien désespérant, où les élus et les commerçants ont trouvé ensemble les voies et les moyens d’attirer les foules en goguette tout au long de l’année. La Chine, en particulier, a fourni des armées entières de promeneurs en groupes compacts et curieux de tout voir et de tout photographier.
Il fallait des raisons très impérieuses pour se risquer à aller fendre les murs humains quasi infranchissables.
Aujourd’hui, les sensations sont radicalement inverses. Les rues et les places sont vides, désertes. De rares âmes qui vivent. Des silhouettes isolées, masquées, furtives. La ville est morte. Magasins fermés, terrasses rangées.
J’en reviens à l’instant.
Quelques très belles rencontres. Entre gens du cru. Qui se saluent. Qui s’accordent le temps d’un bref échange. Comme au village. Autrefois. Et même dans notre ville. Beaucoup de gens se connaissaient. Prenaient des nouvelles, les uns des autres.
Tout n’était pas rose. Les commérages faisaient des dégâts.
Mais ce revers de la médaille n’annulait pas l’endroit : le maintien de liens sociaux, bien au-delà du strict cadre familial. L’époque où une cité se définissait par ses habitants, par les activités de ses acteurs et par les événements qu’ils vivaient en commun.
Se pourrait-il que nous réinventions quelque chose de cet ordre dans nos villes d’après les confinements qui nous auront contraints à puiser en nous-mêmes les ressources nécessaires à un relatif bien-être et bien-vivre ?
Ce n’est sûrement pas exclu. Les aspects artificiels liés au tourisme de masse nous apparaissent maintenant dans toute leur horreur. Je me rends compte que je devais être perçu comme un « prédateur », moi aussi, quand j’étais noyé dans les masses anonymes parties à la découverte de Prague, de Florence, d’Amsterdam.
Les villes, nos villes sont conçues pour nous permettre d’y vivre. Non pour être transformées en musées ou en parcs d’attraction. Leur fonction essentielle doit être préservée coûte que coûte. Nous sommes des animaux sociaux et nous avons besoin de partager un espace dédié et respecté. Malheureux sont ceux qui finissent par se sentir étrangers chez eux et malheur à ceux qui, par goût immodéré du gain ou de leur notoriété à bas prix, ont sacrifié et sacrifient la qualité de vie de leurs concitoyens.
Des erreurs à ne plus commettre.

20 avril 2021

Fabien Nierengarten

Billet d'humeur : Les virtuoses du virtuel

Pour certains d’entre nous, cela fait plusieurs mois que l’écran total est de rigueur. Pas celui des crèmes à bronzer, mais celui de nos ordinateurs. Télétravail oblige, nos vies défilent en haut débit, parfois au grand dépit de ceux qui n’ont pas la fibre d’un geek, et qui, en informatique, sont plus rois des gaffeurs que fans des GAFA.
En fait, c’est un peu comme des travaux forcés. Avec le boulot en guise de boulet, et ce tintement incessant des mails qui nous rappellent à nos devoirs, mais sans se préoccuper de ceux de nos gamins. Tout cela avant de rejoindre nos petites vies si confinées qu’on en confond les heures du lever et du coucher.
Fort heureusement, il nous reste ces moments de jouissance intense procurés par les visioconférences. Vous savez, c’est là où, en toute innocence, on peut encore se rencontrer à plus de six, sans masque et sans distance. Ces plaisirs démodés que dans la vraie vie, on aimerait enfin retrouver. Alors, comme dans ce monde virtuel, aucun virus n’est mortel, embarquement immédiat pour une visioconférence en mode « opéra-comique ». C’est parti !
 
À la baguette

Le premier à entrer en scène, c’est le « chef d’orchestre », ou si vous préférez, le maître de cérémonie. Il a parfois le visage angoissé du type qui a organisé plein de répétitions pour se rassurer, et qui le jour fatidique, oublie le mot de passe de son ordinateur. Mais il peut aussi être ce gars en version « t’inquiète, je gère », qui se connecte à l’heure pile du début de la réunion, avec la confiance arrogante de ceux qui ont comme principal talent de savoir déléguer les emmerdements.
Sa première mission consiste à vérifier que tous les participants sont bien présents. Et là, ça se corse. Entre ceux qui n’ont pas d’image ou pas de son, ceux qui n’ont pas le bon logiciel ou la bonne connexion, ceux qu’on entend à peine ou qu’on aperçoit par portions, il faut se faire une raison : on n’est pas prêt de sortir de cette réunion. D’autant plus qu’une fois réconciliés avec la technique, voilà un festival de salutations, puis une interminable séquence d’autocongratulations où ceux qui se félicitent d’avoir tout organisé, remercient ceux qui se félicitent d’y participer.
 
Dur, dur d’être un artiste

Arrive enfin l’heure de gloire des solistes, pardon, des intervenants. On peut alors tomber sur le nec plus ultra, cette dream team composée de la Callas de l’exposé et du Stradivarius du Powerpoint. Mais la diva se montre tellement perfectionniste qu’elle modifie encore son intervention juste quelques minutes avant la séance, oubliant au passage que les diapos projetées ne correspondront plus au texte déclamé. Résultat : une prestation bancale, un bordel total, et au final, un auditoire en cavale.
Mais dans le genre « scénario catastrophe », il y a pire : le Fernandel du virtuel, le Charlot de la visio. Celui qui se bat avec son PC, tandis que la réunion a déjà débuté, et qui finit par projeter sur les écrans des participants médusés, non pas son exposé patiemment préparé, mais les photos de vacances avec sa femme en bord de Méditerranée. D’où ces paroles mythiques de Lou Reed : « Hey babe, take a walk on the wild slide ».
 
L’essentiel est de participer

Que serait donc une visioconférence sans ses participants anonymes ? Certes, on trouvera toujours parmi eux, celui qui aurait voulu être un artiste pour pouvoir faire son numéro, quand l’avion se pose sur la piste, à Rotterdam ou à Rio. Oui, chaque visio a son figurant hyper motivé qui interviendra en mode hyper passionné et qui finira par être hyper détesté, échappant de peu au goudron et aux plumes qu’en d’autres contrées, on lui aurait réservés.
Mais il y a surtout dans cette clique, celles et ceux qui, par esprit tactique, se connectent à la réunion d’un clic, puis se consacrent à d’autres pratiques. Ou qui, profitant de leur caméra désactivée, ôteront le bas, puis même le haut, afin de se sentir relax comme Max, aussi cool que Raoul, et surtout, comme Diego, un peu plus libres dans leurs têtes.
 
Valsons dans le décor

Côté décor, il y a la visio classique, en direct du bureau. Environnement sobre et maîtrisé, plus ou moins encombré, avec un soin apporté au choix des bouquins visibles sur l’étagère située dans le champ de la caméra. La dimension comique viendra alors de ce micro qu’on a oublié de couper, et qui partagera la sonnerie du portable sur l’air de Bécassine, la feuille de papier déchirée juste devant le micro, ou encore la sirène du camion de pompiers passant devant la fenêtre ouverte.
Mais il y a plus marrant : l’incursion sans effraction dans le salon, la cuisine ou la chambre à coucher des participants. Un véritable showroom tantôt impressionniste, tantôt minimaliste, tantôt surréaliste, avec vue imprenable sur des photos de famille parfois improbables. Sans parler du passage du chat sur le clavier ou de l’intrusion du petit dernier qui vient toucher l’écran de son doigt plein de Nutella. Et puis, il y a l’ustensile star des visios : le mug sous toutes ses formes et toutes ses couleurs.
 
Et pour finir, les hics de la technique

Puis soudain, on lâche le mug car voilà le bug ! L’image se zèbre, la voix se hache, les mots ne comptent plus que des voyelles, et la connexion se fait la belle. Terminée, la visioconférence. On va enfin pouvoir bosser. Mais une autre suivra bientôt. Et cette fois, il ne faudra surtout pas oublier le sudoku et les dominos.



Colmar ville propre

20/4/2021

Isabelle Kieffer

Je ne demande pas que Colmar devienne une « ville verte » : à l’impossible nul n’est tenu, on peut grignoter de ci de là, attendre que la végétation pousse au-dessus du parking Montagne verte, couvrir les pavés de bacs à fleurs, entretenir et valoriser les quelques parcs et promenades, essayer de rendre la minérale place Rapp plus fleurie et arborée ainsi que l’espace désert devant les Unterlinden (comme l’avait promis feu M. Meyer)… faut pas rêver, on n’aura jamais Hyde Park ni Central Park.

Moi, je souhaiterais juste que Colmar devienne une ville propre, enfin plus propre. Je sais, je me répète. Les containers pleins parce que pas assez souvent vidés, leurs abords dégoûtants jamais nettoyés, les poubelles qui vomissent les détritus pendant des jours et des jours et ça s’entasse, les crottes de chien parce qu’il n’y a pas de distributeurs de sacs et que bon, aller en chercher à la mairie, la barbe, les bouts d’herbe autour des arbres, les parterres y’a pas intérêt à y mettre un pied ou une patte…

Appels répétés, hebdomadaires, au service « déchets » de la mairie qui répond - aimablement - quand il peut, pas souvent. Des interventions ponctuelles, insuffisantes pour vider ce qui peut l’être. Un employé a eu cette phrase magnifique : « Mais enfin, pourquoi c’est plein tout le temps ? ».

Communiqué d'Eric Straumann

20/4/2021 – La traditionnelle fête des voisins, initialement prévue le vendredi 28 mai, aura lieu vendredi 24 septembre prochain ! Cet événement national nous permettra, je l'espère, de retisser le lien social après ces longs mois de distanciation. Un kit du voisin organisateur (composé de ballons, affiches, cartons d’invitation, T-shirt, gobelets, nappes) pourra être récupéré à la mairie début septembre.

19 avril 2021

Coronahumour

Les nouvelles aventures de Tintin















Éclairage public

Communiqué d'Eric Straumann

19/4/2021 – La Ville procède depuis 2017 à l'extinction de l'éclairage public des voies de desserte (voies résidentielles classées en zone 30) en heures creuses de la nuit (de minuit à 4h45 et de 1h00 à 4h45 les week-ends). Suite au sondage réalisé auprès des habitants fin 2020, largement favorable à cette mesure, cette opération va s'étendre à l'ensemble des autres quartiers de la ville (hors cœur de ville qui reste à définir en concertation avec les commerçants et restaurateurs) entre fin avril et fin juin. Les grands axes resteront éclairés.

Michel Naudo

Petite minute culturelle :

Le Concordat est un engagement international de la France (convention conclue entre la France et le pape Pie VII en 1801, à laquelle seront ajoutés par la suite les deux cultes protestants et le judaïsme) maintenu en Alsace Moselle par une ordonnance du 15 septembre 1944, confirmée par le Conseil Constitutionnel en février 2013. Suivant ce texte, entre autres, c’est l’État français qui rémunère le personnel ecclésiastique des quatre cultes reconnus en Alsace Moselle.

S’agissant des édifices des cultes non reconnus par l’État (comme le culte musulman ou bouddhiste), ceux-ci peuvent être financés sur une base volontaire par les collectivités territoriales en Alsace Moselle. Cette faculté n’est pas liée au Concordat mais résulte de la non introduction dans ces territoires de la république, de la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’État (l’Alsace et la Moselle étant allemandes) dont l’article 2 interdit de subventionner les cultes.

(Source : le guide du droit local, publié par l’IDL chez Economica)

18 avril 2021

Clément Gorsy

Chers amis, je tiens ce soir à vous faire part de mon élection à la présidence du #MouvementRadical 68 ainsi que l'élection de Patrice Vézine au poste de secrétaire départemental et Jean Daniel Reber au poste de de trésorier.
Je remercie les adhérents qui nous ont témoigné leur confiance.
Nous prenons acte du challenge qui sera le nôtre durant trois années : rebâtir notre fédération et porter haut les couleurs de notre mouvement et les valeurs qui l'incarnent.
Je souhaite également saluer l'élection de mon homologue bas-rhinoise Laurine Roux et toute son équipe avec qui j'aurai rapidement le plaisir de travailler, notamment dans la représentation de notre famille politique aux prochaines élections départementales et régionales.

17 avril 2021

"Vivre la France ensemble"

Phil Umbdenstock

21 dessinateurs exposent au Conseil Départemental du Haut-Rhin à Colmar


Phil avec Brigitte Klinkert - Photo JL Syren


L'exposition "Vivre la France ensemble" comprend 22 panneaux créés par des dessinateurs de presse qui, après les attentats de janvier 2015, se sont mobilisés pour promouvoir un "vivre ensemble" riche de nos identités, de nos cultures et de nos différences partagées.

(Durée de l'expo : 3 semaines)

Street art à Colmar, rue Billing

Des artistes graffeurs œuvrent régulièrement rue Billing, à Colmar, où un mur a été mis à leur disposition. Celui-ci n'étant pas extensible et les surfaces (lisses !) disponibles étant rares, les graffeurs se voient contraints de recouvrir les œuvres de leurs prédécesseurs et donc d'accepter que leur propre travail soit à son tour effacé par d'autres. Une belle leçon d'humilité ! Heureusement il nous reste la photographie pour assurer une forme de pérennité.
Street art Colmar, rue Billing © Edouard Dabrowski