Ayant réalisé 250 heures de cours particuliers de français et de philosophie à distance (via Skype) avec des élèves de 3ème, de 2nde, de 1ère et de terminale pendant le premier confinement (de mars à mai 2020), et environ 300 pendant le second - et maintenant le troisième - reconfinement depuis le début de l'année scolaire 2020-2021, j'aurais évidemment quelques nuances à apporter par rapport à la généralisation un peu hâtive du propos sur "le distanciel", que je comprends pourtant quand on voit l'inadmissible mascarade ministérielle d'hier après les prétendus piratages mondiaux et cyberattaques allégués par le ministre Blanquer pour justifier le nouveau chaos des ENT (Espaces numériques de Travail) gérés par l’Éducation nationale dès le début de la journée d'hier ! Mon expérience des cours à distance, ce sont d'abord les traces écrites qui restent de chacun de mes cours. En effet, le principe que j'ai adopté dès le départ, c'est que pour chaque séance (de 1h à 1h30), nous produisons des "google.docs" partagés avec chacun.e de mes élèves et qui sont affichés et complétés à chaque séance hebdomadaire : grilles d'analyses de textes, plans de commentaires ou de rédactions ou dissertations, etc. Ces "google.docs" représentent en ce début d'avril entre 50 et 150 pages par élève et constituent des outils de révision par excellence, notamment pour le brevet ou les épreuves anticipées de français du baccalauréat. Le deuxième principe, c'est que l'élève a un travail à effectuer entre deux séances pour compléter son "google.doc" personnalisé qui est aussitôt partagé avec le professeur. Le dernier principe, en matière de production écrite, c'est que pour chaque rédaction, ou commentaire, ou dissertation l'élève produit une première proposition de plan qui est amendée et enrichie au cours de la séance suivante, puis rédige un "premier jet" (brouillon) qui sera lui aussi amélioré, enrichi et corrigé, jusqu'au devoir définitif. Au terme de cette deuxième année d'expérience de l'enseignement à distance, j'ai découvert que certains élèves ont besoin de "présentiel" (pour des raisons souvent liées à l'affectif), tandis que d'autres sont très à l'aise avec un environnement numérique... Pour tous les élèves, on ajoute (chaque fois que c'est possible) des séances en présentiel, en particulier pour l'entraînement aux épreuves orales. En conclusion, je voudrais valoriser ici le parcours de tous ces élèves à qui j'aurai évité le "décrochage" dès le mois de mars l'année dernière, et dans les semaines que nous traversons... Je sais que ces cours à distance sont précieux dans les familles où les parents ne sont pas en mesure d'accompagner leurs enfants, ainsi que pour les élèves dont les professeurs attitrés (pour certains peu formés à l'enseignement à distance) se contentent trop souvent de transmettre des devoirs par mail, sans accompagnement personnalisé...! Donc, il ne faut pas généraliser...! Le métier d'enseignant est un métier, celui de parents en est un autre, et seul le dialogue permanent entre parents, enseignants et élèves peut contribuer à la réussite de ces derniers. Pour certain.e.s de mes élèves, les parents apparaissent d'ailleurs sur l'écran partagé en fin de cours pour que nous fassions ensemble le point sur les apprentissages en cours.
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7 avril 2021
Méli-mélo
⬦Morosité. Je crois que Colmar est plus assommée qu’apaisée, surtout avec ce troisième confinement. Et cet hiver qui n’en finit pas. L’impression d’une équipe municipale léthargique et désorientée qui ne sait que faire, par quel bout commencer.
Je n’en peux plus de la saleté qui m’environne, il faut appeler x fois pour que les poubelles soient vidées, amoncellement de sacs, de bouteilles autour des containers pleins à ras bord ce WE, et déjà avant. Les gens qui ont fait l’effort de venir en voiture, à vélo, à pied avec leurs sacs et cartons remplis ne repartent pas avec et déposent autour. Il y a une sacrée pause dans le tourisme, on en fait quoi de cette pause pour améliorer le quotidien des habitants, pour revoir le planning des services ... tous ces cadenas imbéciles accrochés aux grilles quai de la Poissonnerie, on attend quoi pour les enlever... bien sûr qu’il aurait fallu baisser les tarifs des parkings.
I.K. 7/4/2021
⬦Santé mentale. Un vrai constat.
Les urgences psychiatriques et le Samu des Hôpitaux universitaires de Strasbourg observent depuis fin 2020 une augmentation des demandes relevant de la santé mentale ou/et de la psychiatrie.
Et une augmentation inquiétante des tentatives de suicide, notamment par des moyens violents.
Triste constat.
Ce n'est que la partie visible du malaise profond qui s'installe pour tous.
Sans parler des violences conjugales en accroissement constant au tribunal.
Autre stigmate.
La situation devient vraiment préoccupante.
B.N. 17/3/2021
⬦Mon traducteur fou est de retour !! Après avoir traité Sting de "Dard", voilà qu'il s'attaque à l'un des tubes mondiaux de l'année dernière : grâce à la traduction automatique, "Shallow" de Bradley Cooper et Lady Gaga, devient ainsi..."Peu profonde" de Bradley Tonnelier et Lady Gâteuse. On attend impatiemment la version chantée.
F.N. 6/4/2021
⬦Liberté
Si tu veux vivre de ton art, peins des biches dans des sous-bois, des chats, des chiens ou mieux encore, des fleurs, des bouquets de fleurs assortis à la couleur des rideaux ! Si tu ne sais rien faire, essaie l’art contemporain, si ton meilleur pote est ministre, sur un malentendu, ça peut marcher... Tu peux aussi peindre des jeunes filles en fleurs, dans le style boîte de chocolat, mais ne te risque jamais à travailler honnêtement la matière humaine, tu ne vendras jamais rien. Les gens ont peur de leur reflet, ils ont peur de ce qu’ils sont !
JPP 3/4/2021
Je n’en peux plus de la saleté qui m’environne, il faut appeler x fois pour que les poubelles soient vidées, amoncellement de sacs, de bouteilles autour des containers pleins à ras bord ce WE, et déjà avant. Les gens qui ont fait l’effort de venir en voiture, à vélo, à pied avec leurs sacs et cartons remplis ne repartent pas avec et déposent autour. Il y a une sacrée pause dans le tourisme, on en fait quoi de cette pause pour améliorer le quotidien des habitants, pour revoir le planning des services ... tous ces cadenas imbéciles accrochés aux grilles quai de la Poissonnerie, on attend quoi pour les enlever... bien sûr qu’il aurait fallu baisser les tarifs des parkings.
I.K. 7/4/2021
⬦Santé mentale. Un vrai constat.
Les urgences psychiatriques et le Samu des Hôpitaux universitaires de Strasbourg observent depuis fin 2020 une augmentation des demandes relevant de la santé mentale ou/et de la psychiatrie.
Et une augmentation inquiétante des tentatives de suicide, notamment par des moyens violents.
Triste constat.
Ce n'est que la partie visible du malaise profond qui s'installe pour tous.
Sans parler des violences conjugales en accroissement constant au tribunal.
Autre stigmate.
La situation devient vraiment préoccupante.
B.N. 17/3/2021
⬦Mon traducteur fou est de retour !! Après avoir traité Sting de "Dard", voilà qu'il s'attaque à l'un des tubes mondiaux de l'année dernière : grâce à la traduction automatique, "Shallow" de Bradley Cooper et Lady Gaga, devient ainsi..."Peu profonde" de Bradley Tonnelier et Lady Gâteuse. On attend impatiemment la version chantée.
F.N. 6/4/2021
⬦Liberté
Si tu veux vivre de ton art, peins des biches dans des sous-bois, des chats, des chiens ou mieux encore, des fleurs, des bouquets de fleurs assortis à la couleur des rideaux ! Si tu ne sais rien faire, essaie l’art contemporain, si ton meilleur pote est ministre, sur un malentendu, ça peut marcher... Tu peux aussi peindre des jeunes filles en fleurs, dans le style boîte de chocolat, mais ne te risque jamais à travailler honnêtement la matière humaine, tu ne vendras jamais rien. Les gens ont peur de leur reflet, ils ont peur de ce qu’ils sont !
JPP 3/4/2021
5 avril 2021
Méli-mélo
⬦ « Aucune société n'est irrémédiable, aucun moyen âge n'est définitif. Si épaisse que soit la nuit, on aperçoit toujours une lumière. »
Victor Hugo
⬦ « Sans le rêve, il n'y a pas de poésie possible. Et sans la poésie, il n'y a pas de vie supportable. »
Pasteur Valléry-Radot
⬦ Cruelle déception : j'ai beau inlassablement depuis 36 heures sonder la moindre cachette de notre jardin collectif, je n'ai, malgré le nombre de mes "amis", pu découvrir le moindre œuf ou lapin ! Il n'y a que moi qui soit chocolat dans l'histoire !
Et que l'on n'aille pas accuser les résidents, ils sont au-dessus de tout soupçon !
B.F. 5/4/2021
⬦ Ha ha ! Vous connaissez l'anagramme d'ASTRA ZENECA ? CREEZ SATAN !
⬦ « Sans le rêve, il n'y a pas de poésie possible. Et sans la poésie, il n'y a pas de vie supportable. »
Pasteur Valléry-Radot
⬦ Cruelle déception : j'ai beau inlassablement depuis 36 heures sonder la moindre cachette de notre jardin collectif, je n'ai, malgré le nombre de mes "amis", pu découvrir le moindre œuf ou lapin ! Il n'y a que moi qui soit chocolat dans l'histoire !
Et que l'on n'aille pas accuser les résidents, ils sont au-dessus de tout soupçon !
B.F. 5/4/2021
⬦ Ha ha ! Vous connaissez l'anagramme d'ASTRA ZENECA ? CREEZ SATAN !
Confinement avril 2021
⇒ https://www.facebook.com/eric.straumann/videos/10224441389806011
Bernard Friedrich
Une civilisation en grand péril ? Pas uniquement pour cause de pandémie.
Hasard des annonces, coïncidence ? À l'heure où nous devrions nous interroger sérieusement sur les tenants et surtout aboutissants de l'affaire de la mosquée de Strasbourg, ne devrions-nous pas également le faire sur ces annonces concomitantes d'une grande braderie de lieux de culte chrétien à travers notre pays ? Pour des prix plus que raisonnables vous pouvez dit-on acquérir des églises en bon état, en faire votre domicile ou les transformer en ce qu'il vous plaît (rien de choquant en soi, une fois "désacralisé" le lieu n'est plus qu'une œuvre architecturale comme une autre). Ce n'est pas la destination des bâtiments qui doit nous interpeller mais les raisons de l'évolution. Car si les communes, les communautés, voire l'Etat doivent se défaire de lieux devenus inutiles et d'un entretien coûteux, c'est qu'au pays de la fille aînée de l'Église, la foi, le nombre de croyants-pratiquants, le nombre de "curés" sont en chute libre. La nature ayant horreur du vide, libre à chacun d'imaginer la suite de l'histoire puis d'en assumer de gré ou de force les conséquences !
Une civilisation en grand péril ? Pas uniquement pour cause de pandémie.
Hasard des annonces, coïncidence ? À l'heure où nous devrions nous interroger sérieusement sur les tenants et surtout aboutissants de l'affaire de la mosquée de Strasbourg, ne devrions-nous pas également le faire sur ces annonces concomitantes d'une grande braderie de lieux de culte chrétien à travers notre pays ? Pour des prix plus que raisonnables vous pouvez dit-on acquérir des églises en bon état, en faire votre domicile ou les transformer en ce qu'il vous plaît (rien de choquant en soi, une fois "désacralisé" le lieu n'est plus qu'une œuvre architecturale comme une autre). Ce n'est pas la destination des bâtiments qui doit nous interpeller mais les raisons de l'évolution. Car si les communes, les communautés, voire l'Etat doivent se défaire de lieux devenus inutiles et d'un entretien coûteux, c'est qu'au pays de la fille aînée de l'Église, la foi, le nombre de croyants-pratiquants, le nombre de "curés" sont en chute libre. La nature ayant horreur du vide, libre à chacun d'imaginer la suite de l'histoire puis d'en assumer de gré ou de force les conséquences !
4 avril 2021
Fabien Nierengarten
Cet animal bizarre a été spécialement conçu par mon ami Phil pour illustrer le texte "Carêment gourmand" paru dans mes "Chroniques du monde d'avant". Aujourd'hui, je l'ai appelé à la rescousse pour pouvoir vous souhaiter, de façon un peu originale et gourmande, de très belles fêtes de Pâques.
Et pour deviner chacun des 5 "éléments" qui composent ce personnage extra-ordinaire, voici quelques indices :
- "Bêle, bêle, bêle comme le jour"
- "Quoi d'neuf docteur ?"
- "Sur le mur, elle picore du pain dur, picoti, picota, lève la queue et puis s'en va"
- "Question d'équilibre pour Christophe Colomb"
- "Tous les chemins mènent à Rome".
Cet animal bizarre a été spécialement conçu par mon ami Phil pour illustrer le texte "Carêment gourmand" paru dans mes "Chroniques du monde d'avant". Aujourd'hui, je l'ai appelé à la rescousse pour pouvoir vous souhaiter, de façon un peu originale et gourmande, de très belles fêtes de Pâques.
Et pour deviner chacun des 5 "éléments" qui composent ce personnage extra-ordinaire, voici quelques indices :
- "Bêle, bêle, bêle comme le jour"
- "Quoi d'neuf docteur ?"
- "Sur le mur, elle picore du pain dur, picoti, picota, lève la queue et puis s'en va"
- "Question d'équilibre pour Christophe Colomb"
- "Tous les chemins mènent à Rome".
3 avril 2021
Bernard Friedrich
« Le fauve YH* est lâché ». Il est de toutes les batailles de l'hydrogène combustible du futur train Colmar-Fribourg à la mise à terre d'un Jupiter jugé trop peu respectueux des règles démocratiques, en passant par le soutien à un projet de loi visant à remettre en bon état les trop nombreuses tombes laissées à l'abandon de soldats « morts pour la France » oubliant au passage celles des nombreux alsaciens eux aussi morts au combat sous l'uniforme allemand qu'ils n'avaient nullement choisi.
Du fond de son télétravail, celui qui deux décennies durant n'a jamais émis le moindre toussotement devant les permanentes insultes à la démocratie de son maître cherche une légitimité pérenne.
« Le fauve YH* est lâché ». Il est de toutes les batailles de l'hydrogène combustible du futur train Colmar-Fribourg à la mise à terre d'un Jupiter jugé trop peu respectueux des règles démocratiques, en passant par le soutien à un projet de loi visant à remettre en bon état les trop nombreuses tombes laissées à l'abandon de soldats « morts pour la France » oubliant au passage celles des nombreux alsaciens eux aussi morts au combat sous l'uniforme allemand qu'ils n'avaient nullement choisi.
Du fond de son télétravail, celui qui deux décennies durant n'a jamais émis le moindre toussotement devant les permanentes insultes à la démocratie de son maître cherche une légitimité pérenne.
*Yves Hemedinger
2 avril 2021
10 km (à vol d'oiseau) autour de chez soi
Voici le périmètre qu'il faudra désormais respecter sur l'ensemble du territoire français, à compter du samedi 3 avril au soir. Cette règle sera valable jusqu'au 2 mai 2021. Si la distance à respecter a été finement délimitée par le gouvernement, aucune restriction de durée n'a été évoquée. Vous pourrez donc circuler librement durant la période autorisée, soit de 6h et 19h (le couvre-feu étant encore en vigueur partout en France). Pour ce troisième confinement, l'attestation dérogatoire n'est pas obligatoire en journée, du 3 avril au 2 mai, excepté pour les déplacements au-delà de 10 kilomètres.
Une tolérance sera observée pour le week-end de Pâques, permettant à tout un chacun de quitter son département pour se mettre au vert.
Philippe Breton
Le seul chiffre important dans la crise du coronavirus est celui de l'abstentionnisme vaccinal
« L'abstention vaccinale » semble avoir de beaux jours devant elle. Curieusement, une partie de ceux qui s'abstiennent aux élections, sont aussi, probablement des abstentionnistes vaccinaux. Belle piste de réflexion ! Le sécessionnisme, concept très englobant et fente sociale à très grande portée, est bien la grande maladie des temps modernes. Si le nombre des abstentionnistes vaccinaux s'avérait trop important, le risque serait grand que la crise s'éternise.
La fameuse sortie de la crise du coronavirus dépendrait-elle d'un seul chiffre ? Trop faible, la crise s'éterniserait avec des conséquences incalculables, à la hauteur d'un changement majeur de société. Très élevé, nous retrouverions rapidement nos vies d'avant.
Le problème est que personne n'est capable à l'heure actuelle d'évaluer ce chiffre, d'où une incertitude majeure qui rend l'action politique très incertaine.
De quel chiffre s'agit-il ? Celui des entrées en réanimation ou des décès ? Non, ce chiffre est dans une phase presque naturellement ascendante, il peut varier au fil des politiques de confinement et de déconfinement, mais, sans véritable point d'arrêt (traitement ou vaccin), il semble voué à la croissance. Nous en sommes les spectateurs.
Celui du nombre des vaccins disponibles alors ? Inutile de revenir sur les péripéties de production, de livraisons, sur les jeux politiques et stratégiques, la tendance à terme est nette, il y aura bientôt assez de vaccins pour tout le monde, dans la plupart des pays. Ce sera comme les masques, rares au début, bradés à la fin. La question n'est pas celle du nombre de vaccins mais celle de savoir combien de personnes d'une population donnée s'abstiendront de se faire vacciner. C'est LE chiffre qui déterminera toute la suite.
Aujourd'hui la situation est simple : il y a moins de vaccins qu'il n'y a de personnes qui veulent se faire vacciner. On a donc l'impression d'une dynamique qui conduirait, par un curieux déterminisme, à ce que finalement tout le monde se fasse vacciner, au fur et à mesure de l'arrivée de quantités de plus en plus importante de doses. Et dans ce cas, nous dit-on, « en septembre tout sera terminé ».
Mais ce raisonnement, cette illusion plutôt, oublie que, selon toute probabilité, un moment arrivera où, alors que les vaccins seront largement disponibles, la vaccination ralentira, faute de candidats, puis s'arrêtera. Oubliée alors la fameuse et un peu abstraite « immunité collective ».
La sortie de crise dépendra alors du nombre de personnes effectivement vaccinées, nombre qui n'évoluera plus à partir d'un certain moment. Nous disposons de plusieurs indicateurs qui dessinent une tendance assez pessimiste. Fin mars, plus de trois millions de personnes de plus de 75 ans en France, ne sont toujours pas vaccinées, alors qu'elles en ont la possibilité. Une partie non négligeable des soignants sont toujours des abstentionnistes vaccinaux.
L'abstention vaccinale semble avoir de beaux jours devant elle. Le fait qu'une partie des plus de cinquante ans, craignant très rationnellement de tomber malade, se ruent sur les vaccins, cache la difficulté qui s'annonce quand les populations plus jeunes seront concernées, ou plutôt ne se sentiront pas concernées. Sans compter les innombrables « antivax » qui sont persuadés que tout cela n'est que prétexte aux Etats pour injecter des nanoparticules traçantes, ou qui nient même l'existence d'une quelconque pandémie.
Curieusement, une partie de ceux qui s'abstiennent aux élections, sont aussi, probablement des abstentionnistes vaccinaux. Belle piste de réflexion ! Le sécessionnisme, concept très englobant et fente sociale à très grande portée, est bien la grande maladie des temps modernes.
Si le nombre des abstentionnistes vaccinaux s'avérait trop important, le risque serait grand, malgré l'immunisation temporaire dont bénéficient ceux qui ont déjà été malades, que la crise s'éternise et connaisse un variant plus grave : l'émergence d'une société où certains sont protégés et privilégiés, tandis que ceux qui ne croient pas en l'existence d'une pandémie en seraient les premières victimes, sur le plan sanitaire comme sur le plan social, avec tous les risques de fractures sociales qui en découleraient.
Philippe Breton
28 mars 2021
[Philippe Breton est sociologue, docteur d’État en sciences de l’information et de la communication. Il est professeur émérite des universités à l’université de Strasbourg.]
Le seul chiffre important dans la crise du coronavirus est celui de l'abstentionnisme vaccinal
« L'abstention vaccinale » semble avoir de beaux jours devant elle. Curieusement, une partie de ceux qui s'abstiennent aux élections, sont aussi, probablement des abstentionnistes vaccinaux. Belle piste de réflexion ! Le sécessionnisme, concept très englobant et fente sociale à très grande portée, est bien la grande maladie des temps modernes. Si le nombre des abstentionnistes vaccinaux s'avérait trop important, le risque serait grand que la crise s'éternise.
La fameuse sortie de la crise du coronavirus dépendrait-elle d'un seul chiffre ? Trop faible, la crise s'éterniserait avec des conséquences incalculables, à la hauteur d'un changement majeur de société. Très élevé, nous retrouverions rapidement nos vies d'avant.
Le problème est que personne n'est capable à l'heure actuelle d'évaluer ce chiffre, d'où une incertitude majeure qui rend l'action politique très incertaine.
De quel chiffre s'agit-il ? Celui des entrées en réanimation ou des décès ? Non, ce chiffre est dans une phase presque naturellement ascendante, il peut varier au fil des politiques de confinement et de déconfinement, mais, sans véritable point d'arrêt (traitement ou vaccin), il semble voué à la croissance. Nous en sommes les spectateurs.
Celui du nombre des vaccins disponibles alors ? Inutile de revenir sur les péripéties de production, de livraisons, sur les jeux politiques et stratégiques, la tendance à terme est nette, il y aura bientôt assez de vaccins pour tout le monde, dans la plupart des pays. Ce sera comme les masques, rares au début, bradés à la fin. La question n'est pas celle du nombre de vaccins mais celle de savoir combien de personnes d'une population donnée s'abstiendront de se faire vacciner. C'est LE chiffre qui déterminera toute la suite.
Aujourd'hui la situation est simple : il y a moins de vaccins qu'il n'y a de personnes qui veulent se faire vacciner. On a donc l'impression d'une dynamique qui conduirait, par un curieux déterminisme, à ce que finalement tout le monde se fasse vacciner, au fur et à mesure de l'arrivée de quantités de plus en plus importante de doses. Et dans ce cas, nous dit-on, « en septembre tout sera terminé ».
Mais ce raisonnement, cette illusion plutôt, oublie que, selon toute probabilité, un moment arrivera où, alors que les vaccins seront largement disponibles, la vaccination ralentira, faute de candidats, puis s'arrêtera. Oubliée alors la fameuse et un peu abstraite « immunité collective ».
La sortie de crise dépendra alors du nombre de personnes effectivement vaccinées, nombre qui n'évoluera plus à partir d'un certain moment. Nous disposons de plusieurs indicateurs qui dessinent une tendance assez pessimiste. Fin mars, plus de trois millions de personnes de plus de 75 ans en France, ne sont toujours pas vaccinées, alors qu'elles en ont la possibilité. Une partie non négligeable des soignants sont toujours des abstentionnistes vaccinaux.
L'abstention vaccinale semble avoir de beaux jours devant elle. Le fait qu'une partie des plus de cinquante ans, craignant très rationnellement de tomber malade, se ruent sur les vaccins, cache la difficulté qui s'annonce quand les populations plus jeunes seront concernées, ou plutôt ne se sentiront pas concernées. Sans compter les innombrables « antivax » qui sont persuadés que tout cela n'est que prétexte aux Etats pour injecter des nanoparticules traçantes, ou qui nient même l'existence d'une quelconque pandémie.
Curieusement, une partie de ceux qui s'abstiennent aux élections, sont aussi, probablement des abstentionnistes vaccinaux. Belle piste de réflexion ! Le sécessionnisme, concept très englobant et fente sociale à très grande portée, est bien la grande maladie des temps modernes.
Si le nombre des abstentionnistes vaccinaux s'avérait trop important, le risque serait grand, malgré l'immunisation temporaire dont bénéficient ceux qui ont déjà été malades, que la crise s'éternise et connaisse un variant plus grave : l'émergence d'une société où certains sont protégés et privilégiés, tandis que ceux qui ne croient pas en l'existence d'une pandémie en seraient les premières victimes, sur le plan sanitaire comme sur le plan social, avec tous les risques de fractures sociales qui en découleraient.
Philippe Breton
28 mars 2021
[Philippe Breton est sociologue, docteur d’État en sciences de l’information et de la communication. Il est professeur émérite des universités à l’université de Strasbourg.]
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