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20 mars 2021

Yves Hemedinger : « Pas par puritanisme... »

Phil

DNA Colmar : Quand le député LR de la circonscription veut changer les César...




À droite, on ne plaisante pas avec la culture. Une dizaine de députés LR emmenés par Julien Aubert (Vaucluse) ont répliqué [au déshabillage en public de l'actrice Corinne Masiero] par un signalement pour exhibition sexuelle adressé au procureur de la République de Paris. Yves Hemedinger figure parmi les signataires. « Pas par puritanisme », mais pour dénoncer une cérémonie « nulle et contre-productive ».
Le zapping - DNA - 20/3/2021

La ferme du bonheur

Fabien Nierengarten

Allumer sa radio, c'est parfois s'embarquer dans une machine à remonter le temps d'une redoutable efficacité. J’ai ainsi redécouvert récemment cette belle chanson des années 70 qui raconte l’histoire d’une maison bleue adossée à la colline, où l’on vient à pied, où l’on ne frappe pas, car ceux qui y vivent ont jeté la clé. Elle m’a immédiatement rappelé une autre maison où j’ai laissé de nombreux souvenirs d’enfance, dont certains ressemblent peut-être un peu aux vôtres.
Maxime le Forestier se serait sans doute bien reconnu dans cette maison-là. Parce qu’elle se trouvait à l’orée d’un grand bois, mais aussi parce qu’on pouvait y couler des jours heureux, même très heureux, loin, très loin du vacarme des villes et de la vie trépidante des citadins.
J’avais à peine 7 ans quand j’ai franchi pour la première fois, la porte en bois branlante qui s’ouvrait en grinçant sur la cour du Christlesgut. Je ne savais pas encore que cette vieille ferme de montagne, perdue au bout d’un chemin à peine praticable, allait devenir pendant six ans, un lieu si marquant de mon histoire. Au point de provoquer encore actuellement, de grosses poussées d’émotion à chaque fois que j’en vois des photos. Ou mieux encore, lorsque j’y passe quelques instants de détente et de repos.
Car oui, le Christlesgut est devenu, un demi-siècle plus tard, une ferme-auberge très appréciée des randonneurs qui arpentent les sentiers du secteur. Ah, si tout ce beau monde savait combien de souvenirs sont gravés dans chaque mètre carré de cette terrasse si agréable durant les journées d’été, dans chaque pièce de cette imposante bâtisse qui surplombe la vallée, sur chaque mur de ce hangar et de cette étable, désormais transformés en gîtes confortables.
Mes copains de l’époque faisaient comme Michel Jonasz, et allaient souvent au bord de la mer, avec leur père, leur sœur, leur mère. Moi, je partais tous les weekends et durant tous les congés scolaires, avec mon grand-père et ma grand-mère, tout droit en direction de la vallée de Munster.
Je reconnais que si j’avais pu choisir, j’aurais sans doute opté pour d’autres loisirs. Ou pour un peu plus de temps avec papa et maman. Car à cet âge-là, les parents, c’est vachement important. Mais je savais que c’était pour pouvoir bosser encore davantage qu’ils ont consenti ce sacrifice, et que c’était leur façon à eux de veiller au bonheur de leur fille et de leur fils. Le pardon leur était donc pour toujours acquis et c’était même de la reconnaissance que j’ai ressentie.
Avec le recul que me procure aujourd’hui le grand âge, j’ai même appris à apprécier chaque minute, chaque seconde de ce passage. D’abord, parce qu’il a permis de construire, jour après jour, cette complicité inaltérable qui me lie à ma petite sœur, rescapée la plus proche de ces années-bonheur. Ensuite, parce que ces souvenirs ont laissé une très belle empreinte dans ma mémoire, celle de moments privilégiés passés avec des personnes aimées. Des moments qui devenaient encore plus précieux quand nos parents nous rejoignaient, souvent après une longue attente surmontée avec patience et parfois, je l'avoue, avec un peu de mélancolie.
Qu’elles étaient belles, ces balades avec mon grand-père, surtout quand elles se terminaient dans la ferme où nous cherchions le lait, autour d’une limonade orange pour moi et d’un ballon de rouge pour lui. Qu’elles étaient agréables, les odeurs des sapins, les effluves de cette herbe récemment coupée, de ce bois fraîchement scié, de cette pluie tombée durant la nuit, de ces feux allumés par les bûcherons ici ou là, et même de ces bouses de vaches qui ralentissaient nos pas. Et que dire de ces délicieux petits plats mijotés qui attendaient notre retour pour être dégustés, ou encore de ce kougelhopf qui montait sous le regard attentif de ma grand-mère, et de ce cake au citron qui ne cuisait jamais assez vite à nôtre goût.
Qu’ils étaient joyeux, tous ces sons familiers. Celui du vent dans les arbres, celui du chant des oiseaux, celui des cloches de nos vaches, celui de l’eau qui ruisselle dans l’abreuvoir, celui du tracteur de l'agriculteur voisin. Et surtout, celui de la voiture de mon père dont je guettais l’arrivée le samedi, juste avant midi. Car il annonçait le déjeuner familial, ses discussions passionnées, ses éclats de rire incontrôlés, et surtout, des heures de complicité retrouvée avec Ludo, notre cher boxer. Il était mon ami, mon confident, mon frère. Quant au dimanche, nous le passions souvent avec nos cousins, cousines, oncles et tantes, dans un climat de fiesta aussi improvisée que délirante.
C’était le temps des soirées sans ordi et sans télé, partagées autour des jeux de société et des mots-croisés. Celui des nuits passées dans la chambre des grands-parents, avec un sommeil réchauffé à la bouillotte et rythmé par de gros ronflements. Celui d’un bonheur simple vécu dans un lieu sans grand confort, mais tellement empreint de moments auxquels, très souvent, je pense encore.
Selon l’écrivain Philippe Besson, « les lieux sont aussi des liens, ils sont notre mémoire ». C’est sans doute pour cela que les vieilles pierres nous seront toujours si précieuses.



Colmar va adopter la vidéo verbalisation


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19 mars 2021

Alain Damasio

« Le décrochage technologique se traduira par un plaisir de vivre beaucoup plus intense. »




Depuis plus de 20 ans, Alain Damasio donne à la science-fiction française une nouvelle portée politique et engagée en amenant le lecteur à réfléchir à la place de la technologie dans notre quotidien ainsi qu'aux crises sociales et écologiques.

[Extrait]

Votre dernière nouvelle Scarlet et Novak revient sur le rapport quasi-intime que nous entretenons avec nos smartphones. Sommes-nous tous devenus trop assujettis à la technologie et au numérique ?

C'est ma conviction. Surtout, nous sommes tous devenus assujettis en essayant de se cacher la vérité, c'est-à-dire en essayant de se faire croire que nous avons gardé beaucoup de libre arbitre face à ces technologies. Or, nous sommes entrés dans des boucles d'addictions qui relèvent presque du domaine de la drogue. On sait aujourd'hui que ces mécanismes activent des boucles de dopamine. Ainsi, les neurotransmetteurs de la récompense sont régulièrement activés et créent alors de la dépendance. Sans ces injections de dopamine, on se sent malheureux. Les Gafam (Google Amazon Facebook Appel et Microsoft) ont mis en place toute une construction basée sur cette dépendance depuis 25 ans. Ils ont affiné, déployé et raffiné des techniques basées sur le comportementalisme et de nombreux biais cognitifs présents en nous. Tout ça afin que nous passions le maximum de temps sur leurs réseaux, leurs plateformes et leurs applis. Donc, nous sommes libres de ne pas utiliser leurs technologies, on peut ne pas les utiliser. Mais, à partir du moment où on met le doigt dedans, il devient très difficile de s'en défaire et de sortir de l'aliénation consentie que leur usage génère.


L'article intégral ↴

Audrey Clerc - Galerie Murmure

Une nouvelle exposition se prépare à la galerie Murmure, une "Invitation au voyage" à partir de vendredi 19 mars 2021...
Dans ce contexte sanitaire où l’accès à l’art revêt un caractère exceptionnel, l’artiste David Daoud brise les codes et offre une pérégrination artistique au sein de la galerie Murmure.
Ses personnages d’encre et de plâtre déambulent librement au gré des œuvres de Joan Miró, Jean Dubuffet, Max Ernst, Hans Hartung, Antoni Tàpies, Eduardo Chillida, Georg Baselitz, Pierre Tal Coat et Louis Stettner. Trouvant refuge dans l’univers bucolique de l’artiste, ils proposent une mise en abîme où le spectateur devient acteur de la mise en scène. Personnage de chair, il se confond avec ces personnages en plâtre et découvre, avec eux, des œuvres des grands maîtres de l’histoire de l’art contemporain.
Le contexte sanitaire ne nous permet pas l’organisation d’un vernissage, mais David Daoud sera présent à la galerie Murmure vendredi 19 et samedi 20 mars. Élève du fameux sculpteur Charles Auffret, David Daoud jouit déjà d'une notoriété certaine. Lauréat de nombreux prix (dont le prestigieux Prix Frédéric de Carfort de la Fondation de France en 2011), il a déjà des œuvres exposées à l’Institut du monde Arabe à Paris.
Nous vous accueillerons dans le respect des normes sanitaires en vigueur actuellement.



18 mars 2021

Hommage à Tom

Gabriel Braeuner

La disparition de Tom Borocco m’attriste profondément comme elle touche une foule de gens qui l’ont apprécié et aimé. Il avait la passion de son art, la lithographie, dans lequel il excellait. Il avait su la transmettre et la partager par des animations spectaculaires aux salons du livre, manifestations de l’artisanat d’art et au Conservatoire des arts et techniques de Ribeauvillé qu’il avait pu ouvrir en 2012 grâce au soutien de la commune. Sa verve enchantait les visiteurs, son pouvoir de persuasion les entrainait, sa pédagogie était redoutablement efficace : nous le quittions à chaque fois plus convaincus, définitivement ralliés à l’art de la lithographie. On ne pouvait être insensible à son extraordinaire gentillesse et à sa disponibilité. Je l’avais connu à la mairie de Colmar, nous étions devenus amis. Le hasard de la vie a fait que nous ayons eu chacun un bretzel d’or, la même année, en 2014. Je continuais à le voir à Ribeauvillé et le croisais à Sélestat, devant le monument aux morts - j’habite en face - quand il officiait, coiffé de la « tarte » des chasseurs alpins lors des manifestations patriotiques. Tom fut un parfait honnête homme au sens ancien, un type formidable en tout point, une belle personne dont on était heureux d’être l’ami.





Naissance d'une lithographie


Phil

DNA éco-consommation : Chauffe qui peut ! Quelle source d'énergie pour demain ?



17 mars 2021






Gérald Bronner

"A l'échelle des connaissances et des données actuelles (je ne dis pas que cela ne sera pas différent demain) cette décision est une erreur. Pourquoi ? Parce que les cas signalés de thromboses ou d’embolies pulmonaires (très rares si l'on considère les 17 millions de vaccinés) ne paraissent pas statistiquement être distinguables de ce qu'il se produit habituellement dans la population (selon l'OMS). En d'autres termes, lorsque l'on vaccine des millions de personnes, certaines d'entre elles vont, par simple coïncidence, faire une thrombose ou se casser une jambe. Seulement voilà, certains constatant la coïncidence de la vaccination et d'un grave accident de santé vont spontanément établir un lien de causalité. (...). Que le pouvoir politique se fasse le relais d'une telle conclusion même par "précaution" me navre. Pour deux raisons, la première est que le retard vaccinal sera sanctionné très concrètement par un risque de morts supplémentaires. La seconde est que même si cette suspension ne vaut que jusqu'à jeudi, elle laissera peut-être des traces durables dans les esprits qui on le sait, dans le doute s'abstiennent parfois / souvent. La presse a bien entendu servi de chambre d'échos à cette erreur de raisonnement. Une fois de plus on focalise collectivement notre attention sur les risques (improbables) de notre action sans regard pour les risques (certains) de notre inaction. C'est là tout le déséquilibre du principe de précaution lorsqu'il s'applique mal..."





Le Monde :

Suspension du vaccin d’AstraZeneca : les réponses aux questions que vous nous avez posées

⇒ https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/03/17/suspension-du-vaccin-d-astrazeneca-les-reponses-aux-questions-que-vous-nous-avez-posees_6073475_4355770.html

Les « chuchotements » - L'ALSACE/DNA - 15/3/2021

Michel Naudo

Présentation du livre :

Ces trente dernières années, l’Alsace a connu d’un point de vue institutionnel un débat riche et quelque peu mouvementé. Ce débat fera de l’Alsace la seule Région française ayant eu l’opportunité historique entre 2007 et 2013, de pouvoir imaginer elle-même une organisation territoriale originale devant lui permettre de produire d’une manière plus efficace ses politiques publiques.
Les choses s’étaient considérablement accélérées dès juin 2007 suite à un coup de tonnerre dans le ciel politique alsacien avec le vote par le Conseil économique et social d’Alsace, d’un avis qui prônait ni plus ni moins que la fusion de la Région Alsace avec les deux Départements Alsaciens en un « Conseil d’Alsace » regroupant toutes leurs compétences.
C’était la première fois qu’une assemblée alsacienne se prononçait sur un tel sujet qui divisait les milieux politiques alsaciens et était même considéré comme tabou par beaucoup d’élus depuis qu’Henri Goetschy, sénateur et président du Conseil général du Haut-Rhin, avait évoqué pour la première fois une fusion des deux Départements alsaciens en 1983.
L’avis du CESA eut un retentissement médiatique aussi bien régional que national et on peut considérer que c’est à partir de ce moment-là que la parole des femmes et des hommes politiques alsaciens ainsi que de beaucoup d’autres, s’est vraiment libérée sur ce sujet.
Après juin 2007, une période de vifs et riches débats politiques s’est installée en Alsace jusqu’à la décision d’organiser un référendum pour donner la parole aux Alsaciens. Ce référendum qui eut lieu le 7 avril 2013 se solda par le rejet du Conseil d’Alsace, compte tenu de la trop faible participation et d’une majorité de « non » dans le Haut-Rhin.
Le 16 janvier 2015 ce fut la promulgation de la loi créant les grandes Régions dont la Région Grand Est qui regroupait les trois Régions qu’étaient l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne. La Région Alsace disparaissait et ne subsistaient alors que les deux Départements alsaciens. Suite à la promulgation de la loi NOTRe en août de la même année, toutes les compétences régionales alsaciennes étaient désormais exercées par la Région Grand Est.
Enfin le projet de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) fut porté par les élus des deux Départements à la tête desquels se trouvaient les deux présidents, Brigitte Klinkert pour le Haut-Rhin et Frédéric Bierry pour le Bas-Rhin.
La CeA a vu le jour le 1er janvier 2021 tel que prévu par une loi promulguée le 2 août 2019.
C’est une partie de cette histoire ainsi que ses conséquences que je raconte, ayant vécu de l’intérieur, la genèse et l’aboutissement de l’avis des socioprofessionnels du CESA en ma qualité de président de la commission « gouvernance » chargée d’élaborer l’avis de juin 2007.
On se rendra compte que notre travail, s’il a été passionnant, n’a pas été un long fleuve tranquille puisque tout au long des quatre années qui furent nécessaires pour aboutir à notre avis, nous avons dû travailler et avancer malgré des pressions, des retournements et certains coups tordus.
Ayant activement participé à la campagne du référendum de 2013 sur les réseaux sociaux, je me livre également à une analyse des raisons de son échec ainsi qu’à une critique de la pertinence de la Région Grand Est dont je mets l’avenir en doute compte tenu de l’avènement de la CeA qui ne manquera pas de créer des tensions en son sein…
Ce livre est un témoignage fidèle et documenté de ce à quoi j’ai participé durant toute cette période riche de rencontres intéressantes ainsi que d’anecdotes surprenantes et révélatrices sur le comportement de certains de nos élus alsaciens.
Dans la perspective des prochaines élections régionales et départementales de juin prochain, ce récit permettra aux Alsaciens de resituer l’Alsace d’aujourd’hui dans son contexte historique récent et de comprendre comment nous en sommes arrivés là…