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12 mars 2021

Dom POIRIER - L'ALSACE/DNA - 12/3/2021 - [Culture]

Colmar : une marche fleurie pour retrouver la convivialité

Le collectif du 23 janvier lance un appel à manifester, ce dimanche dans tout le Grand Est. À Colmar, le cortège partira à 15 h du cinéma CGR pour se rendre à la salle du Grillen. À chaque escale, les manifestants déposeront des fleurs devant des établissements fermés au public.

Du CGR au Grillen, le cortège passera également devant des lieux de rencontre et d’échange comme Le Croissant doré.

L’Espace Lézard et de nombreux acteurs socioculturels ont répondu à l’appel du collectif du 23 janvier (date du discours de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot) à manifester pour la réouverture des établissements recevant du public, des lieux culturels et d’échanges humains devenus indispensables après un an de pandémie.

Pour ceux qui souhaitent se joindre à la manifestation, rendez-vous devant le CGR à Colmar le dimanche 14 mars à 15 h. Le code vestimentaire invite les participants à venir dans un ensemble de couleur unie. Il se dirigera vers la Comédie de Colmar, l’école d’arts plastiques, le musée Unterlinden, le théâtre municipal, l’Espace Malraux, le musée Bartholdi, le restaurant L’Arpège, le Croissant doré, le Murphy’s, la Libellule librairie café, le resto U pour finir devant la salle de spectacles du Grillen vers 16h30.

À chaque escale, les organisateurs invitent les participants à déposer des fleurs et un petit message du type : « À mon théâtre, musée, association adoré.e », « la culture c’est la vie », « à mon resto, café encore et toujours dans nos cœurs ». Puis, à capturer l’instant pour l’envoyer à l’adresse mail collectif23janvieralsace@gmail.com.

https://www.dna.fr/culture-loisirs/2021/03/12/une-marche-fleurie-pour-retrouver-la-convivialite?fbclid=IwAR1MzpRrUTP3tRXXpS-yUZQPwApo9c5owcPhzHSxmbxfSYY3vjNgPVtjWHc

11 mars 2021

Stationnement : Eric Straumann réagit

Lu dans la presse locale du jour :
 
« Quand on gagne 1 200 EUR par mois, payer près de 150 EUR de stationnement par mois n'est pas viable », dit cet employé d'une institution implantée près de la gare. « On doit rester là huit heures par jour, cela fait 35 EUR de stationnement à payer par semaine. Alors maintenant, on se gare encore plus loin, on fait le reste du trajet à pied et on affronte la pluie. »

Je rappelle que depuis le 1er janvier 2021, les salariés qui travaillent à Colmar peuvent bénéficier d'un tarif de 20 euros par mois, soit 1 euro par jour !
Ce qui représente une économie de 130 euros par mois.

Dom POIRIER
L'ALSACE - 11/3/2021

Décès de Tom Borocco, grand défenseur de la lithographie

Chasseur alpin, grand défenseur de la lithographie, Tom Borocco s’est éteint ce mercredi 10 mars. Pour beaucoup, « c’est une bibliothèque qui brûle » tant son savoir était précieux. Une maîtrise qu’il a su transmettre notamment grâce à son conservatoire à Ribeauvillé.

C’est un personnage particulièrement attachant qui nous a quittés, ce mercredi 10 mars. Nombreux sont ceux qui ont découvert la lithographie devant les presses ancestrales de Tom Borocco. Des machines qu’il a offertes au Conservatoire des arts et techniques graphiques de Ribeauvillé, qu’il présidait.

« Il a été accueilli à bras ouverts grâce à son dynamisme et à son talent », témoigne Jean-Louis Christ, maire de la cité médiévale. « C’est une perte immense ! Pour nous, il est devenu un véritable ménétrier. On lui a aménagé en 2012 un ancien abattoir pour en faire ce conservatoire des arts et techniques graphiques qu’il souhaitait vivant. Pour nous, il a su captiver nos concitoyens, les écoles. Le conservatoire est devenu un point de rencontre remarquable. Il nous a tellement marqués qu’il paraît évident de baptiser l’atelier "Tom Borocco" afin de continuer son œuvre, associé avec sa famille et ses amis. »

La passion en partage

Assister à une démonstration de Tom Borocco était un véritable privilège. Il animait ses presses avec passion, décrivant le processus avec toujours la même étincelle d’enfant dans le regard. Narrant l’origine de la lithographie en 1796 où Aloïse Senefelder découvrait cet usage de la porosité du calcaire. Détaillant minutieusement chaque étape d’impression.

Avant de présider le Conservatoire des arts et techniques graphiques, il se déplaçait avec sa presse qui pesait 400 kg dans les salons du livre et autres foires, travaillant avec des artistes de renom comme Plantu, Tomi Ungerer, Uderzo ou plus récemment, Jak Umbdenstock.
Dernier lithographe formé à l’école

Né à Colmar en 1942, Bernard Borocco de son nom administratif, représentait la sixième génération d’une famille de lithographes. Il intègre l’entreprise familiale en 1963, année où il est appelé au service militaire. Bon skieur, il sera chasseur alpin à l’école militaire de haute montagne (il était le président des Diables de Colmar depuis 1999).

Formé à l’institut Denis Diderot à Lille, il se perfectionnera à l’École Estienne à Paris avant de diriger l’imprimerie familiale dès 1969. Si les techniques d’impression ont rapidement évolué, il a tenu à conserver toutes les presses anciennes.

Aussi humble que récompensé

Conservateur national du patrimoine lithographique depuis 1980, président du cercle d’arts et culture lithographiques depuis 2004, l’homme restait discret. Lorsqu’il reçoit le Bretzel d’or en 2014, il répondra humblement : « Moi, je n’ai rien fait de spécial, j’ai juste conservé des machines. » Un an plus tôt, il recevait la plus haute distinction de la Fédération nationale des amicales de Chasseurs, la médaille d’argent avec rosette. La nomination dont il était sans doute le plus fier est celle de chevalier de l’ordre national du Mérite qu’il reçut en 2016.

À son épouse, ses deux enfants et ses nombreux amis, le journal présente ses sincères condoléances.



Joëlle Kugler

Adieu Tom, on t'aimait bien Encore si vivant, passionnant, drôle, sympathique lors des dernières journées du Patrimoine sous le porche du musée, tu laisseras un vide dans le monde artistique . Mais aussi un immense héritage.




[Musée d'Histoire Naturelle et d'Ethnographie]

Nous apprenons avec peine le départ hier pour un autre monde de Tom Borocco, le talentueux imprimeur et passionnant animateur qui a créé le Conservatoire des Arts Graphiques et Techniques de Ribeauvillé. Peut-être était-ce sa dernière apparition en public lors des dernières Journées du Patrimoine les 19 et 20 septembre 2020 sous le porche du musée ? Dans le cadre d'une animation autour de notre exposition "Cartooning for Tree", il avait amené une de ses presses datant de 1840 pour imprimer les lithographies du dessinateur JAK qui dédicaçait ses œuvres. Repose en paix Tom, et merci pour ta science et ton humour !



Gabriel Braeuner

Hommage à Tom
La disparition de Tom Borocco m’attriste profondément comme elle touche une foule de gens qui l’ont apprécié et aimé. Il avait la passion de son art, la lithographie, dans lequel il excellait. Il avait su la transmettre et la partager par des animations spectaculaires aux salons du livre, manifestations de l’artisanat d’art et au Conservatoire des arts et techniques de Ribeauvillé qu’il avait pu ouvrir en 2012 grâce au soutien de la commune. Sa verve enchantait les visiteurs, son pouvoir de persuasion les entrainait, sa pédagogie était redoutablement efficace : nous le quittions à chaque fois plus convaincus, définitivement ralliés à l’art de la lithographie. On ne pouvait être insensible à son extraordinaire gentillesse et à sa disponibilité. Je l’avais connu à la mairie de Colmar, nous étions devenus amis. Le hasard de la vie a fait que nous ayons eu chacun un bretzel d’or, la même année, en 2014. Je continuais à le voir à Ribeauvillé et le croisais à Sélestat, devant le monument aux morts - j’habite en face - quand il officiait, coiffé de la « tarte » des chasseurs alpins lors des manifestations patriotiques. Tom fut un parfait honnête homme au sens ancien, un type formidable en tout point, une belle personne dont on était heureux d’être l’ami.



Victorine Valentin

J'ai appris avec tristesse le décès de Tom Borocco, membre de l'association du MEMORIAL DU LINGE dont je fais partie, et artiste lithographe émérite. Il avait plaisir à faire découvrir son art au Conservatoire des arts et techniques graphiques de Ribeauvillé. Il s'étendait avec passion sur les arcanes de son art, présentait les presses historiques, les pierres et documents réunis et entretenus par ses soins. Par ailleurs, passionné d'histoire, il était également Président des Diables Bleus de Colmar. Enfin, il était incontournable aux Salons du Livre de Colmar. Je garderai le souvenir de son affabilité et de son sourire éternellement jeune. Qu'il repose en paix.



Christophe Meyer

Tu as gravé sur la pierre calcaire tant d’œuvres d’artistes et à chaque fois c’était l’émerveillement…
Merci Tom mon ami, malheureusement tu nous as quittés trop tôt !


Tom Borocco en 1975 - Photo Christophe Meyer



Jean Linnhoff

C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends ce matin la mort de Tom Borroco.
Au revoir mon ami, repose en paix.



Phil

Avec Tom Borocco, il y a une vingtaine d'années... RIP





Ritchie


Adieu TOM BOROCCO.
Il me restera de toi le souvenir de notre amitié, du passionné de la lithographie que tu as été, et des lithos que nous avons faites ensemble...
Je m'associe sincèrement à la douleur de tes proches.



Stationnement

Nicolas PINOT
DNA - 11/3/2021

Colmar : les horodateurs gagnent du terrain

Ils ont bourgeonné partout. Ils cristallisent les haines, nourrissent les craintes, alimentent les rumeurs. De nouveaux horodateurs viennent d’être installés dans le secteur de la gare et proche du centre-ville.

Les horodateurs ont poussé comme la mauvaise herbe, diront certains. Rue Saint-Guidon, Saint-Josse, Schwendi, des Lavandières, des Américains ou boulevard Saint-Pierre, les ultimes bastions de la gratuité en centre-ville n’ont pas résisté à la dernière refonte de la politique de stationnement.

Les dents grincent, surtout sur Facebook : « On veut vider Colmar de ses habitants », « ils grattent tout ce qu’ils peuvent » et surtout « où vont se garer les riverains ? » figurent au hit-parade des lamentations.

C’est bien le sacro-saint macaron qui va remettre un peu d’ordre dans les esprits

Certains ont tout de même noté que la mesure est de nature à évacuer les voitures-ventouses, chienlit des trottoirs, notamment du côté de la gare où, peu à peu chassés de son périmètre immédiat, les usagers des trains ont pris leurs quartiers un peu plus loin, notamment vers la cour d’appel.

Las, l’avenue Poincaré est, elle aussi, devenue payante et depuis le fleurissement des horodateurs, les voitures ont disparu de la surface du bitume.

« C’est justement parce qu’on pense aux Colmariens qu’on leur permet de stationner pour 15 € par mois au lieu de 8 € la journée pour un touriste », répond à qui veut l’entendre le conseiller Tristan Denéchaud sur Facebook. C’est bien le sacro-saint macaron qui va remettre un peu d’ordre dans les esprits. Il ne garantit pas de trouver une place, mais il assure de ne pas se faire verbaliser.

Quant aux supposées rentrées d’argent supplémentaires dans les caisses de la Ville, « la nouvelle politique, avec la baisse des tarifs résidents à 15 €, le forfait salarié, la gratuité aux professionnels de santé, le forfait journée à 3 €, ne rapportera pas plus de recettes que l’ancienne », assure-t-il.

Sur le terrain, les usagers sont moins heureux. « Quand on gagne 1 200 € par mois, payer près de 150 € de stationnement par mois n’est pas viable », dit cet employé d’une institution implantée près de la gare. « On doit rester là huit heures par jour, cela fait 35 € de stationnement à payer par semaine. Alors maintenant, on se gare encore plus loin, on fait le reste du trajet à pied et on affronte la pluie ».

Un autre salarié, agent de surveillance, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes des vaches à lait. Je n’ai plus aucune confiance en les politiques. Ici, ils n’aiment que les touristes. Pourquoi ne pas nous avoir laissé quelques endroits gratuits ? ». Une riveraine de l’avenue Poincaré s’immisce dans le débat : « Faciliter le turn-over des voitures, ce n’est pas un argument. Car ici dans le quartier, les gens se garent pour aller travailler donc ils ne restent qu’une journée. Et c’est devenu une vraie difficulté pour eux. Et ceux qui prennent le train, ils se garent encore plus loin ». Par exemple, rue Castelnau où dégotter une place est devenu nettement plus ardu.

Le mystère, c’est : où sont passées toutes les autres voitures ?

Sylvaine, qui vit rue Turenne, estime quant à elle que la municipalité « ne tient pas compte des riverains. C’était déjà le cas avant et là c’est encore pire ». C’est une des raisons qui la poussent à quitter le centre-ville. Pour elle, le macaron est « un faux-semblant. Je suis au chômage, je n’ai pas d’argent à mettre là-dedans ». Elle gare désormais sa petite citadine rue Reubell, le boulevard Saint-Pierre étant payant. « Pour l’instant j’y trouve encore de la place, peut-être que tout le monde n’a pas encore compris que le boulevard est payant. Mais il est évident que ceux qui veulent rester ici vont devoir s’organiser avec le macaron ».

Eric, de la rue Saint-Guidon, s’est converti à l’abonnement. « Au moins les tarifs ont baissé. 15 € par mois, pourquoi pas ? Avant il fallait tourner une plombe pour trouver une place. Ce soir, il y avait quatre voitures dans la rue (pour 54 places, ndlr ). Le mystère, c’est : où sont passées toutes les autres voitures ? » Lui qui n’est pas très smartphone déplore « la dictature numérique. Je vais emmener un chèque à la mairie et j’espère qu’ils vont me le prendre, ça n’est pas avec mon vieux Nokia que je vais télécharger l’application ! »

« On est en première ligne »

Pendant ce temps, la pose de la mention « payant » au sol des rues colmariennes va bon train. Le marquage des emplacements est d’abord repris avec une résine à froid mêlée à de la peinture. Puis une à une, les lettres sont appliquées sur le bitume après une rigoureuse prise de mesures, avant d’être chauffées au chalumeau pour une meilleure pénétration dans le sol.

Les réclamations des riverains, ils en ont l’habitude. « On est en première ligne, on se prend les premières foudres », soupire ce jeune employé municipal à la descente du fourgon. Mais il n’a guère le temps de tergiverser. « On mesure, on dépose, on chauffe. Un payant, c’est dix minutes maximum alors en une journée, imaginez combien on en pose ! »

- Les communiqués de la mairie -

Jobs été : on postule !

Si vous êtes étudiant et que vous cherchez un job pour l’été, c’est le moment de postuler ! La Ville de Colmar et Colmar Agglomération proposent des emplois saisonniers pour les mois de juin, juillet et août. Les candidatures sont à envoyer avant le 14 mars. À vous de « jouer » !

Pour postuler : rendez-vous sur la plateforme Colmar & moi : eservices.portail.colmar.fr



Fabien Nierengarten

Ce matin, je suis grave en colère. En effet, je veux pousser un gros coup de gueule pour la légalisation...oups, pardon...pour la défense du H, cette lettre si injustement maltraitée par la langue française depuis de trop nombreuses années.
 
Le problème, c'est que depuis sa naissance dans notre alphabet, quelque part entre le point "G" et l'instant "iiiiii, chériiiiii", le H doit parfois être "aspiré" (même quand il n'est pas fumé). Du coup, il est souvent mal "digéré" par nos compatriotes, surtout originaires du mauvais côté des Vosges.

On a tous déjà connu le fameux "Karlsruhe", devenu dans la bouche de nombreux dyslexiques parisiens, le terrible "Karlschrou". Ou encore, le sympathique "Maastricht", qui a soudainement été traité de "Maastritschhhh" résonnant encore aujourd'hui dans nos oreilles, comme un tonitruant éternuement. Et je ne vous parle même pas du "Col de la Schlucht" qui, dans la bouche d'une ancienne collègue, ressemblait à une montagne située sur Mars ou sur Saturne.

Eh ben voilà que ce matin, un certain docteur Richard Hanschuh a soudainement été rebaptisé par une chaîne d'info nationale, "docteur Handschousche" (non, non, pas Anschluss). Allez, pour se consoler, on va dire que c'est un nom qui lui va...comme un gant. Exchellente chournée à tous !!!



10 mars 2021

Association Espoir - Les Ateliers du CAVA

Le restaurant d’Espoir vous propose un Couscous Royal à emporter le MERCREDI 17 MARS. Plats à retirer entre 11h30 et 12h au restaurant puis de 13h30 et 17h au salon de thé (au centre du magasin).
Tarif : 11€ la part – salade de fruit en dessert incluse.
Commandez directement via le mail : csva@association-espoir.org
ou par téléphone au 07.68.53.48.20 avant le LUNDI 15 MARS 16h.
N’hésitez pas à faire passer l’information autour de vous !




Dessin de Plantu / Le Monde 3/3/2021

9 mars 2021

Boris Cyrulnik : "On va être obligé de changer et de repenser toute la civilisation"

par France Inter publié le 3 mars 2021 à 14h37

Au micro de Claire Servajean, dans l'émission "Une semaine en France", le neuropsychiatre Boris Cyrulnik interroge notre modèle de développement sous le prisme de la crise sanitaire actuelle. Une épreuve qui révèle, plus que jamais auparavant, les paradoxes de notre civilisation.

Extraits :

Pour la quête du bien-être et la quête du bonheur, pendant longtemps, notre culture nous a fait croire qu'on était au-dessus de la nature et que l'homme devait dominer la nature. C'est dans tous les textes sacrés de toutes les religions : l'homme doit dominer les animaux, doit dominer les femmes, les enfants et les hommes faibles et on a composé durant des millénaires avec cette représentation-là.

Ça rendait déjà très malheureux et, surtout, cela nous a conduit à la catastrophe actuelle, car on se rend compte qu'on ne peut pas impunément écraser les autres et qu'il faut respecter un ensemble pour que, nous-mêmes, on soit bien heureux dans cet ensemble.

La civilisation a été trop loin. Par exemple, on consomme beaucoup trop.

On circule beaucoup trop et beaucoup plus vite. Ce sont les avions qui ont transporté le virus. Avant, c'étaient les bateaux. Avant les bateaux, c'étaient les chameaux, même si ça allait moins vite. Techniquement, le chameau moderne, c'est l'avion.

On a été tellement loin qu'on a oublié qu'on n'était qu'un simple morceau de nature, qu'on dépendait de la nature et que, si on abimait la nature, on s'abîmerait avec. 

Lorsque l'on cherche le bonheur à tout prix, on se rend malheureux, car ce processus passe souvent par la consommation à tout prix. Cette recherche du bonheur ne peut pas donner sens à la vie.

Plus l'isolement social perdure plus il sera difficile de s'en remettre. La crise sanitaire et sociale inflige d'importantes conséquences, depuis un an, sur la santé mentale des Français, y compris pour des gens qui semblaient jusque-là à l'abri car l'absence plus longue de lien social a fortement accentué les ressentis psychologiques. Le neuropsychiatre précise que plus on attend, plus la résilience sera difficile.

L'isolement sensoriel est une véritable agression neurologique avant d'être une agression psychologique. On sait maintenant que lorsqu'un être vivant est privé de l'altérité, son cerveau n'est plus stimulé, et si ça dure trop longtemps, on voit apparaître des zones d'atrophies cérébrales.

On a besoin des autres pour devenir soi-même. Notre tranquillisant naturel, c'est une bonne relation, un bon lien. Actuellement, il n'y a plus de lien. Il y a un isolement sensoriel, un engourdissement devant les écrans, un arrêt de la pensée. De fait, on s'adapte à cette situation en s'engourdissant et on voit que les premiers à avoir craqué, ce sont celles et ceux qui, avant même l'apparition du virus, avaient déjà acquis les facteurs de vulnérabilité. Or, maintenant, on voit des gens qui ont acquis des facteurs de protection, et qui se mettent, eux aussi à leur tour, à craquer.

La crise actuelle est une expérimentation tragique qui montre à quel point on a besoin des autres pour devenir soi-même et être bien. Plus la crise dure, plus ce sera dur psychologiquement. Plus tôt on commence à se réadapter, plus la résilience psychologique sera facile. En revanche, si on laisse les gens trop longtemps en isolement, il y aura des anomalies cérébrales qui vont durer… Il faudra travailler beaucoup plus sur le long terme.

On est vraiment à la croisée des chemins : ou bien il y a le chaos social et va survenir un escroc culturel qui va nous dire "Je suis votre sauveur, je sais comment il faut faire, donc votez pour moi". Soit dit en passant, vous remarquerez qu'un grand nombre de dictateurs et de régimes autoritaires ont été élus démocratiquement. C'est possible. Il y a des gens qui y pensent.

Après avoir fracassé notre économie, qu'est-ce qu'on décide de faire ensuite ? On remet en place ce qui a provoqué la catastrophe, ou on cherche à vivre autrement. Alors à ce moment-là, on pourra vivre mieux. On a un choix. On est à la croisée des chemins."