L'ALSACE - 11/3/2021
Décès de Tom Borocco, grand défenseur de la lithographie
Chasseur alpin, grand défenseur de la lithographie, Tom Borocco s’est éteint ce mercredi 10 mars. Pour beaucoup, « c’est une bibliothèque qui brûle » tant son savoir était précieux. Une maîtrise qu’il a su transmettre notamment grâce à son conservatoire à Ribeauvillé.
C’est un personnage particulièrement attachant qui nous a quittés, ce mercredi 10 mars. Nombreux sont ceux qui ont découvert la lithographie devant les presses ancestrales de Tom Borocco. Des machines qu’il a offertes au Conservatoire des arts et techniques graphiques de Ribeauvillé, qu’il présidait.
« Il a été accueilli à bras ouverts grâce à son dynamisme et à son talent », témoigne Jean-Louis Christ, maire de la cité médiévale. « C’est une perte immense ! Pour nous, il est devenu un véritable ménétrier. On lui a aménagé en 2012 un ancien abattoir pour en faire ce conservatoire des arts et techniques graphiques qu’il souhaitait vivant. Pour nous, il a su captiver nos concitoyens, les écoles. Le conservatoire est devenu un point de rencontre remarquable. Il nous a tellement marqués qu’il paraît évident de baptiser l’atelier "Tom Borocco" afin de continuer son œuvre, associé avec sa famille et ses amis. »
La passion en partage
Assister à une démonstration de Tom Borocco était un véritable privilège. Il animait ses presses avec passion, décrivant le processus avec toujours la même étincelle d’enfant dans le regard. Narrant l’origine de la lithographie en 1796 où Aloïse Senefelder découvrait cet usage de la porosité du calcaire. Détaillant minutieusement chaque étape d’impression.
Avant de présider le Conservatoire des arts et techniques graphiques, il se déplaçait avec sa presse qui pesait 400 kg dans les salons du livre et autres foires, travaillant avec des artistes de renom comme Plantu, Tomi Ungerer, Uderzo ou plus récemment, Jak Umbdenstock.
Dernier lithographe formé à l’école
Né à Colmar en 1942, Bernard Borocco de son nom administratif, représentait la sixième génération d’une famille de lithographes. Il intègre l’entreprise familiale en 1963, année où il est appelé au service militaire. Bon skieur, il sera chasseur alpin à l’école militaire de haute montagne (il était le président des Diables de Colmar depuis 1999).
Formé à l’institut Denis Diderot à Lille, il se perfectionnera à l’École Estienne à Paris avant de diriger l’imprimerie familiale dès 1969. Si les techniques d’impression ont rapidement évolué, il a tenu à conserver toutes les presses anciennes.
Aussi humble que récompensé
Conservateur national du patrimoine lithographique depuis 1980, président du cercle d’arts et culture lithographiques depuis 2004, l’homme restait discret. Lorsqu’il reçoit le Bretzel d’or en 2014, il répondra humblement : « Moi, je n’ai rien fait de spécial, j’ai juste conservé des machines. » Un an plus tôt, il recevait la plus haute distinction de la Fédération nationale des amicales de Chasseurs, la médaille d’argent avec rosette. La nomination dont il était sans doute le plus fier est celle de chevalier de l’ordre national du Mérite qu’il reçut en 2016.
À son épouse, ses deux enfants et ses nombreux amis, le journal présente ses sincères condoléances.
Joëlle Kugler
Adieu Tom, on t'aimait bien Encore si vivant, passionnant, drôle, sympathique lors des dernières journées du Patrimoine sous le porche du musée, tu laisseras un vide dans le monde artistique . Mais aussi un immense héritage.
Adieu Tom, on t'aimait bien Encore si vivant, passionnant, drôle, sympathique lors des dernières journées du Patrimoine sous le porche du musée, tu laisseras un vide dans le monde artistique . Mais aussi un immense héritage.
[Musée d'Histoire Naturelle et d'Ethnographie]
Nous apprenons avec peine le départ hier pour un autre monde de Tom Borocco, le talentueux imprimeur et passionnant animateur qui a créé le Conservatoire des Arts Graphiques et Techniques de Ribeauvillé. Peut-être était-ce sa dernière apparition en public lors des dernières Journées du Patrimoine les 19 et 20 septembre 2020 sous le porche du musée ? Dans le cadre d'une animation autour de notre exposition "Cartooning for Tree", il avait amené une de ses presses datant de 1840 pour imprimer les lithographies du dessinateur JAK qui dédicaçait ses œuvres. Repose en paix Tom, et merci pour ta science et ton humour !
Nous apprenons avec peine le départ hier pour un autre monde de Tom Borocco, le talentueux imprimeur et passionnant animateur qui a créé le Conservatoire des Arts Graphiques et Techniques de Ribeauvillé. Peut-être était-ce sa dernière apparition en public lors des dernières Journées du Patrimoine les 19 et 20 septembre 2020 sous le porche du musée ? Dans le cadre d'une animation autour de notre exposition "Cartooning for Tree", il avait amené une de ses presses datant de 1840 pour imprimer les lithographies du dessinateur JAK qui dédicaçait ses œuvres. Repose en paix Tom, et merci pour ta science et ton humour !
Hommage à Tom
La disparition de Tom Borocco m’attriste profondément comme elle touche une foule de gens qui l’ont apprécié et aimé. Il avait la passion de son art, la lithographie, dans lequel il excellait. Il avait su la transmettre et la partager par des animations spectaculaires aux salons du livre, manifestations de l’artisanat d’art et au Conservatoire des arts et techniques de Ribeauvillé qu’il avait pu ouvrir en 2012 grâce au soutien de la commune. Sa verve enchantait les visiteurs, son pouvoir de persuasion les entrainait, sa pédagogie était redoutablement efficace : nous le quittions à chaque fois plus convaincus, définitivement ralliés à l’art de la lithographie. On ne pouvait être insensible à son extraordinaire gentillesse et à sa disponibilité. Je l’avais connu à la mairie de Colmar, nous étions devenus amis. Le hasard de la vie a fait que nous ayons eu chacun un bretzel d’or, la même année, en 2014. Je continuais à le voir à Ribeauvillé et le croisais à Sélestat, devant le monument aux morts - j’habite en face - quand il officiait, coiffé de la « tarte » des chasseurs alpins lors des manifestations patriotiques. Tom fut un parfait honnête homme au sens ancien, un type formidable en tout point, une belle personne dont on était heureux d’être l’ami.
Victorine Valentin
J'ai appris avec tristesse le décès de Tom Borocco, membre de l'association du MEMORIAL DU LINGE dont je fais partie, et artiste lithographe émérite. Il avait plaisir à faire découvrir son art au Conservatoire des arts et techniques graphiques de Ribeauvillé. Il s'étendait avec passion sur les arcanes de son art, présentait les presses historiques, les pierres et documents réunis et entretenus par ses soins. Par ailleurs, passionné d'histoire, il était également Président des Diables Bleus de Colmar. Enfin, il était incontournable aux Salons du Livre de Colmar. Je garderai le souvenir de son affabilité et de son sourire éternellement jeune. Qu'il repose en paix.
Christophe Meyer
Tu as gravé sur la pierre calcaire tant d’œuvres d’artistes et à chaque fois c’était l’émerveillement…
Merci Tom mon ami, malheureusement tu nous as quittés trop tôt !
Tu as gravé sur la pierre calcaire tant d’œuvres d’artistes et à chaque fois c’était l’émerveillement…
Merci Tom mon ami, malheureusement tu nous as quittés trop tôt !
Tom Borocco en 1975 - Photo Christophe Meyer |
C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends ce matin la mort de Tom Borroco.
Au revoir mon ami, repose en paix.
Avec Tom Borocco, il y a une vingtaine d'années... RIP
Au revoir mon ami, repose en paix.
Phil