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22 janvier 2021

Covid-19

Lettre ouverte

Le docteur belge Martin Zizi - biophysicien, professeur de physiologie, ancien Directeur épidémiologiste du Département de la Défense - plaide pour une prise en charge des patients victimes de la Covid avant que leur état ne se dégrade au point de leur faire prendre le chemin des urgences et des soins intensifs.

Pourquoi a-t-on tué la médecine de première ligne ? De nombreuses personnes symptomatiques (avec toux, fièvre, expectorations, troubles gastros, douleurs aux articulations) se retrouvent, dans un premier temps, livrées à elles-mêmes. Au mieux, leur propose-t-on de faire un test et de rester chez elles. Isolées pendant une semaine et ne bénéficiant d'aucun soin approprié, ces personnes se dégradent rapidement et infectent leurs proches. Au bout d'une semaine, parfois deux, elles prennent alors le chemin des urgences ou des soins intensifs. C'est ici qu'un médecin les examine enfin et écoute leurs poumons. Mais il est souvent très tard... trop tard ! Est-ce cela la médecine ? Va-t-on attendre une troisième, voire une quatrième vague, et tout le cortège des destructions humaines, sociales et économiques... pour agir ?

L'article complet ici ↴



19 janvier 2021

Colmar veut être la première ville à devenir "Capitale française de la culture"

france3-régions
Publié le 18/01/2021 à 10h54

Colmar, parmi 28 autres villes, s'est portée candidate pour l'obtention du label Capitale française de la culture. Ce label, créé par le ministère de la Culture, distingue une ville se démarquant par sa vitalité culturelle et son soutien à la création. Résultat du concours en mars 2021.

Après avoir été élue meilleure destination touristique européenne en 2020, Colmar ambitionne de devenir la première "Capitale française de la culture", un label créé par le ministère de la Culture le 17 mai 2019. Ce label distinguera tous les deux ans une commune ou un groupement de communes de taille moyenne, de 20.000 à 200.000 habitants maximum.

Pour être désigné capitale, le candidat doit se démarquer par sa vitalité culturelle: soutien à la création, valorisation du patrimoine, transmission artistique et culturelle, mobilisation des habitants, implication des artistes et acteurs culturels implantés sur le territoire. Colmar, pour remporter le titre, doit affronter 28 autres candidats et non des moindres puisque dans le lot se trouvent des villes comme Versailles, Aix-en-Provence ou même Cannes. La liste complète des postulants est donnée dans le tweet du ministère de la Culture, ci-dessous.

https://twitter.com/i/status/1349729262819893255

Dans le Grand Est, Metz et la communauté de communes Vitry, Champagne et Der sont sur les rangs.

Les chances de l'emporter existent mais pour l'adjoint à la culture de Colmar, Michel Spitz, c'est aussi et surtout l'occasion de faire un état des lieux : « Pour renforcer l'offre culturelle aux habitants, il faut réfléchir aux nouveaux outils, à la manière d'atteindre des publics un peu délaissés, notamment les jeunes ».

Ouvrir la culture à des publics de proximité

La candidature de Colmar s'appuie sur une série d'atouts existants : le musée Unterlinden, le pôle médiaculture, l'opéra et le ballet du Rhin ou la prochaine ouverture de la bibliothèque patrimoniale des Dominicains, notamment. Voilà pour les fleurons. Pour le reste, le projet consiste, selon Michel Spitz, à développer des axes au niveau des publics, sur un territoire élargi, notamment vers les quartiers populaires : « Il s'agit de développer le public au niveau local, de renforcer le lien social et de rééquilibrer le territoire pour ne pas avoir de secteurs laissés pour compte ». Une candidature qui se veut dynamique, dans une logique de renfort de l'offre culturelle vers les habitants. « Donner de l'air », souligne l'élu colmarien pour conclure.

Le calendrier

Dix communes ou groupements de communes seront pré-selectionnés par un jury début février 2021. Le jury auditionnera ensuite les candidats retenus à la fin du mois de mars 2021. Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, annoncera dans la foulée la ville ou le groupement labellisé Capitale française de la culture pour l’année 2022. L’attribution du label s’accompagne d’un financement d’un million d’euros, auquel participent à parité le ministère de la Culture et la Caisse des dépôts.

Les modèles britannique et italien

Le label s'inspire des exemples anglais et italien. Le label « City of culture » a été lancé en 2011 par le gouvernement britannique à la suite du succès rencontré par Liverpool alors qu'elle était capitale européenne de la culture en 2008. En Italie le titre de « Capitale Italiana della Cultura » a été créé en 2014 par le ministère des Biens, des Activités culturelles et du Tourisme à la suite de la désignation de Matera comme Capitale européenne de la culture pour l’année 2019.

Les exemples britanniques ou italiens ont démontré un réel impact quant à l’attractivité des villes désignées capitales culturelles pour un an. Dans le contexte de la crise sanitaire, le lancement du label en France devrait être un atout supplémentaire dans la relance du secteur culturel à l'horizon 2022.

Le retable d'Issenheim, conservé au musée Unterlinden à Colmar. La ville espère être la première à être désignée Capitale française de la culture en mars 2021. • © Mathieu Cugnot, Maxppp


Bernard Friedrich

fustige le mauvais français. Extraits :

« Il faut s'inquiéter de toutes les horreurs orthographiques publiées sur les réseaux - certes appelés "sociaux", pas culturels - ou diffusées par les médias. Un manque de dextérité, voire une trop rapide frappe sur le clavier, peuvent en expliquer certaines ; l'absence condamnable de relecture en entraîne d'autres. Quoi que d'aucuns puissent en penser, le sens d'une publication ou d'une communication peut en être profondément altéré et déformé.
Il est fondamental que chaque mot prononcé ou écrit signifie la même chose pour chacun. Car ce qui importe n'est pas ce que je dis, mais ce que l'autre comprend ! »


Fabien Nierengarten

ne dit pas autre chose, dans ses Chroniques du monde d'avant [Les Éditions Raddar, 103 p., 9,90 €] :

"Leurs lacunes en orthographe et en grammaire tournent au drame. Il suffit de lire certains échanges sur Facebook pour s'en rendre compte. Le problème n'est pas « esthétique ». Il est beaucoup plus grave. Car à force de « mal-écrire », on finira par se « mal-comprendre », puis au final, par ne plus s'entendre.
Sous prétexte de vouloir aller toujours plus vite, on ignore les accents, les apostrophes, la ponctuation. Et un beau jour, celui qui aura innocemment crié dans son jardin « on va manger, les enfants ! » verra débarquer chez lui le GIGN, alerté par un voisin inquiet qui n'aura pas fait gaffe à la virgule.
Eh oui, les amis, comme le dit un fameux dicton populaire « qui oublie la virgule, finit en cellule »."


Gérald d'Orbe :

Aux trop nombreux ignares qui affirment que l'orthographe est sans importance, j'ai coutume de répondre qu'un langage commun est parfaitement indispensable à la communication. Comme vous dites, une virgule ou une absence de ponctuation peut changer le sens d'une phrase.
Dans le même ordre d'idée, il est courant d'entendre affirmer qu'on ne doit pas mettre d'accent sur une majuscule. C'est une connerie qui vient de l'absence de caractères accentués sur les antiques machines à écrire. Si un journal titre "UN HOMME TUE", le sens est sensiblement différent de "UN HOMME TUÉ". Je crois !

18 janvier 2021

Lindane : une enveloppe financière de 50 millions pour dépolluer le site PCUK à Wintzenheim

Une bonne nouvelle pour Colmar, l'écologie et l'environnement

« Une enveloppe financière de 50 millions pour extraire les 750 tonnes de lindane du site PCUK à Wintzenheim.
La stratégie mise en place avec mes collègues de Colmar Agglomération et notamment Serge Nicole, porte ses fruits. » E.S.

Une réelle avancée à mettre au crédit d'Eric STRAUMANN et de l'Association Tiefenbach Environnement qui, sous l'impulsion de son président Jean-Paul ROTH, se bat depuis début 2019 pour la dépollution du site, un combat que Frédéric Hilbert et Colmarinfo ont rapidement relayé.
Isabelle Kieffer

J’ai beaucoup de respect pour M. Meistermann qui cependant écrit à côté de la plaque (de verglas). Il nous évoque des arbres fracassés, des branches tombées ce qui est bien triste, je lui parle de Colmariens à qui il peut arriver la même chose. Non, nous ne faisons pas « comme si de rien n’était », non, nous ne tenons pas à sortir pour notre petit jogging, notre frivole shopping et nos après-midi mondaines mais pour aller travailler, conduire et chercher les enfants à l’école, nous ravitailler sans craindre l’accident. Éventuellement pour faire 50m avec le chien derrière lequel on risque de se retrouver à plat ventre. J’ai l’intuition qu’en ce moment pouvoir se rendre à une déchèterie n’est pas la priorité.

J’ai tellement de respect pour les employés municipaux chargés de nous tirer de ce bourbier verglacé que j’ai hâte de les voir pour les féliciter.

Point positif : les rares automobilistes respectent enfin le 20km/h de rigueur autour de mon domicile.

17 janvier 2021

Méli-mélo


⬦ [Citation] Vouloir tout traiter en cachette des citoyens, et vouloir qu’à partir de là ils ne portent pas de jugements faux et n’interprètent pas tout de travers, c’est le comble de la stupidité.
Spinoza


⬦ Couvre-feu à 18 heures : oui, chef !
Vaccination obligatoire : oui, chef !
Masque en plein-air : oui, chef !
Cinémas fermés mais TGV circulant : oui, chef !
Est-il encore un parti d'opposition en France digne de ce nom et non "allumé" ?
Est-il encore des gens compétents sur cette pandémie ?
Pandémie dont je ne crois même plus chiffres, études et médecins...
C.C. - 14/1/2021 21:30


⬦ [Prévention] Je viens d’écouter attentivement le documentaire sur la Covid. Très intéressant ! Ce qu’il en ressort est très clair : pour les traitements tout est fait en faveur de l’intérêt financier des industries pharmaceutiques comme Gilead, jusqu’aux conflits d’intérêts avérés. Au contraire, rien n’est fait pour la prévention. Que c’est triste ! Et honteux car n’est-ce pas du bon sens que d’éviter les formes graves mortelles ? Personnellement je prends un cocktail de vitamines A-C-E sélénium zinc depuis des années + vitamine D en hiver. Je n’ai jamais pris de vaccin contre la grippe et ne l’ai jamais attrapée, preuve de l’efficacité de la prévention. Et quand la gorge vient à gratter je prends un cocktail d’huiles essentielles immédiatement. Ça marche vraiment !
MPN - 13/1/2021


⬦ Que dire à ces parents et/ou grands-parents qui regrettent : « Moi, mes enfants me protègent tellement que depuis longtemps je ne les vois jamais ! »
Bernard Friedrich


⬦ Entendu tout à l'heure la ministre de la Culture user du vocabulaire propre au Garcimore pas drôle de Matignon et aux complices de notre (très très) cher président : « en responsabilité ». Ah bon ? Vous prenez des décisions « en responsabilité » ? Mais alors, pourquoi les décisions de l'immature, relayées par les différents ministres voix-de-son-maître sont-elles prises en « Conseil de défense » ? Beaucoup ignorent ce que signifie ce terme. Je crois savoir qu'il s'agit de couvrir les débats et les décisions par le « secret défense » et de ce fait, sous couvert de sécurité, lesdites décisions ne peuvent pas faire l'objet de poursuites… « En responsabilité », vraiment ?
GDO - 13/1/2021


⬦ La théorie du complot... Dès qu'on n'est pas d'accord avec le consensus, politiquement correct, on est conspirationniste. C'est la bonne excuse pour justifier n'importe quoi !
Mikhaïl Wadimovitch Ramseier


⬦ [Vaccin anti-Covid] (...) Dans le cas présent, il ne s'agit pas d'un vaccin, ça n'a pas fait l'objet des essais habituels ni de publications scientifiques.
Est-ce que vous achetez une voiture en vous contentant du spot de pub du constructeur ? C'est ce qui se passe avec ces bidules dont les fabricants eux-mêmes disent ne pas savoir si ça protège, si ça empêche de contaminer, si la « protection » est pérenne… Ne confondez pas !
Pour mémoire, les mêmes qui cherchent à imposer cette pompe à fric sont ceux qui interdisent une molécule utilisée par des milliards d'individus au quotidien, sans aucun autre effet secondaire que bénin. Ça ne vous interpelle pas ?
GDO - 11/1/2021 05:06

Vaccin ou pas vaccin ?

Fabien Nierengarten

Alors, alors ? Vaccin ou pas vaccin ? Bien-sûr, cette question un peu piquante est plus que prématurée pour nous qui ne sommes (pas encore) hébergés en EHPAD et (pas encore) âgés de plus de 75 ans. Le temps que la "potion magique" arrive jusqu'à nous, il nous faudra encore longtemps jouer à cache-cache avec le virus, en slalomant entre les ex-contaminés, les nouveaux cas contacts et les redoutables "asymptomatix". Cela nous laisse donc encore plusieurs mois (au minimum) avant de faire ce choix cornélien.
Pour ma part, en temps normal, rien que la perspective d'entrer dans une salle où sévissent des gens armés de seringues, me rend presque déjà malade. Imaginer ensuite qu'après l'injection, je puisse faire un petit malaise ou même ressentir une petite douleur, serait presque le début de l'horreur. Et enfin, devoir vivre tous les jours avec la hantise qu'un deuxième nez ou qu'un troisième bras puisse pousser sur mon corps, serait normalement de nature à me faire fuir pour de bon à l'autre bout de la galaxie.
Puis, je me raisonne et me dis que si le vaccin pouvait, par exemple, faire pousser des cheveux, ce serait finalement pas si mal que ça. Et je me souviens aussi avoir héroïquement résisté, à l'époque de mon service militaire, à l'injection simultanée de quatre vaccins. Une vraie dose de cheval (comme ils disaient) qui nous privait de perm pendant tout le week-end, par peur d'effets secondaires qui, en fait, ne se sont jamais produits.
Mais j'écoute surtout mon irrésistible envie de retrouver le plus rapidement possible, une vie dans laquelle on puisse de nouveau aller au resto, au ciné, au théâtre, au musée, au concert. Une vie qui ne serait pas faite que de boulot, de dodo et de télé à gogo. Une vie où l'on retrouverait ses proches et ses potes sans la crainte d'y laisser sa vie, suite à une amicale poignée de main, un affectueux bisou ou un tendre câlin...voire plus si affinités.
Alors oui, je pense que je me ferai piquer. Presque sans état d'âme et sans hésitation. Parce que j'ai décidé de faire confiance à la science. Parce que je n'en ai rien à foutre d'être traité de "mouton de Macron". Et surtout, parce que la peur permanente de tout et de n'importe quoi, est sans doute un virus aux effets beaucoup plus graves que celui qui nous emmerde depuis près d'un an. A moins de vouloir aller vivre en ermite dans un igloo, au fin fond de la Laponie. Mais très peu pour moi, merci !!

Colmar sous la neige : de nombreux habitants en colère

Isabelle Kieffer

Moi je suis en colère et je n’ai ni le loisir ni l’envie de faire de la philosophie de comptoir sur les concepts en vogue.
Depuis Jeudi 14 je subis un troisième confinement encore plus strict et je pratique la distanciation sociale à 100%. Jusqu’à quand ? Jusqu’au redoux ?
Je ne suis pas la seule à vivre dans un quartier où pas un engin municipal n’est en vue pour déneiger, saler, sabler, ni de jour ni de nuit. Où des rues sans trottoirs sont des patinoires, où il faut être kamikaze, affamé ou dans la fleur de l’âge pour s’y aventurer, une voisine de 77 ans avec fracture du col du fémur ne pourra honorer son RV de vaccination anti-COVID la semaine prochaine, elle se demandait d’ailleurs, avant sa chute, comment elle s’y rendrait.
Pourquoi diable ne pas faire appel à l’armée si les équipes municipales sont insuffisantes et un des engins en panne ?
Cette neige est exceptionnelle certes mais elle était annoncée. Il paraît que gouverner c’est prévoir.
Les riverains de ces rues abandonnées à leur sort font ce qu’ils peuvent, pas sûr que la Mairie fasse autant qu’il faudrait.


☐ Christian Meistermann
[Adjoint en charge de la voirie, de l'espace public, du développement durable, des espaces verts et des milieux naturels.]

Bonjour à vous tous,
Nous sommes dans des conditions exceptionnelles !
C’est malheureusement dans ces moments que l’on apprécie de pouvoir compter sur les agents de la ville et sur un effectif au complet. Beaucoup de coups de téléphone laissent à penser que les gens ne se rendent pas compte de la situation dans laquelle nous sommes. Chacun voulant pouvoir fonctionner comme si de rien n’était. Une fois de plus nous avons la preuve que le personnel est une ressource et non une charge pour la collectivité. Merci à lui.
Plus d'une centaine d'arbres ont souffert de façon plus ou moins importante. Difficile d'avoir une vision globale car certains arbres devront être abattus lorsque la neige aura fondu. Il y a beaucoup d'interventions qui nécessitent une nacelle et avec la neige ça complique un peu les choses. Les dégâts sont vraiment importants. Nos arbres ont souffert de sécheresses répétitives et n'ont apparemment plus l'habitude de supporter de la neige lourde. Au delà du cimetière , les parcs et squares sont aussi fermés pour raison de sécurité et grâce à l’aide de la voirie nous avons pu laisser ouverte la déchèterie du Ladhof alors que les autres ont été obligées de fermer soit la voie d’accès soit les voies de circulation autour des bennes et la plate-forme ne pouvaient être déneigées.
Bon courage à tous.

16 janvier 2021

Reconstituer notre vie sociale

Barbara Stiegler




L’épidémie a bien été aggravée dans certains pays, et notamment en France, par la gestion néolibérale des politiques publiques, en vigueur depuis des décennies et accélérée dans tous les domaines par le pouvoir en place.
Pour bien le comprendre, il faut rappeler que le néolibéralisme émerge dans les années 1930 suite à la crise de 29, avec l’idée qu’il faudrait inventer de nouvelles politiques publiques pour éviter les effets du capitalisme débridé. Le néolibéralisme n’est pas un synonyme du capitalisme (qui est un mode de production) et il ne faut pas non le confondre avec l’ultra-libéralisme (qui est un autre mode de gouvernement, caractérisé par le laisser faire). Il se définit par un État fort qui, au lieu de « laisser faire », se transforme pour construire le marché et pour servir les intérêts d’un capitalisme mondialisé, grâce à la puissance du droit, des règles et des normes, mais aussi grâce à la redéfinition des politiques publiques.
Le néolibéralisme a justement émergé en temps de crise, et en revendiquant à la fois le retour de l’État et sa mutation, à travers des politiques publiques de plus en plus invasives dans le domaine de l’éducation, de l’action sociale et de la santé. Car l’enjeu pour lui, c’est d’« adapter » des populations jugées inaptes au marché et à la mondialisation.
(...)
Je suis choquée par la reprise systématique de l’expression de « distanciation sociale », qui trahit quelque chose du désir de nos dirigeants et chroniqueurs, qui répètent en boucle, avec une sorte de satisfaction, qu’il faudra « s’habituer à vivre comme les Asiatiques ». Dans leurs fantasmes, cela veut dire : de manière docile, séparés les uns des autres, en portant des masques et en ne manifestant plus jamais dans l’espace public. C’est évidemment un cliché puisqu’on peut voir, à Hong Kong par exemple, qu’en Asie aussi les citoyens manifestent, mais cela illustre un certain fantasme des classes dirigeantes, celui d’un basculement dans une société disciplinée, sans rassemblement et à distance les uns des autres.
Pour l’instant, beaucoup de partis de gauche et de syndicats ne semblent pas avoir du tout identifié ce danger. Au nom de la défense de la santé contre « l’économie », certains en appellent à un confinement illimité, ouvrant sans même en avoir conscience un véritable boulevard au capitalisme numérique et au e-learning, et abandonnant au néolibéralisme et à toutes les forces de droite le soin d’organiser la sortie comme ils l’entendent (par exemple en imposant ce qu’ils jugent « essentiel » ou « inessentiel ») et avec elle, la suite de nos vies avec le virus.
Pour moi, aujourd’hui, l’un des premiers enjeux de nos luttes doit être de reconstituer notre vie sociale, la possibilité de nous assembler, d’enseigner et de délibérer et, plus généralement, de reprendre possession de nos collectifs de travail. Bref, cette société que le néolibéralisme a toujours redoutée comme « ingouvernable » et qui risque d’être détruite au nom de la « distanciation ». Sans quoi, tous les autres combats seront perdus d’avance.
Barbara Stiegler - Extrait Rue89

Nicolas Roquejeoffre
L'ALSACE/DNA du 14 janvier 2021

Pollution au lindane : les élus interpellent le gouvernement

Le maire et le député de Colmar ont décidé de s’emparer du dossier de dépollution du terrain où se trouvent quelque 750 tonnes de résidus de lindane. Un produit cancérigène qui pollue la nappe phréatique à Colmar.

Le terrain où se trouve le dépôt de résidus de lindane appartient à un propriétaire privé. Il se trouve sur le ban de Wintzenheim, à proximité de celui de Colmar. Photo archives DNA

Le maire de Colmar, Eric Straumann, avait espéré rencontrer la ministre de la Transition Ecologique, Barbara Pompili, lors de son passage en Alsace la semaine dernière. Sans succès. Celle qui venait sonder Stocamine à Wittelsheim a, depuis, reçu le courrier du président de l’Agglo colmarienne portant sur le dossier tout aussi polluant du lindane.

Rappelant l’historique de ce dépôt, né au cours des années 60 et 70, et renfermant aujourd’hui de 700 à 750 tonnes de résidus de cet insecticide peu biodégradable et classé comme substance cancérogène depuis 1987, Eric Straumann plaide pour une résolution rapide de ce dossier, « sujet permanent d’inquiétude ».

Relevant l’absence de communication « depuis plus d’un an » sur l’état de cette pollution qui touche la nappe phréatique (un arrêté préfectoral de 2015 interdit la consommation de l’eau pompée, le remplissage des piscines, l’arrosage, l’irrigation ou l’abreuvage dans la zone correspondant au panache de pollution), le maire demande à la ministre la mise en place de « solutions durables, le cas échéant, l’extraction des produits stockés sur le site ».

A lire aussi :
Pollution au Lindane à Wintzenheim : la question du financement

« Il s’agit bien d’une atteinte à l’environnement »

Il n’est pas le seul élu à monter au créneau. Yves Hemedinger a également décidé de s’emparer de ce dossier. Après avoir reçu l’association Tiefenbach environnement (ATE) fin décembre et posé une question écrite à la ministre Pompili (sans réponse pour l’instant), il a interpellé mardi la ministre déléguée Emmanuelle Wargon, lui demandant instamment d’agir. « Cette pollution concerne la nappe phréatique la plus importante d’Europe qui alimente deux millions de personnes, sa ressource en eau est un enjeu majeur pour nos territoires et sa qualité une question de sécurité sanitaire primordiale », a-t-il rappelé. « La dépollution de ce site est donc primordiale. Il s’agit bien d’une atteinte à l’environnement que certains d’entre vous appelleront un écocide ».

Emmanuelle Wargon lui a répondu dans la foulée que le gouvernement n’était pas resté bras croisés et avait mandaté l’Ademe (agence de l‘environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour « la surveillance des eaux souterraines, l’élaboration d’études d’impact et de comportement des polluants […] avec un budget d’1,4 million d’euros ». Une nouvelle campagne d’analyses a en effet démarré fin 2019 et devrait durer quatre années.

« La pollution va jusqu’à la place Jeanne-d’Arc »

Au niveau local, l’Etat, par l’intermédiaire de son représentant, a reçu Eric Straumann et Serge Nicole, maire de Wintzenheim, sur le ban duquel se trouve ce terrain. « Je pense que notre dossier va avancer, assure ce dernier. On ne va pas se contenter d’un grillage autour de la pollution. On veut sortir ce lindane de terre. On sait qu’il y a une pollution qui va jusqu’à la place Jeanne-d’Arc » à Colmar. Serge Nicole ajoute que les premières analyses de la nouvelle campagne pourraient être connues « d’ici février ». Et surtout disponible pour des habitants en attente de ces nouvelles données.

Si tout le monde semble d’accord pour éradiquer cette pollution, reste à savoir quand, comment et avec quel argent. Eric Straumann indique que l’Agglo, dont le prochain conseil aura lieu début février, abordera ce dossier et décidera « d’entamer une procédure judiciaire » contre l’Etat. Une façon de faire pression sur l’actionnaire majoritaire de PCUK (*).

Le maire avance, par ailleurs, une piste de réflexion sur le financement de cette dépollution. « Il y a aujourd’hui potentiellement des possibilités de financement dans le cadre de la fermeture de Fessenheim, souligne-t-il. Je vais essayer d’avoir accès à ces crédits pour financer l’extraction du lindane qui est techniquement bien plus simple que ce qui est éventuellement envisagé du côté de Stocamine. »

Si la préfecture du Haut-Rhin a demandé une étude sur la faisabilité de l’extraction de ce dépôt de lindane, aucun chiffre sur le coût n’a été communiqué. Le seul, repris par les élus, est celui énoncé par Claude Muller, directeur du projet de dépollution du site de Huningue (chantier titanesque qui a duré près de 8 ans, de 2012 à 2019 et a permis sur un terrain de 55 000 m2 d’extraire 445 000 m2 de terre polluée), qui évaluait en février 2020 le coût du chantier de Wintzenheim à « 30 à 35 millions d’euros ».

(*) C’est l’entreprise Produits chimiques Ugine-Kuhlmann (PCUK), installée à Huningue, qui a déchargé ces fûts dans l’ancienne gravière de Wintzenheim au cours des années 60 et 70. PCUK était à l’époque détenue par l’État, actionnaire majoritaire (51,7 %) et Pechiney (48,3 %). Elle a été placée en liquidation judiciaire fin 1996.