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16 janvier 2021

Reconstituer notre vie sociale

Barbara Stiegler




L’épidémie a bien été aggravée dans certains pays, et notamment en France, par la gestion néolibérale des politiques publiques, en vigueur depuis des décennies et accélérée dans tous les domaines par le pouvoir en place.
Pour bien le comprendre, il faut rappeler que le néolibéralisme émerge dans les années 1930 suite à la crise de 29, avec l’idée qu’il faudrait inventer de nouvelles politiques publiques pour éviter les effets du capitalisme débridé. Le néolibéralisme n’est pas un synonyme du capitalisme (qui est un mode de production) et il ne faut pas non le confondre avec l’ultra-libéralisme (qui est un autre mode de gouvernement, caractérisé par le laisser faire). Il se définit par un État fort qui, au lieu de « laisser faire », se transforme pour construire le marché et pour servir les intérêts d’un capitalisme mondialisé, grâce à la puissance du droit, des règles et des normes, mais aussi grâce à la redéfinition des politiques publiques.
Le néolibéralisme a justement émergé en temps de crise, et en revendiquant à la fois le retour de l’État et sa mutation, à travers des politiques publiques de plus en plus invasives dans le domaine de l’éducation, de l’action sociale et de la santé. Car l’enjeu pour lui, c’est d’« adapter » des populations jugées inaptes au marché et à la mondialisation.
(...)
Je suis choquée par la reprise systématique de l’expression de « distanciation sociale », qui trahit quelque chose du désir de nos dirigeants et chroniqueurs, qui répètent en boucle, avec une sorte de satisfaction, qu’il faudra « s’habituer à vivre comme les Asiatiques ». Dans leurs fantasmes, cela veut dire : de manière docile, séparés les uns des autres, en portant des masques et en ne manifestant plus jamais dans l’espace public. C’est évidemment un cliché puisqu’on peut voir, à Hong Kong par exemple, qu’en Asie aussi les citoyens manifestent, mais cela illustre un certain fantasme des classes dirigeantes, celui d’un basculement dans une société disciplinée, sans rassemblement et à distance les uns des autres.
Pour l’instant, beaucoup de partis de gauche et de syndicats ne semblent pas avoir du tout identifié ce danger. Au nom de la défense de la santé contre « l’économie », certains en appellent à un confinement illimité, ouvrant sans même en avoir conscience un véritable boulevard au capitalisme numérique et au e-learning, et abandonnant au néolibéralisme et à toutes les forces de droite le soin d’organiser la sortie comme ils l’entendent (par exemple en imposant ce qu’ils jugent « essentiel » ou « inessentiel ») et avec elle, la suite de nos vies avec le virus.
Pour moi, aujourd’hui, l’un des premiers enjeux de nos luttes doit être de reconstituer notre vie sociale, la possibilité de nous assembler, d’enseigner et de délibérer et, plus généralement, de reprendre possession de nos collectifs de travail. Bref, cette société que le néolibéralisme a toujours redoutée comme « ingouvernable » et qui risque d’être détruite au nom de la « distanciation ». Sans quoi, tous les autres combats seront perdus d’avance.
Barbara Stiegler - Extrait Rue89

Nicolas Roquejeoffre
L'ALSACE/DNA du 14 janvier 2021

Pollution au lindane : les élus interpellent le gouvernement

Le maire et le député de Colmar ont décidé de s’emparer du dossier de dépollution du terrain où se trouvent quelque 750 tonnes de résidus de lindane. Un produit cancérigène qui pollue la nappe phréatique à Colmar.

Le terrain où se trouve le dépôt de résidus de lindane appartient à un propriétaire privé. Il se trouve sur le ban de Wintzenheim, à proximité de celui de Colmar. Photo archives DNA

Le maire de Colmar, Eric Straumann, avait espéré rencontrer la ministre de la Transition Ecologique, Barbara Pompili, lors de son passage en Alsace la semaine dernière. Sans succès. Celle qui venait sonder Stocamine à Wittelsheim a, depuis, reçu le courrier du président de l’Agglo colmarienne portant sur le dossier tout aussi polluant du lindane.

Rappelant l’historique de ce dépôt, né au cours des années 60 et 70, et renfermant aujourd’hui de 700 à 750 tonnes de résidus de cet insecticide peu biodégradable et classé comme substance cancérogène depuis 1987, Eric Straumann plaide pour une résolution rapide de ce dossier, « sujet permanent d’inquiétude ».

Relevant l’absence de communication « depuis plus d’un an » sur l’état de cette pollution qui touche la nappe phréatique (un arrêté préfectoral de 2015 interdit la consommation de l’eau pompée, le remplissage des piscines, l’arrosage, l’irrigation ou l’abreuvage dans la zone correspondant au panache de pollution), le maire demande à la ministre la mise en place de « solutions durables, le cas échéant, l’extraction des produits stockés sur le site ».

A lire aussi :
Pollution au Lindane à Wintzenheim : la question du financement

« Il s’agit bien d’une atteinte à l’environnement »

Il n’est pas le seul élu à monter au créneau. Yves Hemedinger a également décidé de s’emparer de ce dossier. Après avoir reçu l’association Tiefenbach environnement (ATE) fin décembre et posé une question écrite à la ministre Pompili (sans réponse pour l’instant), il a interpellé mardi la ministre déléguée Emmanuelle Wargon, lui demandant instamment d’agir. « Cette pollution concerne la nappe phréatique la plus importante d’Europe qui alimente deux millions de personnes, sa ressource en eau est un enjeu majeur pour nos territoires et sa qualité une question de sécurité sanitaire primordiale », a-t-il rappelé. « La dépollution de ce site est donc primordiale. Il s’agit bien d’une atteinte à l’environnement que certains d’entre vous appelleront un écocide ».

Emmanuelle Wargon lui a répondu dans la foulée que le gouvernement n’était pas resté bras croisés et avait mandaté l’Ademe (agence de l‘environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour « la surveillance des eaux souterraines, l’élaboration d’études d’impact et de comportement des polluants […] avec un budget d’1,4 million d’euros ». Une nouvelle campagne d’analyses a en effet démarré fin 2019 et devrait durer quatre années.

« La pollution va jusqu’à la place Jeanne-d’Arc »

Au niveau local, l’Etat, par l’intermédiaire de son représentant, a reçu Eric Straumann et Serge Nicole, maire de Wintzenheim, sur le ban duquel se trouve ce terrain. « Je pense que notre dossier va avancer, assure ce dernier. On ne va pas se contenter d’un grillage autour de la pollution. On veut sortir ce lindane de terre. On sait qu’il y a une pollution qui va jusqu’à la place Jeanne-d’Arc » à Colmar. Serge Nicole ajoute que les premières analyses de la nouvelle campagne pourraient être connues « d’ici février ». Et surtout disponible pour des habitants en attente de ces nouvelles données.

Si tout le monde semble d’accord pour éradiquer cette pollution, reste à savoir quand, comment et avec quel argent. Eric Straumann indique que l’Agglo, dont le prochain conseil aura lieu début février, abordera ce dossier et décidera « d’entamer une procédure judiciaire » contre l’Etat. Une façon de faire pression sur l’actionnaire majoritaire de PCUK (*).

Le maire avance, par ailleurs, une piste de réflexion sur le financement de cette dépollution. « Il y a aujourd’hui potentiellement des possibilités de financement dans le cadre de la fermeture de Fessenheim, souligne-t-il. Je vais essayer d’avoir accès à ces crédits pour financer l’extraction du lindane qui est techniquement bien plus simple que ce qui est éventuellement envisagé du côté de Stocamine. »

Si la préfecture du Haut-Rhin a demandé une étude sur la faisabilité de l’extraction de ce dépôt de lindane, aucun chiffre sur le coût n’a été communiqué. Le seul, repris par les élus, est celui énoncé par Claude Muller, directeur du projet de dépollution du site de Huningue (chantier titanesque qui a duré près de 8 ans, de 2012 à 2019 et a permis sur un terrain de 55 000 m2 d’extraire 445 000 m2 de terre polluée), qui évaluait en février 2020 le coût du chantier de Wintzenheim à « 30 à 35 millions d’euros ».

(*) C’est l’entreprise Produits chimiques Ugine-Kuhlmann (PCUK), installée à Huningue, qui a déchargé ces fûts dans l’ancienne gravière de Wintzenheim au cours des années 60 et 70. PCUK était à l’époque détenue par l’État, actionnaire majoritaire (51,7 %) et Pechiney (48,3 %). Elle a été placée en liquidation judiciaire fin 1996.
Phil

Colmar : Le centre de vaccination déjà en pénurie de vaccins...



15 janvier 2021

Communication d'Eric Straumann
- Pour les non-utilisateurs de Facebook

☐ Suite à une coupure d'électricité dans plusieurs communes de l'ancien Ried-Brun, le forage du château d'eau de Jebsheim est à l'arrêt depuis cette nuit et nous tournons donc actuellement avec les réserves d'eau restantes.
Ces dernières devraient très bientôt être épuisées et il y aura probablement des coupures d'eau.
La Colmarienne des Eaux a fait acheminer un groupe électrogène d'urgence pour remédier à la situation.
Au vu de la puissance nécessaire, ce dernier vient de Strasbourg. Il devrait arriver d'ici 15h. La situation devrait donc être rétablie dans l'après-midi en attendant les travaux de remise en état du réseau électrique.
Les élus des communes concernées (Jebsheim, Porte-du-Ried, Muntzenheim, Bischwihr, Fortschwihr et Wickerschwihr) sont également régulièrement informés de l'évolution de la situation.
15/1/2021 15:20

☐ L'accueil des enfants a pu être assuré ce matin sur l'ensemble des écoles et crèches de Colmar. Nous procédons au recensement du nombre d'élèves pour qui des repas de secours devront être acheminés, pour les autres enfants les livraisons de repas chauds en école et crèche ont pu être effectuées.
Il y a plusieurs dégâts liés au poids de la neige (câble d'éclairage, branches), nous sommes en train d'intervenir avec les services concernés pour tenter d'y remédier au plus vite dans la journée.
15/1/2021 11:28

☐ Déneigement : merci d’être patient.
5 déneigeuses en action. 80 agents de la ville sur le terrain.
Nous traitons en priorité 50 kilomètres d’axes principaux.
Les branches tombées au sol seront traitées dans un second temps.
Cet épisode neigeux reste évidemment exceptionnel.
15/1/2021 09:53

12 janvier 2021

Dans ce contexte de tensions, il est salutaire de maintenir son esprit critique en éveil, de chercher constamment à enrichir sa réflexion, de prendre du recul par rapport aux informations dont on nous abreuve.

Faire le tri entre les mensonges, les errements de nos dirigeants et les élucubrations d'illuminés, écarter soigneusement les complotistes mais également ceux dont la parole est sujette à caution en raison de leurs liens avec l'industrie pharmaceutique - nous permettra d'y voir un peu plus clair.


- MAL TRAITÉS - Covid 19, le documentaire CHOC :
👉 https://www.youtube.com/watch?v=xRuH98LLPRk&feature=share&fbclid=IwAR2XchO2x622gcVI-Q751aPgxL99QcpXWiAxrIgnM1ARbUEqsgrolCJdI7g


- Interview du Dr Louis Fouché par Jeanne Baron :
👉 https://www.youtube.com/watch?v=7gdEUti5XgE


- Chronologie d’un scandale d’État : quand les faits dépassent la fiction [Lucien Cavelier] :
👉 https://cavelierlucien.medium.com/chronologie-dune-crise-des-faits-contre-des-mensonges-d-%C3%A9tat-cb2291782acb

9 janvier 2021

Vaccin anti-Covid : la France dans une impasse ?

Gaston

On pensait 2020 et ses frasques derrière nous mais 2021, pour ses débuts, s’annonce tout aussi pessimiste.

Une solution semble enfin avoir été trouvée, qui apporte son lot d’interrogations légitimes, de préoccupations et d’hésitations toutes aussi compréhensibles. Il y a aussi le lot des anti-tout, qui se revendiquent majoritaires, prétendent détenir le savoir, s’offusquent du choix des pro-vaccins à coup de paroles cassantes et dures mais ne supportent pas la situation inverse. C’est la liberté de parole unilatérale, la pensée unique que je pensais disparue de notre démocratie. « Ne vas pas faire ton vaccin, c’est un complot. Si tu y vas, tu es un connard, un vendu, un mouton. » Quel respect ! Comme disait Coluche (d’après Orwell) : « Les hommes naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres » !

Du fait de mon âge avancé, je fais partie des prioritaires et oui, j’irai me faire vacciner. Oui, j’ai des questions et des hésitations. Mais non, je ne suis pas un mouton-pro-gouvernement-prêt-à-tout-vendu-bête-ignare-irréfléchi.

Je pense aux soignants, aux restaurateurs, au milieu de l’événementiel, de l’hôtellerie, du voyage, du spectacle, du cinéma, du sport et tant d’autres qui ne peuvent rouvrir, ni travailler. On les soutenait il y a un an. On disait que la seule solution pour sortir de la crise serait ce vaccin si attendu. Aujourd’hui, solidarité oubliée. Pas de vaccin pour certains, qui essaient de prouver à tous qu’ils sont les seuls à détenir la vérité. Mais on oublie tous nos soignants, restaurateurs et autres amis cités plus hauts qui voudraient nous soigner, nous accueillir ou nous proposer de l’évasion. L’évasion et le rêve qui nous manquent depuis bientôt une année.

Alors que les anti-tout continuent à déverser leur bile, à se croire au-dessus de la mêlée mais nous foutent la paix ! L’acceptation va dans les deux sens ! L’interrogation, la peur sont légitimes, l’insulte, la désinformation non ! Pensons aussi à ceux qui veulent revenir à une vie normale et travailler ! À nous de trouver la brèche dans l’impasse.

8 janvier 2021


👉 Le couvre-feu est avancé à 18 heures en Alsace à compter du 10 janvier.


👉 Les commerces colmariens sont autorisés à ouvrir les dimanches 10, 17, 24 et 31 janvier de 9h à 18h.



6 janvier 2021

Phil

DNA Colmar : Le dessin de presse à l'honneur comme tous les ans pour le 1er janvier, la vie politique locale en 2020, rétrospective en dessin sur 5 colonnes.



3 janvier 2021

Gabriel Braeuner

Voeux

Présenter mes vœux, en ce début d’année, en reprenant les mots d’hier, mieux vaut ne pas y songer. Ce serait inconvenant. Les réduire aux vœux de bonne santé, pourquoi pas ? Nous avons vu tout au long de l’année combien celle-ci était fragile et en même temps notre bien le plus précieux. Va donc pour les vœux de bonne santé. Je n’en formulerai pas d’autres. Chat échaudé craint l’eau. Vous enverrais-je alors un message sans espoir ? Non ! je vous souhaite au contraire un message rempli d’un « gai désespoir » qui nous conduit à réagir, agir et aimer en toutes circonstances. Le reste m’échappe. Il ne dépend ni de vous ni de moi. Je n’espère que ce que je n’ai pas. Cela me (nous) rend malheureux. Nous savons pourtant par expérience (historique) que la condition humaine a quelque chose de désespérant puisqu’ elle n’échappe ni aux guerres ni aux épidémies ni à la mort. Mais que cela ne nous empêche pas de jouir du présent, d’agir et d’aimer, d’aider et d’être solidaire. Quand la pandémie s’est déclenchée, il y a quelques mois, du bas en haut de l’échelle sanitaire, le personnel soignant ne s’est pas mis à espérer ni à désespérer - il n’avait pas le temps - mais il a fait face et a pris, si j’ose dire, le virus à bras le corps. Il a fait des miracles en sauvant des milliers de vies humaines. Il a fait du désespoir une béatitude. Je vous en souhaite autant !


Souvenirs

Autre chose : cela fait exactement 50 ans aujourd’hui, le 2 janvier 1971, que j’ai débarqué à Colmar, une petite valise à la main, pour prendre le poste d’archiviste municipal à la mairie de Colmar. Envoyé par le doyen de la faculté des Lettres, l’historien Georges Livet, un maître, avec l’injonction suivante : « Prenez la ville avant que les curés ne la prennent ». Il y avait alors à Haguenau et à Sélestat, notamment, des prêtres qui occupaient le poste d’archiviste municipal. Tous excellents historiens au demeurant ! Je pris donc la ville et y restai une quarantaine d’années.
Quelques jours plus tard, Igor Uibo, « journaliste culturel des DNA de Colmar » vint à ma rencontre pour me présenter aux lecteurs. Nous sommes restés en contact. Salut l’ami !