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21 octobre 2020

Tourisme de masse

Isabelle Kieffer

Eh bien voilà, même décrié, même en piteuse posture, même honni, le tourisme de masse continue à enlaidir impunément notre ville. Las, la jolie et raffinée boutique « le Cabinet de curiosités » de la rue des Tanneurs qui présentait de beaux objets, livres, tableaux... a cédé la place à une boutique de souvenirs, tous plus laids et kitsch les uns que les autres, bien accumulés en vitrine et forcément sur le trottoir. Juste à côté de la façade délirante d’un restaurant. Pourvu que le boulanger, le chapelier, l’encadreur résistent...

Dans un autre secteur commercial, rue Vauban, un magasin certes un peu désuet, pas tape-à-l'œil ni glamour, des sous-vêtements, des pyjamas, chemises de nuit, bas et collants de qualité, allez hop, fermeture, une boutique de chocolats ! comme s'il n’y en avait pas assez un peu partout avec même un musée (?). Y a-t-il un complot pour jeter les Colmariens dans les bras de l’obésité et du diabète ?
Qu’est-ce qu’il va nous rester : Monoprix ?

L'assassinat de Samuel Paty

Fabien Nierengarten

L'effroyable assassinat de Samuel Paty recèle des enjeux d'une telle profondeur et d'une telle gravité pour notre société, qu'ils effraieraient sans doute le modeste et humble "hussard noir de la République" qu'il souhaitait être. De même d'ailleurs que les hommages larmoyants et parfois indécents qui lui ont été rendus. Des hommages qu'on oubliera très vite quand on critiquera de nouveau les enseignants.
En cette journée d'hommage national, je crois qu'il aimerait bien qu'on diffuse cette photo qui le montre en train d'exercer son difficile métier, et qu'on observe ensuite un long silence. L'un de ces silences assourdissants qui vaut respect et compassion, mais aussi vraie réflexion et réelle mobilisation contre les maux qui ont causé sa mort.
Réflexion et mobilisation de la part de nos gouvernants, mais aussi de chacun d'entre nous. Car nous sommes tous des "hussards noirs de la République". Modestement et humblement. Comme lui. À condition de voir plus loin que le bout de notre petit nez...et de notre petit confort immédiat. Comme lui.



17 octobre 2020

La France décapitée !

Fabien Nierengarten

L'obscurantisme est un fléau du quotidien et quand il tue dans des circonstances aussi effroyables qu'hier soir, il nécessite plus que jamais une réponse exemplaire de l'État, mais aussi une mobilisation de tous les combattants de la liberté d'expression. J'espère que mes amis FB auront le "courage" de partager cette image symbolique, et apporteront ainsi une brique de plus au mur que nous devons TOUS construire contre l'intolérance et la barbarie. "No pasaran !". Ils ne passeront pas !!!





Benoît Nicolas

Un professeur de collège de 47 ans décapité hier à Conflans en fin de journée.
L'horreur !
Il manquait plus que cela !
L'auteur a été abattu.
Le jeune homme, qui serait d’origine tchétchène, né en 2002, a décapité ce professeur d’histoire avec un couteau pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
Il aurait publié sur Twitter un message et des photos de son crime.
Quelle barbarie !
Nous ne serons pas libérés de sitôt de la menace islamiste dont les musulmans sont aussi des victimes.
Comment lutter ?
Quel gâchis !
La nausée...


Cécile Striebig Thevenin

La France décapitée !

Enseigner, c'est partager des connaissances, mais aussi permettre à nos élèves de devenir de futurs adultes conscients de leurs droits et de leurs devoirs, des adultes pensants, libres, capables de remettre en question ce qui leur est inculqué, de se forger une opinion.
Ce soir, je suis effrayée à l'idée que, doucement, imperceptiblement, nous, enseignants, allons hésiter à parler de notre Histoire, de notre précieuse liberté d'expression, de la valeur des symboles de notre République, dans nos salles de classe qui semblaient (un peu) épargnées par la violence extérieure.
Enseignante, élue, fille de journalistes, j'ai été biberonnée à la liberté d'expression, aux valeurs de la France, au respect de mes semblables. J'ai appris à écouter, à discuter, à faire entendre mes opinions.
Aujourd'hui, je ne reconnais plus ma France, aujourd'hui on a égorgé un enseignant.
Aujourd'hui, j'ai peur pour l'avenir de nos enfants, on a égorgé un enseignant.
Aujourd'hui, je parlerai à mes filles, j'expliquerai à mes élèves, aujourd'hui, on a égorgé un enseignant.
Aujourd'hui, je pleure parce qu'on a égorgé un enseignant.


Eric Straumann

J'étais professeur durant 12 ans.
Le plus beau métier du monde.
Qui s'est transformé hier soir en cauchemar.
Le chamboulement de la hiérarchie des valeurs et la montée de l'irrespect lié à la fonction ont débouché sur une barbarie inimaginable.
J'adresse au nom des habitants de la ville de Colmar mes condoléances bouleversées à la famille de Samuel Paty, à ses proches et à l'ensemble de la communauté enseignante de notre pays.

26 septembre 2020

26/9/2020

Isabelle Kieffer

Ça m’a agacée (FR3) ce concert de louanges pour G. Meyer sans que le journaliste n’évoque brièvement en contrepoint les erreurs d’orientation et de choix tout en n’hésitant pas à montrer des images où G. Meyer était visiblement très malade et diminué.

Après avoir vu dans L’Alsace l’appel aux dons d’Espoir je crois que cette association est en piteuse posture. Aucune activité pendant x mois, magasin fermé, aucune vente. Jardinage, menuiserie, déménagements… en plan. Des bénévoles de plus de 60 ans qui ont peur de reprendre par peur de la COVID, il a bien fallu restreindre les activités. Ce qui m’a été confirmé par leur menuisier venu poser des étagères. Les responsables en sont sûrement les premiers inquiets et désolés. Les cours de FLE à la Cimade n’ont pas repris non plus.

Que le patronat esclavagiste de l’hôtellerie-restauration profite de la situation n’a rien d’étonnant, d’autant que le système français est plutôt protecteur pour les employés en cas de chômage. On ne peut qu’encourager les jeunes à faire des études pour ne pas être réduits à travailler comme des forçats avec des horaires impossibles et des salaires de misère.
Quand ces patrons ne trouveront plus d’employés, il faudra bien qu’ils changent de comportement et de grille salariale.
Je ne serais pas fâchée de voir certaines terrasses se ratatiner au lieu de s’étendre de plus en plus (le Pfeffel va atterrir dans le musée) en servant une bouffe moins que médiocre, certains bars à ivrognes (Grand-Rue) partir ailleurs.

Cavaler dans tous les sens, se référer à Facebook et s’y activer, ne vouloir déplaire à personne et surtout pas aux propriétaires de chalets qui en plus paient pour être là, le marché de Noël on n’y coupera pas alors qu’on s’est bien passé de la Foire aux vins, de la fête du marché couvert etc., difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre ; les magasins de souvenirs je ne les regretterai pas.

Il y a effectivement un problème de police municipale habituée à tourner mollement pour surveiller le stationnement, pas à assurer la sécurité, on n’en voit jamais à pied. Si, une fois, arrêtée par la brigade verte qui a contrôlé si j’avais les sacs pour mon chien ! En fin de soirée, le dimanche, il m‘arrivait de croiser des individus assez inquiétants ravis de faire peur aux petits vieux, des jeunes faisant les zouaves en scooter, dans la nuit, c’était les ivrognes.

On peut écrire aux adjoints. Ils répondent vite, sans l’arrogance des anciens. Nous, nous avons une association de quartier (un peu minable mais gentille) qui obtient des choses (urbanisme).

17 juillet 2020

Edouard Dabrowski

Un monde chaotique et dérisoire


L'Espace d'art contemporain André Malraux accueille le peintre Marcos Carrasquer. Né d'une famille ayant fui le franquisme, il fit les Beaux-arts à Rotterdam. Actuellement il vit à Paris. D'emblée c'est le choc émotionnel quand on se retrouve face à son univers. Avant même de le décortiquer, on est subjugué par la magnificence des couleurs. Formidable dessinateur, excellent peintre, Marcos Carrasquer s'attache à rendre avec beaucoup de minutie la texture des objets les plus divers. Que nous montre-t-il ? Dans un grouillement à la Bosch avec l'ironie mordante des illustrations satiriques, son univers fourmille d'une multitude d'éléments hétéroclites. C'est ainsi que dans le même tableau le spectateur découvre pêle-mêle flocons de neige, piscine gonflable, sèche-cheveux, escabeau, livres, de drôles de personnages, Trump en épouvantail et le portrait du peintre qui apparaît sur un écran de smartphone... Un grand chamboulement où le rêve et la folie flirtent avec la réalité en un invraisemblable capharnaüm.
En dénonçant les dérives de notre société, Marcos Carrasquer en donne une vision apocalyptique, pointant du bout de son pinceau sa futilité, la course au profit, le côté dérisoire de nos activités. L'ambiance foncièrement pessimiste de son œuvre est tempérée par un humour qui « renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit ». [Photos Edouard Dabrowski]

L'exposition sera visible jusqu'au 25 octobre 2020 à l'Espace d'art contemporain André Malraux, 4 rue Rapp à Colmar.
Mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche : 14h à 18h
Jeudi : 12h à 17h





13 juillet 2020

Fabien Nierengarten

Quand il m'arrive de m'interroger comme hier, à l'occasion du décès du chauffeur de bus de Bayonne, sur ce que nous avons pu "mal faire" depuis une trentaine d'années, pour que notre société parte ainsi en vrille (et je reste poli), j'en arrive souvent cette question : tout cela n'est-il pas un peu la faute de la suppression du service national ?

Ceux qui me connaissent savent que je suis loin d'être un mordu de l'uniforme, du commandement et de l'ordre, même si dans ma tête, j'ai toujours besoin d'un minimum d'organisation (merci les études de droit). Je ne pense pas être non plus du style à me dire "je suis passé par là, les jeunes doivent donc y passer aussi". Ça ferait définitivement de moi, le vieux con que je refuse obstinément de devenir...

J'ai fait mon service militaire en 1986, en plein milieu de mon parcours universitaire. Sans enthousiasme, mais aussi sans la moindre tentation d'y échapper, puisque c'était le sort de (presque) tous les gars de ma génération et qu'il était donc normal de m'y plier. Même si j'avoue que sur le moment, j'ai eu les boules de "perdre" un an par rapport aux filles de ma promo et à ceux de mes potes qui se faisaient réformer. No comment.

Avec le recul, cette année a pourtant été l'une des plus enrichissantes de ma jeune vie de l'époque. Bon OK, je n'ai pas beaucoup participé à des moments qui auraient pu être douloureux pour mon corps ou pour mon amour-propre. Mais quelle leçon d'humilité et de modestie quand on te fait comprendre que tu n'est qu'une infime partie de la Nation. Et que de moments de fraternité et de solidarité quand tu surmontes ces instants difficiles, grâce au soutien de mecs avec qui tu n'as (normalement) rien en commun, et que la vie (normale) ne t'aurait jamais fait rencontrer.

Avec mes copains de régiment venus des Antilles, de Nouvelle-Calédonie, de la région parisienne (du 9.3, pas de Neuilly), mais aussi du fin fond de la Creuse ou de l'Ardèche, nous cherchions constamment à profiter de ce qui nous réunissait, plutôt que de chercher à savoir ce qui nous différenciait, notamment les origines sociales. Nous apprenions à faire "corps" pour rendre service et nous partagions une même fierté, celle de faire partie ensemble d'une même Nation.

Je sais combien il serait difficile de réinstaurer cette "parenthèse" obligatoire dans la vie de chacun (et de chacune) de nos jeunes. Et pourtant, en les obligeant à donner quelques mois de leur vie à la Nation, en contrepartie de tout ce qu'elle leur a donné auparavant (sécurité, scolarité, solidarité,...), ils pourraient peut-être retrouver un même idéal et des façons communes de l'atteindre. Voire même peut-être, de transmettre ces valeurs à ceux de leurs parents qui les auraient éventuellement oubliées.

12 juillet 2020

Stéphane Jordan

La rencontre entre deux mondes !

Aujourd’hui, alors que je suis en train de ramener un client chez lui, j'aperçois Mr SISSLER ancien adjoint de Mr MEYER avec qui j’avais déjà pu échanger au sujet de mon projet de vélo taxi et qui y était complètement opposé.

Je m’arrête à son niveau pour le saluer et lui montrer que mon service est utile aux Colmariens.

Je lui fait remarquer que désormais les choses ont changé et que l’avenir s’annonce plus favorable pour mon entreprise. Je lui tends la perche en lui disant que de toute façon il n’avait pas vraiment eu son mot à dire à l’époque, il me répond qu’en effet, Mr le Maire était contre.

Puis il ajoute d’un ton méprisant, « vous savez, vous ne ferez pas fortune avec votre truc ! » Je lui réponds qu’en effet ce n’est pas le but, et que mon objectif c’est avant tout d’aider les Colmariens à aller faire leur courses, les emmener chez le kiné, chez le coiffeur, bref tout ce qui fait la profession d’exploitant de vélo taxi !

C’est donc la rencontre entre deux mondes, celui des gens qui ne pensent qu’au fric, à l’argent, au pognon ! Et celui des gens simples, qui ne souhaitent qu’orienter leur vie vers le service et prendre du plaisir dans leur fonction. Je n’ai jamais pensé faire fortune en lançant mon activité de vélo taxi, par contre le bonheur des enfants que je transporte, la bienveillance des gens que je croise et avec qui je discute tous les jours, les remerciements que je reçois des clientes que je véhicule et que j’aide de A à Z, c’est ça ma richesse. La réussite a plusieurs visages et elle ne passe pas toujours pas la partie financière. Ce vieux monde dont vous faisiez partie Mr SISSLER est fini, place aux vraies valeurs !



11 juillet 2020

Fabien Nierengarten

Philippe Monguillot, le chauffeur de bus de Bayonne est donc décédé hier soir. Comme c'était hélas prévisible, il n'a pas survécu aux blessures qui lui ont été infligées par quatre tarés profonds, alcoolisés ou drogués, voire les deux, qui l'ont battu à mort alors qu'il ne leur demandait que de respecter les règles applicables à tous les usagers des transports en commun.

J'essaie de comprendre pourquoi ce meurtre me touche tout particulièrement. Sans doute parce qu'il vient briser la vie d'un brave type qui, après avoir trimé pendant toute sa vie, rêvait de pouvoir enfin en profiter, en compagnie de sa famille... dont il faut d'ailleurs admirer la dignité et la confiance en la justice.

Sans doute aussi parce qu'il a été victime, comme beaucoup d'autres, de cette violence du quotidien qui se banalise et que certains trouvent "normale", sous prétexte qu'elle est provoquée par une "colère" sociale. Comme si tous les gens en précarité se mettaient à taper sur tout ce qui bouge !!

Sans doute enfin, parce que ce chauffeur de bus a payé de sa vie, le fait d'avoir voulu défendre la société en laquelle il croyait, celle qui pose des règles pour que chacun puisse y trouver sa place et y vivre en paix. Comme les policiers, comme les pompiers, comme tant d'autres agents publics qui s'exposent au danger, en exerçant tout simplement leur mission. Et en se trouvant confrontés à des énergumènes sans la moindre foi, ni la moindre loi... et surtout, sans ces valeurs fondamentales qui font qu'on ne les transgresse pas.



5 juillet 2020

Monique Maitte

Fabien Nierengarten

Cette dame fait partie de mes belles rencontres sur FB. C'est l'une des premières qui m'a fait élargir le cercle de mes "amis", au-delà des personnes que je fréquentais dans la vraie vie ou par des amis interposés. Nous nous sommes connus en partageant des commentaires sur la page d'un ami commun. Et surtout, nous nous sommes reconnus dans des convictions et des valeurs similaires. Puis, nous nous sommes mis à commenter nos publications respectives, toujours sans vraiment nous connaître.

Progressivement, cette dame est entrée dans ma vie virtuelle et je suis un peu entré dans la sienne, découvrant grâce à quelques photos, son lieu de vie en campagne très modeste, foisonnant d'animaux venant de partout et de nulle part, et de gens qui leur ressemblaient un peu. C'est vrai que je la trouvais parfois un peu bizarre, cette dame. D'une grande culture et d'une grande sensibilité, mais pas trop en phase avec ce monde virtuel et parfois artificiel qui est celui de FB.

J'avoue que je ne me suis pas rendu compte de son absence parmi nous durant les trois dernières semaines. Je n'ai donc pas pu m'en inquiéter, ni même m'en soucier. Mais hier, j'ai appris par un post du même ami commun, que cette dame nous avait définitivement quittés. De la même façon qu'elle a vécu : avec discrétion et beaucoup de dignité. Je reconnais que ça m'a foutu un sacré coup.

Puis, les hommages se sont multipliés. D'abord sur FB, puis dans la presse, et même par la voix de la nouvelle maire de Strasbourg, à peine quelques minutes après son élection. C'est là que j'ai appris, de nombreux mois après l'avoir rencontrée ici, que Monique Maitte était une très grande dame, qu'elle défendait avec acharnement les sans-papiers, les sans-abris et les sans-familles, et qu'elle-même avait connu la misère et la vie dans la rue pendant de longues années. Je pense fort à elle aujourd'hui.

Ainsi vont les réseaux sociaux... On y trouve le pire, mais aussi le meilleur. A l'image de la vraie vie. Comme moi, vous avez peut-être quelques amis FB qui vous suivent désormais de l'au-delà. Et comme moi, ça vous fait froid dans le dos de vous dire qu'un jour, certaines de vos connaissances apprendront votre propre disparition en cliquant le matin sur la petite icône bleue. Parfois même avec quelques jours de retard. Mais ainsi va la vie. Et en attendant la mort, elle est ce qu'il nous reste de mieux.



30 juin 2020

Isabelle Kieffer

Et après ?

À la suite de la lecture d’articles sur le tourisme de masse, je propose deux pistes de réflexion pour le nouveau maire et son équipe :

1/ « Dubrovnik est devenue invivable quand elle a cessé d’être une ville pour devenir une destination. »

2/ « Comment changer de modèle sans tuer la poule aux œufs d’or ? »

Monsieur le Maire, rendez-nous notre ville et ouvrez-lui de nouvelles perspectives d’activités et d’emplois.