13/3/2020
Nous sommes un certain nombre de gens de gauche, ayant participé à diverses listes aux dernières élections municipales.
Nous nous sommes interrogés sur un soutien à une liste ou une autre. Nous nous sommes aperçus que plusieurs listes étaient soutenues par des anciens colistiers.
Aussi, plutôt que de faire un choix qui ne conviendra qu'à quelques uns, nous préférons livrer une analyse sur l'état de la gauche à Colmar lors de ces municipales.
État de la Gauche à Colmar
Suite à la quasi disparition du parti socialiste et autres tendances sociales-démocrates tant au niveau national que local, on peut se demander où vont se situer ses électeurs traditionnels orphelins. Ce pôle politique était le principal opposant à Gilbert Meyer lors de certaines élections, par exemple derrière Serge Rosenblieh, puis a peu à peu disparu, victime de son éclatement des tendances et au succès des confrontations internes des listes de droite (Wagner, Klinkert, Burger, Straumann, etc…).
À ce jour, on observe un regroupement de la gauche protestataire et radicale (PCF, CGT) avec les populistes (LFI, Gilets jaunes). Ce groupe n’a pas pu se fédérer avec les sociaux démocrates (qu’il vomit car ils ont soutenu un gouvernement de la France contesté), ni avec les Verts (accusés d’être sectaires et manipulateurs, imposant leur programme et leur leader). Ce groupe n’a pas vocation à gouverner, il conteste même le fait d’être élu, le fait de prendre des décisions, d’avoir des leaders, le fonctionnement des institutions.
Les Verts qui pensaient avoir un boulevard devant eux, du fait de l’absence (dans un premier temps) d’autres listes de gauche, et du fait du succès des écologistes aux européennes, ont d’ores et déjà échoué, car ils ont été incapables d’initier le moindre rassemblement. Par ailleurs, même s’ils pensent toujours être les seuls à détenir la vérité et les compétences en matière écologique, ils doivent faire face à un changement dans le paysage politique : effectivement, les préoccupations environnementales, climatiques, écologiques sont devenues centrales et sorties des seuls milieux qui prétendaient les accaparer. Le pragmatisme de certains permet d'arriver à des solutions que le sectarisme ne peut obtenir seul.
Si cette tendance est nationale, le particularisme local tient aussi compte des relations déplorables entre Frédéric Hilbert et les autres tendances de gauche depuis de nombreuses années et lors des deux dernières élections municipales. À titre d’exemple, à peine élu en 2008 sur une liste d’union de gauche, il a tout de suite exclu de travailler avec ses colistiers d’autres tendances, malgré le mandat donné par ses électeurs pour un travail en commun. Cette tendance s’est confirmée pour les municipales de 2014 et le travail au conseil municipal, puis dans les discussions préparatoires aux municipales 2020.
Le parti socialiste a éclaté entre les macronistes, les aubrystes, les frondeurs, les déçus et n’est plus en état de présenter une liste cohérente. Les adhérents historiques, qui portaient les valeurs de solidarité, de pragmatisme et de progrès social, sont vieillissants et sont présents dans le militantisme associatif. Ils auraient pu « naturellement » se tourner vers une alliance ou un soutien du parti dont ils ont été proches, les Verts, mais le « particularisme local » fait que certains sont allés vers la liste Ouverture Citoyenne, d’autres vers Tristan Denéchaud, quelques-uns se sont perdus chez Straumann, l’ancien secrétaire de section est sur la liste de Henri Stoll à Kaysersberg, apparemment aucun n’a rejoint Frédéric Hilbert. Est-ce à dire qu’ils ne partagent pas les préoccupations écologiques ?
Il faudra sans doute attendre d’autres élections, et peut-être le renouvellement de certains cadres, pour permettre l’émergence d’un groupe permettant l’alternative aux listes de droite. En attendant, les citoyens colmariens sont vraisemblablement désireux d’un changement de gouvernance et ceux qui sont élus seront porteurs de l’espérance de tous.