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16 mars 2020

13/3/2020

Nous sommes un certain nombre de gens de gauche, ayant participé à diverses listes aux dernières élections municipales.
Nous nous sommes interrogés sur un soutien à une liste ou une autre. Nous nous sommes aperçus que plusieurs listes étaient soutenues par des anciens colistiers.
Aussi, plutôt que de faire un choix qui ne conviendra qu'à quelques uns, nous préférons livrer une analyse sur l'état de la gauche à Colmar lors de ces municipales.


État de la Gauche à Colmar

Suite à la quasi disparition du parti socialiste et autres tendances sociales-démocrates tant au niveau national que local, on peut se demander où vont se situer ses électeurs traditionnels orphelins. Ce pôle politique était le principal opposant à Gilbert Meyer lors de certaines élections, par exemple derrière Serge Rosenblieh, puis a peu à peu disparu, victime de son éclatement des tendances et au succès des confrontations internes des listes de droite (Wagner, Klinkert, Burger, Straumann, etc…).

À ce jour, on observe un regroupement de la gauche protestataire et radicale (PCF, CGT) avec les populistes (LFI, Gilets jaunes). Ce groupe n’a pas pu se fédérer avec les sociaux démocrates (qu’il vomit car ils ont soutenu un gouvernement de la France contesté), ni avec les Verts (accusés d’être sectaires et manipulateurs, imposant leur programme et leur leader). Ce groupe n’a pas vocation à gouverner, il conteste même le fait d’être élu, le fait de prendre des décisions, d’avoir des leaders, le fonctionnement des institutions.

Les Verts qui pensaient avoir un boulevard devant eux, du fait de l’absence (dans un premier temps) d’autres listes de gauche, et du fait du succès des écologistes aux européennes, ont d’ores et déjà échoué, car ils ont été incapables d’initier le moindre rassemblement. Par ailleurs, même s’ils pensent toujours être les seuls à détenir la vérité et les compétences en matière écologique, ils doivent faire face à un changement dans le paysage politique : effectivement, les préoccupations environnementales, climatiques, écologiques sont devenues centrales et sorties des seuls milieux qui prétendaient les accaparer. Le pragmatisme de certains permet d'arriver à des solutions que le sectarisme ne peut obtenir seul.

Si cette tendance est nationale, le particularisme local tient aussi compte des relations déplorables entre Frédéric Hilbert et les autres tendances de gauche depuis de nombreuses années et lors des deux dernières élections municipales. À titre d’exemple, à peine élu en 2008 sur une liste d’union de gauche, il a tout de suite exclu de travailler avec ses colistiers d’autres tendances, malgré le mandat donné par ses électeurs pour un travail en commun. Cette tendance s’est confirmée pour les municipales de 2014 et le travail au conseil municipal, puis dans les discussions préparatoires aux municipales 2020.

Le parti socialiste a éclaté entre les macronistes, les aubrystes, les frondeurs, les déçus et n’est plus en état de présenter une liste cohérente. Les adhérents historiques, qui portaient les valeurs de solidarité, de pragmatisme et de progrès social, sont vieillissants et sont présents dans le militantisme associatif. Ils auraient pu « naturellement » se tourner vers une alliance ou un soutien du parti dont ils ont été proches, les Verts, mais le « particularisme local » fait que certains sont allés vers la liste Ouverture Citoyenne, d’autres vers Tristan Denéchaud, quelques-uns se sont perdus chez Straumann, l’ancien secrétaire de section est sur la liste de Henri Stoll à Kaysersberg, apparemment aucun n’a rejoint Frédéric Hilbert. Est-ce à dire qu’ils ne partagent pas les préoccupations écologiques ?

Il faudra sans doute attendre d’autres élections, et peut-être le renouvellement de certains cadres, pour permettre l’émergence d’un groupe permettant l’alternative aux listes de droite. En attendant, les citoyens colmariens sont vraisemblablement désireux d’un changement de gouvernance et ceux qui sont élus seront porteurs de l’espérance de tous.

12 mars 2020

SAS : réponses au questionnaire

[SAS] Comme Tiefenbach Environnement, l'association Dynamisme et Qualité de Vie des Citoyens du Quartier Nord de Colmar avait adressé une lettre ouverte aux élus de Colmar Agglomération par le biais des messageries des mairies concernées, ainsi qu'aux différents candidats aux élections municipales de Colmar.

Le sujet : se positionner par rapport à l'installation d'une structure pénitentiaire de type SAS sur la friche des anciens abattoirs et envisager d'autres options pour ce terrain.

Nous n'avons eu aucun retour d'élus des autres communes que ceux de Colmar et lors de la réunion de Colmar Agglo le 13 février dernier, ils ont tous voté affirmativement à la cession du terrain de l'ancienne friche au Ministère de la Justice, y compris les élus de Colmar (sauf M. Hilbert et M. Denéchaud qui avait également la procuration de Mme Valentin).

Pour les candidats aux élections municipales de Colmar, nous avons pu rencontrer madame Villemin, et messieurs Denéchaud et Hilbert, participer à deux réunions en mairie invités par monsieur Meyer et eu un échange téléphonique avec monsieur Straumann. Nous n'avons eu aucun retour des deux autres listes.

Messieurs Denéchaud et Hilbert nous ont également répondu par écrit et se sont opposés à la cession du terrain lors du vote du 13 février dernier. Le premier envisage une zone mixte constituée d'habitations, d'une zone tertiaire, en y délocalisant pourquoi pas une partie des services municipaux (mais pas la partie Colmar agglo). M. Hilbert ne pense pas que nous devrions craindre une hausse de l'insécurité. En revanche, il voit à la place de la SAS des espaces verts et souhaiterait revaloriser le quartier.

M. Meyer nous a accueillis lors de deux réunions afin de nous présenter le projet en l'état (à l'une des réunions l'APIJ, Agence pour l'Immobilier de la Justice, était présente). Il est toujours resté campé sur le choix de ce terrain, expliquant lors du vote de Colmar Agglo "que la plus belle fille du Monde ne pouvait proposer que ce qu'elle a". Il a cependant apporté des garanties pour améliorer les abords du quartier (trottoirs, rues...).

Mme Villemin tout comme M. Straumann mettent en avant l'intérêt que la SAS (Structure d'Accompagnement à la Sortie) soit implantée à Colmar afin que la ville reste un pôle judiciaire. Mme Villemin explique qu'il sera difficile de modifier les choses. Cependant, tous deux ont avancé que s'ils étaient élus comme premier magistrat de la ville, ils se renseigneraient tout de même sur la possibilité de proposer un autre terrain à l'APIJ, dans la mesure du possible.

10 mars 2020

Pollution au lindane

Jean-Paul ROTH
16 Rue du Tiefenbach
68920 WINTZENHEIM
Association Tiefenbach Environnement

Le 10/03/2020

À l’attention de Monsieur le Professeur Gilles-Eric SERALINI

Monsieur le Professeur,

Je viens vers vous à la suite du contact que vous avez eu avec Monsieur David LEFEBVRE et auquel vous avez eu l’amabilité de répondre avec diligence et célérité.
Je préside l’association Tiefenbach Environnement qui lutte contre l’artificialisation des terres et la préservation de notre patrimoine agricole dans le secteur de Wintzenheim, à côté de Colmar dans le Haut-Rhin.
Au détour de nos recherches, nous sommes tombés sur un scandale sanitaire, une pollution au lindane, enfouie à faible profondeur et à moins d’un km de l’Hôpital Pasteur et à sa verticale.
Comme vous en a informé Monsieur LEFEBVRE, personne ne fait rien, tout le monde ferme les yeux et cette pollution s’étend vers les zones maraîchères de Colmar.
Nous luttons de toutes nos force et pouvoirs pour que l’on nous débarrasse une fois pour toutes de cette pollution et éviter d’intoxiquer à petit feu les Colmariens qui ne se doutent de rien.
Le lindane est éminemment toxique et contamine la nappe phréatique la plus grande d’Europe qui court sous Colmar, vers l’Allemagne.
Nous ne pouvons laisser faire cela et c’est pourquoi nous réagissons avec cette virulence.

Toutes les informations chiffrées se trouvent dans le dernier rapport ARTELIA dont je vous joins le lien qui vous donnera si vous le souhaitez accès à toutes les données chiffrées de cette pollution datées de 2017.

file:///E:/ASSOCIATION%20TIEFENBACH/20191106%20DOSSIER%20ARTELIA%20WINTZENHEIM%20.pdf

Bien entendu , aucune information n’est donnée, qu’elle provienne de la municipalité de Wintzenheim, de Colmar, de l’ARS Grand Est, de l’ADEME, de la Préfecture et tout le monde se renvoie la balle.
En attendant, cette pollution continue dramatiquement à s’étendre.
Comme l’a souligné Monsieur LEFEVBRE, données que vous confirmez, je vais tenter de vous citer :
La teneur sur site est catastrophique et rend l’issue d’une dépollution inéluctable
Étant donné la persistance de lindane, dans la chaîne alimentaire, nous allons au-devant d’une catastrophe écologique et sanitaire majeure.
La teneur des 21 microgrammes à la verticale de l’Hôpital Pasteur est selon vous dramatique, d’autant que vous avez démontré que les seuils de toxicité sont amplement surévalués et devraient être revus à la baisse.
Il conviendrait donc de déclencher une campagne de dépistage du lindane auprès des populations exposées par prélèvement de cheveux (150€/analyse) sachant à vos dires, qu’un échantillon de 15 analyses suffirait statistiquement.
Vous nous précisez que le lindane est probablement disséminé dans la chaîne alimentaire et se concentre dans les lipides donc qu’il conviendrait de surveiller les productions végétales (compte tenu de la constitution lipidique des membranes cellulaires).
In fine le compte à rebours d’une grande catastrophe écologique et sanitaire est déclenché et il nous faudrait agir avant que le cataclysme ne survienne. Nous avons prévenu les élus, les responsables de collectivités, les autorités gouvernementales jusqu’aux ministères concernés et ils ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas, étant donnés les 5-7 mg/l dans l’eau sur site.
Vous affirmez avec force que les doses létales de lindane sur le site ne pourront être durablement contenues et que personne ne maîtrisera les conséquences d’une telle inertie.
Même si l’eau de consommation des Colmariens et communes avoisinantes ne provient pas de cette zone contaminée et de cette partie de la nappe, il n’empêche que le risque sanitaire est important, ne serait qu’à considérer l’orientation et le sens d’écoulement de ladite nappe.
Vous êtes naturellement et évidemment plus que moi, à même de juger de la dangerosité d’une telle situation et surtout du risque que nous prenons à fermer les yeux, nous cacher cette sinistre réalité et laisser perdurer ce danger « explosif ».
C’est pourquoi nous réagissons avec autant de virulence.
Ma requête est donc des plus simples : je viens de vous transmettre grossièrement tenants et aboutissants de notre problème.

Serait-ce vous obliger que de bien vouloir me confirmer au travers d’un courrier mes dires et assertions confondus afin que nous puissions en faire état auprès des autorités locales, régionales, nationales et tenter d’induire ainsi une prise en charge de cette dramatique question de santé publique qu’aujourd’hui tout le monde se hâte de vouloir méconnaître.

Avec mes remerciements anticipés, je vous prie de croire , Monsieur le Professeur en l’assurance de mes très respectueux sentiments.

Jean-Paul ROTH
Association Tiefenbach Environnement



RÉPONSE DU PROFESSEUR SERALINI :

Gilles-Eric SERALINI
Professeur de Biologie Moléculaire
Co-directeur
à qui de droit

Le lindane est un pesticide perturbateur endocrinien et nerveux très toxique, il a été interdit pour ces raisons.
Il est souvent accompagné comme beaucoup de pesticides de ses produits de formulations à base de dérivés de pétrole et métaux lourds très cancérogènes, présents dans les stocks.

Cela rend obsolètes les seuils limites réglementaires d’expositions, calculés à partir des expériences de la firme qui le commercialisait sans tenir compte des savoirs actuels, et qui doit rendre immédiatement publics les tests de toxicité du produit pris en compte pour établir les normes réglementaires, pour malfaçons possibles (cf décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 1er octobre 2019 (aff C 616/17)).
En cas de question juridique, s’adresser à Me Guillaume Tumerelle à ce sujet.

Pour exemple, les seuils de toxicité du glyphosate devraient être revus mille fois à la baisse pour ces raisons (articles scientifiques téléchargeables sur www.seralini.fr).

Un stock souterrain illégal de lindane devrait ainsi être retiré immédiatement par les autorités compétentes, avec toutes les précautions, et une enquête criminelle devrait être diligentée.


Il conviendrait de déclencher une campagne de dépistage du lindane auprès des populations les plus exposées par prélèvements de cheveux (150€/analyse) ; un échantillon de 15 à 20 analyses permettrait de commencer à évaluer l’ampleur possible du problème.

Les dérivés du lindane et ses produits de formulations et métaux lourds peuvent se concentrer dans les lipides, donc il conviendrait de surveiller non seulement les eaux, mais aussi les productions végétales (compte tenu de la constitution lipidique des membranes cellulaires).

La situation apparaît très urgente, des responsables publics peuvent être mis en cause s’ils ne réagissent pas.

Pr. Gilles-Eric SERALINI

9 mars 2020

Association Tiefenbach Environnement

Aux lecteurs de colmarinfo.com

L'Association Tiefenbach Environnement a adressé un questionnaire aux candidats aux élections municipales de Colmar et de de Wintzenheim : Gilbert MEYER - Stéphanie VILLEMIN - Liste OUVERTURE CITOYENNE - Tristan DENNECHAUD - Frédéric HILBERT - Eric STRAUMANN - Serge NICOLE - Claude KLINGER ZIND.

Ce questionnaire était intitulé "Prise en compte des ressources naturelles, agricoles et humaines pour un développement durable et harmonieux qui limiterait l’urbanisation galopante des périphéries urbaines et favoriserait une résilience des modes de vie face aux enjeux climatiques et sociaux".

L'association ATE est aujourd'hui en mesure de fournir une synthèse des réponses à ce questionnaire. Sa lecture pourrait vous être utile pour une prise de décision plus éclairée dimanche prochain lors du 1er tour des élections municipales.

[Des extraits du texte seront régulièrement publiés ces prochains jours sur Facebook]

5 mars 2020

Le 26 septembre 2018, Colmar info écrivait déjà : « Les habitants du quartier du Ladhof devront-ils chausser des bottes pour rentrer chez eux, par temps de pluie ? »

Apparemment, rien n'a changé depuis (photo prise cet après-midi).



4 mars 2020

Le cirque Meyer

À l'heure où tous les candidats aux municipales mettent l'accent sur l'écologie, GM n'a rien trouvé de mieux que d'utiliser un vieux fourgon Citroën Type H dont le moteur est sûrement ce qu'il y a de plus écolo, pour sillonner la ville. Manque plus que le mégaphone pour annoncer l'arrivée du cirque.




29 février 2020

DNA Colmar : Municipales 2020, blues trottoir pour pistes cyclables...


Dessin de Phil - DNA

COLMAR a refusé de signer un contrat avec le Département parce que, contrairement au droit applicable, la Ville veut imposer au Département de faire les travaux sur la route départementale (ce qui est normal) mais aussi sur les trottoirs (ce qui n'est pas normal !). Pour donner un exemple, la position actuelle de la Ville, c'est comme si vous exigiez de votre voisin qu'il vienne faire la peinture dans votre salon ! Résultat, des bordures et trottoirs défoncés, l'absence d'aménagements pour les usagers ! Les Colmariens sont pris en otage face à ce positionnement illégal de la Ville.
Benoît Nicolas



Réponse de Gilbert Meyer :

« Il est facile de s’engager sur des travaux en les faisant payer par les contribuables colmariens, alors même que ces travaux relèvent entièrement du ressort du Département du Haut-Rhin ! »

Stéphanie Villemin fut la première à réagir. Quant à Eric Straumann, il reste droit dans ses bottes, selon lui il n'existerait aucune jusrisprudence en la matière, seul serait condamnable l'affichage sauvage en dehors des panneaux électoraux.


28 février 2020

LOO

On a assisté mercredi dernier à un débat quelque peu affligeant.

Il reflète globalement l’endormissement intellectuel du monde politique français des 40 dernières années.

Qui sont les élus d’aujourd’hui mais surtout qu’attend-on de ceux de demain ?

Malgré le chômage et les crises, les 40 dernières années ont été fastes économiquement. Suite à la décentralisation, les élus ont bénéficié d’une manne importante pour leur ville, la taxe professionnelle permettant de réaménager les places de mairie, construire les salles des fêtes, dans toutes les mairies on connaît l’histoire.

Globalement, il a fallu gérer les richesses, boulot plutôt facile qui laissait par ailleurs toute latitude pour consacrer le reste de son énergie à s’assurer une rente en multipliant les mandats, faire de (plus ou moins) bons mots dans les bistrots ou sur les plateaux de télévision pour décrédibiliser ses adversaires ou détracteurs et conserver sa place.

Il semble que nous ayons perdu en route les élus visionnaires, pour qui la vie publique est un devoir et une charge, voire un sacrifice, qui sont là non souvent par choix mais parce qu’ils ont fait le constat que, dans une situation critique, il fallait, qu’on le souhaite ou non, prendre des responsabilités pour que le monde soit meilleur.

C’est ceux-là que nous n’avons pas vus autour de la table pendant le débat de mercredi soir, soit qu’ils ne correspondaient pas au profil (et c’était clairement le cas des forts en gueule) soit que nous n’ayons pas entendu ce qu’ils avaient à nous dire.

Cela pose question.

Devant les défis qui se posent à nous, l’action et l’engagement démocratiques doivent-ils être assumés par les seuls acteurs de la vie civile, voire par ceux de la désobéissance civile ?

Si c’est le cas, à quoi serviront les élus de demain ? Qu’attend-on d’eux ? Quels sont les enjeux ? De quoi l’homme a-t-il besoin ?

Les enjeux existent.

Ils sont mondiaux, connus et simples à décrire : le réchauffement climatique, les risques pour la survie du végétal, du monde animal et de l’homme.

Les réponses sont de deux ordres possibles.

La lutte et le déchirement entre les hommes et que le meilleur gagne mais on ne gagne pas seul et surtout pas quand le monde est détruit … quand on se retrouve seul c’est qu’on a perdu.

Un travail collectif et acharné pour le maintien de la vie dans les meilleures conditions possibles.

Il n’existe qu’un choix pour survivre, qu’il soit spontané, choisi ou imposé, c’est le second.

C’est cette tâche qui attend les élus de demain.

Ils en baveront sans doute bien plus que ceux d’hier car pour l’accomplir, il ne sera plus possible de faire plaisir à tout le monde. Loin de là !

Il faudra du courage.

Un grand travail d’apprentissage et de pédagogie les attend.

A toutes les échelles, les actions publiques doivent être menées sur deux volets conjointement.

La lutte contre le réchauffement climatique et la préservation/reconstruction d’un environnement naturel adapté qui permette la survie des espèces, y compris l’homme.

Prendre toutes les mesures utiles pour diminuer l’usage de la voiture, des camions et des avions.

Promotion de l’usage du vélo par l’apprentissage à l’école, la construction de pistes cyclables sécures et saines y compris pour des enfants de 8 ans non accompagnés.

Limitation de l’usage de l’auto de façon autoritaire - on est en lutte pour la survie - diminution des possibilités de stationnement ou de circulation, diminution de sa valeur concurrentielle (offre de transport alternatif, prix des carburants) initiation ou réapprentissage de l’utilisation des autres modes de déplacement (journées sans voiture, journée du vélo, bus gratuits, etc.)

Limitation des kilomètres de livraison inutiles par la reconstitution d’une production locale permettant de couvrir le plus possible de besoins (nourriture, habillement, etc.)

Limitation de la promotion internationale du tourisme qui encourage les flux par avion.

Prendre toutes les mesures pour limiter les déperditions de chaleur des logements et des locaux d’entreprises (isolation des logements et locaux existants, performance des constructions neuves, etc.)

Lutter contre le réchauffement par l'aménagement d’espaces publics (plantation d’arbres, reperméabilisation des sols, limitation de l’étalement, etc.) ; faire revenir la nature en ville.

Parallèlement il faudra reconstituer un environnement viable.

La plaine d’Alsace comporte aujourd’hui très peu de forêts, son fonctionnement est comparable à celui d’une steppe, après la steppe vient le désert inexorablement.

À Colmar en particulier, le microclimat auparavant envié pour le peu de précipitations par an a un effet accélérateur du changement. Ainsi, Colmar sera sans conteste à la pointe … de la sécheresse.

De plus la Vallée d’Alsace s’est massivement spécialisée dans la culture céréalière et viticole. Tous les ingrédients sont rassemblés pour la découverture, la pollution et l’appauvrissement des sols. C’est le constat que l’on peut faire aujourd’hui.

La plaine d’Alsace ne peut plus être considérée comme une terre riche, elle doit être regardée comme une terre extrêmement appauvrie.

Pour maintenir une agriculture à terme, il faut donc reconstituer un espace forestier et agricole/forestier. Les arbres ne poussent pas en 5 ans, il faut s’y prendre maintenant pour espérer échapper au pire dans 40 ans. Des expérimentations sont à faire en se basant à la fois sur les milieux actuels mais aussi sur des espèces méditerranéennes et tous les niveaux intermédiaires entre elles afin de donner la meilleure chance possible au maintien d’une flore la plus résistante possible aux changements climatiques, à la sécheresse, aux inondations et aux tempêtes.

Lutter contre les catastrophes sanitaires dans les forêts par la diversification des espèces comme des origines de plants, l’extension des emprises forestières, la régulation de la pression du gibier sur la flore par la réintégration de prédateurs autres que l’homme, la réouverture des espaces agricoles à la faune afin que la pression ne se fasse pas que sur les plants forestiers.

Reconstituer les sols affaiblis par l’agriculture intensive par la réintégration d’arbres qui permettraient pendant les sécheresses, d’assurer une protection des plants contre le soleil, de limiter l’évapotranspiration et les arrosages, de nourrir le sol de matières phosphatées et carbonées, de reconstituer un réseau biologique propice à la réinstallation de la faune et à sa survie par des échanges génétiques entre territoires et de participer à un meilleur bilan carbone.

Assurer la reconstitution sous ce couvert, d’une polyculture et d’un maraîchage pouvant répondre à l’intégralité des besoins du territoire.

Reconstituer des prairies.

Sensibiliser et initier les enfants au soin à apporter à l’environnement qui leur sera laissé.

Nourrir les vocations, encourager la filière et les formations agricoles allant dans le sens du respect de l’environnement, favoriser l’expérimentation, montrer par l’exemple, travailler avec les ingénieurs de l’INRA et les élèves des lycées et grandes écoles, monter des partenariats entre maraîchers et élèves pour des tests grandeurs nature dans les exploitations existantes.

Analyser et négocier les mesures de la politique agricole commune.

Combattre sur le terrain législatif comme judiciaire les lobbys agricoles et alimentaires et les réticences nationales et européennes.

En bref sécuriser l’alimentation des populations.

L’apprentissage de la solidarité, du vivre-ensemble nécessaires à ne pas aboutir à des ruptures définitives dans la société.

Le deuxième volet est celui qui doit permettre d’affronter ensemble les épreuves qui nous attendent et non les uns contre les autres à l’échelle locale comme internationale.

Aussi est-il nécessaire de mettre l’accent sur l’apprentissage de la vie sociale.

Il s’agit parfois de mesures simples à prendre comme supprimer des mains des enfants les objets hypnotiques qui servent aujourd’hui aux parents à se décharger de la tâche de canaliser l’énergie de leurs petits. Il est aujourd’hui démontré que l’interférence des écrans affecte de façon profonde le développement de l’empathie pourtant indispensable à la vie en société.

La Ville pour sa part peut commencer à éviter d’encourager par des subventions l’achat de tablettes pour les enfants.

La deuxième mesure à prendre d’urgence serait de rompre avec les habitudes de communautarisme ou de ségrégations qu’elles soient religieuses, sexuelles ou sociales. Il faut multiplier les rencontres et les expériences des enfants dans le cadre scolaire et périscolaires et lutter contre les endoctrinements.

Cela suppose d’occuper le terrain de l’enfance et de ne pas le laisser aux groupements prosélytes tel que cela est observé aujourd’hui dans certains quartiers.

Il faut préserver la place de l’enfant dans la ville qui est globalement hostile à son épanouissement aujourd’hui.

L’amélioration de l’espace public pour les enfants et les seniors répondra aux besoins de tous.

De nombreuses personnes sont isolées du fait de leurs capacités physiques, sociale ou de non accès à la langue ou même à la connaissance du droit de disposer de soi.

Il faut savoir détecter ces personnes, les amener à pouvoir participer à des activités, valoriser ou développer leurs savoir-faire. Pour cela il faut intensifier la vie sociale et culturelle. Les lieux sont là. L’accent est à mettre sur l’animation.

Enfin, l’implication directe de la collectivité dans l’organisation des festivités permettra d’éviter les phénomènes d’entre-soi et d’exclusion qui prévalent dans les fêtes associatives aujourd’hui.

Enfin, le partage des savoirs constitue de la production de richesse. Il faut l’encourager chaque fois que possible.

Voilà, chers candidats, les questions dont il faut se préoccuper dès maintenant et pour les prochaines 40 années et pour lesquelles il est nécessaire de nous préciser vos intentions claires en matière d’orientations, d’objectifs à atteindre, d’actions et moyens à mettre en œuvre.

Toute autre considération sur l’aspect désuet de la fontaine de la Mairie, ou sur un éventuel jouet gonflable géant sur le plan d’eau n’est que temps perdu et ne nous intéressera éventuellement que lorsque tout le reste aura été garanti.

À Colmar où les arbres fruitiers sont en fleurs depuis la mi-février cette année,

Amicalement,

LOO