Suite au vote d’octobre dernier, plusieurs élus nous ont dit avoir été pris au dépourvu, avoir voté sans savoir…
Alors, pour ne pas reproduire cette situation la semaine prochaine, voici toutes les informations émanant des services pénitentiaires et de l’APIJ (Agence Pour l’Immobilier de la Justice) qui nous ont été transmises lors d’une réunion en mairie le 24 janvier dernier.
La structure accueillera 90 détenus permanents (qui bénéficieront d’autorisations de sortie, comme ceux de l’actuelle prison de la rue des Augustins), 20 en semi-liberté et 10 détenus en quartier maison d’arrêt (période de leur jugement aux différents tribunaux locaux dont les assises).
Seront concernées des personnes condamnées à des délits d’un an maximum qui auront obligatoirement fait un séjour préalable en maison d’arrêt. Il y aura un contrat moral entre l’administration pénitentiaire et ces détenus, ceux-ci étant choisis pour leur bon comportement et surtout leur capacité à se réinsérer facilement dans la société.
La SAS sera entourée d’espaces verts, distante d’au moins 25 mètres des habitations et comportera un rez-de-chaussée, deux étages et des mansardes (en tout 5000 m2). Ses ouvrants seront tournés au maximum vers l’intérieur de la structure.
Le personnel sera constitué de 65 personnes : surveillants, personnels administratifs, de réinsertion et de direction. Bien sûr pas 65 en même temps, puisqu’il y aura une alternance entre différentes équipes travaillant de journée, de nuit, le week-end…Chaque conseiller encadrera 30 détenus.
Alors pourquoi les riverains de ce bel outil de réinsertion seraient toujours opposés à cette structure ? Des jamais contents ? Des craintifs ?
Non, tout simplement, nous voulons mieux pour notre quartier !
Nous voulons des habitations raisonnées (et pas des logements sociaux à outrance), des maisons, des enfants, des espaces verts, des entreprises artisanales, pourquoi pas un magasin de proximité type petit magasin bio…
Nous pensons que la proximité du SPIP et de Pôle Emploi est un leurre : de toute façon peu de détenus sortiront de la structure alors que différents intervenants extérieurs y viendront pour préparer de manière active leur sortie et leur réinsertion.
Nous souhaitons également que ce terrain ne reste pas une friche pendant encore 15 ans : à Colmar Agglomération de trouver un terrain adéquat pour les gens du voyage qui l’occupent de temps en temps faute d’avoir de vrais terrains qui leur soient dévolus.
Bien sûr que Colmar a besoin de maintenir son pôle judiciaire et de le renforcer par l’installation de la SAS. Mais, la proximité du centre ville (il suffit de voir le stationnement dans la rue d’Agen au mois de décembre) n’est pas une condition pour ces structures : l’essentiel c’est qu’elles soient en agglomération (cf. plan pénitentiaire du ministère de la Justice présenté au conseil des ministres le 12 septembre 2018).
De ce fait, que la SAS soit en zone industrielle (ou dans la périphérie urbaine) ne changerait pas grand-chose à partir du moment où le site serait desservi par une ligne de transports en commun.
Nous pensons que le risque zéro n’existe pas (actuellement le taux de récidive avoisinerait les 61 % ; 34 % en cas de travaux d’intérêt généraux), même s’il n’y aurait apparemment aucun problème actuellement rue des Augustins. La différence, c’est que notre quartier est plus résidentiel que le centre ville (avec certes des immeubles, mais aussi des maisons avec jardins), que nos enfants y circulent et s’y forment (CFA), que beaucoup de nos anciens y vivent sereinement et craignent des agressions dans la rue voire chez eux !
Alors, chers élus de Colmar Agglomération, vous qui voterez le 13 février prochain, vous avez les cartes en mains pour dessiner l’avenir du quartier Nord de Colmar (même si vous n’êtes pas Colmarien) : nous avons confiance en votre clairvoyance et votre engagement pour l’agglomération !
Cordialement.