Inédit : Une double page sur le conservatoire dans Le Point colmarien, une conférence de presse dédiée : décidément une rentrée pas comme les autres pour le conservatoire. La ville chercherait-elle à se justifier ?
Mais de toute façon, le conservatoire, ça n’intéresse que bien peu de Colmariens !
C’est vrai... mais ils sont pourtant concernés car sur le fond, ce qui a été décidé, c’est une baisse du service à tous les Colmariens comme cela a déjà été fait pour les transports, les piscines, les bibliothèques : suivant le conservatoire de longue date pour ses concerts, j’ai ressorti les plaquettes des 3 dernières années, et l’édito en deuxième page donnait à voir bien plus que le service minimum décrit par les articles de cette rentrée.
Le conservatoire y démontrait un rôle de créateur de lien social, animant la ville, favorisant la mixité, tout autant que le sport, mais en plus, d’ascenseur social, tirant les enfants et le public vers le haut. Il s'était impliqué plus que jamais auprès des écoles (plan musicalécole), en REP (réseau d’éducation prioritaire), ou intervenait dans les musées (notamment Unterlinden qui a depuis réduit toutes ses proposition éducatives... ).
La mixité sociale disparaît année après année : pour les Colmariens non imposables, une année coûtait 240€ en 2016 et maintenant il leur faut débourser 393€ soit une augmentation de 65% !
Pour une fois qu’il y a une conférence de presse pour le conservatoire, il n’y a aucune information sur ce qu’on y fera. Où sont les projets de l’année ? Au contraire, on laisse de côté ce rôle de rassembleur et on renforce l’image d’un conservatoire au service de quelques Colmariens aisés.
Au final cela revient à moins bien utiliser l’argent public qu’il ne l’était.
Par ailleurs, sacrifier les cursus ouvrant sur un haut niveau professionnalisant, ou rares et attractifs pour les meilleurs élèves, comme la classe de direction de chœurs ou celle de direction d’orchestre, ou pénaliser la filière théâtre qui a formé quelques bons professionnels mais n’a pas de salle pour l’accueillir depuis sa création en 2007 (!) c’est plafonner la prétendue « excellence » à un niveau commun à des villes même plus petites que Colmar, et pousser les jeunes à chercher une excellence d’un meilleur niveau ailleurs, notamment en quittant Colmar.
Sur la forme : ce qui ressort vraiment de cette communication tous azimuts et sans précédent, c’est que l’équipe Meyer maîtrise et use de tous les outils de la manipulation, et ça ne passe vraiment pas !
Alors pour tous ceux qui n’ont pas les moyens de se rendre compte à quel point on se moque des Colmariens, voici les « outils » dont se sert la Ville pour nous abuser :
Outil n°1 : faire passer la quantité pour la qualité.
Beaucoup d’informations, pour faire croire que la situation a été analysée et la remédiation aux problèmes, enclenchée. Ce n’est pas le cas et en plus, les informations en question sont souvent fausses.
Beaucoup de chiffres, même s’ils ne veulent rien dire. Par exemple, dans Le Point colmarien : oui, il y a 100% de réussite au diplôme de fin d’étude, puisque les professeurs ne sont pas censés présenter des élèves non prêts, et qu’il se comptaient cette année sur les doigts d’une seule main. Quant au nombre de nouveaux inscrits, il est juste quelconque : chaque année des élèves laissent la place à d’autres, dans ces mêmes quantités.
Outil n°2 : la méthode Coué.
On répète le message à outrance pour s’en convaincre. Les contradicteurs n’ayant pas voix au chapitre, cette parole officielle finit par imprimer les esprits.
Illustration : on martèle que cette rentrée se fait sous le signe de l’excellence, avec comme seul critère un niveau de diplôme des professeurs. Mais renseignement pris auprès de professeurs, certains des nouveaux recrutés n'ont pas ce niveau de diplôme, voire pas de diplôme d'enseignement, et parmi ceux qu’on a mis dehors pour cause de manque de titre, certains enseignent tout de même au Conservatoire Régional de Strasbourg.
Outil n°3 : faire des annonces qu’on ne met pas en œuvre.
Ainsi on parle d’avoir « mis fin à un certain nombre de dysfonctionnements où la tradition orale et les règles à la tête du client créaient l’iniquité »... mais aucun professeur ne peut savoir ce qu’il en est puisque l’ "équipe de direction" refuse de faire des comptes-rendus écrits ou de rendre des comptes vis-à-vis de collègues qu’ils sont censés représenter. Les décisions sont prises sans traçabilité et de façon opaque en fonction des bonnes relations que tel professeur a ou n'a pas avec les membres du "comité de direction", sans consultation avec les autres collègues.
Outil n°4 : accuser les autres de ses propres comportements déviants.
La ville accuse l’ancienne direction de ne pas avoir mené de discussion constructive lors d’une médiation, alors qu’il n’y a eu ni discussion ni médiation, comme l’ont dénoncé la moitié des professeurs du conservatoire (voir article des DNA du 14/04/2019).
Outil n°5 : discréditer au moyen d’allusions bien floues.
Malgré tous les articles des DNA déjà parus sur le conservatoire, les faits reprochés à l’ancienne directrice sont toujours inconnus de tous. On a constaté le même procédé pour déprogrammer le concert "Body and Soul" du festival de jazz : personne ne sait en quoi consistent les incessantes frictions évoquées par Mme Striebig au journaliste des DNA.
Outil n°6 : travestir la réalité.
L’idéal c’est d’accompagner ses mensonges d’informations exactes, pour en accroître la vraisemblance.
Ainsi on parle de pratiques créant un sentiment d’iniquité, mais en laissant entendre qu’elles seraient le fait de l’ancienne direction alors que c’est un héritage bien plus ancien. On reproche à M. Rigaudeau de n’être présent que le temps qu’il était effectivement payé, soit 2 ou 3 heures, alors que d’après ses anciens collègues il passait des demi-journées entières au conservatoire.
Outil n°7 : ne pas craindre les incohérences.
Ainsi M. Meyer déclarait sur Facebook être dans une impasse « après de longs mois de dialogue », et dans Le Point colmarien, de ne pas avoir pu dialoguer.
Ou on met dehors le seul chef d’orchestre dûment formé, alors qu’on met en avant l’excellence comme critère du changement ! Et on organise son remplacement sur la base du volontariat (s’il y a des costumes qui sont trop grands pour certains à la mairie, un costume de chef d’orchestre au conservatoire semble pouvoir aller à n’importe qui).
Ça marche aussi quand l'on remplace la chef de chœur que toute l'Alsace nous enviait par une étudiante inexpérimentée...
Outil n°8 : détourner l’attention.
Simple et efficace pour manipuler les gens. Après avoir sorti des énormités pour se justifier du grand-chamboule-tout au conservatoire, Mme Striebig conclut la conférence de presse sur la rentrée un mardi, qui pénalise d’un cours les élèves du lundi...
Les lecteurs des DNA retiendront que le seul problème restant du conservatoire c’est que certains usagers sont lésés d’un cours... au fond pas si grave.
Outil n°9 : si on ne peut convaincre, faire peur. Si on ne peut intimider, s’imposer par la force.
Aujourd’hui, le conservatoire est loin d’être apaisé malgré les nombreux départs de professeurs.
Mais un nouvel ordre règne ; il y a maintenant des castes chez les professeurs : en haut les amis du maire (membres du collège de professeurs, ne reposant sur aucune légitimité ni cadre légal, mais qui a droit de regard et de décision sur toute l’administration, y compris ce qui concerne leurs propres collègues), puis leurs amis, puis les autres qui savent ce qui les attend s’ils se font remarquer... Comme ça, chacun sait où est sa place.
En résumé : loin de répondre à la demande de transparence des administrés, la mairie abuse des procédés caractéristiques des fake news et des pressions sur les possibles contradicteurs.
Pour qu’elle en use dans une telle démesure, c’est que l’équipe Meyer a vraiment quelque chose de grave à se reprocher qu’elle cherche à occulter.
Comment se fait-il que la presse n’enquête pas plus sur ce qui se passe dans cette administration ?
La communication autour du conservatoire est juste un échauffement pour la campagne à venir. Vu ce que Gilbert Meyer réserve à son propre conservatoire et son propre personnel, on imagine que la campagne à venir aura du mal à traiter sincèrement des projets si certains candidats considèrent normal de manipuler l’opinion à ce point.