L'ALSACE/DNA du 10/11/2018
Trop de tourisme tue le tourisme ?
Colmar souffre-t-elle du « surtourisme » ? L’agglomération lance une étude pour mesurer les impacts positifs et négatifs de la manne touristique, que d’aucuns jugent biaisée…
Photo Archives L’Alsace / Thierry Gachon
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À l’origine de cette étude commandée par l’office de tourisme de Colmar et sa région, pourtant, un constat : « L’activité touristique s’est largement accrue à Colmar et ses environs ces dernières années. La période des marchés de Noël devient de plus en plus difficile à vivre pour les habitants, surtout dans le centre-ville de Colmar. »
« La perception de la population »
Le rapport pointe notamment « les nouvelles exigences en matière de sécurité » qui ont eu « un impact négatif sur le ressenti des habitants » : « Certains ont le sentiment que les projets sont principalement consacrés au tourisme, le tout amplifié par les réseaux sociaux. »
La formulation du rapport est claire. Il ne s’agit pas de freiner le flux de touristes, qui constitue « un atout économique indispensable », mais de le rendre plus « acceptable » : « Une moindre acceptation des touristes par la population locale pourrait, à terme, dégrader l’image et la qualité de l’accueil », craint l’office de tourisme, pour qui l’étude doit se concentrer sur « la perception de la population ». Objectif : « Dissocier la réalité objective des nuisances de la perception subjective ressentie », afin d’élaborer « des actions concrètes », notamment « un plan de communication efficace ».
L’étude, incluse dans le plan Action Cœur de Ville, sera confiée à un cabinet spécialisé, pour un montant de 25 000 €. Elle sera menée en partenariat avec Atout France, l’Agence d’attractivité d’Alsace et l’IUT Tourisme de Colmar. Il s’agira d’évaluer les retombées économiques, « afin de produire des ratios à visée de communication », mais aussi « l’impact sociétal, pour connaître l’opinion réelle des habitants ».
À la lecture du rapport, jeudi soir, la socialiste Victorine Valentin craint que l’étude ne soit biaisée : « J’ai l’impression que la commande implique de dire que s’il y a gêne, il s’agit seulement de ressenti, et que les retombées économiques sont telles qu’elles justifient la politique du tout tourisme… », anticipe l’élue, qui aimerait que l’étude porte sur « tous les impacts, pas seulement les retombées pour l’hôtellerie-restauration ». Elle évoque les commerces « qui subissent les marchés de Noël, car les Colmariens fuient le centre-ville à cette période », ou les associations « qui ne peuvent plus tenir leurs réunions ».
Yves Hemedinger promet pour sa part que l’étude sera objective : « On voit les critiques des gens sur les réseaux sociaux ou dans la presse. C’est notre responsabilité d’élus que de chercher à connaître l’impact réel du tourisme, positif mais aussi négatif. Cette étude est une bonne nouvelle », assure le premier adjoint colmarien.
« On boucle le centre-ville ? »
Dans les communes environnantes, le principe de cette étude laisse circonspect. Christian Rebert, le maire d’Andolsheim, sera le seul à voter contre, se demandant pourquoi l’agglomération se préoccupe d’un « problème purement colmaro-colmarien ». Une vision immédiatement battue en brèche par l’adjointe colmarienne Claudine Ganter : « L’étude portera sur toute l’agglomération car les retombées, notamment dans l’hôtellerie-restauration, profitent aux communes tout autour de Colmar. Et il ne faut pas oublier que les habitants de Colmar Agglomération sont des usagers à part entière du centre-ville de Colmar. »
« Et si l’étude dit qu’il y a trop de tourisme à Colmar, qu’est ce qu’on fait, on boucle le centre-ville ? », ironise Serge Nicole, le maire de Wintzenheim. Daniel Bernard, de Niedermorschwihr, suggère pour sa part de faire « jouer les vases communicants » et « d’envoyer les touristes en trop aux Trois-Épis, où on en manque ». Ce serait un bel exemple de solidarité intercommunale.
Le rapport pointe notamment « les nouvelles exigences en matière de sécurité » qui ont eu « un impact négatif sur le ressenti des habitants » : « Certains ont le sentiment que les projets sont principalement consacrés au tourisme, le tout amplifié par les réseaux sociaux. »
La formulation du rapport est claire. Il ne s’agit pas de freiner le flux de touristes, qui constitue « un atout économique indispensable », mais de le rendre plus « acceptable » : « Une moindre acceptation des touristes par la population locale pourrait, à terme, dégrader l’image et la qualité de l’accueil », craint l’office de tourisme, pour qui l’étude doit se concentrer sur « la perception de la population ». Objectif : « Dissocier la réalité objective des nuisances de la perception subjective ressentie », afin d’élaborer « des actions concrètes », notamment « un plan de communication efficace ».
L’étude, incluse dans le plan Action Cœur de Ville, sera confiée à un cabinet spécialisé, pour un montant de 25 000 €. Elle sera menée en partenariat avec Atout France, l’Agence d’attractivité d’Alsace et l’IUT Tourisme de Colmar. Il s’agira d’évaluer les retombées économiques, « afin de produire des ratios à visée de communication », mais aussi « l’impact sociétal, pour connaître l’opinion réelle des habitants ».
À la lecture du rapport, jeudi soir, la socialiste Victorine Valentin craint que l’étude ne soit biaisée : « J’ai l’impression que la commande implique de dire que s’il y a gêne, il s’agit seulement de ressenti, et que les retombées économiques sont telles qu’elles justifient la politique du tout tourisme… », anticipe l’élue, qui aimerait que l’étude porte sur « tous les impacts, pas seulement les retombées pour l’hôtellerie-restauration ». Elle évoque les commerces « qui subissent les marchés de Noël, car les Colmariens fuient le centre-ville à cette période », ou les associations « qui ne peuvent plus tenir leurs réunions ».
Yves Hemedinger promet pour sa part que l’étude sera objective : « On voit les critiques des gens sur les réseaux sociaux ou dans la presse. C’est notre responsabilité d’élus que de chercher à connaître l’impact réel du tourisme, positif mais aussi négatif. Cette étude est une bonne nouvelle », assure le premier adjoint colmarien.
« On boucle le centre-ville ? »
Dans les communes environnantes, le principe de cette étude laisse circonspect. Christian Rebert, le maire d’Andolsheim, sera le seul à voter contre, se demandant pourquoi l’agglomération se préoccupe d’un « problème purement colmaro-colmarien ». Une vision immédiatement battue en brèche par l’adjointe colmarienne Claudine Ganter : « L’étude portera sur toute l’agglomération car les retombées, notamment dans l’hôtellerie-restauration, profitent aux communes tout autour de Colmar. Et il ne faut pas oublier que les habitants de Colmar Agglomération sont des usagers à part entière du centre-ville de Colmar. »
« Et si l’étude dit qu’il y a trop de tourisme à Colmar, qu’est ce qu’on fait, on boucle le centre-ville ? », ironise Serge Nicole, le maire de Wintzenheim. Daniel Bernard, de Niedermorschwihr, suggère pour sa part de faire « jouer les vases communicants » et « d’envoyer les touristes en trop aux Trois-Épis, où on en manque ». Ce serait un bel exemple de solidarité intercommunale.