Sur sa page Facebook, Gilbert Meyer s'est livré à un véritable plaidoyer en faveur de l'aménagement de l'espace de la Montagne Verte, espérant calmer la colère des riverains à qui aucune solution alternative sérieuse n'a été proposée pour garer leur voiture, et qui vont vivre pendant des mois dans le bruit, la poussière et subir le ballet incessant des camions et des engins de chantier.
Au-delà de la colère légitime des riverains se pose la pertinence d'un projet qui, à l'heure du développement durable, va faire pénétrer DANS le centre-ville un nombre impressionnant de voitures et la pollution allant de pair. Un projet mal ficelé dès le départ, dont les frais de fonctionnement viendront se rajouter à ceux du parking Saint-Josse, situé à une centaine de mètres de là et jamais plein.
Les travaux liés à la réalisation du parking souterrain de la Montagne Verte ont débuté le 1er octobre. Ils s’achèveront au mois de novembre 2019, avec à la clé une nouvelle offre de stationnement (705 places) couplée à un parc urbain arboré de 1,5ha accompagnant les rives de la Lauch, en continuité de la coulée verte existante.
L’espace restructuré de la Montagne Verte va constituer une nouvelle entrée au cœur de ville par la création d'accès piétons majeurs, reliant la rocade qui ceinture le centre-ville aux principaux axes piétons (rue des clés, Grand-Rue). Les accès aux équipements du secteur seront également réorganisés et mis en valeur par les liaisons douces.
Cette opération importante d’aménagement va offrir un nouveau cadre de vie pour les riverains et l'ensemble des Colmariens, en offrant tout à la fois une esplanade ouverte et libre, un nouveau lieu arboré de détente et de jeux et un véritable espace vert, doté d’une forte diversité végétale, faisant écho au parc du Champ de Mars.
De par sa localisation stratégique dans le cœur historique, ce projet va aussi impulser de nouvelles dynamiques, notamment en matière de commerces. En effet la suppression de la friche actuelle ne peut être que hautement une valorisation pour tous.
De plus, la capacité de stationnement complémentaire offerte par le parking permettra de répondre aux besoins des projets d'urbanisme à travers l’établissement de concessions. De trop nombreux projets sont en effet bloqués à l'heure actuelle au centre-ville par manque de places de stationnement, avec les conséquences qui en résultent dans les domaines de l’économie et de l’emploi.
1. Le parc de stationnement sera ouvert 24h/24 et constituera une sorte de parvis pour les équipements alentours.
Les usagers potentiels sont multiples : habitants du centre-ville, clients des commerces du centre-ville, visiteurs, usagers du complexe sportif de la Montagne Verte ou du Pôle média culture Edmond Gerrer, clients du marché couvert et des marchés hebdomadaires.
Un système d'abonnement et de concession à long terme sera mis en place. A l'instar des autres parkings en ouvrage de la Ville de Colmar, le parking souterrain de la Montagne Verte sera un parking payant, et géré en régie par du personnel municipal.
Les répercussions de ce projet en matière de déplacement doux iront bien au-delà du périmètre de la Montagne Verte. L'aménagement en question permettra en effet la suppression ultérieure des 102 emplacements de la Place de la Cathédrale, favorisant ainsi la piétonisation progressive de l'hypercentre.
2. Le parc urbain, en surface, constitue aussi une réelle innovation, tant du point de vue économique et social que paysager.
Il se caractérise par une mixité des fonctions. Sa localisation en fait une porte d'entrée du centre-ville tant pour les habitants du quartier, les clients des commerces et des services du centre-ville, que pour les visiteurs. Il revêt un caractère de centralité et/ou de nœud du quartier, à la fois lieu de passage et de rencontre. Il crée le lien entre les différentes occupations existantes à savoir les zones d'habitations, les équipements donnant directement sur la place (Pôle Média Culture, gymnase et plateau sportif) et ceux à proximité (Marché couvert, parking Saint Josse, collège Victor Hugo...). L'aménagement de ce site permet dans le même temps de traiter et de valoriser les accès à ces équipements structurants.
Le site sera couvert par le réseau wifi (tout comme la place du 2 Février, de l’autre côté du PMC) de manière à répondre à une demande croissante d'espaces connectés en ville. Cette « fenêtre » sur le monde trouvera tout son sens s'agissant d'un lieu attenant au Pôle Média Culture avec, en parallèle, l'objectif de créer un lieu attractif, ludique et multigénérationnel.
La diversité des espaces récréatifs proposés permettra de répondre aux attentes des citoyens de toutes les tranches d'âges. Deux aires de jeux pour enfants sont prévues, avec certains agrès totalement innovants par rapport à ceux en place dans les aires actuellement existantes à Colmar. S’ajouteront un boulodrome et des agrès pour adultes permettant de proposer un nouveau parcours sportif en ville, au cœur du parc arboré, loin des nuisances liées aux circulations motorisées.
Ce parc est donc conçu pour devenir un lieu de rencontre multigénérationnel, ludique et convivial, un espace de respiration en centre-ville.
L'innovation paysagère du parc arboré réside dans sa conception. Il comportera 1,50 mètre d'épaisseur moyenne de terre végétale sur la dalle haute du parking, donnant la possibilité de planter des sujets de grande taille. Cet aménagement donnera ainsi à court/moyen terme l'aspect d'un parc en pleine maturité. La conservation des sujets les plus intéressants, notamment ceux situés rue de la Montagne Verte, renforcera encore davantage cette perception et constituera un réel espace de fraîcheur en période estivale.
Au sein du Parc, en plus des axes de cheminement principaux, il sera possible de rejoindre les itinéraires secondaires, plus calmes et moins fréquentés, pour le promeneur en quête d'espaces de repos. L'un des objectifs de ce parc est en effet de créer une réelle mise en scène végétale et florale (variée et évolutive) et de proposer une diversité d'ambiances.
Le mobilier urbain sera également innovant car très largement intégré à l'aménagement et aux éléments paysagers. Les légères différences de niveaux de terrain, liées notamment aux fosses de plantations, seront mises à profit avec l'installation de banquettes.
Un espace planté sera également aménagé sous forme de « jardin olfactif », en s'appuyant sur une diversité florale.
Enfin, l'intérêt patrimonial du site sera souligné par la mise en valeur partielle des remparts historiques. Une ligne métallique sera positionnée sur les emplacements des remparts non visibles, découverts lors des fouilles archéologiques réalisées sur le site. Les anciens reliefs végétalisés seront rappelés par la création d'une émergence agrémentée d'une série de banquettes tournées vers le cours d'eau de la Lauch, en limite Sud-Est du site.
La réalisation de ce projet va donc permettre une mise en valeur du patrimoine historique, en rendant visible une partie des fortifications aujourd’hui ensevelies.
3. Une démarche de développement durable
L'accessibilité et l'équité ont été recherchées dès la conception du projet. La réglementation en matière d'accessibilité sera bien entendu respectée pour le parking et pour le parc en surface. Un travail a été mené sur la répartition équitable des accès au parking souterrain et aux équipements environnants.
Les revêtements de sols employés pour les aires de jeux rendront ces dernières accessibles pour les personnes en fauteuil roulant. D'une manière générale, les espaces de jeux ont été pensés de manière à être accessibles au plus grand nombre, et donc aux personnes à Mobilité Réduite (PMR).
Une part belle sera réservée aux piétons et aux modes de déplacement doux à travers de nombreux emplacements de stationnement vélos couverts dont une partie sera équipée d'un contrôle d'accès.
Le nouvel espace paysager permettra de lutter contre le phénomène d'îlot de chaleur urbain en période estivale notamment, avec l'apport d'espaces ombragés et grâce à l'évapotranspiration des plantes. L’aménagement s'inscrit bien évidemment dans la démarche de gestion différenciée des espaces verts de la ville, et répond aux exigences d'entretien du « zéro pesticides ».
La gestion des eaux pluviales sera nettement améliorée, privilégiant le principe de gestion à la parcelle, par infiltration. Seules les eaux d’égouttures collectées sur les niveaux du parc de stationnement souterrain et au niveau de la rampe d'accès seront évacuées vers le réseau public d’assainissement, après avoir été prétraitées.
Par ailleurs, la conception de l'éclairage du parc vise à garantir le respect des riverains, la limitation des nuisances nocturnes et la pollution lumineuse. Dans un objectif d'économies d'énergie, l'éclairage sera réduit une partie de la nuit.
4. Le coût de l’opération et l’intervention des partenaires
parking : 20 781 530,32 € HT*
parc urbain et divers : 4 365 000 € HT (soit 5 238 000 € TTC)
Financement :
- Région Grand Est 500 000 €
- Colmar Agglomération 1 383 000 €
- Etat (fonds de compensation de la TVA) 859 242 €
- Ville de Colmar (solde) 23 277 288,32 €
Il faut relever que cet investissement s’ajoute aux projets proposés lors des élections municipales de 2014.
Il porte à 35 M €, les investissements supplémentaires réalisés durant le mandat. Faut-il aussi rappeler que ce nouveau financement de plus de 24 M € sera assuré par la Ville, avec le maintien pendant 6 ans, des taux de la fiscalité locale, donc sans augmentation.
Gilbert MEYER