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13 août 2024

Victorine Valentin

Je présenterai "Apeirogon" le 13 septembre dans le cadre des activités du Salon Littéraire Colmar ...

Le programme du Salon Littéraire de Colmar pour la saison septembre 2024 à juin 2025 est défini.
Venez nous retrouver pour la 1ère présentation le 11/09/2024. À bientôt.

5 février 2023

Victorine Valentin

Exposition Fabienne Verdier au Musée Unterlinden, encore jusqu'au 31 mars ! Réalisée dans le contexte de la pandémie de 2020, Fabienne Verdier compare notre fin de vie à celle des étoiles : figurant l’aura lumineuse produite par la disparition des astres, elle y aborde la représentation de la mort comme une énergie transmise aux vivants.
« Chaque tableau de l'ensemble Rainbows représente un individu portant un nom en lien avec le ciel, les étoiles, la lumière. Ces prénoms ont été choisis par une équipe de linguistes à travers le monde. Au sein de l'installation ils deviennent des portes qui célèbrent les âmes disparues et prennent forme de halos, de lumières, icônes de consolation et allégorie du passage entre la vie et la mort.
Ce champ d'humanité forme une constellation d'étoiles irradiantes dans un espace devenu sacré. »

9 décembre 2022

Conte de Noël

Victorine VALENTIN

- LE SAPIN DE NOËL -

La veille de Noël, papa avait apporté un joli sapin. En cette période de disette, c'était le plus beau cadeau que l'on pût attendre. Je me souviens...

Comme il faisait froid alors ! Nous avions beau être six à nous serrer autour du feu, celui-ci était trop
maigre pour nous réchauffer vraiment. Nos joues empourprées nous donnaient un peu meilleure mine,
alors que nos vêtements, propres mais pluri-rapiécés, ne faisaient pas mystère de l'état des finances de la famille. Un chaudron contenait les quelques pommes de terre et rutabagas qui mijotaient pour notre dîner. Nos estomacs grognaient bien un peu, mais maman prêtait surtout l'oreille à nos chamailleries. Deux garçons et deux filles, âgés entre quatre et douze ans, ça chahute, ça se bouscule et se taquine forcément. Elle n'intervenait que rarement, nous laissant à nos disputes qui avaient le mérite de nous distraire des protestations de nos estomacs.

Papa était sorti depuis un moment, sans dire un mot. Depuis qu'il était revenu de la guerre, il faut avouer qu'il ne parlait presque pas. Moi qui étais l'aîné et qui me piquais de bons mots, je disais qu'il ne parlait guère... Comme il était déjà assez âgé à la démobilisation, mot qui était entré avec lui dans la maison, il avait été rendu à sa famille dès la fin du mois de novembre. J'apprendrai ultérieurement que certains de ses compagnons d'armes n'avaient été libérés que deux ans plus tard.

Marguerite, notre plus jeune sœur, était encore tout intimidée lorsque ce papa, qu'elle ne connaissait pas, s'approchait de nous. On lui avait pourtant bien enseigné à prier pour lui, comme nous tous, pour qu'il nous revienne. Et le miracle s'était produit. Mon oncle, le frère de maman, lui, ne reviendra pas. Et si papa avait reçu une blessure qui lui faisait traîner la jambe et utiliser une canne, au moins était-il revenu !

L'hiver était rude. La ferme était en sommeil. La vache que nous avions réussi à garder ne demandait que peu de soins et je m'en chargeais volontiers. Papa passait son temps à lire la Bible – nous n'avions pas d'autre livre alors – et à méditer dans un silence un peu renfrogné. Le temps s'étirait lentement dans des jours blancs et lisses. Autour de nous, la nature était revêtue d'une épaisse couverture neigeuse. Quelques arbres murmuraient au vent que l'hiver était bien difficile et offraient asile à des oiseaux et des écureuils frigorifiés.

Hier, Marguerite et Lucien avaient parlé du joli sapin qu'ils avaient vu devant l'église du village. Décoré de pommes rouges, d'étoiles de paille dorée, il semblait briller dans leurs yeux lorsqu'ils l'évoquaient.
– Comme ce serait beau, comme ce serait bien d'avoir chez soi un si joli sapin, disait Marguerite avec un regard gourmand.
– Moi, je croquerais toutes les pommes, répondait Lucien qui aurait mangé du bois si on le lui avait permis.
– Moi, disait Anna, contagiée par ses frère et sœur, je lui fabriquerais des décorations avec des pommes de pin que je colorerais avec de la betterave.

Papa ne disait rien mais il écoutait sans aucun doute puisqu'il était parti cet après-midi, toujours sans rien dire, et venait de rentrer déposer, dans un seau rempli de terre, un joli petit sapin des Vosges, autour duquel nous avions dansé de joie et que les petits s'étaient empressés de garnir avec des brins de laine colorée, des coquilles de noix et les pommes de pin qu’Anna n'avait pas eu le temps de teindre. La soupe n'avait jamais été aussi bonne, la chaleur du foyer jamais plus réconfortante et les yeux de maman plus brillants que cette veille de Noël 1918.
Le jour de Noël, nous venions de nous lever et nous faisions la ronde autour du petit sapin, le plus beau du monde puisqu'il nous avait donné tant de joie et de chaleur et parce que notre père l'avait apporté avec le bonheur confus, mais visible, de faire plaisir à ses enfants. C'était un mercredi, je m'en souviens très bien. Le jour promettait de rester blanc et calme. Pourtant, soudain, on a frappé violemment à la porte. Maman et papa ont échangé des regards interrogateurs. Qui cela pouvait-il être ? Aucune famille proche ne devait venir nous voir. Papa est allé ouvrir et, même de dos, je l'ai vu se figer. Il s'est effacé pour laisser entrer le garde-champêtre. C'était un grand gaillard qui tenait plus du chêne que de l'être humain. Son uniforme et son képi rajoutaient à sa stature et à son air redoutable. Tous les enfants le craignaient encore plus que le père fouettard car il était toujours là où on l'attendait le moins, et chaparder une pomme équivalait pour lui au pire des larcins. De sa grosse voix, il rappela à mon père que prendre des arbres dans la forêt domaniale, c'était du vol. Ne savait-il pas, lui mieux que d'autres, que les forêts avaient été détruites par les combats et que les coupes sauvages étaient interdites ?
De fait, c'est mon père qui était interdit. Lui, d'habitude si pâle, était rouge pivoine. Ma mère cachait sa honte derrière le torchon à carreaux qui ne la quittait jamais. Papa essayait de se défendre. Qui pouvait prétendre que notre sapin ne venait pas de notre terrain ? Alors, le garde-champêtre a montré du doigt la jambe de mon père que l'éclat d'obus avait rendue raide et qui avait laissé, depuis la forêt jusque chez nous, une trace qui le dénonçait cruellement. Le garde-champêtre a consigné ce qu'il nommait « un délit » et a signifié à mon père qu'il aurait à en rendre compte. Il a arraché les ornements dont nous avions eu tant de plaisir à le parer, et il a emporté notre arbre de Noël, toutes nos illusions, toute notre joie, et la fierté de mon père.
Papa s'est comme brisé et il s'est affaissé sur sa chaise. Il était taiseux, il est resté complètement muet.
Pourtant, maman nous a enseigné deux choses ce jour là et ces leçons ont eu un grand impact sur ma vie. Elle s'est approchée de papa, lui a doucement pris la tête entre les mains et lui a donné un baiser sur le front. C'était une scène tellement insolite ! En ce temps-là, les démonstrations d'affection étaient rares, voire proscrites. Elle s'est tournée vers nous qui la regardions, tellement surpris que nous avons instantanément ravalé nos larmes, et elle nous a dit : « Vous savez, mes enfants, qu'il ne faut jamais prendre ce qui ne vous appartient pas. Votre père paiera pour cet arbre. Mais apprenez surtout que son amour pour vous est si fort qu'il a bravé le froid, qu'il a pris grand soin de choisir le plus beau des sapins et qu'il a fait de gros efforts pour vous le rapporter. Alors, embrassez votre père et dites-lui que, vous aussi, vous l'aimez très fort.
Et ensuite, on prendra toutes les décorations qui ornaient le sapin et on les disposera sur le rebord des fenêtres. Joyeux Noël mes enfants. Joyeux Noël Ernest.
J'ai séché mes larmes d'un revers de manche, donné la main à Marguerite et Anna. Lucien s'est aussi
rapproché et nous avons tous embrassé papa qui a souri et s'est redressé. Il a pris Marguerite, ravie, sur ses genoux. Il nous a regardés à tour de rôle. Longtemps. Puis il a regardé maman et il a dit : « On n'a pas besoin d'arbre de Noël dans une maison remplie d'anges. »

À Jean-Luc. En souvenir et hommage.
Victorine VALENTIN - 6/12/2022

[Victorine Valentin a écrit ce conte de Noël inspiré d'une histoire vécue par un ami qui vient de nous quitter, Jean-Luc Gressier, ex militant PS mais constant défenseur des plus démunis et participant actif à la lutte des Gilets Jaunes en son temps.]

19 août 2022

Culture : démissions en cascade à Colmar

Victorine Valentin

La page des DNA du 17 août, qui annonce concomitamment le départ imminent du Directeur du Conservatoire de Colmar et l'arrêt des "pauses philo" m'a interrogée... d'autant qu'il est fait mention également du départ de Jean-Arthur CREFF, directeur des bibliothèques de Colmar.
Petit rappel : le 14/03/2019, Gilbert Meyer relevait Hélène Sanglier de ses fonctions de Directrice du Conservatoire de Colmar pour l'affecter au poste de Directeur Adjoint, poste qui n'existait pas au moment de la décision et qui a été créé seulement 10 jours plus tard, par une décision du Conseil Municipal du 25/03/2019. Je m'étais insurgée contre cette décision et le 24/04/2019, j'avais saisi le Préfet pour contrôle de sa légalité. Sa réponse (en juillet 2019) a été que Gilbert Meyer l'avait assuré avoir accompli, en bonne et due forme, toutes les formalités nécessaires et que, par conséquent, sa décision n'était pas contestable. Réponse à mon sens un peu légère et avis qui, visiblement n'a pas été partagé par le Tribunal Administratif de Strasbourg.
En effet, en juin 2019, Madame Sanglier y déposait un recours (au Tribunal Administratif de Strasbourg). L'audience s'est tenue le 9/12/2021 et la décision du Tribunal est tombée le 9/12/2021. Il annule la rétrogradation de la Directrice. "Le rapporteur public a été très clair sur le fait que la décision de rétrograder Mme Sanglier était mal fondée, qu'il n'y avait aucune erreur de management de sa part, qu'elle n'avait fait que suivre les recommandations de sa hiérarchie et qu'ensuite elle lui avait été reprochée" a souligné l'avocate de l'ancienne Directrice. L'injonction du Tribunal de réintégrer Mme Sanglier n'a, bien sûr, pas été suivie d'effet, cette dernière étant partie sous d'autres cieux. L'affaire doit encore être traitée devant une juridiction pénale, puisque Mme Sanglier a également déposé une plainte contre X pour harcèlement moral.
Après un an d'intérim, le Conservatoire est dirigé, depuis la rentrée 2020, par M. Olivier Caro. Or, ce dernier rejoindra le conservatoire à rayonnement communal de Dunkerque dès le 1er octobre. Selon la presse, Olivier Caro n'a pas souhaité s'exprimer sur les raisons de son départ. Par ailleurs, et dès fin août cette fois-ci, Jean-Arthur Creff, directeur des bibliothèques de Colmar, quitte l'Alsace pour prendre le poste de chef du bureau des bibliothèques et de la lecture de la ville de Paris, tandis que Gaël Doukkali-Burel, directeur de la salle Europe depuis novembre 2018, rejoint Strasbourg à la rentrée.
Mais que se passe-t-il donc au sein du service des affaires culturelles de la Ville de Colmar ?


27 décembre 2021

Victorine Valentin

Mercredi 5 janvier 16h à la Nef des Contes (1er étage du Pôle Media-Culture Edmond Gerrer à Colmar)
Les conteuses des Amis de la Bibliothèque de Colmar conteront
- l’histoire de la grenouille « qui était particulière » et voulait le cacher,
- l'histoire du lapin qui se déplaçait en bottes à roulettes car ses jambes ne le portaient pas.
Les contes seront ponctués et illustrés en musique. Ces moments musicaux seront assurés par Julien Freymuth, contre ténor, et David Sacre, flûtiste.
Pour les petits et les grands !

24 décembre 2020

Victorine Valentin

2020, une année à oublier ? Et si c'était le contraire ?

Nous avons appris de la crise sanitaire que l'humanité est fragile, sur la planète toute entière. Nous sommes des roseaux tremblants, mais aussi des roseaux pensants.
Cette crise devrait donc nous inviter à plus d'humilité. Nous ne sommes pas maîtres de notre destin. Nous devons accepter notre interdépendance, et renouer une relation apaisée avec notre environnement et de respect envers la nature.
C'est dans cette pleine conscience que nous pourrons tracer ensemble un chemin de paix et de sérénité, pour que 2021 soit une année d'équilibre et d'épanouissement.

Photo Victorine Valentin

19 décembre 2019

Victorine Valentin

Bernard FRIEDRICH

- 19/12/2019 - À toutes celles et ceux qui, comme moi, ont eu le plaisir, la chance et n'ayons pas peur des mots, l'honneur de croiser madame V. Valentin, je ne peux que conseiller la lecture des quelques post figurant sur FB rédigés à l'issue de la dernière réunion du CM de Colmar... et d'y réfléchir. Quelles que soient ses opinions, force est à chacun de reconnaître là une personne de conviction, de grandes connaissances de la vie colmarienne et plus largement de la vie politique qui nous manquera. Chacun pourra apprécier combien il est regrettable et dommage que notre "système démocratique local" n'ait jamais pu offrir à de tels talents d'exprimer concrètement leur savoir-faire au service de l'intérêt général.

18 décembre 2019

Orientations budgétaires : Gilbert Meyer mouché par Victorine Valentin (Conseil Municipal du 16/12/2019)

(...) Je rappelle encore une fois qu’une bonne gestion ne passe par uniquement par la maîtrise de la calculette et qu’on peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Ainsi, vous avez, comme en 2018, choisi de nous donner quelques chiffres sur la ville de Cannes pour souligner à quel point vous faisiez mieux.
Exemples :
P. 10 : c’est la ville de Cannes qui affiche les charges à caractère général les plus élevées ou encore, P. 11 : les charges de personnel de la Ville de Cannes sont deux fois supérieures à celles de Colmar.
Je vais moi aussi citer quelques chiffres concernant La Ville de Cannes.
• Le taux de la taxe foncière y est de 17.50 %, contre 19.83 % à Colmar .
• La ville de Cannes c’est 2 200 emplois dont 139 à l’animation (on y a créé un service de 15 agents de prévention) ; 163 emplois dans le médico-social (infirmières, cadres de santé, médecins, puéricultrices, psychologues). Elle a repris en régie le nettoyage des voies périphériques… et, cela non pas sous la houlette d’un gauchiste inconscient mais d’un Maire de Droite qui se targue d’appliquer ce qu’il appelle « la rigueur constructive ».
• En octobre 2019 : les effectifs d’îlotiers de la Police municipale de Cannes comptent 50 agents à pied ou à VTT. Ils sont soutenus sur le terrain par les 197 policiers municipaux et 47 ASVP.
• Ses recettes de fonctionnement sont de 284 M€ en 2019 ; et elle a investi 74 M€. A côté de ces chiffres, ceux de Colmar font pâle figure.
Page 14, vous dites que les dépenses d’équipement atteignent 484 € par habitant à Colmar. Je signale qu’elles sont de 1 873 € par habitant à Cannes.
• Et, pour finir, je rajoute que la capacité de désendettement de la ville de Cannes est tout à fait bonne, voire excellente, avec 3.86 années.
Vous dites par ailleurs, que les données statistiques que vous avancez représentent une économie annuelle substantielle de 427 €par habitant à Colmar. Quant à nous, nous pensons que ces économies, faites par la ville, représentent en réalité des dépenses supplémentaires pour les Colmariens qui sont obligés d’avoir un véhicule pour se déplacer en raison de la piètre offre des transports en commun - nous l’avons évoquée au point 5 – obligés, lorsqu’ils résident en ville, de payer des stationnements résidents deux fois plus cher qu’ailleurs et lorsqu’ils veulent y faire des courses, de mettre également la main au porte-monnaie pour se garer.
(...)

17 décembre 2019

Victorine VALENTIN

Conseil municipal du 16/12/2019 : le mot de la fin


Merci de m’accorder la parole, Monsieur le Maire, Chers Collègues,

Je remplirai le contrat jusqu’aux prochaines élections municipales, dans la mesure de mes disponibilités. Or, je sais déjà que je serai absente lors du prochain conseil municipal, et c’est donc aujourd’hui ma dernière participation à un Conseil Municipal à Colmar.

En tout premier lieu, je souhaite remercier et saluer tous mes équipiers de la liste « Un nouvel Elan pour Colmar ». Nous avons mené ensemble une très belle campagne en 2014. Malheureusement, le résultat n’a pas été à la hauteur de leur valeur, ni de notre engagement à tous, ni du fondement même de notre programme qui était la seule recherche de l’intérêt général.

L’engagement politique ne devrait obéir qu’à un idéal de bien, de beau, de justice… et même d’absolu ! Malheureusement, la réalité est qu’il faut accepter des compromis, voire des compromissions pour accéder à l’autorité politique. A partir de là, on s’éloigne bien de l’idéal de base, et j’ai donc décidé de ne plus le rechercher dans la vie politique.

Merci aux Colmariennes et au Colmariens qui m’ont accordé leur confiance. J’y ai constamment pensé et tenté d’y répondre dans mes interventions ou mes actions en tant qu’élue. Grâce à eux, j’ai beaucoup appris au cours de mes deux mandats de conseillère municipale, et durant mon mandat de conseillère régionale. J’ai pu voir de près le fonctionnement de ces institutions et observer les tenants et aboutissants de certaines décisions politiques ; j’ai surtout pu voir les ressorts qui animent la « comédie humaine » qui se joue sur ces scènes-là.

J’ai malgré tout rencontré et aimé des femmes et des hommes de qualité, courageux, volontaires, fidèles à leurs convictions et respectueux de leurs engagements. Ce ne sont pas, logiquement, ceux qui sont le plus haut sur les organigrammes. Et je tiens à dire que j’en ai rencontré dans tous les partis !

Je me suis amusée (enfin, pas toujours) de nos échanges parfois rugueux, parfois nerveux et des réponses parfois caustiques et enrobées d’acide, mais parfois également d’humour et d’attention. Chacune – chacun d’entre-vous m’a apporté quelque chose à sa manière. Je vous remercie de m’avoir toujours écoutée, souvent avec respect.

Je veux saluer les représentants de la presse qui couvrent nos débats. Ils ont toute ma considération pour le travail qu’ils font au service de l’information, dans un contexte parfois tendu.

Enfin, je veux dire ma reconnaissance et mon estime envers les agents, les personnels et les responsables des différents services de la Mairie pour leur compétence et leur bienveillante neutralité.

Je termine enfin en vous souhaitant, Cher-e-s Colmariennes et Colmariens, Monsieur le Maire et Cher-e-s Collègues, à toutes et tous, une très belle fin d’année et une heureuse année 2020.
Merci.

3 décembre 2019

Le choix du « tout tourisme »

Victorine VALENTIN

☐ [Le Point colmarien, novembre 2019]

Des terrains de sport transformés en parkings surtout utilisés par les touristes des airbnb, résidences et autres hôtels et qui ne veulent pas utiliser leurs parkings payants ;  une grande part du secteur Montagne Verte transformée en hôtel de luxe avec refus de tenir compte de hauteurs de construction raisonnables ; un futur « musée du chocolat » qui à l’heure où je dois remettre cette tribune n’est pas encore ouvert, mais qui figure déjà dans le Colmar City Pass ; l’économie essentiellement touristique de la Ville ne cesse de s’affirmer au détriment des Colmariens.

Car l’impact de ce choix du « tout tourisme » est important sur les commerces et services dédiés aux habitants, les boutiques vacantes devenant trop souvent des temples de la consommation touristique, parfois en total décalage avec l’authenticité et les valeurs Alsaciennes (sardines, nougat, et j’en passe).

Nous attendons encore les résultats de l’étude sur le surtourisme commandée en 2018 mais les 15 et 22 mars 2020, les Colmariens pourront dire dans les urnes s’ils sont aussi séduits que cela par les décisions sans concertation, et la gestion de leurs deniers par l’équipe sortante.

Bonne réflexion et belles fêtes à tous !

Patrick VOLTZENLOGEL – Victorine VALENTIN

29 septembre 2019

Gilbert Meyer et le social

Cantine scolaire

Pour des raisons de « bonne gestion » répétées en boucle par l'adjointe Odile Uhlrich-Mallet, les familles indigentes ne pouvant payer la cantine de leurs enfants, malgré une réduction de 30%, devront désormais payer le plein tarif jusqu'à apurement de leur dette.
Victorine Valentin (PS) et Frédéric Hilbert (EELV) sont montés au créneau.

Victorine Valentin :
« On dit très exactement que la hausse des impayés est liée à ce dispositif. Est-ce que vous ne pensez pas que c'est non pas lié au dispositif, mais à la précarité des familles qui justement bénéficient de cette remise parce qu'elles sont exonérées d'impôt ? (...). On a des gens qui ont des difficultés de paiement sur un tarif réduit et on propose de leur appliquer le tarif plein tant qu'ils n'auront pas tout payé. Est-ce que vous ne pensez pas que c'est antinomique ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque qu'ils n'envoient plus du tout leurs enfants à la cantine parce que s'ils n'arrivent pas à payer avec une remise de 30%, comment vont-ils payer le tarif plein ? Je présume qu'il y a là un risque alimentaire pour ces enfants. Il y a un risque que ces enfants paient eux d'une tout autre manière. »

Frédéric Hilbert :
« Dans le secondaire, les élèves qui mangent à la cantine et dont les parents n'ont pas les moyens de payer l'intégralité des frais de restauration, ont des aides qui sont disponibles par les fonds sociaux collégiens et les fonds sociaux lycéens. Les situations sont étudiées au cas par cas et certaines familles voient une prise en charge parfois totale de leurs frais de restauration. Ici, vous avez fait une règle générale, en fonction des revenus, vous baissez de 30%. Il y a des situations où les familles vont choisir, malgré cette baisse de 30%, de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, alors que ce qui est important - j'entends bien que la gestion est importante - mais ce qui est important, c'est que les enfants puissent manger correctement. Déjà que beaucoup d'enfants ne dorment pas correctement dans leur famille, s'ils ne mangent pas non plus, les chances de réussite scolaire s'amenuisent énormément. Vous avez des outils à la Ville (CCAS) qui pourraient éventuellement gérer ce genre de situation. »

26 mars 2019

Conservatoire : c’est flou, et quand c’est flou, il y a un loup !

Victorine Valentin

[Conseil Municipal de Colmar - 25/03/2019]

QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION QUI NOUS EST PARVENUE CONCERNANT LA CRÉATION D’UN POSTE DE DIRECTRICE ADJOINTE AU CONSERVATOIRE

⬦ On s'étonne de la création d'un poste de directeur adjoint alors que l'on doit maîtriser les dépenses de fonctionnement.

En effet, les usagers (mais aussi des professeurs qui ont fait un courrier en avril 2018 dans ce sens à Mme l’Adjointe à la Culture) se plaignent du manque de personnel ; les parents sont obligés d’aider au transport du matériel pour les concerts ou d'une salle à l'autre…

⬦ Pourquoi ne pas régler en priorité ce problème, à moindres frais, au lieu de créer un deuxième poste de cadre A (pour au moins 60 000 € par an) à la tête de cet établissement qui fonctionne très bien avec une directrice ?

⬦ Quelles nouvelles missions y aurait-il au conservatoire pour que cela nécessite un poste de directeur ET de directeur adjoint" ?

⬦ On a également entendu que cette création de poste a pour but de rétrograder l’actuelle directrice, ce qui peut être assimilé à une mesure de sanction. Si tel est le cas, quel en serait le motif ?

Si effectivement vous avez décidé d’affecter Mme SANGLIER au poste de Directrice Adjointe, nous avons deux remarques qui nous semblent importantes :


PREMIÈRE REMARQUE :

Ce poste n’a – en principe – pas encore été créé puisque sa création doit être autorisée par les Conseillers Municipaux. Ceci est obligatoire avant d’y affecter qui que ce soit, et de plus, même si vous décidez (vous avez la majorité) de le créer ce soir, il devrait, pour être pourvu, faire l’objet d’une publicité obligatoire, en respect du principe d’égal accès à la fonction publique.

Ce principe stipule :

Le principe d'égal accès à la fonction publique s'oppose à ce qu'un poste soit réservé, que ce soit pour une personne interne ou externe à la collectivité.

En application de ce principe, et sauf exceptions prévues par la loi, toutes les vacances d’emploi doivent faire l’objet d’une publicité.

L’article 41 de la loi 84-53 indique ainsi que : "Lorsqu'un emploi permanent est créé ou devient vacant, l'autorité territoriale en informe le centre de gestion compétent qui assure la publicité de cette création ou de cette vacance, à l'exception des emplois susceptibles d'être pourvus exclusivement par voie d'avancement de grade (…) »

Les collectivités et établissements publics (affiliés ou non) sont tenus de communiquer au centre de gestion compétent leurs déclarations de créations et vacances d'emplois.

Cette transmission relève de la compétence de l’autorité territoriale, c’est à dire le maire ou le président.


Avez-vous fait le nécessaire pour être en conformité avec ce principe ? Dans ce cas, nous vous demandons de nous fournir la preuve des publicités concernant cette création d’emploi et de leur communication au centre de gestion.


DEUXIÈME REMARQUE :

L’article 12 – loi 83-634 du 13/07/1983 - Modifié par LOI n°2016-483 du 20 avril 2016 - art. 58 (V) prévoit que :

Toute nomination ou toute promotion dans un grade qui n'intervient pas exclusivement en vue de pourvoir à un emploi vacant et de permettre à son bénéficiaire d'exercer les fonctions correspondantes est nulle. (Toutefois, le présent alinéa ne fait pas obstacle à la promotion interne d'agents qui, placés dans la position statutaire prévue à cette fin, sont soumis aux II et III de l'article 23 bis de la présente loi).
En cas de suppression d'emploi, le fonctionnaire est affecté dans un nouvel emploi dans les conditions prévues par les dispositions statutaires régissant la fonction publique à laquelle il appartient.

Or, il n’y a pas de suppression d’emploi, mais bien création d’un emploi de Directrice Adjointe pour y rétrograder l’actuelle Directrice.

Nous pensons qu’il s’agit là d’une décision moralement contestable, voire attaquable en justice et nous nous y opposons par conséquent.

28 février 2019

Morte, la gauche colmarienne ?

Dessin de Phil (détail)

Oui, Bernard Rodenstein l'a dit sans ambages dans sa récente vidéo (DNA). Selon lui, le fossoyeur en serait Gilbert Meyer himself qui, « à force de vouloir écarter tous ceux qui ont d'autres idées que lui, a fini par tuer tout ce qui est opposition à Colmar ».

Faut-il pour autant en déduire que les "valeurs" de gauche ont disparu elles aussi du paysage politique colmarien ? C'est aller un peu vite en besogne. Certes le parti socialiste, principale incarnation de la gauche est en miettes, tant au plan local que national, mais il est impensable que lesdites valeurs se soient volatilisées, ce serait inquiétant pour la démocratie.

Avec ses collègues élus de l'opposition, MM. Hilbert et Denéchaud, Victorine Valentin a bien du mérite à avancer ses idées humanistes face à un personnage qui se dit démocrate mais qui ne sait ni écouter ni dialoguer et reste muré dans ses certitudes.

Extrait des échanges lors du dernier conseil municipal :

V. VALENTIN : Nous constatons sans surprise que le maniement de la calculette et l'alignement des euros font toujours autant votre bonheur. Mais font-ils le bonheur des Colmariens ?

G. MEYER : Je vous dirai c'est ma science préférée, Madame Valentin.

V. VALENTIN : Nous n'en doutons pas. Mais est-ce que cela fait le bonheur des Colmariens ? C'est ça la question. Vos options budgétaires ont-elles, depuis 2014, permis d'améliorer la qualité et le cadre de vie des Colmariens ? C'est la seule question qui doit prévaloir au moment des choix budgétaires. Et c'est la seule à laquelle il va falloir répondre lors des prochaines élections municipales.
J'espère que les Colmariens iront voter nombreux car moi je vais rappeler un seul chiffre. En 2014, vous avez été élu par un gros quart des électeurs seulement. Ce n'est pas un plébiscite. En 2020, si malgré tous les mécontentements et toutes les insatisfactions dont les Colmariens nous font part et qui ont considérablement augmenté ces derniers temps, ils vous renouvellent leur confiance, à vous ou à votre substitut, cela voudra dire qu'il vous donnent quitus de votre action. De notre côté, nous estimons que votre choix de développement économique presque exclusivement basé sur le tourisme ne répond pas aux besoins réels des Colmariens. Et que l'offre des services à la population est en dessous en qualité et en nombre de ce qui pourrait être fait avec le budget et les moyens qui vous sont alloués.

Y. HEMEDINGER : À Colmar, depuis maintenant plus de 20 ans, nous avons fait en sorte que la finance soit au service des êtres humains qui composent la ville, et pas l'inverse (sic).

V. VALENTIN [s'adressant au maire] : Je sais bien que la démocratie [pour vous] c'est « cause toujours ». C'est sans doute la raison pour laquelle vous avez mélangé toutes nos interventions [de l'opposition] dans votre réponse. Ce que je voulais dire simplement (...) vous avez été élu sur un programme, nous n'avons pas mené ce programme, nous en avons présenté un autre, nous croyons toujours dans les vertus d'un certain nombre de nos propositions qui ne peuvent pas voir le jour puisque c'est vous qui avez la majorité et ce sont ces propositions-là que par fidélité, comme vous à votre programme, nous continuons à défendre. (...).
Le budget n'est pas voté parce que la calculette, elle a calculé juste. Le budget est voté - ou non - en fonction de la philosophie et de la vision qu'il porte. Et nous ne partageons pas les vôtres.

15 décembre 2018

Victorine VALENTIN

HALTE AU SURTOURISME

Vous qui vous plaignez de la gêne occasionnée par l’activité touristique, surtout durant les marchés de Noël, auriez-vous été entendus ? Colmar Agglo participe financièrement à une étude sur l’impact du tourisme à Colmar. Mais la « commande » semble biaisée. Ainsi, il est demandé que l’étude démontre la gêne réelle occasionnée, versus la gêne ressentie. Si la gêne est effectivement constatée, cette même étude doit prouver que les retombées économiques sont telles qu’elles justifient la politique actuelle du TOUT TOURISME, finalement bénéfique pour tous les Colmariens. Si un doute persiste, elle doit élaborer un plan de communication persuasif ! Or, comment évaluer l’impact sur les commerces et services qui voient leur activité réduite car leurs clients fidèles évitent autant que possible de venir en ville ? Ou encore, comment mesurer la gêne occasionnée aux associations qui commencent à envisager de ne plus rien organiser à Colmar durant les marchés de Noël ? Les résultats de l’étude seront connus en 2019 mais, pas de doute : la politique touristique a encore de beaux jours devant elle… En attendant : Joyeux Noël !

Patrick VOLTZENLOGEL – Victorine VALENTIN


Frédéric HILBERT

S'ENGAGER POUR LES AUTRES

Mi-novembre, à la demande d’une bénévole très active dans le soutien aux plus démunis, un chef étoilé a réalisé un repas pour les détenus de la prison colmarienne. La médiatisation, classique, de cette information a donné lieu à de très nombreuses réactions. Malheureusement pour bon nombres d’entre elles hostiles et en termes parfois violents. Beaucoup de personnes se sont offusquées que des détenus puissent avoir accès à un tel repas, certains suggérant que « leurs » SDF ou les personnes en EPAHD auraient été plus méritants. Nous regrettons de tels propos et affirmons tout notre soutien aux personnes qui s’engagent pour les autres, quels qu’ils soient. Nous encourageons au contraire chacun à s’engager pour apporter un peu de réconfort et de bienveillance pour les personnes les plus démunies d’entre nous, qu’elles soient malades, isolées, sans domicile, détenues ou en Epahd… Les associations sont toujours à la recherche de bénévoles et méritent du soutien plutôt que des critiques. Cette période hivernale est propice pour s’engager. Nous vous souhaitons d’agréables fêtes de fin d’année, dans le respect de chacun.

Frédéric HILBERT - Caroline SANCHEZ