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12 juillet 2024

Accalmie

Bernard Rodenstein

12/7/2024 - Les esprits se sont beaucoup échauffés au cours des dernières semaines. Notre pays était face à une menace qui n’a pas laissé grand monde indifférent et c’est tant mieux si les réactions ont été rapides et fortes.
Les passions ont souvent pris le dessus sur les raisonnements froids, mais elles s’expliquent aisément par le contexte peu rassurant dans lequel nous nous trouvons et c’est le propre aussi de la chose politique que d’être une affaire de tripes autant qu’elle est cérébrale.
La tension a déjà baissé de quelques crans.
Nous sommes dans l’expectative de décisions qui ne nous appartiennent plus, puisque seuls les élus ont la charge d’interpréter les messages assez contradictoires que nous leur avons envoyés.
Comment vont-ils configurer la gouvernance avec nos choix contrastés ?
Il semble évident que les propos tenus avant les élections et dans les heures qui ont suivi la proclamation des résultats devront être révisés.
Les affirmations péremptoires des uns et des autres sont largement contrecarrées par nos votes.
Des alliances, des compromis, des coalitions doivent être envisagés. Il ne peut pas y avoir d’autre issue. Pourvu que cela se fasse dans la plus grande transparence et sans magouilles infâmes.
Dans notre vie quotidienne nous devons tous composer aussi, les uns avec les autres. Les oppositions d’idées qui se sont manifestées au cours de la séquence électorale vont perdre en intensité pour permettre la vie en commun.
La complexité de l’humain est notre chance. Il faut nous accorder mutuellement le bénéfice de l’histoire singulière de chaque être. Je ne comprends pas ce qui conduit l’autre à être ce qu’il est et à ce qu’il fait, mais je peux admettre qu’il ne peut pas être et faire autrement. Je ne suis pas juge de ses peurs et de ses désirs.
L’été sera-t-il propice au travail auquel nous devons consentir pour trouver l’apaisement indispensable ?
L’autre est rarement un ennemi. Il est autre, tout simplement. Son altérité lui appartient comme la mienne m’appartient.
Nous sommes collectivement intelligents si nous parvenons à nous accepter ainsi. Et bien plus, nous serons même heureux, si nous y trouvons des motifs de nous entr’aimer.

[POLITIQUE]
Pour en savoir plus : liberteresistance.fr