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12 juin 2022

Anti pass Colmar

Julie Varadero

Discours du 11 juin 2022 (extraits)

Chers résistants, quelle joie de vous retrouver. J’en profite pour remercier publiquement les deux personnes qui m’ont embarquée dans cette aventure. Je tiens à remercier aussi ceux qui m’ont envoyé des photos, vidéos que je puisse suivre les manifs de loin, et ceux qui m’ont envoyé des messages affectueux. Pas facile de déconnecter quand on a la révolte dans le sang !

Je ne vous ai pas oubliés, j’ai rapporté quelques kilos de coquillages tout droit du sud de la France, il y en aura suffisamment pour que chaque résistant puisse en choisir un, si vous le souhaitez. Pendant mon voyage, j’ai rencontré beaucoup de belles personnes, qui m’ont accueillie les bras ouverts sans se poser la question de savoir si j’étais vaccinée ou non. Dans certaines villes, notamment à Annecy, j’ai pu voir énormément d’affiches, d’autocollants et de tags contre le pass vaccinal et le gouvernement.
Je peux vous dire que l’espoir demeure et que nous sommes loin d’en avoir fini !

Habituellement je ne mâche pas mes mots, j’ai l’habitude de dire franchement ce que je pense. Mais quand on parle au micro, on doit bien réfléchir à chaque mot, pour éviter une mauvaise interprétation et ne froisser personne. Et honnêtement je me demande parfois pourquoi je prends autant de précautions puisque certaines personnes n’acceptent pas un avis différent du leur. On m’a écrit que j’avais un égo démesuré parce qu’une publication d’un parti politique n’a pas été acceptée sur la page anti pass de Colmar. Nous avions pourtant été clairs depuis le début : nous sommes apartisans. Et nous ne sommes pas légitimes à défendre un parti plutôt qu'un autre.
Après toutes les critiques, les jugements, les humiliations, les insultes que nous avons subis, j’aurais pu abandonner, rentrer chez moi, par dépit, par déception, par fierté.
Je ne parle qu’en mon nom : j'ai participé aux manifs syndicales, écolo, sociales, j’étais partout où le combat me paraissait légitime.
M’opposer à ce gouvernement de mafieux, dénoncer l’injustice, défendre la liberté des peuples, sont les seules choses qui font battre mon cœur. Grâce aux Gilets jaunes, j’ai trouvé qui j’étais : un esprit libre emprisonné dans une société obsolète où je n’ai jamais trouvé ma place. Je ne veux pas me retrouver dans cette société malade. Les Gilets jaunes ont rallumé ma petite flamme et la résistance anti pass l’a attisée.
Nous pourrons continuer longtemps à nous éparpiller dans des combats divers. Même si le pass est abrogé demain, les hôpitaux auront-ils plus de moyens ? Le personnel médical sera-t-il mieux payé ? Le système scolaire se portera-t-il mieux ? Vivrons-nous plus décemment ? Tout le monde mangera à sa fin ? Arrêterons-nous de consommer des produits cancérigènes, de détruire la terre qui nous accueille ? Non ! Le pass est le combat du moment, certes, mais le gouvernement ne s’arrêtera pas là. Et c’est maintenant qu’il faut en prendre conscience. Il y a tout à refaire, tout à changer. Ne nous mentons pas à nous-mêmes, écoutez autour de vous : rien ne va.
Alors cessons de nous battre les uns contre les autres et arrêtons ce système fou une fois pour toutes. N’attendons pas la prochaine goutte qui fera déborder le vase pour se bouger.
Ne vous leurrez pas, tout ce qu’il se passe aujourd’hui était prévu depuis longtemps. Leur plan se déroulait sans accroc jusqu’à ce que des résistants comme nous, nous, les fous, les complotistes comme ils disent, tirent la sonnette d’alarme. Nous faisons de grands gestes sur la plage à ceux qui sont en train de se noyer en plein océan.
Nous ne pourrons pas sauver tout le monde. Il y aura beaucoup de pertes. Mais qu’aurions-nous pu faire de plus, après avoir passé tant d’années à essayer de faire réagir, d’avertir, si les gens ne veulent pas entendre, ne veulent pas comprendre. Nous aurons essayé. Et beaucoup seront absolument dépassés par ce qui se produira un jour. Car oui, un jour la lumière triomphera. Partout dans le monde des personnes comme nous œuvrent pour cela. Il le faut.