Si je m’exprime peu en ce moment, ce n’est pas parce que la censure m’en empêche, bien qu’elle veille, particulièrement affûtée.
Non. C’est parce que je suis abasourdie par ce que j’observe. Je vous en ai plusieurs fois fait part mais ça ne s’arrange pas.
Il se trouve qu’occupée ailleurs, je n’avais pas vu d’informations ni télévisées ni dans la presse écrite pendant plus de 10 jours (cela fait, du reste, tout comme les cures déconnectées, le plus grand bien).
Le choc à l’atterrissage est violent et l’intoxication redoutable :
Je suis, donc, disais-je abasourdie par le niveau de propagande qui a envahi les médias, sur à peu près tous les sujets, alors que nous sommes à 3 semaines de la présidentielle.
Quasiment rien sur l’ahurissant scandale McKinsey, qui représente, après la prédation organisée d’Alstom, tout ce que le macronisme a fait subir à ce pays : dépeçage des processus démocratiques – ici en termes de gouvernance – partage du gâteau entre copains, diminution des moyens de l’État, opacité, fraudes et j’en passe.
Au-delà de la question strictement judiciaire (l’on n’attend plus grand-chose de la justice française depuis belle lurette), ce scandale devrait faire la Une de tous les médias dignes de ce nom, or, s’il n’y avait pas les réseaux sociaux, il passerait quasiment inaperçu, tel le furet, venant en quelque sorte ponctuer de manière harmonieusement naturelle, dans un silence voûté et soumis, tout ce que le peuple français aura avalé comme couleuvres depuis 5 ans et contre quoi il est impératif de se mobiliser le 10 avril prochain.
Du reste, Gabriel Attal l’a déclaré, qui porte la parole de l’exécutif macronnard : « l’affaire McKinsey n’est pas une affaire d’État ». Circulez !
Lorsque l’exécutif désigne lui-même ce qui le disqualifie ou pas, ce qui le met en cause ou pas, est-on encore en démocratie ?
Ce faisant, Gabriel Attal n’a pas tort : grâce à la complaisance de la magistrature mais aussi des oligarques médiatiques, l’affaire McKinsey qui constitue un incommensurable scandale, n’est pas traitée comme elle le devrait, c’est-à-dire, comme l’affaire d’État qu’elle est évidemment.
Affaire Benalla, Alstom (dite affaire Pécron), gilets jaunes éborgnés, répression délirante, chaos social savamment entretenu pendant des mois, gestion de crise sanitaire erratique (sur fond, donc, de conseils grassement payés aux copains-cochons de McKinsey et alii), mensonges permanents sur tout, tout le temps, manipulation de l’information appartenant à la poignée de copains oligarques dans un sens propagandiste soit direct soit indirect (par le silence), violence (à suivre : la violence du programme social de Macron 2 est simplement abjecte), mépris, double discours. Rien ne manque.
Abasourdie également par le niveau de propagande atteint au sujet de l’affaire ukrainienne, qui sert actuellement de paravent aux médias mainstream pour ne pas confronter la Macronie à son bilan.
Les sources citées sont en général, et sans la moindre honte, le Pentagone – pourquoi se gêner ? – (que l’on sait particulièrement objectif et pas du tout manipulateur) et les forces ou le gouvernement ukrainien (qui, en tant que belligérant, pratique, comme tous les belligérants du monde et de l’Histoire, la propagande). Très peu d’informations sourcées ni recueillies sur place (on fait du journalisme de plateau télé avec l’ami californien google). Des journalistes de terrain qui, comme, par exemple Anne-Laure Bonnel dans le Donbass, montrent une réalité autre que celle qui va dans le sens de la propagande sont tout simplement censurés ou accusés des pires maux, juste parce que, eux travaillent réellement et se confrontent au réel qui n’est ni tout blanc ni tout noir contrairement à ce que la débile (au sens propre) moraline ambiante tente de répandre à tout va. Quasiment rien sur l’opposition américaine au conflit (je vous renvoie par exemple aux lumineuses prises de position de Tulsi Gabbard qui explique comment l’État profond US et les lobbies de l’armement ont un intérêt évident à la déstabilisation de l’Europe (qui s’agenouille bien gentiment) et à ce que ce conflit dure le plus longtemps possible. Quasiment rien, ou si peu, sur les ukronazis (merci la CIA, as usual) et sur les scènes ahurissantes de lynchages auxquels s’adonnent ces malfrats, que l’on trouve pourtant en abondance sur les réseaux sociaux. Le Camp du Bien détourne délicatement la tête car cela brouille sa vision béate d’un monde simplet. Lui qui fait la chasse aux « fachos » depuis des décennies dans sa tête ne sait pas en reconnaître lorsqu’il en a des vrais sous les yeux et préfère d’ailleurs, leur apporter sa caution. Va comprendre…
Bref. Il y a de quoi être pour le moins effrayé, même si le vent de la vérité semble être doucement enfin en train de tourner, notamment depuis l’intervention lunaire de Zelensky à l’Assemblée, lequel réclamait sous les acclamations, le suicide des entreprises et industries françaises (pendant que les Chinois appellent à occuper les marchés que les Occidentaux abandonnent stupidement en se tirant des balles dans le pied toute la sainte journée).
Tout ceci finit par ressembler à une sorte d’enfer : enfer informationnel où seule compte l’idéologie au détriment de la recherche de vérité (le tout sous prétexte de lutte contre la désinformation), enfer démocratique (absence de véritables contrepouvoirs), enfer intellectuel (chasse aux sorcières, censure et bêtise ambiante).
Bref, en un mot : réveillez tous vos amis pour qu’ils aillent voter le 10 avril prochain parce qu’il serait temps que cette logique infernale soit stoppée, à tous les niveaux. Sinon, ensuite, il ne faudra plus venir pleurer ni manifester à longueur de temps ni ronchonner derrière son écran.
La seule liberté d’expression qui vaille par temps d’élection est celle ouverte par le vote, qui doit ouvrir la possibilité de toutes les autres et leur donne un sens. Tout le reste, à ce moment-là, n’est que gesticulation.