Julie
Aujourd'hui, je voudrais vous passer un message, à vous tous, qui que vous soyez, peu importe
où vous êtes et si vous l'entendez ou non.
Aux commerçants : notre but n'est pas de vous embêter. Nous faisons en sorte de changer de
parcours tous les samedis pour ne pas passer aux mêmes endroits. Le seul moyen pour nous
de nous exprimer, c'est la rue.
À la police : notre but n'est pas de vous embêter. Nous aussi, nous aimerions être avec notre
famille le vendredi et le samedi. Le seul moyen pour nous de nous exprimer, c'est la rue.
Aux automobilistes et aux habitants : notre but n'est pas de vous embêter. Nous passons de
façon brève et les voies se libèrent rapidement. Le seul moyen pour nous de nous exprimer,
c'est la rue.
Aux personnes vaccinées : notre but n'est pas de vous embêter. Nous ne sommes pas vos
ennemis et vous n'êtes pas les nôtres. Le seul moyen pour nous de nous exprimer, c'est la rue.
Au gouvernement : nous ne lâcherons rien. Rendez-nous nos emplois, rendez-nous notre
liberté. Respectez-nous. Écoutez-nous. À l'aube des élections, voilà que vous lancez la rumeur
d'une possible fin du pass vaccinal fin mars, début avril. Si j'employais mon vocabulaire habituel
je vous demanderais si vous n'êtes pas en train de vous foutre de nos gueules ? Mais je me
contenterai de vous dire que vous avez beaucoup d'humour.
Quoi qu'il en soit, ne pensez pas que je ferai une croix sur tout ce qu'il s'est passé. Ne croyez
pas que je passerai l'éponge sur vos actes et vos paroles. Parce que nous avons été sacrifiés depuis trop longtemps, parce que certains ont tout perdu, par votre faute. Et cela impactera
à jamais nos mémoires, nos comportements et encore plus nos enfants. Vous êtes tous les
mêmes et vous êtes tous coupables. Je ne cherche pas la vengeance, mais seulement la justice
et que la vérité soit assumée et dévoilée sur la place publique. Vous devrez assumer vos
erreurs et votre mépris.
Je ne suis pas soignante, je ne suis pas maman. Je n'avais aucune raison professionnelle ou
personnelle de m'opposer au pass. Et pourtant je suis là. Tout simplement parce-que j'ai soif
de justice et de liberté. Et cela depuis bien longtemps. J'ai cette boule d'énergie en moi qui
me pousse à m'investir dans les causes qui me paraissent justes. Je ne suis pas là juste pour
râler et dire que tout va mal, j'essaye de changer les choses à mon petit niveau, j'aimerais changer le monde mais qui suis-je pour le faire ? Personne. Et vous me trouverez toujours en
face de vous, dès que vous ferez souffrir n'importe quel être vivant sur cette Terre. Je ne suis
pas un leader, je ne suis pas une guerrière, mais j'ai le cœur armé d'espoir et de courage et
cela, grâce à vous, les résistants, les manifestants, mes proches et mes deux familles de cœur
: le groupe des anti-pass de Colmar et les Gilets Jaunes, plus particulièrement d'Horbourg-Wihr.
Merci à vous tous, d'avoir su faire tomber les barrières entre nous. Merci de montrer l'exemple
de l'unité, de la fraternité et du pacifisme.
12/2/2022