Sénateur de la Côte-d'Or
L’annonce par le porte-parole du gouvernement d’une levée possible du pass vaccinal fin mars / début avril n’est pas acceptable. Il ne s’agit plus de la gestion sanitaire de la crise, mais d’une stratégie politique. Après avoir mis les Français en liberté surveillée, le Gouvernement voudrait être celui qui les libère, à quelques semaines du premier tour des élections présidentielles. La ficelle est un peu grosse.
Avec 300 000 contaminations officielles par jour, c’est-à-dire sans doute plus de 500 000 en réalité, ce pass vaccinal n’a aucun sens. Il n’a d’ailleurs jamais été nécessaire. En effet, si l’objectif du gouvernement était de limiter la circulation du virus dans des lieux précis, un test négatif est bien plus efficace qu’une preuve de vaccination, puisque ni deux, ni trois, ni quatre doses n’empêchent d’être contaminé et contagieux.
En outre, la stratégie du « tout vaccinal », comme le démontrent le médecin Gérald Kierzek, et même l’Organisation Mondiale de la Santé, est une erreur stratégique ; généraliser le vaccin et laisser croire qu’il va nous sortir de la pandémie est une gageure.
Le pass vaccinal se révèle même contreproductif en donnant le sentiment à nos compatriotes d’être protégés, les incitant à abandonner les gestes barrières.
Et c’est une chimère de croire que les réticents à la vaccination d’hier seront les convaincus de demain.
Les pouvoirs publics auraient dû saisir l’avantage du variant Omicron, plus contagieux mais moins susceptible de donner des formes sévères, pour concentrer leurs efforts sur les populations fragiles ! Le bon sens a laissé la place aux calculs politiques voire politiciens, aux détriments des libertés des Français.
Le pass vaccinal a d’autant moins de justifications que l’engorgement de l’hôpital n’est plus seulement le fait du Covid-19. Une étude de l’AP-HP publiée en janvier dernier met en lumière que, parmi les patients en hospitalisation conventionnelle pour une durée inférieure à une journée, 43 % sont infectés par Omicron, contre 19 % par le variant Delta. Cette étude montre de surcroît que la part des patients infectés par Omicron hospitalisés en soins critiques est bien moindre que les patients infectés par Delta. Aujourd’hui, malgré des contaminations quotidiennes presque 10 fois supérieures aux précédentes vagues, le taux d’occupation des lits de réanimation reste en-deçà des 70 %. Les efforts du gouvernement auraient donc dû se concentrer sur le renforcement structurel des moyens de l’hôpital afin d’en finir avec la crise sanitaire. Mais les enseignements de deux années de crise n’ont pas été tirés. Pire, l’affaiblissement du secteur hospitalier s’est accentué : selon la DREES, sur la seule année 2020, ce sont 4389 lits d’hospitalisation qui ont été fermés.
Enfin, il ne faut pas négliger les conséquences de l’épidémie sur l’éducation et la santé mentale de nos enfants. De nombreux spécialistes, dont les orthophonistes du Collectif national des orthophonistes de France, ont mis en lumière les effets nocifs du port du masque sur les apprentissages du langage, de la lecture et sur le comportement des enfants. La balance bénéfice-risque n’était manifestement pas en faveur de l’application du port du masque à l’école. De surcroît, les conséquences de la vaccination des plus jeunes sont plus qu’incertaines. Les justifications scientifiques qui ont conduit le gouvernement à autoriser la vaccination des enfants de moins de 11 ans sont floues, alors que ces derniers ne sont pas sujets aux formes graves du virus et participent à l’immunité naturelle.
Le principe de précaution, pourtant invoqué avec gourmandise dans de nombreux domaines, doit être appliqué aux plus jeunes
Il est donc urgent de redonner la liberté aux Français, avant que le pays ne replonge à nouveau dans le désordre.
Il faut certes rester vigilant à l’égard des personnes à risque, dont certaines ne sont pas vaccinées et ne se vaccineront pas malgré les mesures gouvernementales. Les Français, dans leur immense majorité, n’en peuvent plus de toutes ces privations de liberté, alors qu’ils continuent au quotidien de constater les incohérences de la gestion sanitaire de la pandémie.
Le gouvernement doit arrêter « d’emmerder les Français » avec des mesures politiciennes dissimulées derrière des prétextes sanitaires.
Dans leur immense majorité, les Français ont fait preuve de responsabilité et d’abnégation, en accompagnant et en respectant les mesures gouvernementales. Mais trop, c’est trop ! Ils n’en peuvent plus.
Nous Sénateurs, très attachés aux libertés publiques, devons faire entendre leur voix.
Nous demandons donc, comme le font des pays de plus en plus nombreux, à l’image du Danemark et du Royaume-Uni, la levée sans délai du pass vaccinal.
Etienne BLANC, Sénateur du Rhône
Christine BONFANTI-DOSSAT, Sénatrice du Lot-et-Garonne
Sabine DREXLER, Sénatrice du Haut-Rhin Laurent DUPLOMB, Sénateur de la Haute-Loire
Christophe-André FRASSA, Sénateur représentant les Français établis hors de France
Muriel JOURDA, Sénatrice du Morbihan Sylvie GOY-CHAVENT, Sénatrice de l’Ain
Alain HOUPERT, Sénateur de la Côte-d’Or Alain JOYANDET, Sénateur de la Haute-Saône
Daniel LAURENT, Sénateur de Charente-Maritime
Vivette LOPEZ, Sénatrice du Gard Sébastien MEURANT, Sénateur du Val-d’Oise
Laurence MULLER-BRONN, Sénatrice du Bas-Rhin
Sylviane NOEL, Sénatrice de Haute-Savoie
Phillipe PEMEZEC, Sénateur des Hauts-de-Seine
Annick PETRUS, Sénatrice de Saint-Martin Cyril PELLEVAT, Sénateur de la Haute-Savoie
Kristina PLUCHET, Sénatrice de l’Eure
Damien REGNARD, Sénateur représentant les Français établis hors de France
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin
L’annonce par le porte-parole du gouvernement d’une levée possible du pass vaccinal fin mars / début avril n’est pas acceptable. Il ne s’agit plus de la gestion sanitaire de la crise, mais d’une stratégie politique. Après avoir mis les Français en liberté surveillée, le Gouvernement voudrait être celui qui les libère, à quelques semaines du premier tour des élections présidentielles. La ficelle est un peu grosse.
Avec 300 000 contaminations officielles par jour, c’est-à-dire sans doute plus de 500 000 en réalité, ce pass vaccinal n’a aucun sens. Il n’a d’ailleurs jamais été nécessaire. En effet, si l’objectif du gouvernement était de limiter la circulation du virus dans des lieux précis, un test négatif est bien plus efficace qu’une preuve de vaccination, puisque ni deux, ni trois, ni quatre doses n’empêchent d’être contaminé et contagieux.
En outre, la stratégie du « tout vaccinal », comme le démontrent le médecin Gérald Kierzek, et même l’Organisation Mondiale de la Santé, est une erreur stratégique ; généraliser le vaccin et laisser croire qu’il va nous sortir de la pandémie est une gageure.
Le pass vaccinal se révèle même contreproductif en donnant le sentiment à nos compatriotes d’être protégés, les incitant à abandonner les gestes barrières.
Et c’est une chimère de croire que les réticents à la vaccination d’hier seront les convaincus de demain.
Les pouvoirs publics auraient dû saisir l’avantage du variant Omicron, plus contagieux mais moins susceptible de donner des formes sévères, pour concentrer leurs efforts sur les populations fragiles ! Le bon sens a laissé la place aux calculs politiques voire politiciens, aux détriments des libertés des Français.
Le pass vaccinal a d’autant moins de justifications que l’engorgement de l’hôpital n’est plus seulement le fait du Covid-19. Une étude de l’AP-HP publiée en janvier dernier met en lumière que, parmi les patients en hospitalisation conventionnelle pour une durée inférieure à une journée, 43 % sont infectés par Omicron, contre 19 % par le variant Delta. Cette étude montre de surcroît que la part des patients infectés par Omicron hospitalisés en soins critiques est bien moindre que les patients infectés par Delta. Aujourd’hui, malgré des contaminations quotidiennes presque 10 fois supérieures aux précédentes vagues, le taux d’occupation des lits de réanimation reste en-deçà des 70 %. Les efforts du gouvernement auraient donc dû se concentrer sur le renforcement structurel des moyens de l’hôpital afin d’en finir avec la crise sanitaire. Mais les enseignements de deux années de crise n’ont pas été tirés. Pire, l’affaiblissement du secteur hospitalier s’est accentué : selon la DREES, sur la seule année 2020, ce sont 4389 lits d’hospitalisation qui ont été fermés.
Enfin, il ne faut pas négliger les conséquences de l’épidémie sur l’éducation et la santé mentale de nos enfants. De nombreux spécialistes, dont les orthophonistes du Collectif national des orthophonistes de France, ont mis en lumière les effets nocifs du port du masque sur les apprentissages du langage, de la lecture et sur le comportement des enfants. La balance bénéfice-risque n’était manifestement pas en faveur de l’application du port du masque à l’école. De surcroît, les conséquences de la vaccination des plus jeunes sont plus qu’incertaines. Les justifications scientifiques qui ont conduit le gouvernement à autoriser la vaccination des enfants de moins de 11 ans sont floues, alors que ces derniers ne sont pas sujets aux formes graves du virus et participent à l’immunité naturelle.
Le principe de précaution, pourtant invoqué avec gourmandise dans de nombreux domaines, doit être appliqué aux plus jeunes
Il est donc urgent de redonner la liberté aux Français, avant que le pays ne replonge à nouveau dans le désordre.
Il faut certes rester vigilant à l’égard des personnes à risque, dont certaines ne sont pas vaccinées et ne se vaccineront pas malgré les mesures gouvernementales. Les Français, dans leur immense majorité, n’en peuvent plus de toutes ces privations de liberté, alors qu’ils continuent au quotidien de constater les incohérences de la gestion sanitaire de la pandémie.
Le gouvernement doit arrêter « d’emmerder les Français » avec des mesures politiciennes dissimulées derrière des prétextes sanitaires.
Dans leur immense majorité, les Français ont fait preuve de responsabilité et d’abnégation, en accompagnant et en respectant les mesures gouvernementales. Mais trop, c’est trop ! Ils n’en peuvent plus.
Nous Sénateurs, très attachés aux libertés publiques, devons faire entendre leur voix.
Nous demandons donc, comme le font des pays de plus en plus nombreux, à l’image du Danemark et du Royaume-Uni, la levée sans délai du pass vaccinal.
Etienne BLANC, Sénateur du Rhône
Christine BONFANTI-DOSSAT, Sénatrice du Lot-et-Garonne
Sabine DREXLER, Sénatrice du Haut-Rhin Laurent DUPLOMB, Sénateur de la Haute-Loire
Christophe-André FRASSA, Sénateur représentant les Français établis hors de France
Muriel JOURDA, Sénatrice du Morbihan Sylvie GOY-CHAVENT, Sénatrice de l’Ain
Alain HOUPERT, Sénateur de la Côte-d’Or Alain JOYANDET, Sénateur de la Haute-Saône
Daniel LAURENT, Sénateur de Charente-Maritime
Vivette LOPEZ, Sénatrice du Gard Sébastien MEURANT, Sénateur du Val-d’Oise
Laurence MULLER-BRONN, Sénatrice du Bas-Rhin
Sylviane NOEL, Sénatrice de Haute-Savoie
Phillipe PEMEZEC, Sénateur des Hauts-de-Seine
Annick PETRUS, Sénatrice de Saint-Martin Cyril PELLEVAT, Sénateur de la Haute-Savoie
Kristina PLUCHET, Sénatrice de l’Eure
Damien REGNARD, Sénateur représentant les Français établis hors de France
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin
Tribune publiée dans Le Figaro le 14 février 2022