Nous vivons une époque unique où l’on apprend, de façon tout à fait officielle, qu’un Chef de l’État peut ainsi déclarer, sans rire, « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder ». C’est en effet en ces termes qu’Emmanuel Macron, qui est toujours, légalement parlant, le président de la République et donc de tous les Français, a expliqué sa stratégie de lutte contre une pandémie dont tout indique qu’elle se termine (bien malgré lui).
La logique du locataire de l’Élysée est douteuse : pour lui, ceux qui refusent l’actuelle vaccination, quelles que soient leurs motivations, mettent en danger le reste de la société, et deviennent donc irresponsables. Pour Macron en janvier 2022, c’est bien simple, « Un irresponsable n’est plus un citoyen ».
C’est surprenant de bêtise et d’incohérence.
D’incohérence d’une part parce qu’en 2016, le même Macron, pas suffisamment imbu de lui-même pour exciter les foules, expliquait alors en parlant du terrorisme et de la déchéance de nationalité éventuelle de ceux qui s’y adonnent, qu' « On ne traite pas le mal en l’expulsant de la communauté nationale ». En somme, un terroriste ne peut pas être exclu de la communauté nationale… Sauf bien sûr s’il refuse bêtement de se faire vacciner !
C’est aussi d’une bêtise rocambolesque dans la mesure où l’on sait maintenant sans le moindre doute que les vaccinés n’empêchent en rien ni de contracter la maladie ni de la refiler généreusement autour de soi, dans les mêmes proportions que les non-vaccinés et avec une décontraction encore plus forte, le sésame sanitaire permettant une désinvolture dont les non-vaccinés ne peuvent bénéficier.
En outre, l’actuelle surcharge (très théorique) des hôpitaux publics tient bien plus de leur gestion catastrophique que d’un afflux de non-vaccinés : après avoir courageusement viré du personnel en pleine pandémie (au motif qu’il n’était pas vacciné), après avoir obstinément fermé des milliers de lits (pour des économies budgétaires qui n’ont jamais été réalisées), après avoir largement subventionné d’autres domaines – la presse notamment – en lieu et place de ces hôpitaux publics qui réclament des moyens, il est cocasse de voir le chef de l’État parler d’irresponsabilité : manifestement, son poste actuel lui est un peu trop monté à la tête et il croit parler d’expérience.
Ces propos à la fois honteux, scandaleux et tout à fait illustratifs des objectifs réels et de la politique néfaste qui sont poursuivis actuellement, démontrent encore une fois tout le mépris et l’arrogance dont Macron fait preuve : le peuple, péniblerie avec laquelle il fallait composer lors des élections, devient maintenant une variable d’ajustement et s’il est politiquement rentable de se départir d’une partie de celui-ci, qu’à cela ne tienne. En somme, on ne passe pas encore la parcelle encombrante au fil de l’épée (ou au flash ball), mais ça ne saurait tarder…
Il n’en reste pas moins qu’il est absolument invraisemblable que des propos pareils soient tenus sur des citoyens dont on rappellera utilement qu’ils sont encore, à 100%, totalement humains, et qu’en terme légaux, ils sont encore, à 100%, des citoyens qui payent des impôts et se comportent en réalité de façon bien trop responsable malgré les avanies qu’ils subissent. Jusqu’à preuve du contraire, petit Monsieur Macron, ces citoyens n’ont enfreint aucune loi et parce qu’ils payent votre salaire, vous leur devez le plus élémentaire des respects.
En pratique, on comprend que le petit président veut désigner des boucs-émissaires et des coupables faciles mais ce faisant, il finit surtout par déclencher la haine même chez ceux qui avaient jusqu’à présent suivi le mouvement, contraints ou non. L’opposition, rassemblant maintenant droite et gauche, est vent debout contre ces déclarations : il n’y a bien sûr qu’un jeu politique derrière cette indignation franchement tardive, mais elle pourrait être l’élément déclencheur d’une vraie prise de conscience du gouffre dans lequel Macron vient d’emmener à coup de trique tout le pays.
Du reste, regardons les choses en face : ce petit Chef de l’État n’a de pouvoir que parce que le peuple le lui a octroyé, et de façon de moins en moins consensuelle. Parallèlement, il semble clair qu’il prend un malin plaisir (ou prétend le faire en tout cas) à imposer de plus en plus de contraintes à une part des Français, à les diviser.
Il semble donc naturel de couper court à la pignolade malsaine de l’emmerdeur élyséen, et notamment en ne tenant plus compte de ses injonctions qui s’apparentent de plus en plus à celles d’un enfant colérique et mal élevé, incapable de jouir d’autre chose que du malheur des autres. Il faut donc emmerder l’emmerdeur : refuser de s’aplatir, continuer à vivre aussi normalement que possible, s’opposer, de façon systématique, à ses diktats de plus en plus stupides et infâmants devient non seulement nécessaire, mais LA méthode pour faire enrager le petit président.
Dans ce contexte, il semble aussi clair que la désobéissance civile, de plus en plus ferme, s’impose maintenant à tous si l’on ne veut pas basculer définitivement dans un monde de ségrégation et de punitions continuelles. Car ici il s’agit bien de punitions et de vexations permanentes : même ceux qui, volontaires ou non, avaient jusqu’à présent accepté l’instauration des lois liberticides, des pires contraintes sociales depuis l’avènement de la Cinquième République, se retrouvent maintenant à devoir composer avec des règles changeantes.
Plus personne, même ceux qui se croyaient « bons citoyens », ne sera épargné et d’ici quelques jours, l’annulation des passeports sanitaires pour des centaines de milliers de Français en jettera autant dans les rangs des « irresponsables » qu’il faut donc « emmerder » ; au 15 février, ce sont de nouvelles cohortes qui viendront grossir le rang des emmerdables par la clique des macronistes.
Ceux qui dictent ces misères arbitraires, sans queue ni tête ni plus aucune justification sanitaire, sont maintenant enfermés dans une course contre la montre : multiplier les lois et les contraintes pour s’assurer que la foule, grandissante, des outrés et des emmerdés ne vienne pas leur expliquer physiquement ce qu’ils pensent de leurs abus. Chaque nouvelle contrainte accroît à la fois l’urgence pour les premiers et le nombre des seconds.
Les prochains mois seront décisifs.