l’Éditorial du 30/11/2021 – DNA
Eric Zemmour a franchi le Rubicon au moment où Joséphine Baker entrait au Panthéon. A chacun sa géographie de l’honneur. Quand le premier aspire à un destin antique pour ses semblables, la République française choisit de se construire un avenir au XXIe siècle. Quand le polémiste d’extrême droite se déclare candidat à l’élection présidentielle, l’ancienne meneuse de revue et résistante métisse gagne le cœur de millions de citoyennes et de citoyens.
La France a vécu hier une journée entre ténèbres et lumière, complainte et rire, négation et gratitude. Construite pour torpiller le dernier débat des cinq candidats à l’investiture Les Républicains, l’annonce de Zemmour n’a fait que cristalliser l’unique ressort que l’ex-chroniqueur du Figaro et de CNews semble maîtriser : la peur.
Avec ses propos apocalyptiques et nostalgiques, Eric Zemmour a endossé l’habit d’un spectre bien plus que l’uniforme que portait le général de Gaulle le 18 juin 1940. Et comme si son tableau sombre ne suffisait pas, l’essayiste a alimenté la machine à soupçons et à angoisses pour mieux servir ses chimères. Sa vidéo a le mérite de la clarté et répond à la question de savoir de quelle France Eric Zemmour veut être l’héritier.
Sa nuque raide l’empêche d’embrasser tout ce qui préoccupe le pays au quotidien : le pouvoir d’achat, l’environnement, la santé, l’éducation, les transports. Sa marotte du « grand remplacement » lui enlève toute capacité à s’émerveiller des merveilleuses ressources dont dispose la nation pour se dépasser demain. Sa monomanie décliniste l’oblige surtout à discréditer toutes ces générations mêlées qui ont construit au fil des siècles la grandeur de la France à laquelle il se réfère tant.
Joséphine Baker était une femme affranchie, joyeuse et forte, suffisamment pour transcender ses angoisses et assumer ses amours pour « son pays et Paris ». Le repli, la peur et la nostalgie n’ont jamais permis d’aimer démesurément l’humanité. La France peut avoir confiance en elle sans s’effrayer.
Photo DNA / Franck Delhomme
Eric Zemmour a franchi le Rubicon au moment où Joséphine Baker entrait au Panthéon. A chacun sa géographie de l’honneur. Quand le premier aspire à un destin antique pour ses semblables, la République française choisit de se construire un avenir au XXIe siècle. Quand le polémiste d’extrême droite se déclare candidat à l’élection présidentielle, l’ancienne meneuse de revue et résistante métisse gagne le cœur de millions de citoyennes et de citoyens.
La France a vécu hier une journée entre ténèbres et lumière, complainte et rire, négation et gratitude. Construite pour torpiller le dernier débat des cinq candidats à l’investiture Les Républicains, l’annonce de Zemmour n’a fait que cristalliser l’unique ressort que l’ex-chroniqueur du Figaro et de CNews semble maîtriser : la peur.
Avec ses propos apocalyptiques et nostalgiques, Eric Zemmour a endossé l’habit d’un spectre bien plus que l’uniforme que portait le général de Gaulle le 18 juin 1940. Et comme si son tableau sombre ne suffisait pas, l’essayiste a alimenté la machine à soupçons et à angoisses pour mieux servir ses chimères. Sa vidéo a le mérite de la clarté et répond à la question de savoir de quelle France Eric Zemmour veut être l’héritier.
Sa nuque raide l’empêche d’embrasser tout ce qui préoccupe le pays au quotidien : le pouvoir d’achat, l’environnement, la santé, l’éducation, les transports. Sa marotte du « grand remplacement » lui enlève toute capacité à s’émerveiller des merveilleuses ressources dont dispose la nation pour se dépasser demain. Sa monomanie décliniste l’oblige surtout à discréditer toutes ces générations mêlées qui ont construit au fil des siècles la grandeur de la France à laquelle il se réfère tant.
Joséphine Baker était une femme affranchie, joyeuse et forte, suffisamment pour transcender ses angoisses et assumer ses amours pour « son pays et Paris ». Le repli, la peur et la nostalgie n’ont jamais permis d’aimer démesurément l’humanité. La France peut avoir confiance en elle sans s’effrayer.