Edouard Dabrowski
- 16/8/2021 - "Le Zapping" de la semaine dernière revient sur le « vibrant hommage » rendu par Eric Straumann à Gilbert Meyer, lors de l'inauguration du Koïfhus restauré, « l'élu s'est même trouvé de nombreux points communs avec l'ancien maire ».
Eric Straumann ne dira jamais du mal, en public, de Gilbert Meyer qu'il a combattu à la loyale aux municipales, alors que ce dernier ne s'était pas privé de lui porter des coups bas.
De là à lui passer la brosse à reluire avec une telle insistance il y a de quoi s'interroger.
Est-ce du second degré ? Si l'ancien maire avait réellement les qualités vantées, pourquoi s'être présenté contre lui ? Quelle est la part de sincérité ? De stratégie politicienne ? Faut-il toujours donner des gages aux anciens fans de GM, ainsi qu'à ses transfuges qui ont quitté un navire pour un autre sans états d'âme ? La page est définitivement tournée, qui parle encore de Gilbert Meyer aujourd'hui ?
Eric Straumann est allé jusqu'à se trouver de nombreux points communs avec l'ancien maire dont celui-ci : "la même vision de la ville". Quand on sait quelle vision en avait Meyer, toujours plus de touristes, jusqu'à l'overdose et les habitants traités par le mépris, il y a de quoi s'alarmer.
Autre point commun, passé sous silence : l'utilisation de Facebook.
La communication bat son plein, la nature ayant horreur du vide, il ne se passe pas un jour sans publication. Avec, en retour, likes, commentaires flatteurs et bien sûr audience maximum espérés.
Chez Meyer, soit on applaudissait, soit on s'abstenait ; mais si on s'avisait d'émettre un avis contradictoire, celui-ci était très rapidement supprimé et son auteur risquait d'être bloqué.
Chez Straumann, idem.
« C'est la fonction qui veut ça » répond l'intéressé à ceux qui s'étonnent de cette façon de procéder.
Dans les points qui les distinguent, Eric Straumann avance le facteur générationnel et la verticalité du pouvoir (chez Meyer).
Gilbert Meyer n'en faisait qu'à sa tête et ne revenait pas sur une décision prise, fut-elle absurde (le fameux macaron à 600 euros).
Tout au contraire, Eric Straumann ne veut se fâcher avec personne et du coup hésite à trancher.
Appel à la délation. Certes le mot n'est pas employé car trop connoté négativement mais quand on vous demande de prendre en photo les personnes se livrant à un dépôt sauvage de déchets ou de signaler à la mairie les mamies nourrissant les pigeons, c'est quoi ?
L'humour. ES a un penchant pour l'humour, ce dont Meyer était complètement dépourvu. Par contre ce dernier faisait rire à ses dépens, merci Roger Siffer.
Partisan d'une gouvernance plus "horizontale", Eric Sraumann manifeste une réelle empathie vis-à-vis de ses administrés avec lesquels il aime converser quand il sillonne la ville, souvent à vélo. Après la chape de plomb de l'ère meyerienne, une bouffée d'oxygène.
Pour résumer : empathie, ouverture d'esprit, écoute bienveillante, humour chez Eric Straumann ; autoritarisme, clientélisme, mépris et arrogance chez Meyer, y a pas photo !