Je vous invite à découvrir Mon Bilan de la Semaine n° 38
EDITO N°38 : Avant le vote de la semaine prochaine, je pose les termes du débat. N’hésitez pas à me faire part de vos remarques par mail.
Les annonces formulées par le Président de la République lundi soir ont largement surpris par leur contenu et par leur calendrier de mise en œuvre. Il suffit de parcourir la presse européenne pour constater que ces nouvelles mesures questionnent, à juste titre, bien au-delà de nos frontières nationales. Il ne s’agit pas pour moi, ici, de remettre en cause tout l’intérêt de cette vaccination. Elle a démontré son efficacité et elle s’inscrit pleinement depuis Louis PASTEUR dans les grandes avancées médicales. En revanche, je condamne avec force tous ceux qui, dès lors que l’on s’oppose ou même simplement que l’on émette des doutes sur l’utilité ou sur la mise en œuvre du « pass sanitaire », essayent, souvent caricaturalement, de nous réduire à des « antivaccins ».
Dans quelques jours, l’Assemblée nationale aura à débattre en urgence sur le Projet de Loi qui permettra l’entrée en vigueur des mesures les plus restrictives ou contraignantes annoncées par Emmanuel MACRON. Une telle remise en cause profonde et inédite de notre modèle de société aurait mérité un vrai débat apaisé, loin des caricatures et des leçons de morale. Il n’en sera malheureusement rien. Comme à son habitude, la majorité entérinera la volonté « jupitérienne » sans sourciller.
Sur le fond, je me retrouve parfaitement dans la tribune publiée dans Le Figaro et cosignée par le philosophe et député européen LR François-Xavier BELLAMY, et par Loïc HERVÉ, vice-président des Centristes (lien vers la tribune). En effet, « conditionner l’accès à l’espace public à la présentation de données de santé est une rupture historique et constitue une atteinte aux libertés disproportionnée au regard de l’objectif poursuivi ». Quel est-il ? Protéger les plus fragiles !
Depuis un an et demi, nous avons beaucoup appris sur le virus et sur ces trop nombreuses victimes : 93% des victimes du coronavirus en France avaient plus de 65 ans ; 65% avaient un facteur de comorbidité. En-dessous de 40 ans, sans facteur de comorbidité, le risque de mourir du coronavirus est extrêmement faible. Alors pourquoi faudrait-il vacciner un adolescent, qui ne risque absolument rien du coronavirus, au motif qu’il faut protéger nos aînés ? Ce sont bien nos anciens et les plus fragiles qui doivent impérativement et immédiatement être vaccinés.
Contrairement aux anciennes promesses du Gouvernement et du Chef de l’État lui-même, ce « pass sanitaire » concernera bien une multitude d’activités quotidiennes. Ne nous y trompons pas, ce nouveau « pass sanitaire » au-delà de priver les non-vaccinés de ces multiples activités, contraindra aussi les vaccinés à justifier pour chacune d’entre-elles, plusieurs fois par jour, de leur identité et de la possession de ce « sésame ». Sans modification par le Parlement de ce projet présidentiel, la réalité de demain correspondra aux pires inquiétudes soulevées il y a des mois à peine par ceux qui étaient alors considérés par le pouvoir comme des complotistes... De tels reniements dans la parole de l’État ne sont probablement pas étranger à la crise démocratique que traverse le pays.
Pour ma part, je refuse qu’une partie de mes concitoyens soient sanctionnés alors qu’ils n’ont commis aucune faute et alors qu’on ne leur a pas laissé matériellement le temps d’éviter ce qui est légitimement vécu par beaucoup comme une punition. Je refuse que certains des personnels soignants que nous avons ovationnés l’année passée soient aujourd’hui montrés du doigt. Et je refuse que l’on dresse les Français les uns contre les autres.
Je plaide pour trouver un équilibre entre la responsabilité collective des citoyens et le respect intangibles de leurs libertés individuelles. C’est cette ligne que je défendrai dans les jours qui viennent.
Je vous souhaite un bon week-end.
Yves Hemedinger
Député