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24 avril 2021

Qui d'entre nous n'a jamais rêvé d'être un « héros » ?

Fabien Nierengarten

Qui d'entre nous n'a jamais rêvé d'être un « héros » ? L'un de ces simples mortels que la gloire rendrait immortel, grâce à un engagement qui mettrait en valeur, ses plus belles valeurs. Pendant toute une vie, comme les Superman, Batman ou Wonder Woman de notre enfance. Ou « juste pour un jour », comme le chantait David Bowie, voire pour un tout petit quart d'heure, comme le suggérait Andy Warhol.
En fait, nous sommes tous appelés à devenir des  « héros » du quotidien. Ne serait-ce qu'en bousculant notre petit confort personnel pour être présents aux côtés de nos plus proches, notamment à l'aube ou au crépuscule de leur vie. Ou pour accompagner un(e) ami(e) qui traverse une période difficile, voire cette personne désemparée que la vie a subitement mis sur notre chemin, et qu'on décide de soutenir, parce que son histoire nous touche.
Mais l'actualité récente (et hélas trop fréquente) nous démontre qu'on peut aussi rêver de devenir une sorte de « héros » en assassinant lâchement une femme sans défense. En projetant dans un profond malheur, une famille, des enfants, des parents, des amis. En plongeant dans l'insécurité, les habitants pourtant innocents et inoffensifs d'une rue, d'un quartier, d'une ville. Et en voulant atteindre à travers cet acte lâche et écœurant, tous ceux qui partagent une certaine façon de concevoir l'existence et la vie en société.
Ce type d'individu nous rappelle malheureusement que dans notre langue, « héros » peut parfois rimer avec « zéro ». Comme zéro courage et zéro dignité, zéro valeur et zéro utilité, zéro neurone et zéro humanité. Il nous apprend aussi, comme tous les fanatiques débiles et décérébrés de ce monde, qu'en-dessous du zéro, il y a le « moins l'infini ». Et que, contrairement aux théories des plus grands mathématiciens, certains sont capables de l'atteindre. Que ceux-là sachent que nous les méprisons pour cela. Infiniment et indéfiniment.