La Colmarienne Brigitte Klinkert a décidé d'annoncer aujourd'hui sa candidature comme tête de liste pour LREM (La République en marche) aux élections régionales dans le Grand Est. France 3 Alsace l'a jointe aujourd'hui par téléphone.
Vous êtes candidate LREM face à une liste LR aux régionales et en même temps vous vous alliez avec le Républicain Eric Straumann pour les départementales, n'est-ce pas contradictoire ?
Non, bien au contraire, parce que le projet que je porte pour la région est un projet dans la proximité. Je défends l'interconnexion entre les territoires, le respect des identités et l'ancrage dans les territoires. Je ne suis pas la candidate d'un parti. Je suis à la tête d'une liste d'union des bonnes volontés qui partagent un même projet. A l'issue du premier tour, la liste qui sera en tête devra savoir rassembler face au RN. Pour ma part, j'ai toujours démontré dans les missions qui ont été les miennes que je suis une femme de rassemblement.
Autre contradiction, vous voulez prendre la tête de la région Grand Est, mais vous avez défendu l'indépendance de la collectivité européenne d'Alsace (CEA) par rapport au Grand Est, comment conciliez-vous ces deux aspirations ?
Parce qu'il y a urgence à agir, notre région se porte mal. Elle est frappée de plein fouet par la crise, et le statu quo ne ferait qu'aggraver la situation. La région suscite aujourd'hui incompréhension et frustration. La réforme des grandes régions de 2015 a été bâclée et imposée, et je regrette que les élus de la majorité sortante n'aient pas tout fait pour corriger et compenser ces défauts. Au contraire, le président sortant a ajouté de la centralisation à la centralisation, et de l'éloignement à l'éloignement. Je me présente parce qu'il y a une autre voie à construire, entre les partisans du statu quo et les démagogues. Je veux apporter de vrais changements, un vrai choc de décentralisation et rendre à l'Alsace, à la Lorraine et à la Champagne-Ardenne la force d'agir en proximité, pour répondre vite et bien aux attentes de ces territoires et de ses habitants.
Quelle sera votre stratégie régionale pour apporter plus de décentralisation ?
Je nommerai à mes côtés un président délégué pour l'Alsace, un président délégué pour la Lorraine, un président délégué pour la Champagne-Ardenne, et nous voterons des budgets de développement par territoire pour que chacun se sente respecté et considéré.
Nous devons faire à l'échelle de la région ce qui est pertinent. Et pour le reste, faire confiance et donner des moyens aux territoires : départements, communes, intercommunalités, associations et élus locaux. En tant que présidente de la région Grand Est, je nommerai trois présidents délégués, un pour l'Alsace, un pour la Lorraine et un pour la Champagne-Ardenne, avec également des commissions territorialisées et des budgets pour ces commissions pour soutenir des projets d'initiative locale, au plus proche des élus locaux et des territoires. On parle beaucoup de l'identité alsacienne. Mais pour avoir parcouru la région Grand Est, il y a une identité lorraine qui est une richesse et qu'il convient de mettre en avant, et une identité champardennaise qu'il faut aussi respecter.
Vous êtes ministre déléguée auprès de la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, la tête de la région Grand Est et conseillère départementale d'Alsace, ça ne fera pas beaucoup pour une seule personne ?
Aujourd'hui je suis conseillère d'Alsace et ministre, je crois qu'il est très important d'être ancrée dans les territoires et la proximité. Et c'est d'ailleurs parce que je suis élue locale, très proche des gens, que ça m'a valu ma nomination à ce ministère. Et je peux vous dire que c'est très utile d'être à la fois membre du gouvernement et élue locale, pour connaître les réalités auxquelles sont confrontés les élus locaux et les habitants.
Les élections régionales et départementales auront lieu les 20 et 27 juin 2021. Prévues en mars, elles ont été reportées en raison de la crise sanitaire. Elus normalement pour six ans, les conseillers départementaux et régionaux 2021 resteront exceptionnellement en poste sept ans, pour que les prochaines élections ne tombent pas la même année que la présidentielle de 2027.
Tous les candidats devront déposer leurs listes entre le 10 et le 17 mai. La campagne sera alors officiellement lancée après le 17 mai.
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