[Gilbert Meyer nous reçoit dans son appartement au-dessus du Monoprix]
CI : Monsieur Meyer, vous avez défrayé la chronique en recevant des représentants de l'extrême droite pour parler politique locale. En même temps vous vous dites proche de Jacques Chirac qui lui n'a jamais voulu entendre parler du Front National. N'y a-t-il pas là comme une contradiction ?
GM : J'vous l'dis, je suis le maître des contradictions, c'est ce qui fait ma force. J'arrive à dire que je me représente pas et je me représente quand même. Tout le monde applaudit, à part vous, un ancien pasteur et un général. Et regardez le premier adjoint : je peux dire que le costume de maire est trop grand pour lui et quand même lui offrir mon fauteuil une fois élu ! Encore plus fort : je peux tricoter euh fricoter avec le Front National et en même temps récolter les voix des musulmans. Qu'en dites-vous ?
CI : Alors là c'est incroyable ! Justement, nous nous interrogions sur cette antinomie.
[Les yeux de GM s'allument et il esquisse un sourire] :
On dit que je suis une bête politique, oui, je suis un fin stratège, rusé comme un renard. Les Colmariens n'y ont vu que du feu : j'ai fait semblant de me fâcher avec mon Yves en le traitant publiquement d'incapable, je l'ai envoyé préparer l'électorat du quartier ouest, avec dans sa corbeille des promesses en tout genre. Il a fait du bon boulot là-bas, il a mis les communautés dans sa poche. Bon, maintenant que j'ai rappelé mon Yves, je peux passer à l'étape suivante : m'occuper des électeurs FN de Colmar, ils représentent 20% de l'électorat, je ne vais quand même pas cracher dessus, tant pis pour Chirac, 20% c'est mieux que les centristes, eux, je les laisse volontiers au petit jeune.
Donc voilà pourquoi je vais gagner : comme le RN n'aura pas de liste, c'est pour moi que son électorat va voter, mais... c'est là qu'intervient le génie de Meyer Gilbert, je laisserai entendre que mon Yves prendra la relève et ainsi rassurés, les musulmans voteront également pour moi !
[Ce plan machiavélique nous laisse sans voix. Nous osons quand même une ultime question, timidement] :
Et rien pour la gauche ?
GM [triomphant] : Détrompez-vous ! J'ai fait mettre un cahier de doléances à la disposition des Gilets Jaunes dans le hall de la mairie. Personne ne va le lire mais les GJ seront contents. Vive l'écoute des concitoyens, vive la démocratie participative !
CI : Monsieur Meyer, vous avez défrayé la chronique en recevant des représentants de l'extrême droite pour parler politique locale. En même temps vous vous dites proche de Jacques Chirac qui lui n'a jamais voulu entendre parler du Front National. N'y a-t-il pas là comme une contradiction ?
GM : J'vous l'dis, je suis le maître des contradictions, c'est ce qui fait ma force. J'arrive à dire que je me représente pas et je me représente quand même. Tout le monde applaudit, à part vous, un ancien pasteur et un général. Et regardez le premier adjoint : je peux dire que le costume de maire est trop grand pour lui et quand même lui offrir mon fauteuil une fois élu ! Encore plus fort : je peux tricoter euh fricoter avec le Front National et en même temps récolter les voix des musulmans. Qu'en dites-vous ?
CI : Alors là c'est incroyable ! Justement, nous nous interrogions sur cette antinomie.
[Les yeux de GM s'allument et il esquisse un sourire] :
On dit que je suis une bête politique, oui, je suis un fin stratège, rusé comme un renard. Les Colmariens n'y ont vu que du feu : j'ai fait semblant de me fâcher avec mon Yves en le traitant publiquement d'incapable, je l'ai envoyé préparer l'électorat du quartier ouest, avec dans sa corbeille des promesses en tout genre. Il a fait du bon boulot là-bas, il a mis les communautés dans sa poche. Bon, maintenant que j'ai rappelé mon Yves, je peux passer à l'étape suivante : m'occuper des électeurs FN de Colmar, ils représentent 20% de l'électorat, je ne vais quand même pas cracher dessus, tant pis pour Chirac, 20% c'est mieux que les centristes, eux, je les laisse volontiers au petit jeune.
Donc voilà pourquoi je vais gagner : comme le RN n'aura pas de liste, c'est pour moi que son électorat va voter, mais... c'est là qu'intervient le génie de Meyer Gilbert, je laisserai entendre que mon Yves prendra la relève et ainsi rassurés, les musulmans voteront également pour moi !
[Ce plan machiavélique nous laisse sans voix. Nous osons quand même une ultime question, timidement] :
Et rien pour la gauche ?
GM [triomphant] : Détrompez-vous ! J'ai fait mettre un cahier de doléances à la disposition des Gilets Jaunes dans le hall de la mairie. Personne ne va le lire mais les GJ seront contents. Vive l'écoute des concitoyens, vive la démocratie participative !