lors de la marche pour le climat de Colmar du 30 novembre 2019
« Je souhaite rappeler à ceux qui ne nous connaissent pas encore, que nous luttons pour que cesse l’artificialisation continue des terres, et l’urbanisation galopante des périphéries urbaines.
À Wintzenhein, le maire, Serge Nicole, et son conseil municipal, ont validé en juin dernier la modification d’un PLU qui va permettre d’y installer une Zone d’Activité Economique en prélevant environ 22ha de terres agricoles et viticoles.
Et ce, malgré de très nombreux avis défavorables dont ceux d’organes consultatifs indépendants. Ce qui ne manque pas de révéler, une fois encore, combien la démocratie fonctionne mal dans notre pays. La démocratie environnementale en particulier est mise en échec en permanence. Sachez que seuls 2 ou 3% des enquêtes publiques qui portent des avis négatifs, en s’opposant à des projets destructeurs, sont suivis par les décideurs.
Notre association a déposé un recours en annulation contre ce PLU. Nous attendons le résultat du jugement de ce recours par le TA de Strasbourg.
Mais en France on n’attend pas que les recours soient purgés, contrairement à nos voisins allemands. Pour ne citer qu’eux. Si vous vous rendez rue du Tiefenbach, en allant vers Wintzenheim, vous observerez qu’un verger d’une centaine de cerisiers qui bordait la route, a été entièrement rasé pour ne plus offrir qu’une désolation de plus. Le nouveau PLU de Wintzenheim a commencé sa basse œuvre mortifère.
Pour limiter l’artificialisation des terres notre association demande aussi que soient utilisées et réhabilitées les friches industrielles et les zones polluées existantes.
C’est à ce titre que notre lutte se concentre actuellement sur la dépollution du dépôt de 750t de LINDANE qui se trouve à côté de la nouvelle déchetterie de Logelbach.
Le LINDANE est un déchet de pesticide, cancérigène, qui pollue déjà abondamment la nappe phréatique sous Colmar. Une des plus grande nappe d’Europe qui fournit entre autre notre eau potable.
Voilà ce que nous demandons précisément :
L’élimination complète du dépôt de déchets de LINDANE situé sur le ban de Wintzenheim et juste voisin de Colmar.
Cette extraction est techniquement possible, technologiquement maîtrisée, elle a été réalisée récemment à Huningue et au Pays Basque espagnol.
En 2008, l’estimation du coût de la dépollution du site où se trouve le LINDANE se montait à 25 millions d’Euros.
C’est une belle somme. On en convient. Mais écoutez plutôt :
Il y a 8 jours, Gilbert Meyer, maire de Colmar et aussi Président de CA, notre champion du monde des parkings et des parcmètres, a inauguré le nouveau parking de la montagne verte : 20 000m3 de béton / 1 800t d’acier / 974 luminaires / 18 000 m2 de plancher (Source DNA).
Et savez-vous combien ce parking a coûté ? Ce parking, emblème d’une gouvernance qui épuise nos ressources, a coûté 21,1 millions d’€ HT, soit environ 25 millions d’€ TTC.
25 Millions pour attirer encore davantage de voitures au centre-ville !
Et il nous faut 25 millions pour dépolluer le LINDANE !
Alors qu’on ne viennent surtout pas nous dire que notre eau potable, celle que nos enfants auront à boire, cette ressource indispensable, ce trésor inestimable que nous avons sous nos pieds, ne vaut pas 25 millions d’investissement pour dépolluer le site ‘’PCUK Lindane’’.
Nous demandons donc aux élus locaux, ceux qui siègent en particulier à Colmar Agglomération, de prendre en main et de porter haut la solidarité communautaire pour mettre un terme à cette pollution.
D’une manière ou d’une autre Colmar Agglomération doit tout mettre en oeuvre pour aboutir à la dépollution complète du site. Cette démarche doit faire l’objet d’une alliance communautaire de circonstance, la plus large possible, avec l’ensemble des autorités locales, mais aussi avec le Conseil Départemental du Haut Rhin, avec le Conseil Régional, qu’il conviendra de solliciter et de mobiliser. Ainsi que l’Etat, et l’Europe qui a déjà financé la dépollution de nombreux sites de Lindane au Pays Basque Espagnol
Nous requérons enfin, dans les meilleurs délais, la mise en œuvre d’une campagne d’information sur l’ensemble de l’agglomération, pour informer les habitants de l’état de la pollution de la nappe phréatique. Cette campagne d’information doit être mise en oeuvre par tout moyen adapté à une diffusion étendue à l’ensemble de la population. Cette information, qui au demeurant est une obligation légale faisant l’objet d’un décret préfectoral (14 juin 2015), et qui n’existe pas à ce jour, ne peut souffrir d’aucune attente sous des prétextes divers qui justifieraient son report. »