Translate

27 novembre 2019

Edouard Dabrowski

LA MÉTHODE MEYER (SUITE)

La liste est longue de ceux qui se sont vus infliger un blâme par le maire, simplement parce qu'ils ont exprimé un désaccord. Qu'ils soient Gilets jaunes, commerçants, citoyens lambda ou maire de Caudebèc-les-Elbeuf et président de Rouen Tourisme en visite à Colmar. Ce dernier a reçu une lettre incendiaire signée Meyer parce qu'il a manifesté son étonnement de voir autant de voitures en centre-ville...

Mais envoyer une lettre de réprimande aux contestataires ne suffit pas à notre guide suprême ; il veut les humilier publiquement ; ainsi, pense-t-il, ils serviront d'exemples dissuasifs au bon peuple. Avis aux rebelles, ils n'auront pas le dernier mot ! Il a donc pris la détestable habitude de publier sur sa page Facebook les courriers - privés - envoyés aux uns et aux autres, en laissant apparents le nom et l'adresse des cloués au pilori. Il ne le fait plus. Ses conseillers ont dû le rendre attentif à ce qu'il risquait si quelqu'un s'avisait de porter plainte à la CNIL, déjà qu'un procès pour harcèlement moral lui pend au nez.

À présent il s'attaque, sans le nommer, au candidat à la succession d'Arlette Steyer à la tête de la Maîtrise de Garçons, Benoît Haller, qui a préféré décliner la proposition du maire, trop éloignée des termes de l'offre d'emploi publiée. Et s'en est expliqué. Ce qui n'a évidemment pas plu à notre autocrate qui du coup, dans la lettre envoyée au Comité de l'Association des Parents d'Élèves Maîtrisiens, le traite de « personne à l'ego surdimensionné (c'est l'hôpital qui se fout de la charité !), aux exigences démesurées, prête in fine, dans son seul intérêt personnel, à détruire la réputation d'un ensemble construit patiemment depuis 30 ans ». Bigre.

Une réunion avec les parents d'élèves devait avoir lieu lundi dernier au PMC. « Ce qu'on en attend, dit l'un deux, c'est qu'on y réponde à la question : quel est le budget annuel sous forme d'émoluments à la direction artistique que M. Meyer est prêt à consentir pour celui ou celle qui - comme nous l'assure Mme l'adjointe depuis le printemps - maintiendra l’excellence au sein d’une structure culturelle qui, quand les autres institutions colmariennes dépérissaient sous la direction Meyer, a voulu, et pu garder le cap et l’HONNEUR. »

Notre pharaon ne s'arrête pas en si bon chemin. Il s'en prend également à la journaliste qui couvre depuis le début l'affaire du Conservatoire et donc maintenant celle de la Maîtrise : « Chacun jugera également la qualité de la couverture médiatique donnée à notre Maîtrise par une journaliste dont j'avais déjà malheureusement déploré le peu d'objectivité. »

Sont-ce les méfaits de la vieillesse ? Gilbert Meyer semble confondre la presse quotidienne régionale avec la gazette municipale.